Imaginerait-on le Général? Oui, même De Gaulle avait accepté d’être maquillé
26 000 euros de maquillage en 3 mois. On s’étrangle. C’est donc pour ça qu’il parait encore si jeune, si frais au petit déjeuner, comme confiait récemment Brigitte Macron dans Elle ?
Après le coiffeur de François Hollande, à 9895 euros par mois la calvitie, maintenant le maquillage d’Emmanuel Macron: ils sont vraiment tous les mêmes, ces puissants : Une fois élus, après nous avoir promis le changement, ils se gobergent à l’Elysée.
Sauf que, plaçons-nous de l’autre côté, côté travailleurs, pas celles ou ceux qui touchent des retraites de sénateurs, mais celles et ceux qui bossent comme maquilleuses par exemple: Vous les payez combien par jour ? Dans les medias – et les journalistes pourraient peut-être se renseigner un peu plus – c’est minimum 300 €/jour, 27 000 € en 3 mois. Mais sans compter les déplacements, la disponibilité 24 heures sur 24, le travail nuit et week-end.
Et puis les mêmes journalistes qui ont fait ce formidabletravail d’investigation sur le maquillage présidentiel auraient pu aussi « contextualiser » ces chiffres de dépenses «beauté». Avant la présidentielle de 2007, Ségolène Royal avait dépensé 51 000 € en maquillage et coiffure; Nicolas Sarkozy, 34 000 €. Et si l’on remonte à Chirac ou à Mitterrand…
Mais là évidemment ce serait moins croustillant et surtout moins démago.
Bien sûr, on peut toujours dire que les Présidents surtout jeunes n’ont pas besoin de maquillage. Mais, à ce moment-là, mettez donc Delahousse, Nikos, Anne-Sophie Lapix, sans maquillage et sans coiffeur à l’antenne, ce serait – quelque soit leur beauté naturelle –Bonjour le bal des vampires.
Au fait, avec 80 000 € de salaire par jour, il pourrait s’en payer combien de maquilleuses, Neymar Jr ? Oui mais lui c’est pas pareil. C’est Neymar. Qui a infiniment plus de responsabilités sur la marche du monde et de notre pays qu’Emmanuel Macron.
Qui paie peut-être le fait d’avoir annoncé une Présidence sans fard.
Brigitte Macron: Elle rapporte plus au “Made in France” que Neymar et pour bien moins cher !
Ça y est, c’est parti : La chasse aux Macron est ouverte. Ils sont passés par ici, ils passeront par là. Mais qu’est qu’on en a à branler, comme dirait le champion du 800 mètres, Pierre-Antoine Bosse, à son chat.
Mais cela n’empêche pas les medias d’en faire leurs gros titres. Car ça marche: Nous sommes tous un peu voyeur, un peu actu people, mais sans trop l’avouer.
Hypocrites et surtout jamais contents.
Si le Président part chez des amis, on va chercher quel renvoi d’ascenseur cela suppose. Donc, on exclut le yacht de Bolloré.
S’il utilise une résidence de la République on va dire qu’il se « goberge » à nos frais.
C’est comme cette histoire de cornecul au sujet de la première Dame. Même si nous n’élisons pas un couple à la Présidence, il y a bien une épouse de, ou un époux de (bientôt ?) ou un compagnon de … Et alors on en fait quoi ?
On la/le cache dans les placards et elle ne sort que deux fois par an, un peu comme l’époux de la chancelière allemande ? Sauf qu’en Allemagne, une partie du protocole est assurée non par la Chancelière, mais par le Président de la République. Ou alors, on estime que la femme du Président a un rôle de représentation qui n’a rien à voir avec la monarchie mais avec l’image de notre pays. Et alors, il faut bien un minimum de dépenses, garde du corps, secrétaire(s), protocole : On dirait quoi si l’épouse du Président était victime d’un attentat, commettait une faute de goût, ne répondait pas au courrier ? On dirait qu’elle est arrogante, qu’elle représente mal la France. Là c’est tout le contraire, il parait même que la marque « Made in France » est boostée par les tenues chic et choc de Brigitte Macron.
Une pétition lancée par un inconnu qui aujourd’hui grâce au buzz ne l’est plus, a rassemblé 200 à 300 000 signatures contre un statut pour la « première Dame ». Accompagnées de réflexion du genre : Ils se prennent pour des monarques. C’est NOTRE argent etc…
Donc, il n’y aura pas de statut pour Brigitte Macron. C’était d’ailleurs sans doute une erreur d’utiliser le mot « statut » qui évoque loi, constitution, et … Etats-Unis. Et l’on maintiendra le même système qu’avant: 5 collaborateurs pour Valérie Trierweiller, 8 pour Carla Bruni-Sarkozy pour environ 60 000 euros par mois, 80 000 euros par mois pour ceux de Bernadette Chirac.
