Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Au milieu de tous ce méli-mélo d’infos, où allons-nous ?….

On en est où ? 
Les Rafales (au fait, pourquoi personne ne veut nous en acheter) continuent à bombarder Fuku-Hiroshima. Qui fuit ou qui fuit pas ? That is the radioactive question ! Le colonel Gbagbo a bien été arrêté par les démocrates tunisiens, et pourtant sur la place Tahir, au Caire, les manifestants réclament toujours le départ du Président Bachar Al-Assad, qui n’a pas besoin de nos avions pour réprimer à tout va. Le Yemen vient d’envahir la bande de  Gaza et en Jordanie des étudiants brandissant des rameaux de jasmin ont élu Marine Le Pen reine d’Arabie Saoudite. Les réfugiés nippons affluent à la marina de Lampedusa. Au secours ! Le monde entier veut nous envahir. Vite ! Rouvrons la ligne Maginot. Elle n’avait servi à rien en 40 (1940). Mais cette fois-ci elle tiendra bon du côté de Fessenheim, avec ou sans tsunami.
1 milliard 300 millions de chinois, 1 milliard d’indiens…. Et moi et moi et moi.(NDLC:Merci Jacques! (Chirac? Non. Duclos ? Non. Dutronc, of course) Qui voit des déficits partout. Et une croissance qui ne revient pas. On nous cache tout, on nous dit rien. Crac, boum, hue ! J’y comprends plus rien.
Depuis deux mois, trois mois, une actualité chasse l’autre. Qu’est-ce qui est important ? Où va le monde ? Et nous ? Où allons nous ? D’ailleurs allons nous quelque part ? A des élections paraît-il. En 2012. Ouf ! Au moins, là c’est clair : Elections. 2012. Voter. Carte d’électeur. Programmes ? Euh ! C’est trop tôt ! Candidats ? Euh ! Je ne sais pas trop. Je zappe de chaine en chaine. J’écarquille les yeux. J’ouvre grands les oreilles. Vais-je comprendre ? Mais je n’entends rien de distinct. Rien que du bruit, une bouillie d’analyses, de commentaires, un tsunami d’informations. Jusqu’à la nausée. Et personne qui ne nous montre la voie, une voie… 
Il paraît que c’était mieux avant. Qu’on était plus heureux. Mais avant quoi ? Avant l’euro ? Avant internet ? Au temps d’une seule chaine à la télé ? Des WC sur le palier ? De la guillotine et du bagne de Cayenne ? Pincez moi, je fais un mauvais rêve. J’ai cru un instant que j’étais en France, en avril 2011. Quel cauchemar! Vite un coup de France Info: Villepin annonce sa candidature suivant de près Nicolas Hulot. Et là, on respire. Demain le soleil va se lever. Rien n’a changé: Nous continuons à faire mumuse pendant que tout bouge autour de nous. Et ça, c’est rassurant. Non ? Non…
Nous vivons une e-poque formidable.

Je m’en bats les couilles !



