Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Et si Trump avait raison – Suite : C’est la merde !

Derrière Trump, Bolton: L’homme qui murmure à l’oreille du Président pour renverser le régime iranien.  
Nous sommes pas dans la merde. 
Même si on s’en doutait un peu, les bisous de Macron n’auront servi à rien, Donald Trump n’a pas fait dans le détail en déchirant l’accord sur le nucléaire iranien. 
L’Iran est redevenu le grand Satan, en Israël, Netanyahu applaudit, ce qui n’est pas rassurant. C’est la méthode rocket man , mais fonctionnera-t-elle avec les ayatollahs comme elle paraît fonctionner avec la Corée du Nord ? 
Si oui, Trump méritera au moins deux Prix Nobel. Celui de la Paix et celui de l’Economie.
Sinon, c’est la guerre. 
En fait la guerre a déjà commencé. 
En Syrie où Israéliens et Iraniens se bombardent déjà. Pauvre peuple syrien. Pauvres israéliens aussi, parce que comme Trump n’a aucune envie d’envoyer des GI’s se faire tuer pour Jérusalem – En 1968, ce grand va-t-en guerre avait réussi à éviter le Vietnam, grâce à un certificat médical douteux : Courageux mais pas téméraire ! En cas de conflit, ce seront donc les jeunes israéliens qui serviront de chair à canon. Et quand on aime Israël, quand on aime l’Humanité tout simplement, on ne peut être qu’inquiet. 
Mais la guerre économique a également commencé et pauvres de nous en Europe. Car c’est nous qui sommes menacés par les sanctions contre toutes les entreprises qui commerceront avec l’Iran. Adieu veaux, vaches, cochons (enfin plutôt poulets). PSA va être très mal. Et Airbus. Et les banques. Et puis cherry on the cake, moins de pétrole iranien égale les prix du pétrole montent. Et là qui dit merci à Trump ?: Les pétroliers et gaziers américains, les schistes bitumeux, l’Arabie saoudite qui commençait à être dans le rouge. 
Alors soit l’Europe se dit : Nous sommes le premier marché au monde, la première puissance commerciale, renforçons vite notre Union, avec ceux qui veulent, car l’Union fait la force, soit on se la joue perso, chacun dans son coin, et alors cela risque de se terminer en bourgeois de Calais, être obligés de se rendre, la corde au cou. Mais apparemment même les anglais n’en ont pas trop envie. C’est dire !

Et si Donald Trump avait raison ?

“Pam, pam, pam”. Pour Donald Trump, la lutte contre les terroristes, c’est simple comme un coup de fusil .
Et si le Président américain avait raison ? 
Pas sur sa technique de prévention des attentats en armant les citoyens. Sa manière de mimer comment il aurait abattu les terroristes du Bataclan montre qu’il confond tir aux canards et lutte contre le terrorisme islamiste. On a envie de lui dire – mais on se retient car ce serait ignoble – Balaie devant ta porte, Donald : Déjà 82 morts et 141 blessés dans les quelques 41 tueries de masse depuis le 1erJanvier aux Etats-Unis contre lesquelles apparemment tes « pam pam pam » n’ont servi à rien
En revanche en ce qui concerne la Corée du Nord, la stratégie du tweet vengeur serait-elle en train de fonctionner ? Il y a six mois nous étions au bord d’une guerre nucléaire et aujourd’hui, Corée du Nord et Corée du Sud se donnent la main par-dessus la ligne de démarcation figée depuis 65 ans. Et la rencontre Donald Trump et Kim Jong-Un devrait se tenir fin Mai, début Juin. Tout cela au conditionnel. Car tout peut encore rater à la défaveur d’un tweet vengeur du Président américain. 
Mais si cela marche, et même si cela ne marche pas, Donald Trump va se croire très fort. Il se croit sans doute déjà très fort, conforté dans l’idée que la politique internationale se gère comme son ancienne émission télé « The apprentice », avec force « You are fired ». Et si cela le conduisait le 12 mai  – finalement on le sait aujourd’hui, en avance – prochain, à dire, pardon à tweeter à Téhéran « Vous êtes virés », en mettant à la poubelle l’accord sur le nucléaire iranien, nous serions mal, très mal, et tout le Proche-Orient, et Israël en première ligne, et nous l’Europe en première loge.
L’Iran n’est pas une autre Corée du Nord en un peu plus grand. C’est un Etat puissant et qui fonctionne ce qui est rare dans la région. Les ayatollahs sont tous sauf des saints, on ne peut pas leur donner le paradis sans confession. Mais que vaut-il mieux ? 
Bombarder l’Iran ? 
Ou parier sur l’effritement progressif d’une dictature imposée depuis 40 ans à une société iranienne – les femmes notamment – qui souhaite de plus en plus s’ouvrir sur le monde et non pas rester enfermée sous un tchador ?

