Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : Macron (Page 4 of 8)

Emmanuel Macron chez Trump : Tout ça pour ça ?

A quoi pouvait bien penser Macron en enserrant ainsi Trump: Dur, dur d’être Président ?
Nous voilà rassurés : Emmanuel Macron n’est pas sourd, et même avec les promotions du style « Une deuxième paire gratuite avec la première », il n’a pas besoin de prothèses auditives. Et donc il a bien entendu le Président américain dire et répéter tout le mal qu’il pense de l’accord sur le nucléaire iranien. 
Dans sa conférence de presse bilan de ces 3 jours de voyage officiel aux Etats-Unis, il s’est dit pessimiste, très pessimiste sur le fait que son ami Donald Trump entendra sa suggestion de ne pas quitter cet accord. 
Pas sourd et pas Sisyphe non plus. Mais cela on le savait puisqu’en matière de héros antiques, le Président est plutôt jupitérien. Au-dessus de la mêlée, dans l’Olympe comme Zeus, la version grecque de Jupiter, oui ! Mais casseur de cailloux, qui ne cessent de dévaler les pentes de la montagne au sommet de laquelle vous essayez de les pousser, comme Sisyphe, ça non ! Laissons cela à Elisabeth Borde, la ministre des Transports, ou Muriel Pénicaud, du Travail, qui doivent en être à 10 000 heures de négociations sur deux mois, on se demande à quoi elles carburent. 
Pas sourd, pas Sisyphe et pas Sacher Masoch, non plus. Et nous voilà rassurés. Emmanuel Macron n’est pas un admirateur de l’œuvre de Leopold von Sacher-Masoch, écrivain autrichien très tourmenté depuis l’enfance après avoir découvert sa tante en train de fouetter son oncle pour l’humilier. Donc ce n’est pas par sadomasochisme que le Président s’est laissé papouiller, tripoter, bécoter par son homologue américain. 
C’était par dévouement. Pendant 3 jours il a fait don de son corps et de sa fierté pour nous, pour la France, pour l’Europe, pour la cause de la paix. 
A la fin de la semaine avec la visite d’Angela Merkel à Washington- et là il n’y aura pas de bisous – on saura si l’Europe échappe aux surtaxes annoncées par Trump sur les importations venant d’Europe. 
Et le 12 mai, on saura si l’accord sur l’Iran que les occidentaux avaient mis 21 mois à négocier avec la Russie et la Chine est rayé d’un tweet. 
On saura donc si ce voyage en Amérique aura servi à quelque chose. 

Mais pourquoi Macron ne parle-t-il pas anglais ?

A l’image du Président, nos élites parlent américain, et non. plus anglais
C’est curieux ? Mais personne ne le fait remarquer. Nous sommes tous dans l’admiration béate du fait que pour une fois, notre Président, parle et converse en anglais. Et d’ailleurs il en use, voire en abuse, Make France great againMake our planet green again. We are a startup nation … blablablabla…  
Et c’est vrai qu’avec Emmanuel Macron, on est loin de l’anglais à la Maurice Chevalier ou Jacques Chirac, genre très fâché dans la visite de la vieille ville de Jérusalem : What do you want ? Me, to go back to my plane? Cela a fait beaucoup rire plus tard Tony Blair, premier ministre britannique, anglais.  Quant à François Hollande, franchement au XXI ème siècle, parler si mal anglais… mais qu’apprennent-ils donc à l’ENA ? L’arabe comme Wauquiez ? ( Non là on plaisante, Laurent ne parle pas même pas vellave, la version Haute-Loire de l’occitan) . Le niveau de l’enseignement de l’anglais est-il si bas dans notre système scolaire ? Même en cités, dans les « territoires (soit-disant ) perdus » de la République, on répète les rhymes et les flows d’un 50 CentDrakeSnoop Dogg. Ou de Kendrick Lamar, tout nouveau Prix Pulitzer Bitch, be humble, Sit down. Get the fuck off my dick, that ain’t right. On traduit ?: Pute, Sois humble. Assieds toi sur ma queue . Allez dégage de ma bite c’est pas correct etc.. 
Et donc pour en revenir à Emmanuel Macron, certes il ne chante pas à Donald Trump : « I think I think too much » ( Je pense que je pense trop ) comme Kanye West dans « Fade » mais comme lui il parle américain .Pas anglais. 
Macron parlant en anglais à la mode des Statesc’est comme si Justin Trudeau parlait français avec l’accent de Céline Dion, avant que son mari René ne lui fasse prendre des cours de diction.  
Et ça, c’est un peu choquant. Nous n’apprenons pas la langue de Shakespeare, mais celle de Dallas, d’Alerte à Malibu ou de Wiz Khalifa. 
Cette disparition de l’anglais au profit de l’américain traduit l’état du monde. Apprendre une langue, ce n’est seulement pas apprendre des mots, c’est s’imprégner d’une culture. Pour devenir universel, l’anglais est devenu américain, et nous passons tous sous le rouleau compresseur culturel de nos amis yankees. 
On a envie de réécouter Anthony HopkinsEmma ThompsonKristin Scott-Thomas, ou encore Bond, James Bond
Revoir « Retour à Howards end » ou encore « Peyton Place ». Ou même un discours de la Reine à 92 ans. 
 « Honni soit qui mal y pense »