Quelle belle langue que la nôtre ! (Le français, CQFD). Et cela ne doit pas être subjectif puisque l’on ne compte plus le nombre d’étrangers qui bien souvent sans avoir le moindre lien familial, personnel, avec notre pays, sans même n’y être jamais venu, tombent amoureux de notre langue, au point de l’apprendre encore mieux que nous (ce qui n’est pas difficile ! ( ?) Et de la choisir pour exprimer leurs sentiments les plus profonds, leurs passions, leurs colères. Il y a bien sûr, l’irlandais Beckett, le roumain Ionesco, l’argentin Bianciotti, le russe Makine, le chinois Cheng, le belge Johnny – non, là je m’égare ! Mais avouez quand même que cet amour pour notre langue est stupéfiant. Il paraîtrait que nous passerions notre temps (dixit nos amis allemands) à dire « Oh ! La la ! » et « C’est la vie » avec des sonorités absolument craquantes. Ca, c’est pour le côté « lumière » de notre langue.
Mais il y a aussi le côté obscur, qui se révèle, tiens par exemple, dans une salle d’attente de la Préfecture de Police, où poireautent une bonne centaine de personnes. En rang et en bon ordre, car il n’est pas vrai que le Français ne sache pas faire la queue. Il suffit d’aller devant une Préfecture, côté entrée pour les cartes de séjour et/ou les permis de conduire. Queue il y a et longue et sage et patiente. Nous patientons donc toutes et tous dans le calme et le silence, sauf une personne. Une seule. Un olibrius qui parle au téléphone ou plutôt qui hurle dans son portable pensant sans doute que le fait de parler si fort porterait ses mots plus loin. Ou plus simplement, grossier et se foutant complètement de ses voisins, c’est-à-dire nous tous. Personne ne moufte. Ca dure. Jusqu’au moment où une jeune femme assise à côté, lui dit calmement : «  Pourriez-vous parler moins fort ? Vous n’êtes pas tout seul ». Et elle avait bien raison. Mais l’ectoplasme ne l’entendit pas de cette oreille et se mit à l’insulter : « Qu’est-ce tu me veux ? Ca te dérange ? Eh ! bien je m’en bats les couilles ». La jeune femme essaya de rétorquer mais l’autre de continuer : « Mais j’ te nique la gueule. Vous êtes tous là, en silence, on dirait des morts. Personne ne parle. Vous êtes des allemands, ou quoi ? » (Pourquoi des allemands ?) « Je m’en bats les couilles, je m’en bats les couilles » (bis repetita, une dizaine de fois). Nous étions tous, une bonne centaine de personnes, stupéfaits, sans voix. Tellement sans voix que personne ne bougea. Même pas les fonctionnaires derrière leurs guichets ; nous étions pourtant à la Préfecture de Police. Passons rapidement sur le dénouement de l’affaire: (Je suis intervenu, j’ai eu droit au « Je m’en bats les couilles », puis intervention d’une dizaine de policiers, sans doute appelés par les fonctionnaires derrière leurs guichets, était-ce vraiment nécessaire de mobiliser un demi escadron pour faire taire un avorton ? Fin de l’histoire).
Le calme revint. Nous avons débriefé entre nous. En fait, tout le monde était d’accord avec la jeune femme, mais personne n’aurait été prêt à dire ou faire quoique ce soit : « C’est comme ça aujourd’hui » « on n’est pas dans le 16ème » « Qu’est-ce qu’on peut y faire ? »
Qu’est-ce qu’on peut y faire ? Quand on est cent contre un, peut-être ouvrir sa gueule, calmement, pour faire respecter les droits de tous contre les débordements d’un seul. Quand une personne exprime avec courage l’opinion de tous, se montrer solidaire. Quand on est fonctionnaire à la Préfecture de Police, peut-être être capable d’autorité, sans avoir besoin de mobiliser dix policiers, parce que sinon, face à un groupe, faut-il faire sortir une caserne ? Etre capable d’imposer le respect.
Respect, voilà le maître mot. Cela s’apprend dans la famille, à l’école, certains disent même : « Tout se joue vers 5 ans ». 5 ans. En Allemagne, justement, les maternelles ne cherchent pas à « instruire » les enfants  contrairement à chez nous où nous voulons tous que nos enfants sachent lire et écrire peut-être pas à 6 mois mais en tout cas à 3 ou 4 ans. En Allemagne, l’on pense que ce n’est pas la peine de se presser, que l’on peut attendre 6 ans et qu’alors un enfant apprend à lire et à écrire en quelques mois. Et avant ? Eh! bien, avant, on lui apprend à se socialiser, à vivre en communauté, à penser « groupe » plutôt qu’individu, on lui apprend le respect des autres. Un conditionnement au « Vivre ensemble » qui passe avant d’autres apprentissages.
Il n’y a pas que sur le plan économique que nous pourrions apprendre des allemands.
Pour en revenir au lascar de l’histoire, précisons qu’il n’était pas un caillera basané et que la jeune femme n’était pas une bourge céfran chichi proutprout du 16ème arrondissement. Il n’était donc pas question de cités contre beaux quartiers, « djeuns » contre « vieux », issus de l’immigration contre français « de souche ». Mais simplement d’éducation. Lui n’avait appris ni le respect, ni les niveaux de langue. Il n’en maîtrisait qu’un seul. Or lorsqu’on reste au niveau des couilles, ça ne pisse pas très loin. Ni pour chercher du boulot, ni pour demander son permis de conduire, ni pour « lever » des meufs, ni pour ne pas lever la main sur sa femme ou ses enfants, quant aux relations avec les autres, en société, dur, dur…
« Je m’en bats les couilles »… Au fait, ça fait mal ?
Nous vivons une e-poque formidable.

Marine Le Pen au second tour des élections présidentielles: POISSON D’AVRIL!