Relations internationales : Prendre un Président par la main.

Kim et Moon: Ont-il voulu copier Trump et Macron ?
Ouf: L’hiver nucléaire est évité. Les deux dirigeants coréens Dupond et Dupont ( Oui parce qu’en Corée, Kim c’est comme Dupond, et Moon 
comme Dupont, des noms portés chacun par la moitié de la population), donc pour faire court Kim Jong-Un et Moon Jae-In non seulement se sont rencontrés, non seulement ont déjeuné ensemble, non seulement se sont parlés, mais en plus ils se sont promenés de part et d’autre du rideau de fer qui sépare leurs deux pays depuis 60 ans en se tenant la main. C’est la nouvelle tendance en matière de relations internationales, la diplomatie des papouilles, et des bisous. Il y avait le body-massage, il y aujourd’hui les diplomatie-messages. 
Et rêvons un peu. Après les deux Corée(s) qui nous annoncent des lendemains qui chantent et dansent sur fond de Gangnam Style, pourquoi pas Vladimir Poutine prenant par la main Petro Porochenko, et hop ! fini le conflit dans le Donbass ukrainien, tous les deux iront chasser le gros ( gibier) en Sibérie. Et puis Benyamin Netanyahou et Ahmoud Abbas, bras dessus bras dessous, faisant tomber tous les murs, sauf celui des lamentations. Et puis, soyons fous, Hassan Rohani, l’iranien, prenant la main de MBS, Mohammed Ben Salmane, le prince héritier saoudien, pour aller danser jusqu’au bout de la nuit au B018, une des boîtes les plus hypes de Beyrouth. Et finies les guerres en Syrie et au Yemen.  
Et ça c’est une invention française, cocorico, c’est ce qu’ont apporté En Marche et Emmanuel Macron à la diplomatie internationale et à la paix dans le monde. Vous avez vu comme Manu a retourné Trump ? Avant, le Président américain était contre l’accord sur le nucléaire iranien, et après la séquence big bisous de Washington, il est… toujours contre. Avant, Trump voulait augmenter les droits de douane sur l’acier européen, et après… il va toujours les augmenter. 
Qu’importe les (non) conséquences, c’est la photo qui compte. 

Emmanuel Macron chez Trump : Tout ça pour ça ?

