C’est l’histoire du plus grand ratage des 50 dernières années en France. C’est le symbole de nos blocages, de nos erreurs, des rendez-vous manqués: Marseille.
Vu de Paris bien sûr, dans la foulée des bobos qui font l’aller-retour en TGV pour assister aux pinces-fesses du Musée de la Mode ou de la Fiesta des Suds, suivis par un dîner au « Petit Nice »… à Marseille la vie est plus belle.
Fadaises que tout ça. Marseille est en faillite, Marseille est une ville pauvre, et violente car pauvre et malmenée d’un point de vue “urbanistique”, comme on dit. Marseille est une catastrophe. Elle aurait dû être le phare de la Méditerranée du Nord, elle en est la lanterne rouge. Même si les choses s’améliorent, la vie n’y est pas facile et ses habitants en souffrent. Zappez les clichés sur l’OM, Pagnol et aujourd’hui le faux bar du Mistral du feuilleton « Plus belle la vie » : Les rues sont sales, les transports insuffisants, l’urbanisme chaotique, quant aux emplois…
La bourgeoisie, et cela ne veut pas dire, n’en déplaise à Mélenchon et Besançenot, les profiteurs, mais les entrepreneurs, est partie pour aller vivre tranquillement à Aix-en-Provence, les activités portuaires sont allées à Gênes, Barcelone, Valence en Espagne, dont les croissances ont été 5 à 10 fois plus rapides. Les nouvelles technologies : A Montpellier et surtout à Nice. Les Congrès, le tourisme, partout sauf à Marseille. «Plus belle la vie » est décidément une fiction, tournée dans des décors en carton pâte, car à Marseille, le centre est déserté, et la Canebière, « ça craint… »
Tout a été dit et expliqué sur les multiples raisons de ce scandale. Et notamment sur la gestion du maire socialiste Gaston Deferre qui pour assurer ses réélections s’était entendu avec les élus communistes et les syndicats qui leur étaient liés, confortant des rentes de situation qui rendent aujourd’hui encore presque impossible toute évolution des activités portuaires .
Pourtant, Marseille a bien des atouts qui ne demandent qu’à être exploités.
Avec un arrière-pays, la France, dont les infrastructures sont quand même remarquables, il faudrait sans doute peu de choses pour qu’elle redevienne le port de l’Europe sur la Méditerranée, et puisse profiter du boom actuel des transports maritimes avec la mondialisation. Non pas les terminaux pétroliers, mais l’agro-alimentaire, par exemple.
Son site et son environnement sont exceptionnels: Un certain nombre de grands projets (Euro-méditerranée, Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, réaménagement de la Porte d’Aix) ont été lancés visant à redonner de la vie et de la convivialité au port et au centre ville et Marseille pourrait enfin devenir une des plus grandes villes de congrès et de tourisme en France.
Quant aux nouvelles technologies, eh! bien justement « Plus belle la vie » qui est à l’origine un produit d’une société parisienne, a un vrai impact en terme d’emplois, d’activité dans l’industrie audiovisuelle. Il faudrait que cet essai soit transformé.
Tout n’est pas noir, et Marseille a fait beaucoup d’efforts et de progrès depuis quelques années. Mais il existe encore tant de blocages, comme ceux qui bloquent régulièrement les transports, les ramassages d’ordures, et qui désespèrent tous les marseillais. Et l’on se demande: Mais que fait Paris qui laisse Marseille être un boulet alors qu’elle pourrait être un atout ?
Dommage… Car franchement, fermez les yeux. Vous êtes sur la Corniche, à vos pieds, la Méditerranée, et les îles du Frioul… Ou encore à l’Estaque avec devant vous le petit port de pêche et en fond toute la rade de Marseille. Ou bien encore, à Luminy, tournant le dos aux barres de béton de la fac, vous ne voyez que les pinèdes qui dévalent jusqu’aux calanques.
Ainsi le choléra serait apparu en Haïti, comme ça, comme une nouvelle plaie d’Egypte…
Ainsi les cyclones, les inondations, les glissements de terrain seraient une malédiction.
Ainsi les tremblements de terre seraient la faute à pas de chance ? Bondié est méchant avec Haïti ?
Et ainsi les haïtiens seraient d’indécrottables sous-développés, qui mordent les mains des gentils soldats de l’ONU venus à leur aide après le tremblement de terre, en les accusant d’être à l’origine de l’épidémie de choléra. Des accusation stupides, évidemment, aussi stupides que celles qui accusaient les américains d’être responsables du tremblement de terre de janvier dernier, parce qu’ils auraient fait des expérimentations souterraines et hautement confidentielles dans la région.
