Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Réformes, manifestations, Etat, patronat, syndicats:Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois…

Il est de bon ton de taper sur nos syndicats.
Je vais vous le faire en tweet : France : Record du + faible % de syndiqués. Baisse continue dans toute l’Europe mais + forte encore en France. Syndicats français :Légitimité, crédibilité, représentativité proches de 0…
Tweet 2 : Sans syndicats, que devient le dialogue social ? Sans dialogue social, que devient la démocratie ?
Un des piliers du fonctionnement d’une démocratie est ce que l’on appelle le dialogue social. Or chez nous quels sont les partenaires sociaux ?
Le patronat ? C’est un assourdissant silence! Il devrait être en première ligne dans des discussions qui le concerne au premier chef : Reculer l’âge de départ à la retraite, allonger la durée du travail, cela concerne les entreprises, non ?
On vante souvent et à mon sens avec raison, le modèle de concertation allemand, mais on oublie souvent de préciser qu’outre-rhin, ce « modèle » fonctionne non seulement parce que les syndicats y sont forts, « responsables » mais aussi parce que le patronat allemand est lui aussi plus responsable. Le terme de « cogestion » est peut-être un peu abusif, même s’il est souvent employé dans les grandes entreprises outre-Rhin, mais en tout cas le résultat est là:  En Allemagne, les salaires les plus bas sont 20 % plus élevés qu’en France. La formation tout au long de la vie, l’apprentissage et les formations alternées sont là-bas monnaie courante, alors que chez nous cela fait 40 ans qu’on dit que l’an prochain, c’est sûr, on s’y met !
Enfin, la plupart des décisions concernant le fonctionnement des entreprises y sont prises après de très longues discussions qui aboutissent à un consensus qui ensuite est appliqué par tout le monde.  Ce qui facilite, on le comprendra aisément, qu’au bout du compte, les réformes aboutissent. Mais ce qui n’excluent pas les mouvements sociaux d’importance, comme c’est le cas actuellement avec la grève des transports (eh! oui, en Allemagne aussi !) qui affectent des millions de passagers.
La réforme des retraites, du système de protection sociale, de santé, la modération salariale etc… ont ainsi pu être mises en place ces 15 dernières années, alors que chez nous…
Chez nous, droite comme gauche confondues, c’est l’Etat qui mène la danse. Gouverner, ce serait faire « passer en force » et nos dirigeants se vantent de faire passer des décisions « à la hussarde ».
Mais pour danser, il faut être au moins 2 ? Et pour dialoguer…
Heureusement donc, qu’il reste quand même quelques syndicats, et quelques dirigeants syndicaux qui sont loin de jeter de l’huile sur le feu.
Mettons de côté les slogans en forme de figures imposées qui figurent sur les banderoles, dans les manifestations ou dans la bouche des principaux dirigeants syndicaux quand on leur tend un micro. Heureusement qu’ils sont là pour éviter les dérapages et les surenchères démagogiques, encore plus dangereuses quand elles parent leurs conservatismes et corporatismes derrière une phraséologie révolutionnaire. Les plus aveugles ne sont pas ceux qu’on croit…
Cela fait ½ siècle que Michel Crozier(*) avait constaté :«On ne change pas une société par décret», avons-nous réussi à changer ?
Nous vivons une e-poque formidable.
(*) lire ou relire Michel Crozier, le père de la « Sociologie des organisations », et notamment : « On ne change pas une société par décret» ou encore « La crise de l’intelligence »