A quoi pouvait bien penser Macron en enserrant ainsi Trump: Dur, dur d’être Président ?
Nous voilà rassurés : Emmanuel Macron n’est pas sourd, et même avec les promotions du style « Une deuxième paire gratuite avec la première », il n’a pas besoin de prothèses auditives. Et donc il a bien entendu le Président américain dire et répéter tout le mal qu’il pense de l’accord sur le nucléaire iranien. 
Dans sa conférence de presse bilan de ces 3 jours de voyage officiel aux Etats-Unis, il s’est dit pessimiste, très pessimiste sur le fait que son ami Donald Trump entendra sa suggestion de ne pas quitter cet accord. 
Pas sourd et pas Sisyphe non plus. Mais cela on le savait puisqu’en matière de héros antiques, le Président est plutôt jupitérien. Au-dessus de la mêlée, dans l’Olympe comme Zeus, la version grecque de Jupiter, oui ! Mais casseur de cailloux, qui ne cessent de dévaler les pentes de la montagne au sommet de laquelle vous essayez de les pousser, comme Sisyphe, ça non ! Laissons cela à Elisabeth Borde, la ministre des Transports, ou Muriel Pénicaud, du Travail, qui doivent en être à 10 000 heures de négociations sur deux mois, on se demande à quoi elles carburent. 
Pas sourd, pas Sisyphe et pas Sacher Masoch, non plus. Et nous voilà rassurés. Emmanuel Macron n’est pas un admirateur de l’œuvre de Leopold von Sacher-Masoch, écrivain autrichien très tourmenté depuis l’enfance après avoir découvert sa tante en train de fouetter son oncle pour l’humilier. Donc ce n’est pas par sadomasochisme que le Président s’est laissé papouiller, tripoter, bécoter par son homologue américain. 
C’était par dévouement. Pendant 3 jours il a fait don de son corps et de sa fierté pour nous, pour la France, pour l’Europe, pour la cause de la paix. 
A la fin de la semaine avec la visite d’Angela Merkel à Washington- et là il n’y aura pas de bisous – on saura si l’Europe échappe aux surtaxes annoncées par Trump sur les importations venant d’Europe. 
Et le 12 mai, on saura si l’accord sur l’Iran que les occidentaux avaient mis 21 mois à négocier avec la Russie et la Chine est rayé d’un tweet. 
On saura donc si ce voyage en Amérique aura servi à quelque chose. 

Mais pourquoi Macron ne parle-t-il pas anglais ?

A l’image du Président, nos élites parlent américain, et non. plus anglais
C’est curieux ? Mais personne ne le fait remarquer. Nous sommes tous dans l’admiration béate du fait que pour une fois, notre Président, parle et converse en anglais. Et d’ailleurs il en use, voire en abuse, Make France great againMake our planet green again. We are a startup nation … blablablabla…  
Et c’est vrai qu’avec Emmanuel Macron, on est loin de l’anglais à la Maurice Chevalier ou Jacques Chirac, genre très fâché dans la visite de la vieille ville de Jérusalem : What do you want ? Me, to go back to my plane? Cela a fait beaucoup rire plus tard Tony Blair, premier ministre britannique, anglais.  Quant à François Hollande, franchement au XXI ème siècle, parler si mal anglais… mais qu’apprennent-ils donc à l’ENA ? L’arabe comme Wauquiez ? ( Non là on plaisante, Laurent ne parle pas même pas vellave, la version Haute-Loire de l’occitan) . Le niveau de l’enseignement de l’anglais est-il si bas dans notre système scolaire ? Même en cités, dans les « territoires (soit-disant ) perdus » de la République, on répète les rhymes et les flows d’un 50 CentDrakeSnoop Dogg. Ou de Kendrick Lamar, tout nouveau Prix Pulitzer Bitch, be humble, Sit down. Get the fuck off my dick, that ain’t right. On traduit ?: Pute, Sois humble. Assieds toi sur ma queue . Allez dégage de ma bite c’est pas correct etc.. 
Et donc pour en revenir à Emmanuel Macron, certes il ne chante pas à Donald Trump : « I think I think too much » ( Je pense que je pense trop ) comme Kanye West dans « Fade » mais comme lui il parle américain .Pas anglais. 
Macron parlant en anglais à la mode des Statesc’est comme si Justin Trudeau parlait français avec l’accent de Céline Dion, avant que son mari René ne lui fasse prendre des cours de diction.  
Et ça, c’est un peu choquant. Nous n’apprenons pas la langue de Shakespeare, mais celle de Dallas, d’Alerte à Malibu ou de Wiz Khalifa. 
Cette disparition de l’anglais au profit de l’américain traduit l’état du monde. Apprendre une langue, ce n’est seulement pas apprendre des mots, c’est s’imprégner d’une culture. Pour devenir universel, l’anglais est devenu américain, et nous passons tous sous le rouleau compresseur culturel de nos amis yankees. 
On a envie de réécouter Anthony HopkinsEmma ThompsonKristin Scott-Thomas, ou encore Bond, James Bond
Revoir « Retour à Howards end » ou encore « Peyton Place ». Ou même un discours de la Reine à 92 ans. 
 « Honni soit qui mal y pense »