Vous faîtes quoi ce soir dimanche à 20 h35 ?

Un débat annoncé comme un match de foot !
Difficile d’y échapper : Emmanuel Macron va répondre aux questions de – roulement de tambours – Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel. 
Pour beaucoup, ces deux journalistes sont des têtes de gondole. Donc l’émission de ce soir va marcher. 
Il faut dire aussi que les intéressés ont mis les moyens, et que l’émission est vendue avec autant de subtilités qu’une finale de Champions League.
Jérôme Revon à la réalisation, c’est-à-dire la crème des réalisateurs télé, tout cela au restaurant du Palais de Chaillot, 7 mètres de hauteur sous plafond, 200 projecteurs. 8 caméras, une grue. Waou ! On est loin de la salle d’école primaire de chez Pernaut.  
Les équipes, pardon, les protagonistes :
Bourdin ? Longtemps on lui a fait la réputation d’être un peu bourrin (Bourdin-bourrin), il a fait du parler vrai, de – je donne la parole aux vraies gens – son fond de commerce et ça marche. Cela pouvait porter à rire, et à la caricature comme souvent le matin avec Canteloup sur Europe 1, mais depuis qu’on voit et entend plus souvent son épouse, Anne Nivat, une vraie reporter, on se dit ; Bourdin c’est une posture, il est moins beauf qu’il n’en veut en donner l’impression. 
Edwy Plenel. Là, bien sûr, on ne peut plus rien dire. Pour beaucoup, il est le symbole du journaliste indépendant, courageux, l’honneur de la profession, Mediapart. A demi-mot, quand on connaît la manière dictatoriale avec laquelle il avait géré ses équipes au Monde, on a des doutes, mais on n’ose plus les exprimer. Tant de connivences, tant d’ambiguïtés, c’est ça le modèle du journaliste ? On pense aux vrais reporters, ceux qui vont sur le terrain, parfois au péril de leurs vies, pour « rapporter » ce qui se passe. Et on se dit que décidément ce métier de journaliste, c’est deux poids, deux mesures…
Le décor est planté, mais pour apprendre quoi ? 
Qu’Emmanuel Macron est intelligent ? Qu’il a une gueule de premier de la classe. Qu’il n’est jamais meilleur que dans des débats avec des contradicteurs ? A moins d’être anti-Macron primaire, ça on le sait déjà.  Le score de ces 2 heures de ce soir ? Au minimum 0 – 0, mais sans doute 2-0 pour Macron contre cet attelage improbable Bourdin- Plenel. 
De toute façon, il suffira de regarder les innombrables extraits des meilleurs moments pour savoir si des annonces importantes ont été faites. Ce qui seraient surprenant. 
Et plutôt que de perdre 2 heures, pourquoi ne pas se perdre en Terres inconnues, sur France 2, dans les Cévennes, pour découvrir que l’inconnu commence à nos portes en Ardèche, en Lozère. 
Ou bien voir et revoir « Vol au-dessus d’un nid de coucou » sur Arte. Et là en matière de jeu d’acteurs, peut-on faire mieux ? 