La retraite à 60 ans, la mort à 70…

Dans les campagnes du Japon ancien, c’est-à-dire d’avant l’Ere Meiji et l’entrée du Japon dans la modernisation, existait une coutume qui imposait aux vieux lorsqu’ils atteignaient 70 ans de quitter leur famille et leur village pour aller mourir au sommet des montagnes. C’est ce que raconte le superbe film d’Imamura « La ballade de Nayarama », où un fils est obligé de conduire sa mère à la mort alors que celle-ci a toujours, littéralement, toutes ses dents. Mais c’était la loi…
Aujourd’hui, bien sûr, rien de tout ça au Japon. Après 150 ans d’une formidable croissance, qui n’a pas été seulement qu’un long fleuve tranquille, le Japon est un pays riche et moderne. Et les plus de 70 ans ne sont plus abandonnés au sommet des montagnes. Non, ils sont seulement condamnés à compléter leur retraites, insuffisantes pour leur permettre de vivre décemment, en travaillant comme livreurs ou serveurs. Plus nombreux aujourd’hui que les moins de 20 ans, ils représentent une telle charge pour la population active que celle-ci ne peut plus payer les retraites des plus âgés. Car parallèlement à sa formidable croissance économique après la seconde guerre mondiale, le Japon ne s’est pas préoccupé du renouvellement des générations. Son évolution démographique est une sorte de « crash course » de notre propre évolution annonçant ce qui nous attend. Ce vieillissement explique d’ailleurs pour une bonne part la stagnation de laquelle le Japon n’arrive pas à sortir depuis vingt ans. Un formidable moteur, mais qui paraît n’avoir plus de carburant et dont la population va progressivement décroître au milieu de ses autoroutes et de ses robots…
Chez nous, les étudiants de 20 ans qui manifestent « pour la retraite à 60 ans » ont raison, mais pour de mauvaises raisons. Eux qui vont prendre leur retraite dans 40 ans (50 ans ?) risquent fort d’être conduits sur nos montagnes pour ne plus être une charge pour les actifs, qui quoiqu’on fasse, seront moins nombreux qu’aujourd’hui.
A moins que…
A moins que ne change notre rapport au travail, à moins que l’on reconsidère la place des plus de 60 ans dans le monde du travail, donc aussi les conditions du travail tout au long de la vie, la pénibilité, le temps partiel, les passerelles entre l’activité professionnelle et la formation tout au long de la vie, à moins que nous ne fassions disparaître l’idée même de retraite, que celle-ci ne soit plus un couperet. 
«Retraite »: Le mot que nous utilisons en français en dit d’ailleurs long sur la manière dont nous envisageons collectivement le troisième, voire le quatrième âge. C’est le même que celui utilisé pour parler d’une défaite militaire: La retraite de Russie… Après le travail, il n’y aurait donc plus qu’une défaite, celle de la vie.
« Devant l’image que les vieilles gens nous proposent de notre avenir, nous demeurons incrédules ; une voix en nous murmure absurdement que ça ne nous arrivera pas : ce ne sera plus nous quand ça arrivera. (…)
Cessons de tricher ; le sens de notre vie est en question dans l’avenir qui nous attend ; nous ne savons pas qui nous sommes, si nous ignorons qui nous serons : ce vieil homme, cette vieille femme, reconnaissons-nous en eux. Il le faut si nous voulons assumer dans sa totalité notre condition humaine. Du coup, nous n’accepterons plus avec indifférence le malheur du dernier âge, nous nous sentirons concernés : nous le sommes.» (Simone Beauvoir. La vieillesse) 
C’est de tout cela dont nos partis politiques, nos dirigeants d’entreprises devraient discuter, et vite car le temps de l’évolution démographique presse.
Nous vivons une e-poque formidable.

“Touche pas à ma retraite à 60 ans”…Et à la fin, le gagnant est… Nicolas Sarkozy !

C’est formidable. Tous ensemble, tous ensemble contre la réforme des retraites.
Les pétroliers et les routiers, tous unis contre la réforme.