Nous sommes tous des #paysdemerde

Les bobos contre le peuple ? Oprah Winfrey incarne l’Amérique q’on aime pas celle qui vote !
Non, Donald Trump n’est pas fou ! Il vient même de démontrer une nouvelle fois qu’il est malin et …cynique.  
En traitant tous les pays d’émigration sauf la Norvège – mais pas sûr que vue la richesse et la qualité de vie en Norvège, beaucoup de norvégiens embarquent sur des drakars pour émigrer clandestinement aux Etats-Unis – de pays de merde, le Président américain ne s’adresse pas à nous, il ne s’adresse même pas aux pays africains ou à Haïti, dont il n’a rien à faire, il s’adresse à son électorat. Disons les américains moyens, très moyens, l’Amérique profonde, qui a le sentiment de devenir minoritaire face non pas aux musulmans, non pas aux arabes, mais aux noirs bien sûr, mais surtout aux latinos. A chaque pays , ses obsessions. On le sait ce n’est plus qu’une question d’années, les « blancs » ne seront plus majoritaires aux Etats-Unis. 
Finalement Trump est peut-être le chant du cygne de cette Amérique-là. Elu de justesse avec 2 millions de voix de moins qu’Hillary Clinton, il continue de bénéficier d’un socle de followers, qui contre vents et marée –  déclarations atomiques contre la Corée du Nord, relance du charbon, forages pétroliers, et je m’en tape de la planète, et je me fous du réchauffement climatique, et je me brouille avec notre alliée historique, la Grande-Bretagne et s’il y a des massacres de masse aux Etats-Unis, c’est parce que les américains n’ont pas assez d’armes pour se défendre eux-mêmes, et je tweete plus vite que mon ombre,  – continuent à penser qu’avec Donald, America is back. Et finalement, cet électorat-là, que pense-t-il d’Haïti ou du Salvador ? Des pays de merde. Et chez nous, que pensent certains du Mali, du Niger ou de la Syrie ? Des pays de merde. Donald Trump dit tout haut ce que beaucoup d’américains ou d’européens pensent des migrants qu’ils soient demandeurs d’asile ou demandeurs de travail. 
Et ce ne sont pas les dénonciations de personnalités certes tout à fait respectables et brillantes, comme la présentatrice de télé américaine Oprah Winfrey, ou l’actrice Meryl Streep, qui pourront y changer quelque chose. Au contraire, elles confortent les «vrais gens» dans leur opinion que toutes ces protestations sont le fait d’une intelligentsia, de privilégiés, de bobos  qui ne connaissent rien des difficultés de la vraie vie. Et ce n’est pas parce que chez nous, un Omar Sy ou un Teddy Riner, dont les parents ont eu fort heureusement la bonne idée – enfin, ils n’avaient pas eu vraiment le choix de venir de “pays de merde” pour enrichir notre pays par le talent de leurs enfants, que nous éviterons qu’une bonne partie de nos concitoyens ne craigne, comme les électeurs de Trump, ou comme un Eric Zemmour, le « grand remplacement ».
AfD en Allemagne, ayatollahs chrétiens au pouvoir en Pologne, dérives fascisantes en Hongrie, Marine Le Pen au second tour des présidentielles françaises, le populisme qui n’est pas synonyme de peuple ou de populaire nous guette aux détours de prochaines élections.
On n’est pas dans merde.