Emmanuel (Macron) et les loups. Un conte pour éleveurs de moutons.

Le Président dans Pierre et le loup à l’Elysée: Un message pour les éleveurs ?
Parmi ses nombreux talents, notre Président, a notamment celui du théâtre. Et c’est ce goût pour le jeu d’acteur et la littérature qu’il va mettre en avant en acceptant d’endosser le rôle du récitant dans Pierre et le Loup. Un conte musical composé par Prokofiev.
Mais Emmanuel Macron met la barre très haut.
D’abord parce que le nombre et la qualité des comédiens qui l’ont précédé dans ce rôle, sont assez impressionnants. Galabru, Rochefort, jusqu’à Gérard Philippe. Gérard Philippe… La plupart d’entre nous ne l’ont pas connu, mais il suffit de revoir ou d’écouter une captation du « Prince de Hombourg », de « Lorenzaccio », ou du « Petit Prince » de Saint-Exupéry pour être immédiatement envouté par cette voix, ce charisme. Et puis, il a été Rodrigue, dans « le Cid » bien sûr… Pas de mauvais esprit : La célèbre tirade « Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort nous nous vîmes trois mille en arrivant au port » n’évoque pas le succès de « En Marche ». Mais plus la reconquista des espagnols se regroupant pour bouter les arabes hors d’Espagne.
Mais revenons à nos moutons. Et justement, quand on est Président, toute décision, même le choix d’un conte pour enfants, a une signification. Emmanuel Macron veut-il donc faire passer un message aux éleveurs de mouton ?
Dans Pierre et le loup, Pierre ne tue pas le loup qui terrorise le village. Il l’attrape par la queue. Est-ce ce que suggère le Président par exemple à cet éleveur qui au salon de l’agriculture tenta de lui expliquer, des sanglots dans la voix, son immense peine de retrouver au petit matin ses brebis dévorées par les loups ? Le Président le renvoya au préfet et au Plan Loup. Un Plan Loup qui tente de trouver un terrain d’entente entre les défenseurs des lupidés et en même temps les éleveurs.
Le Ministère de la transition écologique va autoriser 40 prélèvements – c’est-à-dire abattage – de loups. Cela fait hurler les écolos. Mais c’est insuffisant pour les éleveurs qui se sentent désarmés face à la rapide expansion des meutes de loups. L’an dernier 42 meutes recensées, plus de 360 individus. Disparus dans les années 30, les loups sont revenus d’Italie par le Mercantour, ils sont aujourd’hui dans le Vercors, en Savoie, en Lozère, on en aurait vus en Aveyron. Et les attaques se multiplient : 1000 moutons ou brebis dévorés en l’an 2000, plus de 10 000 l’an dernier. On a bien essayé d’utiliser des chiens formés pour la protection des troupeaux, comme les patous, mais cela ne suffit pas. En fait, il faudrait enfermer tous les troupeaux la nuit ce qui est évidemment totalement antinomique avec l’estive et les alpages.
Bien sûr, les loups ne mangent pas les enfants ni les adultes. Comme on le voit dans « L’Homme à l’envers », le passionnant polar de Fred Vargas, qui se déroule justement dans le Mercantour, on met parfois sur le dos des loups des crimes commis par des hommes ou des attaques commises par des chiens errants.
Bien sûr pour chaque bête, l’Etat paie une indemnité. Cela commence d’ailleurs à chiffrer. De 80 à 520 euros par tête, encore faut-il que la carcasse de la bête soit retrouvée
Et l’économie pastorale, indispensable pour l’entretien des montagnes, et le maintien des hommes et notamment des jeunes dans des régions où il n’y a pas beaucoup d’autres ressources, est déstabilisée par cette nouvelle donne écologique. Beaucoup d’éleveurs sont découragés.