Etudiants et lycéens, tous unis pour qu’on ne change pas l’âge de départ à la retraite, parce que sinon « ils n’auront pas de travail ».
Des millions de manifestants, tous unis pour faire reculer le gouvernement.
Grève générale reconductible, tous unis pour que le gouvernement « écoute la rue ».
Bon…la journée a été au choix… mobilisée … agitée, et la fin de la semaine sera compliquée. Mais au bout du compte, qui croit un seul instant que l’âge de départ à la retraite restera à 60 ans ?
Car c’est bien la question qu’il faut poser. Non pas : « Jusqu’à quel âge souhaitez-vous travailler ? » mais bien « Cela vous paraît-il possible de maintenir cet âge à 60 ans ? »
Quelque soit l’importance des manifestations ou des grèves, le résultat est plié d’avance. 
Bien sûr il faudra que l’on trouve une sortie de grève sans vaincu, ni vainqueur. Mais pourtant, au bout du compte, il y aura un gagnant, et ce gagnant sera…
Nicolas Sarkozy.
Et encore une fois la faute en revient au Parti Socialiste, incapable de se décider entre « J’ai peur de perdre mon électorat à gauche » et « Gérer à gauche une société moderne ». 
Jusqu’à présent le bilan du Président était maigre. Des promesses de réformes, des chantiers ouverts, mais aucune vraiment abouti. Une gestion qui cède le plus souvent à l’émotion.
Sauf sur cette réforme.
Il faut dire qu’aucun gouvernement ne pourrait faire autrement. Cela fait même au moins 10 ans que cela aurait dû être fait.
Et cela fait 10 ans qu’auraient dû démarrer les vrais débats, là où pourrait se faire entendre la différence droite-gauche, comme par exemple, sur les retraites complémentaires et le financement de fonds de pension.
Cela fait 10 ans que nous aurions dû faire comme TOUS les pays qui nous entourent, au lieu de manifester cette arrogance bien française qui nous fait croire que nous sommes, NOUS français, sortis de la cuisse de Jupiter.
Cela fait 10 ans que nous aurions dû mener à bien ces réformes indispensables liées au vieillissement extrêmement rapide de nos populations, et non au cynisme du grand capital.
Ailleurs ce sont des socialistes qui s’y sont collés, jusqu’à risquer en perdre les élections, comme Gehrard Schroeder en Allemagne. Et Angela Merkel peut dire: merci qui ? 
On imagine la question qui tue au moment de la prochaine campagne présidentielle : Si vous êtes élu(e), ramenez-vous l’âge de départ à la retraite à 60 ans ? Et là, en cas de réponse : « oui », c’est le nez de Pinocchio qui s’allonge, la crédibilité qui s’effondre, et Nicolas Sarkozy, bis, réélu dans un fauteuil.
Sympa cette démocratie où l’opposition se saborde avant même le combat! Au risque de se farcir un Le Pen, version « Marine, c’est ma copine » au second tour ?
Nous vivons une e-poque formidable.

Lyon-niaiseries 2* : Le naufrage du Musée des Confluences…

Si vous aimez l’architecture, si vous admirez ces grands architectes qui partout dans le monde dessinent des bâtiments qui mêlent avancées technologiques et beauté des lignes, Lyon vaut le voyage.
Pour le meilleur et pour le pire !
Le meilleur, c’est la Cité internationale, le long des quais du Rhône, où l’architecte italien Renzo Piano a conçu des bâtiments qui suivent la courbe du fleuve et dont les façades ultra-modernes conservent la palette de couleurs du « Vieux-Lyon ». Il y a l’Opera-Nouvel, dont la coupole dessinée par Jean Nouvel sur un bâtiment du XVIII° siècle dans le cœur historique de Lyon est une vraie réussite ; La Place des Terreaux relookée par Jean Buren ; La mise en valeur des constructions 1920 de Tony Garnier ; Le plan «lumières» qui rend magique Lyon la nuit, le plan « couleurs » qui en repeignant les façades dans deux palettes ( rose, ocre, terre de Sienne, les couleurs italiennes de la Lyon de la Renaissance pour la Saône et le Vieux-Lyon ; blanc, bleu, plus froids pour les quais du Rhône ) met en valeur l’opposition entre ces deux mondes qui confluent à Lyon: La Saône plus indolente, plus bourguignonne. Le Rhône, énorme torrent des Alpes, dont la couleur varie du vert émeraude au bleu profond. Et puis il y a la gare TGV construite par l’architecte espagnol Santiago Calatrava. Comme des ailes d’un oiseau blanc posées sur… Eh! bien en fait, sur rien, ou presque. Parce que la caractéristique de Lyon est que, jusqu’à présent, même si ça va changer,  la gare (superbe) du TGV de son aéroport (Saint-Exupéry) est reliée à Paris, à Roissy, mais pas à Lyon… Et la gare principale de Lyon, la Part-Dieu, est, comment dire… laide ? Même pas ! Inexistante, zéro et même moins que zéro parce que dés le départ mal conçue, sous dimensionnée, ouverte à tous les vents (et en vallée du Rhône, bise, mistral, vent du midi, il y a le choix ) et ouvrant sur, comment dire … un entassement de tout ce que l’architecture fait de plus mal, le pompon étant atteint par la tour Oxygène, vendue comme le « must » de l’architecture, mais qui est déjà vieille avant même d’avoir été inaugurée.
Tout ça n’est qu’affaire de goûts ? Pas seulement, car aucune ville en Europe et dans le monde ne peut aujourd’hui se contenter d’entasser des bâtiments, il lui faut aussi penser « image », symbole. Comme Barcelone, Gênes, Valence, Londres, Nîmes, ou Bilbao avec le musée Guggenheim de Frank Gehry. Et justement, Lyon voudrait tenter le coup réussi par Bilbao, en construisant un musée dans un site spectaculaire, le confluent Rhône-Saône, la porte Sud de la ville : Une occasion qui ne se présente qu’une fois tous les 1000 ans. Mille ans, pas cent ans … Et apparemment une occasion qui est en passe d’être totalement ratée par les Lyonnais. Les architectes autrichiens retenus ont dessiné là une sorte de cancrelat, un mix entre tyrannosaure et guerre des étoiles, mais que fort heureusement personne ne peut encore voir, puisque le chantier fait naufrage dans les eaux du confluent. Son coût explose (merci les contribuables !), l’inauguration qui a maintenant 2, 3, 4 ans de retard est peut-être réalisable pour… avant la fin du troisième millénaire… Je plaisante ! Mais à peine.
Dans ce site, il aurait fallu faire appel à un Jean Nouvel, en lui proposant de construire sa « tour sans fin » retoquée à la Défense et qui aurait pu être comme un formidable signal entre nord et sud, un peu comme l’arche de Saint-Louis, Mississipi; à Renzo Piano, qui aurait pu concevoir un bâtiment aussi symbolique que le centre Jean-Marie Tjibaou à Nouméa; à un Portzamparc qui vient d’achever la nouvelle cité de la Musique de Rio de Janeiro, à tant d’autres qui auraient pu construire là l’œuvre de leur vie, l’œuvre de cette ville.
On aurait pu… On aurait dû… mais avec des si, on aurait des élus lyonnais un peu moins conservateurs… Vous avez dit « socialistes » ? Ah ! bon …
Nous vivons une e-poque formidable.
(*) : Lyonniaiseries : Petites chroniques d’un amoureux du cervelas truffé et du saucisson chaud…