Marine Le Pen au second tour des élections présidentielles: POISSON D’AVRIL! OUF! Pas très drôle ce poisson. Heureusement, car on aurait pu croire qu’il y avait en France, 25 % de beaufs, voire même jusqu’à 45 % à trouver qu’il “ne faut pas ostraciser les lecteurs du Front National, parce qu’il pose les bonnes questions, mais n’apporte les bonnes réponses...”
Les bonnes questions ? 
L’immigration, l’Islam, la sortie de l’Euro ? 
Non, justement, les mauvaises questions ! Qui nous font perdre du temps pour aborder les vrais problèmes: Pourquoi notre économie est-elle atone, crée-t-elle si peu d’emplois, pourquoi les charges qui pèsent sur le travail sont-elles si lourdes etc … ? 
Finalement, avons-nous réellement tourné la page du Pétainisme, du “retour à la terre qui ne ment pas“, du “c’est pas moi, c’est les autres, les allemands qui paieront, les juifs qui complotent, les arabes qui égorgent des poules ?” 
Avons réellement résisté à la tentation du repli sur notre pré hexagonal, “la mondialisation est méchante; l’euro est la faute de tous nos maux: quand il est fort, on ne peut plus exporter, quand il baisse, on ne peut plus acheter de matière première; et puis la concurrence des Chinois (fourbes, of course!) est déloyale, et ils font travailler leurs enfants; Et puis le monde entier rêve de venir chez nous pour profiter de nos allocations familiales; Et puis les arabes, ils se libèrent c’est bien, mais ça fait peur; Et puis, est-ce que je vais quand même pouvoir aller passer des vacances (pas chères) à Marrakech
Gros cons“: c’était l’expression de l’humoriste de France Inter, Sofia Aram à propos des électeurs du Front National. Pas si faux…
Poisson d’Avril, je vous dis…
Nous vivons une e-poques formidable

Bocuse désigné “chef du siècle”: Tout le monde se lève pour “le” Paul !

Cela devait être en première année d’HEC. Dans un cours où il devait être question de gestion de P.M.E. Et où il fallait rendre un mémoire sur un cas « concret ». La matière ne m’excitait guère, et donc, assez habilement (LOL !), j’avais choisi « Financement du développement des PME : l’exemple des restaurants 3 étoiles ».
Avec un contact facile avec Vrinat du restaurant Taillevent ( parce que lui-même ancien HEC ), j’ai tout de suite pensé à Paul Bocuse. Même si à Lyon, pour ses proches, pour ses amis, c’était « Le Paul », il était déjà une star… alors allait-il recevoir un petit étudiant qui venait l’embêter avec des questions sur le management de son restaurant et tout cela pour un mémoire ?
Et pourtant… j’ai très vite et très facilement obtenu un rendez-vous.
Je ne me souviens plus de ce que j’ai pu écrire dans mon mémoire, mais du rendez-vous avec Bocuse, ça oui !
C’était un samedi en début d’après-midi. Le restaurant commençait à se vider. Bocuse est venu lui-même me saluer, énorme, imposant, poignée de main franche, regard direct. Il m’a fait asseoir à une table dans un coin, s’est éclipsé quelques minutes, avant de revenir avec un grand sourire et en s’excusant « Je réglais deux ou trois choses en cuisine ». Et il s’est mis à table, littéralement. « Tu as déjeuné ? » me demande-t-il. J’ai honte, mais j’ai été obligé de mentir parce que, bêtement, j’avais déjeuné ! Mais quand Bocuse vous demande si on a faim, que peut-on répondre d’autre que « non, je n’ai pas déjeuné ». Et là… « Tu aimes la soupe aux truffes ? » Est-il possible de dire non… Il hèle un serveur, il passe commande pour moi, et le plat, et les amuse-gueules, et les fromages, et les desserts, on s’active autour de nous, aujourd’hui encore je garde une impression de chaleur, de soleil, et pourtant on devait être en hiver, c’était étourdissant. Et en plus, il était passionnant, parce que, mine de rien, mon sujet l’intéressait. C’était juste avant l’explosion du business 3 étoiles et il commençait à bâtir ce qui est aujourd’hui un empire. Donc la gestion d’une PME comme la sienne, évidemment qu’il y prêtait autant attention qu’à ses cuisines. Avec son restaurant, ses brasseries, ses produits dérivés, mais surtout cette intuition de tous les nouveaux développements qu’offre notre époque, les compétitions des Bocuse d’or, l’Institut Paul Bocuse, et les masters de management des arts culinaires, développés avec l’Université de Lyon et qui font des petits jusqu’en Chine, Bocuse est aujourd’hui mondial, tout en gardant les pieds sur terre, sur sa terre natale de Collonges. Et c’est évidemment en me présentant sa fierté, son limonaire qu’il venait de faire restaurer, et qui lui rappelait ses parents, restaurateurs à Collonges eux-aussi, que s’est achevée notre rencontre.
A la fois grand chef, à la mode du siècle dernier, comme un Fernand Point ou une mère Brazier, Paul Bocuse est aussi un précurseur, le père de tous les stars de la gastronomie d’aujourd’hui.
Un empereur, voilà ce qu’est Bocuse
Nous vivons une e-poque formidable.