Bien sûr que c’est faux. Mais pas plus bête, ni sous-développé que toutes celles et ceux qui continuent à chercher la main secrète qui aurait été derrière les attentats du 11 septembre.
Et puis, on ne prête qu’aux riches. Or cela fait des dizaines d’années que des millions de personnes croupissent dans des conditions épouvantables dans les cloaques de Cité Soleil, de Carrefour, cela fait des décennies que l’eau que l’on boit , c’est « Culligan », conditionnée par la société américaine du même nom et vendue en bidon. C’est toujours comme ça, plus on n’est pauvre, plus l’accès à l’eau potable est rare et chère.
Cela fait des dizaines d’années que le front de mer, les jardins de l’exposition, et tout le bas de la ville de Port-au-Prince ne sont plus que d’immenses latrines à ciel ouvert.
Cela fait des dizaines d’années que des millions d’haïtiens vivent au milieu des « fatras » des ordures.
Cela fait des dizaines d’années qu’Haiti, et Port-au-Prince en particulier, sont des bouillons de culture. Le SIDA, la tuberculose, la bilharziose, la grippe…ça grouille, ça prolifère, ça rend infirme, malade, ça affaiblit, ça tue… Alors aujourd’hui, le choléra ne peut être une surprise. Hélas.
Comme ne peuvent l’être les dégâts et les pertes en vie humaine provoqués par tremblements de terre ou cyclones.
Encore une fois, plus on est pauvre, plus on met de sable dans du mauvais béton, plus on rafistole les tôles et les planches, plus on s’installe faute d’argent, faute de place dans des zones inondables, sur des pentes instables et plus on se sera les premiers sur la liste des victimes.
Jusqu’à quelle profondeur faudra-t-il qu’Haiti s’enfonce pour ne plus accepter, que 10 millions de personnes coincées sur un morceau d’île grand comme 3 fois la Corse, “le pays le plus pauvre du monde“, continuent à crever la gueule ouverte à une portée de hors-bord de Miami, de ses experts et de ses vices?
Nous vivons une e-poque formidable.
*Le Nouvelliste : Depuis 110 ans…Au fait, on peut peut-être montrer une peu de solidarité à l’égard de nos confrères haïtiens qui essaient de travailler envers et contre tout, en s’abonnant à leurs liens comme par exemple, ceux du journal « Le Nouvelliste » qui fût en son temps, un des phares de l’information et de la culture haïtienne…Aujourd’hui, les infos sur Haiti, par haiti, pour Haiti et par exemple, une vidéo sur le choléra à Mirebalais
Lorsque la « séquence » Sarkozy-remaniement-réactions(s) de l’opposition sera passée, parions qu’il reviendra sur le devant de la scène: Les studios ont horreur du vide et Jean-Luc Mélenchon est un bon client.
En langage journalistique, cela signifie que l’on se fout totalement de ce qu’il dit, parce que Mélenchon fait le show, parce qu’on est sûr qu’en l’invitant à participer à un débat, il y aura du sport, il y aura des petites phrases cinglantes qui feront de la reprise, il y aura du buzz. Et qu’importe si ce qu’il propose soit totalement déconnecté des réalités et que personne ou presque n’y croit.
La crise financière, c’est la fin du capitalisme ? Il l’annonçait il y a 2 ans, on l’attend toujours.
Les banques se sucrent sur notre dos ? Y’a qu’à les mettre au pas.
La réforme des retraites que le monde entier a faite avant nous ? Le monde entier se trompe, la France montrera la voie: 60 ans , sinon rien !…Et, qu’importe si à l’âge où la plupart des français de son âge pensent à leur (maigre) retraite, l’ex-sénateur de Paris (au fait, on fait comment pour être élu sénateur de Paris ? Quelle planque !) entame lui une seconde carrière: Charité bien ordonnée ne commence pas par soi-même !
Nul besoin de travailler les dossiers ou les questions: «coco, Mélenchon, c’est bon pour l’audimat».
Et il est donc partout, et encore plus depuis qu’il s’est mis à traiter les journalistes de laquais, ayant bien compris que nous étions un peu masos, « fais-moi mal Jean-Luc, fais-moi mal ». Il renoue avec cette ficelle, usée jusqu’à la corde mais qui fonctionne toujours: « Le microcosme », « la collusion entre journalistes et politiques », comme si les médias, quelque soient leurs défauts et leurs médiocrités, étaient responsables du trou d’air idéologique dans lequel se trouve la classe politique !