Lyon-niaiseries 1* : La chute de la maison O.L ?

Espérons qu’il n’y a pas le feu au lac (comme on dit à Genève, dit-on à Lyon!). Mais les résultats calamiteux de l’Olympique Lyonnais devraient faire réfléchir non seulement les dirigeants du club mais également les édiles lyonnais sur leurs projets délirants de « grand stade » et d’ « OL-land » .
OL-Land ? Non, mais! Gnafron et Guignol vont s’en mêler leurs ficelles de marionnettes !
Petit rappel pour celles et ceux qui auraient raté les épisodes précédents, nés à l’époque pas si lointaine où l’OL rêvait d’un destin européen
Pour transformer les succès du club en business encore plus rentable, les dirigeants de l’OL se sont mis à rêver à la construction d’un nouveau stade entouré d’un complexe hôtelier et d’une zone marchande, le tout baptisé OL-Land, et implanté à Décines, dans la grande banlieue lyonnaise. 640 millions d’euros d’investissements annoncés avec une mise en service prévue pour fin 2013. La mairie de Lyon qui est à la recherche de son grand œuvre, est à fond derrière ce projet, balayant toutes critiques avec un sens profond de la démocratie. Car « quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage » et le stade de Gerland aurait donc tous les défauts. Dans la perspective de l’euro 2016, la France s’est engagée à moderniser un certain nombre de stade, et «OL-land » serait le plus beau fleuron de ces nouveaux stades français permettant à notre pays de se hisser au niveau des standards des meilleurs pays européens, Angleterre, Italie, Espagne. Selon les responsables lyonnais, Gerland ne serait pas modernisable ( est-ce si sûr?) et avec le « vieux stade » il ne serait possible d’engranger que 30 millions de bénéfices par an, alors que sont prévues 100 millions avec le nouveau stade.
Merveilleuses projections technocratiques. Mais que se passerait-il si l’O.L était relégué en deuxième division ? Adieu, alors, veaux, vaches, cochons ! Et n’est-ce pas un travers très français que de croire qu’il faut toujours « péter plus haut que son derrière » pour faire moderne. Tout doit être Très Grand : le Très grand stade, le Très grand opéra, la Très grande bibliothèque, la Très grande arche etc… Or si l’on prend l’exemple des meilleures équipes européennes, pratiquement aucune n’a déménagé son stade du centre ville à la périphérie. Car le stade de Gerland à Lyon a l’immense avantage d’avoir une histoire (une âme), d’avoir été dessiné par un des plus grands architectes français (et lyonnais) Tony Garnier et d’être situé pratiquement en centre ville. Comme Santiago Bernabeu à Madrid, le Nou camp à Barcelone, ou San Siro à Milan. Mais ces villes et ces équipes ont sans doute tort de croire qu’elles doivent une partie de leur succès à leur ancrage dans la population.
Nous vivons une e-poque formidable.
(*) : Lyonniaiseries : Petites chroniques d’un amoureux du gratin de cardons à la moelle…