Macron voulait de la transparence mais visiblement nous préférons l’hypocrisie.
Katy Perry annonçant la Révolution et soutenant Clinton: Très efficace!
Quelle angoisse ! Quel suspens insoutenable! Aucune nouvelle depuis plus d’un mois. Pire que l’attente des scientifiques européens guettant un signal venu de Philae posée sur la comète Tchouri à 700 millions de kilomètres de la terre.
Pas le moindre signe de vie, de e-vie en provenance de l’incroyable famille Kardashian. Le silence des réseaux sociaux de Kim Kardashian est assourdissant. Ou du moins était, car grande nouvelle, il paraît qu’elle va se remettre à émettre.
Bien sûr, pendant cette attente insupportable, la Terre a continué à tourner, les élections à élire, les primaires à choisir. D’ailleurs il a été possible de se rabattre sur d’autres people et de suivre par exemple les tweets de Justin Bieber – 22 ans, 3 MTV Music Awards il y a quelques jours, détestable avec ses fans qui pourtant sont toujours plus nombreux à l’aimer – Aux dernières nouvelles 78 millions « l’aiment », bien plus que Donald Trump aux dernières élections.
Ou alors – comme quoi les « people » du web font aussi de la politique – s’enflammer avec Katy Perry, qui si elle était latino, pourrait être comparée à Che Guevara. Pour marquer son opposition au nouveau Président élu américain, savez-vous ce qu’elle osé faire? Elle a repoussé la sortie de son dernier album. Afin d’y inclure de nouvelles chansons appelant à la Révolution. Tremble, Donald Trump, tremble ! car comme le tweete Katy Perry le 9 novembre dernier « The revolution is coming ». Besancenot et Mélenchon en ont fait des rêves (humides). Et à coup sûr Emmanuel Macron va la faire venir dans un de ses prochains meetings. Non, ça c’est un fake. Elle n’est pas si « successfull » que ça Katy Perry, en tout cas beaucoup moins que “la moins de 30 ans la mieux payée au monde“, et qui est, selon le dernier classement « Forbes », Taylor Swift, sa grande rivale avec laquelle elle se «clash », par réseaux interposées: 170 millions de dollars l’an dernier, loin devant Lionel Messi et …Emmanuel Macron. Non, là c’est encore du mauvais esprit. Comme tout le monde le sait, ce dernier est anti système et quand il faisait de l’argent comme banquier, c’était par millions par an, pas par centaines de millions.
Comment Trump a-t-il donc pu gagner en ayant contre lui une telle passionaria? Là-aussi il faut suivre les people: Ainsi, on a appris sur Twitter – à moins que ce ne soit dans Le Monde, ou sur France Culture – que Kanyee West soutenait Donald Trump. Et là on comprend mieux sa victoire. Car West, c’est du lourd, et on ne parle pas de muscles, même si côté gonflette le rappeur est évidemment survitaminé, on ne parle pas non plus de son ego – Après s’être pris pour Yeesus- Jésus, West se prend maintenant pour Saint Pablo (comme Picasso) – , on ne parle pas non plus de son talent de rappeur aux punchlines de plus en plus intellos, ni de ses incontestables talents de businessman, non ! Kanyee West et sa femme Kim Kardashian, sont aussi, surtout, des «prescripteurs de tendances ».
Voilà ce que n’ont pas compris nos Lemaire, nos NKM ! Voilà ce qu’ont ignoré les Pujadas et autres Elkabbach. D’ailleurs, c’est sûr ces deux-là ne sont même pas abonnés au Twitter ou à l’Instagram de @KimKardashianWest. Et ils ont tort car ce qui aurait fait toute ladifférence pour booster lesdébats un peu ennuyeux des primaires de la droite, ce n’était pas des questions de bobos ou de SciencesPoseux., ni des questions sur le prix du pain au chocolat, ou encore sur Takkieidine. Non, il aurait fallu poser les vraies questions, celles du vrai peuple en colère, celles que nous nous posons tous les matins en lisant les fils d’actu de nos réseauxsociaux: Comment va Kim Kardashian ? Que pense-t-elle du programmede François Fillon ? A-t-elle la pêche comme Alain Juppé ? Que pense-t-elle de la dispute entre Katy Perry et Taylor Swift ? Reviendra-t-elle à Paris malgré son agression le 2 octobre dernier ? Sera-t-elle présente à la prochaine Fashion week. Notre industrie du luxe peut-elle compter sur elle ?
Alors que Kim Kardashian soit sur le point de se remettre à poster sur Instagram et Twitter, c’est ça l’info de la semaine !
Politique en France: On est loin d’un Trump-Clinton, et tant mieux !