Libye-Côte d’Ivoire: Vérité en deça du Sahara, erreur au-delà ?

Et maintenant, on fait quoi en Libye ? Toutes proportions gardées, cela ressemble à se qui s’est passé en Irak où l’on a découvert qu’après l’offensive militaire et le renversement de Saddam Hussein, les américains n’avaient pas vraiment préparé la suite…
Bien sûr, « nous » ne sommes pas restés sans rien faire devant le massacre annoncé des révoltés libyens que « nous » avons sans doute évité. Et «nous », c’est, cocorico ! la France à la tête d’une coalition qui regroupe… qui regroupe quels pays au fait ? Les américains ? Après les premières frappes, ils cherchent au plus vite à nous refiler la patate chaude. Nos alliés européens ? De glacial (les allemands) à de moins en moins chaud (les italiens). La ligue arabe ? Prête à se désolidariser. La Turquie ? A deux doigts de dire stop… Sur le terrain, un pas en avant, un pas en arrière: Khadafi n’est pas tombé.
Alors, on fait quoi, maintenant ? On livre des armes ? On débarque et on fonce à travers le désert ? Mais dans le désert, les mirages ne sont pas des avions, mais bien les bonnes intentions qui pavent, comme on le sait, la piste qui mène vers l’enfer de l’enlisement.
Comme l’écrit dans le Monde du 23 mars, Jean-Christophe Rufin, qui est un type fin: « Nous attaquons un régime en vertu de la conception que nous nous faisons de la dignité humaine. Bravo. Mais ce principe est-il applicable partout ? Doit-il fonder notre politique étrangère et guider toutes nos décisions ? (…). Devons-nous nous préparer à agir demain en Syrie, au Yémen, en Algérie ? »
Et l’on pourrait, l’on devrait ajouter : « Et en Côte d’Ivoire » ? Oui, parce que pendant ce temps-là, on se massacre à l’arme lourde autour et dans Abidjan, et Laurent Gbagbo joue la montre. Pourtant contrairement à la Libye, en Côte d’Ivoire, il y a bien eu élections, Président régulièrement élu, Alassane Ouattara, et internationalement reconnu. Alors on attend quoi ? Que la guerre civile qui se profile en Côte d’Ivoire et qui enfonce toute la région dans la crise, fasse des centaines de morts, des centaines de milliers de réfugiés ? Cette « crise » là est-elle moins « scandaleuse » que la situation en Libye ?
Nous vivons une e-poque formidable.

Elections cantonales ? Eloge de la pêche à la ligne…

Les périssoires, Gustave Caillebotte (coll. P.Mellon)