Vœux d’Emmanuel Macron: Mieux vaut un message de 2 mn qu’un pensum de 18 mn

M’bappé pour inspirer les voeux présidentiels de 2019 ? 
Nous n’allons pas nous mentir : Emmanuel Macron est intelligent et cultivé. Il connaît ses conjugaisons, on sent qu’il a pris des cours de théâtre, on reconnaît la patte de plumes et de nègres de talent – C’est ainsi qu’on appelle ( qu’on appelait ? ) les personnes anonymes qui écrivent pour une personnalité –, bref on sait qu’un discours d’Emmanuel Macron ne sera jamais inintéressant. Une bonne conférence de Sciences Po.
Mais en même temps…
Il n’est pas Démosthène – ou plutôt pour ceux qui ne verraient pas en quoi évoquer Démosthène à propos de Jupiter est anachronique – vite un coup de Wikipedia pour se remettre à niveau – il n’est pas De Gaulle. Bien sûr on peut dire.  « Le moule est cassé ». « Des comme De Gaulle, il n’y en a qu’un par siècle ».
Mais prenez l’idée de « faire son Kennedy » en reprenant la formule célèbre du Président américain «Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays.”, c’était une bonne idée. Mais mal jouée. Ça sonnait faux, surtout assis derrière un bureau à l’Elysée, alors que Kennedy était debout sur les marches du Capitole à Washington face à la foule. Ça avait de la gueule. Et son discours était très court: 13 mn, l’un des plus courts de tous ceux prononcés par les Présidents américains. Plus court que celui de Trump dont la pensée est pourtant formatée par tweeter. Plus court que celui de Macron.
La com’ de l’Elysée a dû avoir le sentiment que les vœux présidentiels allaient passer au-dessus de la tête de beaucoup d’entre nous, d’où une deuxième version, spécial tweeter. C’est un terrible aveu car finalement cela veut dire que la substantifique moelle du message tenait en 2 mn et que 16 mn de l’allocution télévisée étaient donc superfétatoires.  
Pour l’année prochaine, l’Elysée pourrait demander à …Kylian M’bappé. Le footballeur prodige de 18 ans a émaillé ses vœux de citations bien trouvées dont l’une de Churchill : « Là où se trouve une volonté, il se trouve un chemin ». Cela aurait bien convenu pour les vœux d’un Président « En Marche »…

Je tweete donc je pense.

Trump n’est pas Descartes, mais en même temps…
C’est formidable : 280 signes au lieu de 140. En doublant la longueur des publications possibles sur son réseau, Tweeter double la taille de nos cellules. Grises bien sûr. 
Finis, les tweets réducteurs d’intelligence. La pensée est de retour. Et à coup sûr, nous allons tous faire un bon usage de ce nouvel espace de liberté. Nos échanges vont faire un bon avant qualitatif. Lortograf ne sera plus massacrée. 2main, les abréviations vont reQlé.
A l’égard de Tweeter, de son usage, de ses conséquences néfastes, il y a deux écoles.
Les Trumpistes. Le Président américain a fait de Twitter son média de prédilection. Lorsqu’il est réveillé la nuit par une envie pressante – de réagir- et cela lui arrive souvent, il balance ses scuds. 140 signes et l’on raye la Corée du Nord de la carte, ou encore, l’on sort des accords sur le climat. .
De l’autre, il y a les Macroniens : Emmanuel Macron l’a même dit en anglais, au magazine Time, Tweeter n’est pas le bon media pour gouverner. Sa pensée politique est trop sophistiquée pour être réduite à 140 signes. En même temps, Macron tweete plus et mieux que son prédecesseur.
En nous obligeant à faire court, Tweeter nous oblige à faire simple ; à aller à l’essentiel. Or, faire simple, ce n’est pas forcément être simpliste. Chez les journalistes, on explique souvent: Je n’ai pas eu le temps de faire plus court. Et tous ceux qui travaillent leur écriture savent qu’il est plus difficile de ciseler 140 signes, espace compris, que de se lâcher dans des logorrhées incontrôlées.
Le célèbre « Je pense donc je suis » de René Descartes, n’est-il pas un formidable tweet, 400 ans avant Steve Jobs ou Zuckerberg ? Ou encore, et c’est de circonstance en cette période de commémorations gaulliennes,  cette citation de Nietzche, appréciée par le général De Gaulle : « Rien ne vaut rien. Il ne se passe rien. Et cependant tout arrive. Mais cela est indifférent ». 91 signes.
Je tweete donc je pense.

Macron à Ferrand: You are fired !