Vous aviez aimé le virus H1N1 ? Vous adorerez le chikunguya…

Ca y est, nous allons tous mourir ! Un nouveau danger nous menace. Non, que dis-je, nous a déjà atteint : le chikunguya ! Un cas, et maintenant deux cas « autochtones » découverts dans le sud de la France. Et on attend avec impatience, le plan de lutte de Roselyne Bachelot, voire même le Grenelle du chikunguya, organisé par Jean-Louis Borloo, et pourquoi pas de nouvelles propositions présidentielles pour que soit votée au plus vite une nouvelle loi pour déchoir et expulser les porteurs de ce terrible … quoi ? virus ? microbe ? en tout cas, maladie !
Franchement, il n’est pas possible que les rois de la réclame ne soient pas derrière tout cela.
Car tous les ingrédients sont là pour que le lancement de cette marque à faire peur soit réussi.
Le nom : exotique, aux consonances inquiétantes, comme disent les européens quand ils parlent des nuits tropicales, tellement ils ont toujours peur de se faire bouffer par des cannibales : « les bruits inquiétants de la nuit africaine ».
Le vecteur : Le moustique « tigre ». Et ce nom est une vraie bonne trouvaille, car le nom scientifique Aedes albopictus est quand même nettement moins vendeur.
Jusqu’au nom de la maladie transmise, la dengue, à prononcer comme « dingue », de « je suis fou ». ( alors que cela vient de l’espagnol et/ou du swahili).
Bref , on a compris: Un moustique sorti de la jungle et féroce comme un tigre va tous nous rendre fous.
Permettez à un survivant de la dengue (si, si, je l’ai eu dans mon jeune âge, et certaines méchantes langues prétendent qu’il m’en reste des séquelles, LOL !) de vous rafraîchir la mémoire.
Dengue et paludisme ont fait et font des ravages sur toute la planète y compris en Europe où leur éradication est très récente. On en mourait comme des mouches (LOL !) dans l’Angleterre de William Shakespeare, en France, et pas seulement en Corse ou en Camargue.
Ou en Italie jusqu’à Mussolini et l’assèchement des marais pontins autour de Rome. Que j’associe, je ne sais pourquoi, à la plastique spectaculaire de Silvana Magano dans « Riz amer » (si elle, elle est riziculteuse, moi, je suis spécialiste du droit canon (re-LOL !).
Mais nous l’avons oublié, de même que nous avons oublié le choléra, la tuberculose, la peste, les maladies vénériennes, dont nous ne savons pas d’où elles viennent mais dont nous savons quand elles sont arrivées : En France, merci François 1°, qui n’a pas rapporté d’Italie que la Joconde, ce que Voltaire résume ainsi dans ce poème (*) :
« Quand les Français à tête folle
S’en allèrent dans l’Italie,
Ils gagnèrent à l’étourdie
Et Gêne, et Naples, et la vérole;
Puis ils furent chassés partout,
Et Gêne et Naples on leur ôta;
Mais ils ne perdirent pas tout,
Car la vérole leur resta ».
Contre ces maladies, la médecine a remporté des succès, réels, mais jamais définitifs. Car les souches résistantes apparaissent, les virus mutent.
Historiquement aussi, et à l’échelle de la planète, ces maladies ont fait et font plus de morts que le SIDA. Mais alors que contre le SIDA existe un vaccin très performant: Le préservatif (moyen malheureusement peu efficace pour prévenir les piqûres de moustique), la recherche médicale consacre beaucoup moins de moyens aux maladies dites « tropicales ».
Peut-être cela va-t-il enfin changer avec le retour du paludisme et autre dengue sous nos latitudes. On dit quoi au moustique tigre ?
Nous vivons une e-poque formidable.

`(*) Voltaire « Poésies mêlées » Epigramme 95

Usain Bolt est épatant !

Oui, franchement Usain Bolt est un type épatant.

Et franchement, ça fait plaisir.

En tout cas, à moi, ça me fait plaisir de voir que le genre humain peut produire des êtres aussi épatants: Usain Bolt.