Depuis sa victoire à la présidentielle américaine, Donald Trump est partout. Attention: Le milliardaire ne sort presque pas de son – somptueux, forcément somptueux, mais pas forcément de bon goût – loft au sommet de sa tour éponyme à New York. Et pourtant son ombre plane sur tous les grands événements de notre planète.
Par exemple il y a quelques jours à Marrakech, pour la réunion COP 22. Ce devait être le couronnement mondial – et africain – du sommet de Paris. Et patatras, Donald Trump ne croit pas au réchauffement climatique, il croit surtout aux intérêts des grandes compagnies américaines produisant du gaz de schiste. Donc Marrakech a tourné en rond, la délégation américaine a surtout essayé de rassurer: Le futur Président sera pragmatique. Qu’en savent-ils ? Apparemment, la fonte de la banquise ne lui fait ni chaud ni froid et il se fiche des ours polaires, sauf quand ils sont transformés en manteau pour belles d’un soir.
Rassurer: C’est également ce que tente de faire Barack Obama dans sa dernière grande tournée en Europe. Mais le sommet organisé avec les cadors de l’Europe – en fait avec des dirigeants plutôt mal dans leurs baskets nationales : Renzi, Rajoy, May, Hollande bien sûr, et Merkel, même Merkel – qui devait être un dîner d’anciens camarades de promos a tourné au déjeuner d’enterrement. Avec un spectre: L’isolationnisme annoncé par le Président américain élu.
Mais l’ombre de Trump s’immisce aussi dans notre campagne électorale. Avec ce slogan répété comme une ritournelle, repris par beaucoup de commentateurs, de journalistes : Il faut écouter la colère du peuple. L’élection de Trump, c’est la revanche du peuple contre les élites.
Mais comparaison n’est pas raison. Et même si nous sommes occidentaux, et même si « La Fayette, nous voilà », il n’y a pas que l’Atlantique qui nous sépare des Etats-Unis. Leur côté bigot, leur communautarisme, leur passé raciste et ségrégationniste, les armes, la peine de mort, leur système judiciaire, leur système politique et électoral, qui permet à Trump d’être élu alors qu’il a obtenu un million et demi de suffrages de moins qu’Hillary Clinton : Cela fait beaucoup. Et puis, on veut nous faire croire que nous serions dégoutés de la politique comme les américains. Allons donc: Plus de 5 millions de français regardent des débats, ceux des primaires de la droite, qui sont tout sauf fun et glamour. Nous nous apprêtons à voter 6 fois en 6 mois: Pour beaucoup les 2 tours d’une primaire, puis 2 tours de la Présidentielle, puis encore 2 tours des législatives, avec sans doute des taux de participation que n’ont pas connu les Etats-Unis depuis… leur indépendance.
Alors, décidément eux c’est eux, nous c’est nous, et l’effet Trump s’arrêtera au triangle des Bermudes. .
7 candidats et au-dessus 2000 milliards de galaxies
15 minutes de temps de parole pour 120 minutes d’émission. Le pari semblait un peu fou, mais ils ont tous réussi. Tous sauf un, Nicolas Sarkozy, ce qui n’étonnera personne. Mais ce n’est pas très grave. Il fallait bien une exception pour confirmer la règle. Et puis cela n’a rien changé au résultat conforme disent les sondages à l’ordre de départ, et sans doute à ce que sera le résultat final des primaires.
C’est dingue ce qu’on arrive à faire faire aux hommes et femmes politiques d’aujourd’hui. Alors qu’ils étaient habitués à nous saouler avec des discours fleuves, ils se sont tous mis au tweet, à la petite phrase, à concentrer leur pensée en 140 signes. Et faire court c’est infiniment plus difficile que de se laisser aller à la logorrhée. (Pour les incultes – LOL!- : Logorrhée ? Diarrhée verbale).
Evidemment, à la longue, formater son discours en 140 signes, 15 secondes, exposer son programme sous forme de QCM, être soumis à des questions auxquelles on vous impose de ne répondre que par oui ou non, ou en 3 mots, cela finit par influencer votre pensée. Aussi au final, on n’aura pas appris grand chose. Mais était-ce le but de cette émission plus saucissonnée qu’une Kim Kardashian, par ses agresseurs à Paris ( Là aussi, LOL !
Saucissonnée, l’émission était donc rythmée: Est-ce pour cela qu’elle a attiré plus de 5 millions 600 000 téléspectateurs ?Ce succès n’a pas empêché de s’assoupir un peu, beaucoup … En fait, dans le fond, on a envie de passer au plus vite aux choses sérieuses, au vrai vote. Pour cette Présidence-là, on sait bien que tout est fini. Ah ! Si on pouvait se réveiller en mai 2017 pour savoir si oui ou non notre pays pourra se remettre en marche (N’y voyez aucune allusion à Macron re-LOL !).