Ces derniers jours, on se serait crus au printemps. Remarquez on y est au printemps. Mais ce soleil, cette douceur, la sève qui monte, les bourgeons qui éclatent (ne pas oublier de prendre mon antihistaminique), cela donne envie de picnics sur l’herbe (c’est fait), de footings matinaux (à venir), de pêches à la ligne.
Fouiller dans le terreau ou le fumier à la recherche du ver de terre, embrocher le ver encore vivant sur l’hameçon (n’y voyez aucune allusion politique…) jeter sa ligne d’un geste ferme et néanmoins gracieux et puis attendre dans le calme, attendre, cool, zen, tout en surveillant quand même d’un œil le flotteur, tel le chat guettant la souris.
Précision: Je ne suis pas vraiment pêcheur ; en tout cas à la ligne (LOL !). Même si j’ai souvenir de belles journées passées au bord des gours du Jura (Franche-Comté) ou sur les rives de la Comté (Guyane). Et puis cela me fait penser à un de ces tableaux de l’impressionniste Caillebotte («Les périssoires»), c’était le bon temps, c’était la France heureuse, nous dominions le monde, les enfants travaillaient dans les mines, Lyautey et Bugeaud faisaient des razzias en Afrique du Nord, et les sénégalais n’étaient que tirailleurs (et pas ministre des Droits de l’Homme). Passons.
Mais, débrancher, ne serait-ce que le temps d’une soirée électorale, pour retrouver les fondamentaux, ça c’est le pied.
Hou ! honte sur toi, mauvais citoyen qui préfère ainsi la pêche à la ligne à la pêche aux voix (facile…).
Mille excuses, messeigneurs commentateurs et commentatrices «politiques» qui nous gonflez avec vos soirées spéciales élections, style : «on  se prépare pour le grand show 2012 ». D’abord la moitié des cantons n’étaient pas concernés par ces élections, auxquels s’ajoute Paris, où il n’y a pas de canton… Et puis, même si nos ancêtres les révolutionnaires ont infiniment de mérite, cet empilement de structures, de circonscriptions, auquel on a rajouté d’autres empilements, d’autres collectivités, sans jamais avoir eu le courage de simplifier nos structures datant de .. 1791, ça ne pousse pas l’électeur vers les urnes. « 1 vote : Oui; 2 votes: ça va ; 3 votes : Bonjour les dégâts ! »
Heureusement que tout cela est fini, adieu les cantonales à l’ancienne. Vivement 2014 et le grand pot commun : canton, département, région: les conseillers territoriaux.
Tiens, ça mord. Le flotteur s’enfonce. Voyons ce que j’ai au bout de ma ligne…: Hou là ! Un taux de croissance calamiteux, des chômeurs longue durée, des seniors sur la touche, des jeunes sans emploi, des entreprises qui n’embauchent pas, des déficits qui plongent: Je ne vais pas arriver à remonter ma prise, c’est trop lourd ! Alors courage fuyons, débattons de l’immigration et de l’identité nationale, dont tout le monde sait bien, au fond, que ce n’est pas cela qui plombe nos performances économiques et que sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, la vague « bleu Marine » n’apporte aucune solution.
Mais plutôt que de regarder la réalité et d’affronter les réformes qui fâchent, profitons de ces dernières fuites hors de notre siècle. L’autruche, c’est sud-africain. La pêche à la ligne, c’est bien de chez nous !

Nous vivons une e-poque formidable.

Après Marine à Lampedusa , Marine à Fuku-jima ?

Tsunami Le Pen à Lampedusa

Je sais, ce qui se passe au Japon, ne prête pas à rire, et comme tout le monde je suis partagé entre l’effroi devant la violence des catastrophes et l’admiration devant le courage des japonais. Stupeur et tremblement.


Mais à toute chose malheur est bon, et le tsunami japonais a provisoirement relégué au second plan le tsunami Marine Le Pen. Un tsunami qui montre surtout le niveau affligeant du débat politique en France. Au royaume des aveugles les borgnes sont rois, et là je ne fais aucune allusion méchante à Jean-Marie, mais au phénomène médiatique, Marine.


Tel Charles Martel arrêtant les arabes en Poitou-Charentes, Marine était donc partie à Lampedusa pour faire face au tsunami d’africains s’apprêtant à nous envahir avec femmes et enfants. C’est vrai que c’était courageux, parce que je ne sais pas si vous savez, mais Lampedusa, entre l’Etna et le Stromboli (revoir le film avec Ingrid Bergman), c’est beaucoup plus dangereux que d’organiser des apéros saucisson-gros rouge, le Vendredi à l’heure de la prière, près de la Mosquée de la rue Myrrha dans le XVIII° arrondissement de Paris. On risque un tremblement de terre, une coulée de lave plus un tsunami. Certes ce n’était pas les éléments naturels qu’allait affronter la nouvelle présidente du FN, mais bien ce qu’elle croît être « LA » menace, l’immigré. “LA” menace ? Franchement si nos entreprises et notre économie sont la lanterne rouge de la croissance dans le monde et même en Europe (ah ! nos amis allemands, en plein boom économique), n’est-ce pas plutôt à cause des charges qui pèsent sur le travail, plus que sur le capital, du poids de la dette publique, de notre difficulté à faire des réformes que d’autres ont réussi à faire dans les 15 dernières années (et là, ce n’est pas du côté de Lampedusa, mais plutôt du côté de Berlin ou Stockholm qu’il faut regarder).