Le plan Loup du gouvernement arrivera-t-il à ménager la chèvre et le loup ( le choux ?).

On nous cache tout on nous dit rien on nous informe vraiment sur rien.

Médisez, médisez, il en restera toujours quelque chose…
Hulot aurait-il fait ce qu’on lui reprocherait d’avoir fait, peut-être mais c’est pas sûr et puis c’était il y a longtemps et puis y-a-t il eu plainte, pas plainte ? Et Darmanin ? Il a couché mais a-t-il violé ? Et Emmanuel Macron ? Avait-il une liaison avec Mathieu Galley ? Aurait-il eu un compte dans un paradis fiscal ? Bien sûr le Président a su à l’époque répondre avec humour, et se dégager de ces rumeurs mais il y en a encore qui pensent : Il n’y a pas de fumée sans feu.
Et Mennel, l’ex candidate à The Voice ? Cacherait-elle une âme de terroriste pour des tweets écrits il y a deux ans après les attentats et inspirés par les thèses complotistes ? Est-elle impardonnable, contrairement à un Mathieu Kassovitz ou un Jean-Marie Bigard ou une Marion Cotillard qui se lancent parfois dans des élucubrations géo-politiques douteuses. Comme: Le 11 septembre est un fake, un complot organisé au choix par la CIA ou les services secrets israéliens. Pourtant, apparemment, ils ne sont pas interdits de casting, contrairement à la jeune Mennel qui pourtant s’est confondue en excuses et en regrets. Le foulard dont elle s’était marrée la tête a dû sans doute peser dans la balance pour expliquer le déferlement sur les réseaux sociaux. Elle avait pourtant choisi d’interpréter de manière bouleversante Allelujah de Leonard Cohen. Un symbole de paix, non ?
On nous cache tout on nous dit rien. Ce n’est pas très nouveau : Jacques Dutronc le chantait déjà en … 1966. On nous informe vraiment sur rien.
Tous les corbeaux ne sont pas journalistes. Tous les journalistes ne sont pas des corbeaux. Creuser une info pour arriver à des faits et à des preuves, croiser ses sources, vérifier ses infos, c’est le boulot de journaliste. C’est ce qui fait la différence entre un « Ebdo » – qui titre sur l’affaire Hulot alors qu’à la lecture on voit que toute l’enquête reste à faire –  et « Le Canard Enchaîné » – qui depuis 103 ans sort régulièrement de vrais cadavres des placards de nos politiques – . Et quand ils se trompent, ils le reconnaissent dans la rubrique « pan sur le bec ».
On disait autrefois: Avant de parler, tourner sa langue sept fois dans sa bouche. Aujourd’hui à l’heure du tweet que faut-il faire ?