120 minutes un peu vides, 7 candidats, 7 étoiles pas vraiment brillantes, et brusquement une alerte info: L’univers compte 10 fois plus de galaxies que ce que l’on pensait. Et là ça réveille et on est pris de vertige. Non pas devant le vide du débat et des idées et des candidats mais devant ce vide qui entoure notre planète et qui est beaucoup moins vide que ce que l’on croyait. 2000 milliards de galaxies, déjà qu’on a de la peine à imaginer ce qu’est une galaxie, 2000 milliards… cela remet nos problèmes à leurs justes proportions, notre pays à sa juste place et avec tout ce qu’il reste à découvrir dans l’univers, nous pouvons nous dire que décidément :
Depuis les nazis, les allemands savent que tout référendum n’est pas forcément un signe de démocratie
C’est bien connu notre démocratie est en crise, notre classe politique déconnectée des réalités. Il est temps de redonner la parole au peuple, au vrai peuple. Il est temps d’étendre le domaine du référendum, qui est le summum, le nec plus ultra de la démocratie. Et puis ce qui est bien avec le référendum, c’est que la réponse est toujours oui ou non. C’est très web, très digital, très Facebook, Veux-tu être mon ami ? Oui, Non, 0-1. C’est dingue au XXI ème notre société est devenue binaire, ce qui en matière de pensée, de réflexion est un peu primaire, non ?
Une première consultation donc, sur les fichés S. Faut-il tous les enfermer ? Oui ou non ? On pourrait même consulter les guyanais, pour la construction d’un nouveau bagne, et si c’est non, on les met au Kerguelen, il n’y a que des manchots, ils ne pourront pas voter non.
Et on continue. Expulser tous les salafistes, oui ou non ? Et pourquoi s’arrêter en chemin ? Pourquoi ne pas poser la vraie question qui taraude les vraies gens ? L’Islam est-elle soluble dans notre République ? On sait que Zemmour répond non, d’où la question référendum: Faut-il expulser tous les musulmans intégristes ? Puis par glissements progressifs: Tous musulmans pratiquants, puis tous les arabes ? Et puis ensuite: Les noirs. Enfin, pas tous, on garderait ceux de la Compagnie créole, ou Babette de Rozières, la cuisinière, eux ils sont sympathiques et ils nous font zouker.
Allez la parole au peuple qui avait dit non à la Constitution européenne, et dont on a bafoué la volonté exprimée démocratiquement en lui imposant le Traité européen. Donc organisons un référendum: Etes-vous favorable au Frexit, à la sortie de la France de l’Europe, oui ou non ?
Allez, on continue: Ecoutez un peu ce que dit le vrai peuple et pas seulement les bobos parisiens. Faut-il rétablir la peine de mort pour les terroristes, oui ou non ? Est-ce que cela va faire peur à ceux qui se font exploser ? C’est pas grave on les reguillotinera. Et puis pour les crimes d’enfants: Si on tuait et violait votre fille/fils, est-ce que vous ne voudriez pas qu’on tue ces monstres ? Oui ou non ? Allez, oui. Et hop, on guillotine et on rejoint des pays où la peine de mort fait ses preuves: Comme la Chine, l’Iran, l’Arabie Saoudite ou … les Etats-Unis.
Oui bien sûr il y a les suisses, et leurs votations. Une démocratie directe aussi vieille que l’Union des 4 cantons, de Guillaume Tell, du développement de la Confédération qui suppose un système permanent d’équilibre et de concertation. Et-ce le summum de la démocratie ? Le recours au référendum explique que la Suisse est un des derniers pays d’Europe à avoir accordé le droit de vote aux femmes en 1971. Et que dans la canton d’Appenzell où l’on pratique une démocratie on ne peut plus directe, on réunit les habitants dans un champ du village et on les fait voter à main levée, les hommes ont refusé ce droit jusqu’à ce que le Tribunal Fédéral ne leur impose en 1991 ! C’est presqu’aussi bien qu’au Qatar ! Quant à la participation, nous qui nous plaignons avec nos 30 à 40 % d’abstentionnistes, en Suisse on frise souvent les 60 ou même 70 % d’abstentions : trop de votes tuent souvent le vote.
Quant aux allemands, les années 1933 les ont un peu vaccinés quant au caractère intrinsèquement démocratique du référendum. C’est tout à fait « démocratiquement » par référendum qu’Hitler a fait valider sa dictature, le rattachement de la Sarre, l’Anschluss avec l’Autriche, l’annexion des Sudètes.
Et puis si l’on réfléchit bien, la démocratie n’est-elle pas une délégation d’autorité ? Nous remettons notre autorité à des représentants qui sont chargés, pour une période limitée de prendre des décisions pour nous. On appelle cela des élections, et les délégués, des députés ou des Présidents. S’ils ne veulent plus prendre de décisions pour nous, alors qu’ils nous le disent vite, on en choisira d’autres.