Beau, grand, rapide, très rapide, à un point tel qu’on est obligé de se pincer pour y croire, parce qu’en plus apparemment son extraordinaire rapidité ne doit rien aux piquouzes! Et en plus souriant et sympa (des génies ou des champions qui se la pètent, on en connaît des masses), conscient de son incroyable talent mais sans en faire des tonnes, fier de ses origines, de son pays la Jamaïque, mais sans aucune arrogance, bref: Qui n’aime pas Usain Bolt ?

Même ses malheureux adversaires n’arrivent pas à le détester ! Et non seulement, il est un athlète hors pair, pas du genre à se plaindre avec des excuses à la noix , style (en français dans le texte): « J’ai perdu mais parce que les autres avaient envie de gagner», mais en plus, il fait le show, il fait son show et on l’aime encore plus ! Jetez donc un coup d’oeil à la vidéo de son arrivée triomphale le 15 septembre dans le stade de Sydney, en Australie(*).

Car Usain Bolt a oublié d’être bête. Je ne le connais pas personnellement (hélas!), mais franchement, chaque fois qu’il s’exprime, c’est ni trop, ni trop peu, c’est intelligent. Il a des opinions et des idées , mais il ne se prend pas pour un donneur de leçons, et en plus il a TOUT compris.

Prenez cette image, cette position qu’il a mise au point avec son corps quand il prend la pose le bras tendu comme s’il était une sorte d’arc bandé, prêt à décocher une flèche, ou à lancer un javelot. Il symbolise ainsi – il est le symbole – de la vitesse, et cette image qu’il (d)écrit avec son corps est comprise par toutes et tous quelque soit la culture ou la langue.

En faisant cela, Usain Bolt est vraiment un homme de notre temps, de nos médias, de notre époque du tout image, du tout visuel. Cet homme qui se tend, prêt à jaillir, c’est la vitesse, c’est la performance, c’est Usain Bolt.

Et on peut sortir d’une petite île pauvre de la Caraïbe, et pas de l’ENA ou d’Harvard, et avoir tout compris.

Nous visons une e-poque formidable.

http://www.youtube.com/watch?v=uj6C3mu_zJ0

la vidéo de “Usain Bolt fait la danse du robot dans le stade de Sydney

Les délinquants d’origine étrangère responsables de tous nos malheurs…

Parmi les mesures de « fermeté » annoncées Vendredi dernier à Grenoble par Nicolas Sarkozy « la déchéance de la nationalité pour les délinquants d’origine étrangère qui porteraient atteinte à la vie d’un policier ou d’un gendarme et la fin de l’acquisition automatique de la nationalité pour les mineurs délinquants ».

Nul doute qu’un certain nombre d’entre nous, et par « nous », j’entends les français d’origine française depuis plusieurs générations, en soient contents. Après tout, un certain nombre, et même un nombre certain d’entre nous ( jusqu’à 20-25 % des électeurs en PACA ou Languedoc-Roussillon) votent pour le Front National, qui fait de « l’étranger », tout particulièrement, s’il vient du Maghreb ou d’Afrique noire, le responsable de tous nos maux: Le chômage, le déficit de la sécu, la délinquance… Un état d’esprit qui évoque celle des nazis des années 30 qui avaient entrainé l’adhésion d’une partie des allemands avec ce slogan : « Die Juden sind unser Unglück » « Les juifs sont responsables de notre malheur »…

Nous voilà sauvés ! Il était temps ! Et nul doute que grâce à ces mesures, nous vivrons bientôt à nouveau heureux et tranquilles dans notre belle France.

Je plaisante, même si le sujet ne prête pas à plaisanteries !

Je plaisante car Nicolas Sarkozy, lui-même, n’y croit pas un seul instant. C’est en effet Nicolas Sarkozy qui a fait supprimer la « double peine » pour les délinquants étrangers (condamnation à une peine de prison ET expulsion vers le pays d’origine), une disposition qu’il dénonçait comme « une grande injustice » et à laquelle la gauche au pouvoir n’avait pas voulu mettre fin.