Dans le plan de com parfait de Marine, tout avait été prévu sauf… un vrai tsunami, une vraie catastrophe, celle du Japon. Et là, couic, plus de Marine. Pour quelques jours… C’est comme si elle avait été à sec sur ces nouveaux problèmes.
Euh ? que dit le FN sur le nucléaire ? et l’indépendance énergétique ? Historiquement son fondateur avait bien tenté d’imposer une solution : l’Algérie française et son pétrole… Je ne suis pas sûr qu’il en serait encore aujourd’hui partisan, parce que de Dunkerque à Tamanrasset, il y aurait non pas 5 mais 50 millions de musulmans. Comme quoi, les problèmes d’énergie, ce n’est pas simple.
Comme d’ailleurs, les autres dossiers pour lesquels, le FN propose des solutions « simplistes ».
Ainsi, pour bloquer d’éventuels nuages radioactifs, on voit mal à quoi servirait de remettre des douaniers sur les Alpes et les Pyrénées. Ce genre de « défis » ne peuvent être réglés qu’au niveau européen, au moins. Et il en va de même pour les mouvements de population, l’immigration, la mondialisation : C’est plus d’Europe qu’il faudrait et non pas replier notre pays sur son pré carré, comme le propose le FN.
Giuseppe di Lampedusa, écrivait dans son célèbre roman «Le Guépard », cette phrase qui correspond bien à l’immobilisme frileux de nos élites face aux défis de notre monde « Tout changer, mais pour que tout que rien ne change ».


Nous vivons une e-poque formidable

Est-ce que je me sens dépossédé de mon pays, la France ?


Il y a des soirs comme ça, où pour m’endormir plus vite, je programme mon radio-ipod-iphone-réveil pour qu’il s’éteigne au bout de 15 mn, et je le branche sur une station bien vide neurones, style « Rires et chansons ».

Donc hier soir, je fais la manip’ et je m’endors en écoutant une humoriste qui faisait un sketch sur le thème : « les Français se sentent dépossédés de la France » … je n’ai pas entendu la suite du sketch, je m’étais endormi.
Mais quelques heures plus tard, moi qui dort toujours comme un bébé, qui ne fait jamais de cauchemar, je me suis réveillé en sursaut tourmenté par cette question : « Est-ce que je me sens dépossédé de la France ?». Je m’étais évidemment trompé de station et je m’étais endormi sur Marine Le Pen interviewée sur France Info. Erreur fatale ! Sur l’écran noir de ma nuit blanche passaient et repassaient des images terrifiantes : Des centaines, des milliers, que dis-je, des centaines de milliers de musulmans en prière, débordant de la rue Myrrha (dans le XVIIIème arrondissement de Paris), déferlant sur le boulevard de Magenta, inondant la Place de la République, couvrant au passage les statues impudiques de tchadors, toujours plus nombreux jusqu’à Notre-Dame qu’ils entreprirent avec l’aide d’entreprises chinoises de transformer en mosquée et de déplacer pour en réorienter le chœur en direction de la Mecque… Finies les cloches le Dimanche, il fallait se farcir les appels des muezzins qui avaient investi la tour Saint-Jacques, et bientôt la Tour Montparnasse jusqu’à la Tour El-Fehl (anciennement Eiffel)…
Mais le pire ce fût lorsque je suis allé dîner chez mon amie Salima… Quel choc quand elle m’ouvrit la porte: Elle portait la burkha. Là, ça me réveilla !
Délirantes les lignes qui précèdent ? Oui, mais nous nageons en plein délire. La France ne serait plus la France parce que l’Islam est la seconde religion en France ?
Mais la France est bien restée la France lorsqu’en 1905, après plus de 1500 ans, on a séparé l’Eglise (catholique principalement) de l’Etat. La France est bien restée la France lorsque la Révolution française fît des juifs des citoyens à part entière.
De qui se moque-t-on ? Si les musulmans débordent dans la rue pour prier, c’est bien parce qu’ils n’ont bien souvent que des garages comme lieux de culte. On nous prend des imbéciles quand nous explique que « c’est difficile avec la loi de 1905 d’aider à la construction de mosquées ». Et la hauteur des minarets ? Si l’on voulait, on pourrait et sans toucher à nos fondamentaux laïques et républicains. Et franchement n’est-il pas préférable que le financement des mosquées vienne de chez nous, plutôt que d’Arabie Saoudite ? N’est-il pas préférable de favoriser l’ouverture de « séminaires » pour former des imams en France plutôt que de les importer de Turquie ou d’Egypte ?
Nicolas Sarkozy avait montré la voie, et il faut lui en reconnaître le mérite, en arrivant à constituer un Haut Conseil du culte musulman, dans une religion où contrairement à l’Eglise catholique, le clergé est émietté. C’est comme cela que l’Islam en France ne sera ni un problème, ni un danger. C’est plutôt dans cette direction que droite comme gauche devraient travailler plutôt que de paniquer à chaque surenchère de Le Pen Marine.
Et arrêtons de croire représentatives les foldingues qui pensent que Dieu leur demande de se cacher des pieds jusqu’à la tête. Alors que ce sont les machos qui le leur imposent. Comme le dit joliment l’humoriste Sofia Aram de France Inter: « C’est curieux : Dans les trois grandes religions monothéistes (toutes les trois nées au même endroit, tiens, tiens), Dieu parle aux hommes, et ce sont les hommes qui parlent aux femmes ».  Les fous de Dieu sont aussi fous quelque soit leur religion. Mais, chance: Y compris dans l’Islam de France, ils ne sont ni représentatifs, ni nombreux. Rien n’empêche qu’ils ou elles se plient à nos lois comme tout le monde. Ce n’est qu’une question de volonté politique, appliquer nos lois, et non de lois ou de dispositions particulières
Au fait, ma copine Salima ne porte évidemment pas la burkha. Aller chez elle pour la rupture du jeune du Ramadan est un vrai plaisir. Les femmes et les hommes qu’on y croise, il y a même des arabes ! Sont passionnants, passionnés, et aussi français que moi.
Par respect, personne n’exhibe de bouteilles d’alcool lorsque sa mère et les amies de sa mère se retirent pour aller prier. Mais Salima n’a pas son pareil pour choisir le vin qu’il faut avec le couscous ou la chorba.
Côte du Rhône et couscous, moi j’aime bien cette France-là.
Nous vivons une e-poque formidable.