Mama Merkel: Contrairement à beaucoup de ses homologues européens, une dirigeante qui a des “couilles”!
800 000 personnes : C’est le nombre de « migrants » – appelons les plutôt réfugiés – que l’Allemagne est en train d’accueillir en quelques semaines. 800 000 personnes : C’est autant que le nombre de rapatriés d’Algérie que la France a –mal- accueilli à l’été 1962, au moment de l’indépendance de l’Algérie. A l’époque la France, « le pays le plus généreux du monde » selon Dupont-Aignan, n’avait rien préparé pour recevoir les pieds-noirs, pourtant des compatriotes dont le premier hiver passé dans un pays qu’ils ne connaissaient souvent pas, fût particulièrement difficile. Sans parler des harkis.
800 000 personnes; À comparer aux 20 000 ? 24 000 personnes généreusement concédées par François Hollande ! C’est honteux, mais le pire c’est que pour nous donner bonne conscience, dirigeants politiques comme chroniqueurs des chaines télés y vont de leurs petits commentaires perfides sur les « arrière-pensées cyniques de cette générosité allemande ».
Il y a d’abord l’idée fausse répétée à l’envie par un Jean-Luc Mélenchon mais reprise sans vérification par les journalistes : L’Allemagne est un pays à la démographie déclinante:
Faux : Depuis 2014, donc avant l’arrivée des réfugiés, la population allemande augmente plus vite que la population française. D’abord en raison bien sûr d’une immigration, venue de toute l’Europe, Espagne, Italie, Grèce et du monde entier, attirée par une économie dynamique et le quasi plein-emploi. Et en l’an 2000, l’Allemagne a même introduit le droit du sol, plus généreux qu’en France, une première dans son histoire.
Commencent aussi à se faire sentir les premières conséquences des mesures prises depuis une quinzaine d’années en faveur de la natalité. L’Allemagne prend le chemin inverse du nôtre. On verra bien dans quelques années les conséquences sur le taux de natalité en France, du tripatouillage des systèmes d’aide aux familles, rognées de lois de finances en loi de finances.
Deuxième cliché, deuxième idée fausse: Les allemands seraient tous comme un seul homme, la bouche en cœur, la fleur à la main, à accueillir les réfugiés. Oui, il y a une vraie mobilisation des médias, des églises, de la population, mais on ne change pas un pays, une culture en quelques jours. Le nombre d’allemands hostiles aux « étrangers » augmente rapidement. Sans parler de la fracture ouest-est, qui 25 ans après la chute du mur se révèle encore plus: Les attaques contre les foyers d’étrangers se multiplient, comme les manifestations du parti xénophobe Pegida. On verra si les réfugiés orientés vers des centres d’accueil installés à Leipzig ou Dresde en Saxe, vont être aussi bien accueillis. Il faut dire que l’ancienne Allemagne de l’Est est le parent pauvre de l’Allemagne. Certes les allemands – de l’Ouest- se sont collectivement serrés la ceinture pour financer la remise à niveau de l’ancienne Allemagne communiste, routes, fibres optiques, éoliennes, rénovation de toutes les villes et villages : Le changement est spectaculaire. Mais dans le même temps, près de deux millions de personnes ont émigré à l’Ouest pour y trouver du travail. Et en dehors de quelques grands centres, dans les petites villes d’Allemagne de l’Est, ne restent plus que les retraités et les chômeurs.
Ce qui fait la différence c’est l’engagement des dirigeants politiques allemands et notamment d’Angela Merkel : Contrairement aux élucubrations chez nous non seulement des dirigeants du FN mais également d’élus de droite et de gauche, obsédés par la peur de la peur des français des « grandes invasions », la chancelière prend des positions impopulaires, courageuses. Il lui aurait été plus facile de caresser son électorat dans le sens de la démagogie.
Mais peut-être, comme beaucoup d’allemands, comme beaucoup de familles allemandes, se souvient-elle des drames qui ont ponctué l’histoire récente de l’Allemagne.
La fuite des allemands de l’Est enfermés derrière le rideau de fer.
Mais aussi après 1945, l’expulsion de plus de 15 millions d’allemands de toute l’Europe de l’Est.
Et encore avant, l’errance désespérée de centaines de milliers d’allemands et d’autrichiens fuyant le nazisme parce que opposants politiques, juifs, artistes, homosexuels et qui trouvèrent trop souvent portes closes. Comme en France par exemple, où l’extrême-droite criait déjà à l’invasion de ce qu’elle appelait à l’époque la « vermine venue de l’Est ». La “France des droits de l’Homme” qui finit même par ouvrir des « camps de rétention » – comme ce que réclame aujourd’hui, Nicolas Sarkozy – en fait de « concentration » où furent emprisonnés réfugiés allemands, comme également espagnols.