Le pompon a été atteint par l’histoire des vrais-faux casseurs sur laquelle notre Mélenchon national s’est jeté : Une nouvelle occasion de refaire le tour des studios pour réclamer une commission d’enquête sur ce « scandaaaalllle » (sous entendu, si il y a des casseurs, ce ne sont que des provocateurs policiers), sinon il reconnaîtrait ses torts et présenterait des excuses. Aujourd’hui le vrai faux casseur policier se révèle être un vrai casseur anar. On attend toujours les excuses de Mélenchon !
J-M Le Pen est passé de mode. (L’homme, pas la fille ni leurs idées). Tapie pleure son chat à moins que ce ne soit son Puma ? (Ceci est de l’humour à 3 bandes, LOL). Mais apparemment dans notre démocratie odieu-visuelle, les démagos font toujours recettes (publicitaires…LOL !).
Ils prennent ainsi la place et le temps d’antenne d’autres politiques qui par conviction ou tempérament ne veulent pas céder à de telles dérives.
Hier soir, il était dur de lui échapper. De leur échapper. Même en crypté. Seule(s) fuite(s) possible(s) : France 3 qui diffusait une de ces soirées qui apparemment ont le vent en poupe chez les génies de la programmation , les « spéciales » humour, avec des tas de resucées d’autres émissions spéciales, mais là après quelques minutes où c’était Annie Cordy qui était chargée de nous faire rire, (quoique , je suis injuste, on a appris quelle était baronne, anoblie par le roi Albert 2, ce qui était une information intéressante, la Belgique existait donc encore…) j’ai zappé sur la 6, avec la « France a du talent » consacré, non à la formation d’un gouvernement (ça c’était sur la 1, 2, 4, 15, 16 etc…) mais à l’art d’être boucher. « Nos bouchers ont du talent ». Mais comme je suis plus charcuterie ou pâtisserie, j’ai encore zappé sur « à la recherche du nouveau Michael Jackson. Pendant quelques secondes j’ai eu un doute, s’agissait-il du casting pour les prochaines primaires du PS ? Mais non, donc j’ai rezappé et suis donc revenu à X-factor version Palais de l’Elysée, mais là, les 3 membres du jury, c’était tristoune, tristounet et tristounette.
Je sais, ça sent la jalousie, l’envie, la rancœur, car nos confrèresetsoeurs sont formidables- forcément formidables.
Quoiqu’on peut se demander si c’était bien la peine de mobiliser Denizot pour ça. Sans me prononcer sur le fond, ni même sur l’existence d’un fond, Dieu qu’ils sont conservateurs ! Est-ce le décorum, sont-ce les pompes élyséennes, le résultat de 1000 ans de servilité à l’égard des « grands » de ce monde ? Ca ne vient pas de Sarkozy, qui clairement ne s’inscrit pas dans cette lignée des « grands », non ! Cela vient de nous. Nous pensons que pour être crédibles, il faut être chiant et se la péter, qu’à un Président, on ne peut poser une question que de manière alambiquée. Ah ! on admire Obama, Zapatero, les dirigeants suédois ou danois pour leur « simplicité », on loue la « pugnacité » de la presse anglo-saxonne, mais quand il s’agit de nous, de la France, des Présidents ou dirigeants de la République, il paraît que c’est à cause du poids de notre histoire, qu’ils sont les héritiers de nos rois et reines, qui habitaient avant eux ces palais, qu’ils représentent la France, donc ça veut dire qu’ils doivent parler comme des livres, et que d’ailleurs Sarko fait honte à la fonction présidentielle.
Palsembleu ! Faudra-t-il une nouvelle révolution et qu’on brûle tous ces palais et leurs ors et leurs pompes ? Quand nos élites, politiques ET journalistes, entreront-elles enfin dans le 21 ème siècle. ? Finalement en regardant le show d’hier soir, on se demandait qui de Sarkozy ou des journalistes, étaient les plus conservateurs ?
Pour toutes celles et ceux qui comme moi sont incapables de penser par eux-mêmes, qui ne sont pas dans le secret des Dieux, qui ne connaissent pas leur Constitution sur le bout des doigts, qui ne sont pas capables de comparer les Congrès de Tours, de Nantes et de Dijon, heureusement il y a les « éditorialistes ».
Y’a pas de retraite chez les éditorialistes. Ce qui est génial parce que avec X… ou Y…. on a l’impression que le temps a suspendu son vol. 1981. 2002.2012…. Dans ce monde qui a perdu ses repères, où tout s’accélère, ils sont toujours là, encore plus rassurants que les coucous pour les Suisses, ou Elisabeth II pour les Anglais. Même physiquement d’ailleurs, elles ou ils ne changent pas, sans doute parce qu’ « ils le valent bien », mais là, c’est méchant, parce que de nos jours, toute allusion à l’Oréal est éthiquement mal venue. Or l’on sait que nous les journalistes, nous ne plaisantons pas avec les tics (LOL !).