Zemmour, Guerlain, Galliano : Pète pas les plombs !


La dernière insulte à la mode ? : « Ta mère en Galliano , avec Zemmour, devant chez Guerlain ». Trois « affaires », qui toutes les trois ont à voir avec le racisme, et qui pourtant n’ont rien à voir les unes avec les autres.

John Galliano ? Ses propos, avec notamment un « j’aime Hitler » tenus dans un  café branché, alors qu’il était manifestement, et pas « à l’insu de son plein gré » dans un état second, voire tertiaire, sont racistes, antisémites, et surtout primaires, nulles, bêtes. Son employeur Dior l’a viré et c’est tant mieux. Il est parti en cure de «désintoxication » ? Il était temps ! Seul bémol, non sur le fond, indéfendable, mais sur la forme : Ses propos racistes ont été tenus non sur un plateau télé, mais dans un café et dans un cercle privé. Et cela pose quand même la question de la dérive «Big Brother» de notre société, où nous sommes tous en permanence filmés. Et le risque est que désormais les vrais racistes se tairont mais n’en penseront pas moins…
L’héritier Guerlain ? Invité pour parler de sa carrière de « nez », le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’en a pas eu, du nez, en ayant voulu faire de l’humour à trois balles, avec une phrase du style « Pour mettre au point ce parfum, j’ai travaillé comme un nègre… Si tant est qu’on puisse dire que les nègres travaillent ». C’est évidemment raciste, et surtout nul, bête, sénile. Très vite, l’intéressé a présenté ses excuses, comme France2 (Dommage quand même qu’Elise Lucet qui l’interviewait, et l’équipe du Journal de 13 heures n’aient pas eu la présence d’esprit de réagir aussitôt).Et le CSA a publié une mise en garde. Etait-il pour autant utile d’aller jeter ses flacons (vides) de parfums devant la boutique Guerlain ? La société n’est d’ailleurs plus la propriété de l’héritier de la marque.
Eric Zemmour ? N’étant pas un accro de l’émission d’Ardisson, j’ai découvert ses propos comme beaucoup par le buzz du net, donc avec déjà une oreille biaisée. Mais je comprends qu’il voulait dire quelque chose comme : « Il y a une «surreprésentation» des personnes issues de l’immigration parmi la population délinquante et notamment la population carcérale. D’où le réflexe de la police de contrôler au faciès ». Il ne pensait pas et ne disait pas que tous les arabes et tous les noirs sont des délinquants. Sa formulation était un raccourci, mais un raccourci maladroit, très incomplet. Ce qui est d’autant plus condamnable que le job d’Eric Zemmour est d’être éditorialiste, de savoir équilibrer un propos, de le mettre en perspective.
Zemmour est certainement un journaliste intelligent, cultivé dit-on, mais voilà où mène cette tendance de nos médias à vouloir faire réagir tout monde sur tout et n’importe quoi. Zemmour a une opinion sur tout, la bioéthique, les révolutions dans le monde arabe, le déficit commercial français, la tension en Corée du Nord, la sauvegarde des baleines du Pacifique. Mais derrière lui, les responsables sont ceux qui aux commandes des médias l’ont mis à toutes les sauces, cédant à l’appel du « show » au détriment du fond. Car omniprésence ne veut pas dire omniscience !
Fallait-il pour autant porter plainte contre lui, le traîner en justice ? Il me semble que non. Au contraire, il y un risque que cela desserve les discussion sur, non pas les problèmes, mais les questions de l’immigration, de l’intégration, de l’exclusion, du racisme.
Mais là où Eric Zemmour pète vraiment les plombs, c’est lorsque, furieux de sa condamnation, il se répand devant les députés UMP, en réclamant la suppression des lois qui encadrent notre très, très, très large liberté d’expression, et qui prévoient de sanctionner les propos diffamatoires, racistes, anti-sémites etc… Ces lois n’ont rien à voir avec une défense d’une pensée unique, ni du « politiquement correct ». Elles ont à voir avec la salubrité de toute démocratie, dans lesquelles la liberté et la liberté d’expression sont des droits inaliénables, MAIS… « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société, la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi ». Et c’est aussi vieux que la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789…
Trois « affaires » différentes donc, mais qui toutes les trois montrent une nouvelle fois à quel point nous sommes déboussolés. Rien n’est plus dangereux qu’une société qui ne croit plus à rien, qui a peur de tout et qui doute d’elle-même. Comparaison n’est pas raison, mais dans le pays qui dans les années 1920-1930 était le phare de la civilisation européenne, l’Allemagne, cela a donné le nazisme.
Nous vivons une e-poque formidable.