Faire de la politique, c’est aussi apprendre des générations qui nous ont précédé, avoir de la mémoire, ne pas oublier les erreurs et les fautes du passé pour essayer de ne pas les reproduire à nouveau.
Nous devrions méditer le suicide du grand philosophe allemand Walter Benjamin, le 28 septembre 1940, à Port-Bou, près de la frontière espagnole dans ces conditions tragiques de réfugié traqué, tentant de fuir les nazis et le régime de Vichy. Il écrivit ces derniers mots, dans notre langue : « Dans une situation sans issue, je n’ai d’autre choix que d’en finir. C’est dans un petit village dans les Pyrénées où personne ne me connaît que ma vie va s’achever ».
Comparer les milliers de migrants qui se noient au milieu de la Méditerranée à une fuite d’eau est … On manque de vocabulaire pour exprimer la consternation. D’ailleurs qu’est-ce qui est le plus consternant ? : L’humour à la Dieudonné ou à la Le Pen d’un ancien Président de la République qui patauge dans le caniveau ou les rires gras des spectateurs ?
Mais quelle mouche a donc piqué Sarkozy? Est-ce un signe de l’extension du domaine du moustique Tigre porteur de Chikungunya ou de la Dengue (dingue ?) ?
Tout le monde a bien compris que la campagne électorale, d’abord pour les primaires à droite, puis pour 2017, avait commencé. Tout le monde comprend la stratégie « d’assécher » le vote FN. Mais pourquoi en faire trop ? Politiquement en plus, c’est une erreur, cela permet au Président de la République d’avoir le beau rôle en appelant tout le monde à « la maîtrise ».
Tout cela alors que sous nous yeux, sous nos fenêtres, se déroule une vraie tragédie.
Ce sont des tragédies, ce que l’on voit depuis des mois, au milieu de notre belle Méditerranée qu’en temps normal les poètes aiment tant « voir danser au fond des golfes clairs », ce que l’on voit depuis des mois à Calais, ce que l’on voit depuis des semaines à Paris, boulevard de la Chapelle, ce que l’on voit depuis des jours à la frontière franco-italienne.
C’est une tragédie, tant de vies humaines noyées devant nos caméras.
C’est une tragédie qui donne envie de pleurer, pas de rire. Et c’est une honte pour notre pays, pour l’Europe, pour nous tous.
C’est une honte que notre gouvernement fasse preuve d’une telle impréparation: 10 000 places d’accueil annoncées par le Ministre de l’intérieur ? Mais l’Allemagne en a fait déjà 10 fois plus.
C’est une honte de laisser l’Italie ou la Grèce, seules face à cet afflux de réfugiés. Au lieu de s’attaquer à Nutella, c’est quand le sommet européen pour réellement intervenir tous ensembles, les 28 pays de l’Union ? Et l’on pourrait même d’ailleurs essayer de mobiliser aussi, la Norvège, la Suisse, la Turquie…
C’est une honte aujourd’hui de ne pas reconnaître et assumer nos responsabilités, par exemple, en Libye, où ni Cameron, ni Sarkozy ne se sont préoccupés de l’ « après », l’après Kadhafi, exactement comme il y a 15 ans en Irak, le américains n’avaient pas prévu l’après Saddam. Nous avons foutu un beau bordel, alors le moins que nous puissions faire aujourd’hui ce serait de ne pas rigoler des incendies que nous avons allumés.
Contrairement aux propos obsessionnellement anti-arabes d’une Marine Le Pen, qui au moment du Printemps Tunisien, prévoyait une marée d’immigrants maghrébins, les réfugiés qui viennent se noyer au large de nos côtes, viennent du Soudan, d’Erythrée, de Syrie, d’Irak. Alors vous faîtes quoi ? Vous les renvoyez où ?
Il y a l’urgence. Une urgence humanitaire sur laquelle personne ne peut faire de l’humour. Et puis, il y a le court, moyen et long terme. Et là, ce n’est pas avec moins d’Europe, mais avec plus d’Europe que nous pourrons trouver des solutions, qui comporteront bien sûr des moyens de contrôle accrus, la lutte contre les trafiquants, et sans doute aller attaquer le mal à la source.
Il ne s’agit pas d’accueillir toute la misère du monde. Mais il s’agit face à l’urgence d’être fidèles à nos valeurs, à notre histoire, et justement, tiens, à l’héritage chrétien de l’Europe. Car il paraît qu’il fût un temps où les pauvres et les persécutés pouvaient frapper à la porte d’une église ou d’un couvent et y trouver protection et asile. Et aujourd’hui, que faisons-nous ? Nous fermons nos portes, nos fenêtres, nos cœurs, par peur de l’invasion, par peur du « grand remplacement ».