Nous sommes tous des #paysdemerde

Les bobos contre le peuple ? Oprah Winfrey incarne l’Amérique q’on aime pas celle qui vote !
Non, Donald Trump n’est pas fou ! Il vient même de démontrer une nouvelle fois qu’il est malin et …cynique.  
En traitant tous les pays d’émigration sauf la Norvège – mais pas sûr que vue la richesse et la qualité de vie en Norvège, beaucoup de norvégiens embarquent sur des drakars pour émigrer clandestinement aux Etats-Unis – de pays de merde, le Président américain ne s’adresse pas à nous, il ne s’adresse même pas aux pays africains ou à Haïti, dont il n’a rien à faire, il s’adresse à son électorat. Disons les américains moyens, très moyens, l’Amérique profonde, qui a le sentiment de devenir minoritaire face non pas aux musulmans, non pas aux arabes, mais aux noirs bien sûr, mais surtout aux latinos. A chaque pays , ses obsessions. On le sait ce n’est plus qu’une question d’années, les « blancs » ne seront plus majoritaires aux Etats-Unis. 
Finalement Trump est peut-être le chant du cygne de cette Amérique-là. Elu de justesse avec 2 millions de voix de moins qu’Hillary Clinton, il continue de bénéficier d’un socle de followers, qui contre vents et marée –  déclarations atomiques contre la Corée du Nord, relance du charbon, forages pétroliers, et je m’en tape de la planète, et je me fous du réchauffement climatique, et je me brouille avec notre alliée historique, la Grande-Bretagne et s’il y a des massacres de masse aux Etats-Unis, c’est parce que les américains n’ont pas assez d’armes pour se défendre eux-mêmes, et je tweete plus vite que mon ombre,  – continuent à penser qu’avec Donald, America is back. Et finalement, cet électorat-là, que pense-t-il d’Haïti ou du Salvador ? Des pays de merde. Et chez nous, que pensent certains du Mali, du Niger ou de la Syrie ? Des pays de merde. Donald Trump dit tout haut ce que beaucoup d’américains ou d’européens pensent des migrants qu’ils soient demandeurs d’asile ou demandeurs de travail. 
Et ce ne sont pas les dénonciations de personnalités certes tout à fait respectables et brillantes, comme la présentatrice de télé américaine Oprah Winfrey, ou l’actrice Meryl Streep, qui pourront y changer quelque chose. Au contraire, elles confortent les «vrais gens» dans leur opinion que toutes ces protestations sont le fait d’une intelligentsia, de privilégiés, de bobos  qui ne connaissent rien des difficultés de la vraie vie. Et ce n’est pas parce que chez nous, un Omar Sy ou un Teddy Riner, dont les parents ont eu fort heureusement la bonne idée – enfin, ils n’avaient pas eu vraiment le choix de venir de “pays de merde” pour enrichir notre pays par le talent de leurs enfants, que nous éviterons qu’une bonne partie de nos concitoyens ne craigne, comme les électeurs de Trump, ou comme un Eric Zemmour, le « grand remplacement ».
AfD en Allemagne, ayatollahs chrétiens au pouvoir en Pologne, dérives fascisantes en Hongrie, Marine Le Pen au second tour des présidentielles françaises, le populisme qui n’est pas synonyme de peuple ou de populaire nous guette aux détours de prochaines élections.
On n’est pas dans merde.

Vœux d’Emmanuel Macron: Mieux vaut un message de 2 mn qu’un pensum de 18 mn

M’bappé pour inspirer les voeux présidentiels de 2019 ? 
Nous n’allons pas nous mentir : Emmanuel Macron est intelligent et cultivé. Il connaît ses conjugaisons, on sent qu’il a pris des cours de théâtre, on reconnaît la patte de plumes et de nègres de talent – C’est ainsi qu’on appelle ( qu’on appelait ? ) les personnes anonymes qui écrivent pour une personnalité –, bref on sait qu’un discours d’Emmanuel Macron ne sera jamais inintéressant. Une bonne conférence de Sciences Po.
Mais en même temps…
Il n’est pas Démosthène – ou plutôt pour ceux qui ne verraient pas en quoi évoquer Démosthène à propos de Jupiter est anachronique – vite un coup de Wikipedia pour se remettre à niveau – il n’est pas De Gaulle. Bien sûr on peut dire.  « Le moule est cassé ». « Des comme De Gaulle, il n’y en a qu’un par siècle ».
Mais prenez l’idée de « faire son Kennedy » en reprenant la formule célèbre du Président américain «Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays.”, c’était une bonne idée. Mais mal jouée. Ça sonnait faux, surtout assis derrière un bureau à l’Elysée, alors que Kennedy était debout sur les marches du Capitole à Washington face à la foule. Ça avait de la gueule. Et son discours était très court: 13 mn, l’un des plus courts de tous ceux prononcés par les Présidents américains. Plus court que celui de Trump dont la pensée est pourtant formatée par tweeter. Plus court que celui de Macron.
La com’ de l’Elysée a dû avoir le sentiment que les vœux présidentiels allaient passer au-dessus de la tête de beaucoup d’entre nous, d’où une deuxième version, spécial tweeter. C’est un terrible aveu car finalement cela veut dire que la substantifique moelle du message tenait en 2 mn et que 16 mn de l’allocution télévisée étaient donc superfétatoires.  
Pour l’année prochaine, l’Elysée pourrait demander à …Kylian M’bappé. Le footballeur prodige de 18 ans a émaillé ses vœux de citations bien trouvées dont l’une de Churchill : « Là où se trouve une volonté, il se trouve un chemin ». Cela aurait bien convenu pour les vœux d’un Président « En Marche »…