Je plaisante car ces mesures n’ont aucune chance constitutionnelle d’aboutir parce qu’elles instaureraient une discrimination entre citoyens français. Et qu’elles sont totalement opposées aux convictions de Nicolas Sarkozy, lui-même d’origine étrangère, grand admirateur de Georges Mandel, fils de juifs alsaciens, ancien Président du Conseil de la III ème République, qui fût assassiné par la milice, après avoir été jugé au cours d’une parodie de procès organisé par le régime de Vichy, comme Léon Blum ou Pierre Mendès-France… Une des grandes hontes de notre histoire collaborationniste ! (*)

Alors pourquoi cette annonce ? Je ne suis ni dans le secret des Dieux élyséens, ni un fin analyste politique. Mais d’évidence, nous sommes entrés en période de campagne électorale, dans la perspective des Présidentielles de 2012. Par peur d’être étranglée par le Front National, la droite, ou peut-être une partie de la droite, pense sans doute qu’il serait astucieux d’aller chasser sur les terres de l’extrême-droite. Mais l’histoire électorale des trente dernières années prouve que c’est un mauvais calcul qui risque de lui faire perdre plus qu’elle ne gagnera. Et ce calcul est d’autant plus mauvais que, franchement, même au plus bas dans les sondages, le Président de la République ne risquait pas grand-chose, sauf d’être réélu. Moins par conviction ou adhésion que par défaut. Défaut de candidats socialistes charismatiques ou crédibles ! Et c’est sans doute cela le plus inquiétant: Pas de bon fonctionnement de la démocratie, pas de gouvernement efficace, sans une majorité et une opposition en bonne état de marche. Et nous n’avons apparemment ni l’une, ni l’autre… Alors qu’il faudrait effectivement gouverner avec fermeté et conviction sans préoccupations électorales à court terme, sans se soucier des sondages dans une période où les difficultés économiques, sociales, « sociétales », mondiales déboussolent beaucoup d’entre nous. Nous aurions besoin qu’on nous montre un cap, qu’on nous dise quelle route doit prendre le bateau « France », mais où sont les capitaines ?

Nous vivons une e-poque formidable …

(*) Georges Mandel, le moine de la politique (Nicolas Sarkozy, 1994), adapté en téléfilm « Le dernier été » en 1997

Le Ghana : Une bien belle victoire !

Donc le Ghana n’y est pas arrivé… Et franchement, ils n’ont pas eu de chance. Et franchement merci, non seulement au Ghana, mais aussi quelques heures avant, au Brésil et aux Pays-Bas et avant encore… à toutes ces équipes qui jouent au foot, tout simplement, et à ce niveau-là, dans ce cadre-là, dans cette ambiance vuvuzela-là, le foot est vraiment un beau sport, et un match de foot un moment de grand plaisir.

Donc le Ghana… Qu’importe qu’il ait perdu, et qu’il ait mérité de gagner. Qu’importe qu’il aurait pu être le « premier pays africain… ». Car ce que son jeu et l’engagement de ses joueurs révèlent, c’est une montée de beaucoup de talents, d’énergies qui, forcément, vont finir par se faire entendre au niveau mondial.

C’est tout petit le Ghana. Certes, 9 fois plus peuplé que l’Uruguay mais il est vrai que ce pays est microscopique, comme quoi, dans le foot aussi, tout n’est pas qu’une question de taille. Un peu plus grand, mais pas beaucoup plus, que les Pays-Bas ; petit, donc…

C’est un pays pauvre, normal, c’est l’Afrique… mais en pleine transformation, normal, c’est l’Afrique ! Car toute l’Afrique connaît pour la première fois depuis longtemps et de manière certes inégale, une très forte croissance. Il y avait tous ces nouveaux géants, Chine, Inde, Indonésie, Brésil, le nouvel ordre économique mondial va devoir aussi compter avec l’Afrique.

C’est un pays dont la vie politique n’a pas été qu’un long fleuve tranquille : Dictatures, coups d’état, guerres, c’est normal, c’est l’Afrique. Mais qui depuis 2 ans vit une démocratie saluée unanimement avec une presse indépendante et nombreuse, avec un Président démocratiquement élu. Et c’est normal, parce que sur ce point aussi l’Afrique change. Des pays, comme l’Afrique du Sud, qui démontre avec cette belle Coupe du monde, qu’elle est à la hauteur et même au-delà, et le Ghana justement, et il y en a d’autres, montrent qu’il est possible de concilier performances, efficacité, développement, démocratie avec Afrique. Et c’est sans doute cela, le plus bel espoir porté par le Ghana. Et c’est une bonne nouvelle et une belle réponse à ceux qui s’inquiétaient de ce que « l’homme africain ne soit pas encore entré dans le siècle »…

Nous vivons une e-poque formidable !

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