Qui veut jouer à plus français que moi ?

C’est une histoire bien connue au Brésil et qui a même fait la couverture du magazine « Veja ».
En 2007, Alex et son frère Alan Teixeira da Cunha s’inscrivent à l’Université de Brasilia. Comme toutes les grandes universités brésiliennes, celle-ci vient d’instaurer un système de quotas pour les « noirs » et les « métis » leur réservant un minimum de 20 % des places. Il faut dire que contrairement à un cliché très répandu sous nos latitudes, noirs et métis qui sont à peu près la moitié des 180 millions de brésiliens, sont toujours victimes d’un racisme hérité de l’esclavage. Et qui en gros signifiait pour les blancs vis à vis des noir(e)s : « Coucher, oui , mais épouser ou embaucher, non ! ».  Il n’y a que 5 % d’étudiants de couleur, dans les universités brésiliennes. Et il a fallu attendre 1994 pour qu’un noir soit nommé ministre, c’était Pelé, ministre des Sports.
Retour à Alex et Alan, métis, de même père, noir, de même mère, blanche. Ils s’inscrivent donc pour bénéficier du système de quotas. Quelques jours plus tard, l’université envoie sa réponse, un jury s’est réuni qui a aussi analysé leurs photos: Alex est refusé car jugé »blanc », Alan, lui a été jugé « noir ». Or, Alex et Alan sont non seulement frères, mais jumeaux « univitellins », c’est-à-dire issus du même œuf : On ne peut pas faire plus identique !…
Cette situation absurde démontre bien que ceux qui croient encore à l’existence de races bien définies, sont les mêmes qui croyaient que la terre était plate, et qui aujourd’hui pense qu’il suffit d’être blonde et d’avoir un nom breton pour être sûre de n’avoir que du sang celte ou gaulois dans les veines Dans des pays où les communautés se mélangent, ce qui est le cas du Brésil ou de la France, et ne se contentent pas de coexister les unes à côté des autres, comme aux Etats-Unis, l’intégration par des quotas, l’établissement de recensement « ethnique », même dans la louable volonté d’avoir des instruments pour évaluer le racisme et la discrimination, peuvent vite atteindre leurs limites et avoir des effets pervers. Dommage de ne pas pousser un peu plus des initiatives comme le CV anonyme, sans photo d’identité, ou les parcours d’excellence, commençant dès le primaire ou le collège, sans attendre l’université : Après tout c’est ce qui avait fait la force de l’Ecole sous la IIIème république et du fameux ascenseur social .
D’un côté on nous propose le chacun chez soi, la peur de n’être plus « chez nous », et cela donne la communautarisation, la « cantonalisation », la Belgique ? L’éclatement de la Yougoslavie ? La guerre civile au Liban ? Le partage de l’Irak en 3 ?
De l’autre, il y a … Il y a quoi au fait? Le vieux rêve de Léopold Sédar Senghor qui avait coutume de dire que le métissage était l’avenir du monde ? Nos vieux mythes républicains ? Mais qui trouvent-ils aujourd’hui pour les défendre avec conviction?
Nous vivons une e-poque formidable.

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