2017 l’année Macron. Et 2027 ?

Et on fait quoi, quand on est ancien Président à 49 ans ?
L’heure est au bilan, aux « rétros » , aux « nécros ». Quel est l’événement le plus important de l’année qui vient de s’écouler ?
Au milieu de la liste des chers disparus – c’est dingue : Chaque année il y a de plus en plus de de gens connus qui meurent -, des catastrophes «  historiques » – Et l’élection de Trump n’en fait pas partie… parce qu’elle a eu lieu en 2016 ! – il y a quand même un événement qui fera date – quoique un événement qui ne fait pas date, est-ce toujours un événement ?– L’élection d’Emmanuel Macron.
Il ne s’agit pas là d’une appréciation politique. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, il restera le plus jeune Président élu.
39 ans ! C’est fou ! Transposé à la plupart de nos autres hommes politiques, ça voudrait dire commencer sa carrière politique à 9 ans ! Même Vauquiez qui avait pourtant commencé très jeune, plus jeune député de France à 29 ans – merci Jacques Barrot ! – ne pourra pas faire mieux. Il va avoir 43 ans et paraît déjà vieux.
Nous n’arrêtions pas de nous plaindre, la France pays jeune est gouvernée par des vieux – Est-ce un  critère ? La Tunisie pays très, très, très jeune est présidée par un très, très vieux ! – là d’un coup, nous avons sauté directement 2 générations. Les quinquas et les quadras sont restés sur le tapis.
La prochaine étape ce sera évidemment… une femme Présidente. D’ailleurs contrairement aux « jeunes » qui ne sont qu’un 1/3 de la population, bébés compris, les femmes elles, représentent 50 % des français. Mais cette exigence statistique est un peu vexante pour les femmes et la future élue. Finalement, cela sous-entend que ce ne serait pas pour ses qualités et ses mérites qu’elle serait choisie, mais pour son sexe, qui comme chacun sait est une qualité que l’on ne choisit pas.
Malgré tout : 2027 l’année de la femme, enfin !
Et pour Emmanuel Macron ? Le plus jeune ancien Président ? – Oui, parce que partie comme l’est partie l’opposition, il sera réélu dans 4 ans – . A même pas 50 ans. On fait quoi alors ? La retraite ? Conquérir l’Himalaya ? Le tour du monde à la voile en solitaire ? On quitte femme et enfants pour vivre une vie de patachon ?  On écrit ses mémoires Tome 1 puis 2 puis 3. Avec comme titre . « Si à 40 ans t’es pas Président, c’est que tu as raté ta vie ! ».

Bon, allez, il est encore temps d’aller s’acheter une Rollex. Une fausse bien sûr, puisque les vraies coûtent beaucoup, beaucoup  plus cher, plusieurs mois de retraites de français moyens.

Je tweete donc je pense.