Tout cela ne donne pas envie de faire de l’humour.
Franchement, que reproche-t-on à Christiane Taubira ? D’avoir fait une faute de communication ? De manquer d’expérience ? D’avoir « menti » à la France ? S’il n’était pas question de la gestion de notre pays, il y aurait de quoi hurler de rire ! Car, comparée à la plupart de ses collègues au gouvernement, Christiane Taubira, c’est une Einstein !
Faut-il vous faire la liste des « ravis » qui ont occupé des fonctions ministérielles dans les quarante dernières années, gauche comme droite confondues ?Et le Président Hollande avec sa blague sur l’Algérie ou bien encore dans l’affaire Léonarda : On ne peut pas dire que ses trente années d’expérience politique lui aient vraiment servi ! Et Jacques Chirac décidant de dissoudre l’Assemblée nationale, lui le fin politique… quelle bourde !
« Démission » : C’est la grande expression aujourd’hui, dés qu’il y a une boulette. Et aujourd’hui c’est « Haro sur Taubira ». Taubira ? Pourquoi elle plus qu’un/une autre ? Et pourquoi pas Sapin qui nous avait enfumé avec sa courbe du chômage ; ou Duflot après les violences lamentables en marge des manifs de Nantes ? Ou Moscovici qui avait bien dû savoir pour Cahuzac . À ce compte là, il ne resterait plus grand monde au gouvernement. Ni dans l’opposition !
Pourquoi donc ce « Taubira démission » trouve-t-il un tel écho ? Pourquoi au fond tant de haine à son égard ? Il y a une explication que beaucoup repousseront avec dédain parce qu’elle n’est pas à notre honneur.
Taubira est guyanaise ( et noire…) et l’on a découvert, à la faveur des débats sur le mariage pour tous ( qui d’ailleurs n’était pas « sa » loi, mais celle du gouvernement ) son intelligence, sa grande culture, son art de manier la langue française à la mode des plus grands orateurs de la III ème République. Si elle s’était comportée en « doudou » folklorique, ou en ministre anecdotique comme Rachida Dati, finalement tout le monde aurait trouvé cela normal. Mais manque de pot, Taubira est une vraie femme politique, plus intelligente, compétente et travailleuse que la plupart de ses collègues politiques. Elle est victime du même traitement qu’il y 12 ans, lorsque candidate aux présidentielles pour le parti radical, elle avait été accusée par les socialistes d’avoir fait perdre Lionel Jospin. Alors que Jean-Pïerre Chevènement, lui aussi candidat, avait été épargné par les critiques, alors qu’il avait obtenu deux fois plus de voix ! On aurait pu d’ailleurs saluer le fait que Christiane Taubira était ainsi le premier candidat noir à une élection présidentielle ( bien avant un Obama aux Etats-Unis)
Où sont-ils aujourd’hui tous ces bobos cultureuxqui, il y a quelques mois, se réunissaient dans un pince-fesses bien pensant au Théatre du Rond-Point pour dénoncer le racisme qui menaçait notre République ? Comme disait à peu près l’humoriste Djamel « représenter Taubira en guenon, c’était tellement con, qu’il valait mieux ne pas faire de la pub pour des personnes ou des journaux qui publiaient de telles caricatures ».
Alors qu’aujourd’hui, il est là, le vrai racisme, les préjugés qui sont au fond de nous, et de notre société. Les noirs ne sont à leur place que lorsqu’ils dansent le zouk, ou qu’il sont ministres de l’Outre-Mer ! Quand aux arabes ? Aux anciens combattants ou aux banlieues !
Il y aurait, il y a des tas de choses à critiquer au ministère de la Justice, notamment le fait qu’on cherche justement qu’elle est la politique du gouvernement en matière de justice, alors qu’il faudrait résoudre le problème de la surpopulation dans les prisons, réformer la détention préventive, trop longue, repenser le système de l’instruction. L’affaire d’Outrau, il y a 7 ans déjà, en avait pointé les graves lacunes etc, etc… oui, là il y aurait matière à critiquer à Christiane Taubira. Mais pas comme nous le faisons hypocritement aujourd’hui.
Gaston Flosse face aux journalistes le 27 mars dernier
On peut prendre des tas d’images pour qualifier l’homme fort de la Polynésie: « Insubmersible» « Incassable » « Le phénix qui renaît de ses cendres ». Ou « la tortue », qui serait selon le dossier à charge publié récemment par le Monde – Le diable de retour au paradis[1]– l’animal préféré de Gaston Flosse.