Où l’on découvre qu’Emmanuel Macron est tout, sauf un gentil…
Malin le lynx Macron. Il y avait comme un caillou dans la chaussure des marcheurs, avec l’affaire, qui n’est pas une affaire mais qui pourrait quand même en être une, de Richard Ferrand et du patrimoine immobilier de son ex-compagne.
Et là, sans psychodrame, sans perdre la face, après la réélection de Richard Ferrand, tout en annonçant un remaniement ministériel « technique », c’est la sortie par le haut: Ferrand est « promu » à une nouvelle mission, pour laquelle d’ailleurs il est taillé, lui le maître des territoires, à l’Assemblée nationale. C’est rive gauche à Paris, et entre lui et l’Elysée désormais, coule la Seine, donc en cas d’avis de tempête, le souffle du vent des affaires ne devrait pas atteindre le Président.
Alors évidemment les journalistes sont stupéfaits. Pas de fuite(s) dans la presse. Ca nous change. Sous Sarkozy et Hollande, ce n’était plus « gorge profonde », mais plutôt « open bar » dans tous les ministères. Là, le contraste est saisissant. Alors qu’on le croyait « geek », génération Y – vous savez celle qui tweete ou fait des selfies à tout va – le nouveau Président est non seulement le maître des horloges mais aussi le maître de la parole. Quand tout communique autour de vous, maîtriser sa communication est une règle d’or. Si l’on met le doigt dans l’engrenage de la dictature des nouveaux medias, on perd très vite le contrôle, par le phénomène dit de : L’arroseur arrosé.
L’Elysée aujourd’hui c’est la grande muette. Personne ne moufte. On commence à découvrir, que derrière son aspect jeune et souriant, le nouveau Président ne plaisante pas. Il est sans état d’âme et quand il faut virer quelqu’un, il le vire. On commence à le comprendre jusqu’à la frontière espagnole, du côté de Pau. Mais Macron est plus main de fer dans un gant de velours que l’inverse. Il n’hurle pas, en tout cas pas devant les caméras de la téléréalité : « You are fired ! », vous êtes viré !

Et ce n’est pas là sans doute sa moindre différence avec Donald Trump,

Emmanuel Macron est inOui !

Il n’était donc pas nécessaire d’être un vieux routier de la politique pour “faire ” Président. 


Il paraît que cette semaine le nouveau Président va marcher sur les eaux, que la semaine prochaine il va guérir les écrouelles par simple imposition des mains, que dans deux semaines il va multiplier les pains. Et si ce n’est les pains, en tous cas les députés.
Bref Emmanuel Macron retourne comme une veste les commentateurs politiques sceptiques, les journalistes blasés, qui pendant des mois n’avaient cessé de douter: Macron n’est qu’une bulle médiatique. Il n’a pas de programme. Et puis enfin cette question qui courrait sur les plateaux télés: Aura-il la carrure pour endosser les habits présidentiels ?
Et là, oh ! surprise: Il ne met pas les doigts dans le nez. Sa cravate n’est pas de travers. Il se tient bien à table et même, c’est dingue en 2017 pour un français qui a fait des études supérieures, il parle anglais ! Emmanuel Macron est inouï, ou plutôt inOui pour reprendre une comparaison ferrovière à la mode à la SNCF.
Et si en fait il était tout simplement normal. Ce qui est inouï, c’est que nous avions oublié ce que pouvait être, devait être un responsable politique, même le premier d’entre eux.
On nous avait enfumés en nous répétant que pour accéder au pouvoir il fallait ronger son frein pendant des années dans l’ombre des hommes en place. On comprend à quel point des Wauquiez, des Bertrand doivent être amers, eux qui eux aussi ont été des premiers de classe et qui se disaient: « Je patiente encore 5 ans, et en 2022 ce sera mon tour ». Le TGV Macron les a laissés sur le quai.
Attention quand même au syndrome Obama. En son temps lui aussi le Président américain avait dû surmonter des préjugés: Un noir pourrait-il être élu Président ? Un noir pourra-t-il faire ceci ou cela ?
Et il avait subjugué le monde entier en étant « cool » jusqu’à se voir décerner le Prix Nobel de la Paix.

Hélas dix ans après… C’est Trump qui lui a succédé.
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