Trump n’est pas Descartes, mais en même temps…
C’est formidable : 280 signes au lieu de 140. En doublant la longueur des publications possibles sur son réseau, Tweeter double la taille de nos cellules. Grises bien sûr. 
Finis, les tweets réducteurs d’intelligence. La pensée est de retour. Et à coup sûr, nous allons tous faire un bon usage de ce nouvel espace de liberté. Nos échanges vont faire un bon avant qualitatif. Lortograf ne sera plus massacrée. 2main, les abréviations vont reQlé.
A l’égard de Tweeter, de son usage, de ses conséquences néfastes, il y a deux écoles.
Les Trumpistes. Le Président américain a fait de Twitter son média de prédilection. Lorsqu’il est réveillé la nuit par une envie pressante – de réagir- et cela lui arrive souvent, il balance ses scuds. 140 signes et l’on raye la Corée du Nord de la carte, ou encore, l’on sort des accords sur le climat. .
De l’autre, il y a les Macroniens : Emmanuel Macron l’a même dit en anglais, au magazine Time, Tweeter n’est pas le bon media pour gouverner. Sa pensée politique est trop sophistiquée pour être réduite à 140 signes. En même temps, Macron tweete plus et mieux que son prédecesseur.
En nous obligeant à faire court, Tweeter nous oblige à faire simple ; à aller à l’essentiel. Or, faire simple, ce n’est pas forcément être simpliste. Chez les journalistes, on explique souvent: Je n’ai pas eu le temps de faire plus court. Et tous ceux qui travaillent leur écriture savent qu’il est plus difficile de ciseler 140 signes, espace compris, que de se lâcher dans des logorrhées incontrôlées.
Le célèbre « Je pense donc je suis » de René Descartes, n’est-il pas un formidable tweet, 400 ans avant Steve Jobs ou Zuckerberg ? Ou encore, et c’est de circonstance en cette période de commémorations gaulliennes,  cette citation de Nietzche, appréciée par le général De Gaulle : « Rien ne vaut rien. Il ne se passe rien. Et cependant tout arrive. Mais cela est indifférent ». 91 signes.
Je tweete donc je pense.

Macron, l’ami des bêtes.

Partout où il y a un malheureux, Dieu envoie un chien ( Lamartine)
Ouf ! Nous voilà rassurés: Notre Président aime les bêtes. Et comme ses prédécesseurs, sauf De Gaulle – mais imagine-t-on le Général etc, etc…– il a désormais un chien.
Depuis 100 jours, ça manquait. Et nul doute que cette absence canine explique sa baisse estivale dans les sondages de popularité.
Car aimer les bêtes, c’est aimer les gens. C’est aimer celles et ceux qui dans une gare «  ne sont rien » pour reprendre l’expression du Président dans son discours du 29 juin pour l’inauguration de la Station F de Xavier Niel, Xavier Niel qui lui n’est pas rien. A partir du minitel rose, il est devenu une sorte de Bill Gates français, propriétaire de Free, co-propriétaire du Monde, du Nouvel Obs, de Rue 89.
Nemo – pas le capitaine, ni le poisson, le nouveau chien présidentiel – est un labrador croisé griffon, un métis, un oublié adopté à la SPA. Difficile de passer à côté, car il est sur toutes photos officielles. S’il bouscule le protocole, c’est parce qu’il est jeune, un peu chien fou, un défaut qui disparaît avec l’âge. On ne sait pas encore s’il va bénéficier d’un statut ou d’une charte. Après tout un chien ça coûte et qui va payer ? Et pourquoi la transparence ne concernerait pas aussi les animaux qui sont des êtres vivants comme nous.
En attendant, Nemo ne quitte pas son nouveau maître d’une semelle. Pour accueillir le Président du Niger. Ou le ministre allemand des affaires Etrangères. Un peu surpris sur le coup, Sigmar Gabriel y est quand même allé de sa caresse. Il est vrai que l’Allemagne est en pleine campagne électorale.
Mais nous avons évité le pire et là on reconnait bien la patte de la nouvelle com’ de l’Elysée. Imaginez qu’au lieu d’un labrador, la SPA ait proposé un berger allemand. Mélenchon et les insoumis auraient aboyé : « C’est l’illustration de la soumission de Macron aux diktats de Merkel ». « Allez les gens déferlons contre les allemands, même bergers ». Ça aurait été bête !

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