Toutes ces images fonctionnent car c’est effectivement incroyable, à 81 ans, il est de retour, plus combatif que jamais, le père de la Polynésie moderne, celui qui a pensé, conçu, mis en place, fait fonctionner ce pays, vaste comme l’Europe, mais éclaté en une centaine d’îles au cœur du Pacifique, celui qui a été élu, réélu, sans discontinuer depuis…1967, à l’Assemblée de Polynésie, celui qui a été également depuis 1978 député, député européen, secrétaire d’Etat ou aujourd’hui sénateur, celui qui s’est battu pour faire adopter par une France très centralisatrice le statut de très large autonomie qui fait aujourd’hui de la Polynésie un P.O.M, un pays d’outre mer. Trois fois Président de la Polynésie, renversé il y a 5 ans, Gaston Flosse qui est un RPR à l’ancienne, un inconditionnel de Jacques Chirac était devenu un pestiféré, dans son propre camp politique. Nicolas Sarkozy avait décidé de faire passer l’ancien allié à la trappe au nom de la moralisation de la vie politique ultramarine. Avec sans doute des arrières-pensées. Comme Gaston Flosse l’expliquait à ses proches : « Avec Sarkozy, avant même que j’ouvre la bouche, il voit Chirac marqué sur mon front ». Ces dernières années, il a été poursuivi pour détournements de fonds, emplois fictifs, condamné, emprisonné, relaxé, en appel etc…, et il a réussi à revenir, et en force. Son parti a remporté les trois sièges de député aux dernières législatives et le rouleau compresseur s’est remis en marche, entrainant beaucoup de ceux qui, il y a quelques mois encore, le croyant à terre, l’avaient trahi et le vouaient aux gémonies.
Les 21 avril et 5 mai prochains, les polynésiens vont élire leur nouvelle Assemblée territoriale. Cette fois-ci le parti qui arrivera en tête, verra son avance confortée par une prime « majoritaire ». La Polynésie aura sans doute, une majorité, un gouvernement et un Président stables. Enfin ! Depuis 10 ans pas moins de 10 gouvernements se sont succédés !
On imagine bien qu’en 60 ans de vie politique et de pouvoir, Gaston Flosse traîne de nombreuses casseroles. Mais peut-être pas au point d’en faire un ignoble roitelet du Pacifique qui régnerait seulement par la terreur et le clientélisme. La Polynésie fait partie intégrante de la République, et même de manière imparfaite, la démocratie, la justice, la Cour des comptes, la presse, toutes ces institutions fonctionnent.
Et puis ce retour de Gaston Flosse n’est pas une simple fantaisie tropicale, due à une soit-disant indolence démocratique des polynésiens. Après avoir essayé toutes les autres combinaisons, beaucoup de polynésiens se disent qu’avec lui au moins, le pays a une chance de fonctionner. Il faut le voir débattre pendant près d’une heure et demi à la télévision en direct avec des journalistes pas forcément aux ordres – bien au contraire ! – en français et en tahitien, sans notes, connaissant tous les chiffres, tous les dossiers et ayant une vraie ambition, un projet pour son pays. Même ceux qui le détestent, lui reconnaissent ces qualités et admettent qu’il n’a pas d’équivalent, à la fois profondément tahitien et viscéralement République française.
J’ai travaillé brièvement avec Gaston Flosse à la Présidence de la Polynésie. Donc ces lignes pourraient paraître suspectes. Pourtant non. Parce que j’ai eu la chance de le cotoyer après qu’il ait été battu et ait fait une première traversée du désert, je ne l’ai pas reconnu dans le portrait qu’en vient de faire Le Monde. Il manque toute une dimension, celle d’un vrai homme d’Etat, travailleur acharné, avec une conscience sociale surprenante et une vraie vision de ce que peut être la Polynésie de demain. A une électrice européenne qui l’apostrophait un jour dans un bureau de vote à Pirae, sa commune dans la banlieue de Papeete, et qui lui reprochait très violemment de trahir la France qui lui avait tout donné, il répondit : « Madame, en Polynésie, il n’existe personne qui aime plus la France et la République que moi ». Paris a tort de voir en Flosse un ennemi. Et nous commettrions une erreur de ne pas voir la chance que constitue ce pays certes si loin de l’Europe mais auquel nous sommes liés depuis plus de 150 ans et qui se trouve au cœur du nouveau centre du monde, le Pacifique.
Alors, même si ce n’est sans doute pas éthique de faire passer en arrière plan les casseroles juridiques, un retour de Gaston Flosse à la tête de la Polynésie ne serait pas la pire nouvelle. Il paraît même être le seul capable de, peut-être, stopper la faillite dans laquelle s’enfonce la Polynésie depuis dix ans.
[1]« Barbouzes et argent sale, Gaston Flosse, le retour d’un roi » dans M le supplément du Monde du 23 mars 2013