Ce sont les Pic de la Mirandole de notre temps (Pic de ? vite : wikipédia !), car ils ont un avis sur tout et ils dissertent de tout: De l’influence de l’éruption du Merapi sur l’extension du choléra en Haïti après la semi-défaite d’Obama aux prochaines élections cantonales et la totale défaite des bleus dans l’affaire Bettencourt. De tout et de rien. Et par rien, j’entends: Le fameux prochain remaniement ministériel.
Ah ! le nouveau gouvernement : C’est un peu le Désert des Tartares de nos éditorialistes. Oui, parce qu’ils s’embêtent un peu, beaucoup, énormément avec Nicolas Sarkozy qui ne suit décidément pas leurs prévisions et leurs analyses « politiques ». Et donc, cela fait des mois, non des années, qu’ils nous annoncent qu’entre Fillon et Sarkozy , rien ne va plus. Que c’est sûr, Fillon fait ses cartons. Et que lorsque Fillon fait plus la gueule que d’habitude, c’est que le torchon brûle entre l’Elysée et Matignon, alors qu’il n’a qu’un lumbago, ce qui, et làje parle d’expérience, ne rend pas particulièrement souriant ! Cela fait 3 ans qu’ils annoncent que « le Président doit changer de logiciel », et que dans « la logique de la Vème République », etc… etc…Cela fait 3 ans qu’ils mettent en garde : Avec de tels sondages, le Président doit faire ceci, doit faire cela.
Heureusement, il n’y a pas de sanctions chez les éditorialistes. Car cela fait 3 ans, en fait, qu’ils amusent la galerie, qu’ils se trompent dans leurs analyses et que, eux, devraient changer de « logiciels » qui datent plus de la IVème République que de 2010. N’ayant pas compris que Sarkozy n’en avait rien à faire de leurs supputations ; Qu’entre Fillon et lui, le mariage était de raison et non pas d’amour, et il paraît que ce sont les alliances les plus solides. Et, que, franchement, que Roselyne Bachelot soit nommée à la Justice ou à la Défense (non, non, je n’ai pas d’infos !), cela n’a aucune importance, puisque ce sont les administrations qui font tourner les ministères, et que si cela donne de la matière à éditorialiser, tant mieux, mais franchement, qui est dupe ?
En fait, Nicolas Sarkozy n’est contraint et obligé à rien, si ce n’est à gagner ou à perdre les prochaines élections.
Et là, il y a sans doute un vrai problème, démocratique, qui vient non de Sarkozy, mais de nos institutions. Depuis l’instauration du quinquennat (merci Giscard, merci Jospin), tout Président ayant une large majorité à l’Assemblée (ce qui est presque un pléonasme, les législatives se faisant dans la foulée des présidentielles, sauf bêtise politique style dissolution (merci Villepin)…) est tranquille comme Baptiste pour toute la durée de son mandat.
JJSS,Mauriac,Giroud: L’honneur de notre profession…
Il y a des jours comme ça, où l’on regrette d’avoir fait des excès la veille… La langue pâteuse, l’impression qu’on vous tape sur le crâne avec un marteau (et pourtant, la preuve dans le miroir, il n’y a personne), et le mollet pas du tout usain-boltesque (de Usain Bolt)… Bref, la gueule de bois.
Mais ce matin, les responsables ne sont ni Saint-Etienne, Trois-Rivières ou Dillon (Si cé Dillon, i bon !: A chacun son talon d’Achille, moi c’est le rhum agricole, le seul vrai rhum, celui que le monde entier nous envierait s’il était au courant).
Non, ma gueule de bois, ma nausée, c’était hier soir quand a démarré le documentaire de France Télévision, consacré à Le Pen et la torture en Algérie.
Dés les premières minutes, le bientôt ex-Président du FN, celui pour lequel près d’un quart des électeurs de PACA ou Languedoc-Roussillon votent, tournait en dérision les accusations sur sa participation à la torture pendant la guerre d’Algérie, en prenant l’accent arabe, pardon, la caricature de l’accent arabe, genre vendeur de couscous « bon comme là-bas ». Et ça donnait : « Li Pen, il était partout mon zami, j’ti dis qu’il tortirait à Sizini, au Fort l’Empireur, à la Casbahhhhh » « Li Pinn, c’est li diable ! » Et Le Pen de conclure en ironisant : Si on croit les arabes « Le Pen, c’est comme Sarkozy aujourd’hui : En 1957, à Alger, on l’a vu partout !»
Alors, là, je suis allé vomir.
Pas uniquement par crise de foie, de mauvaise foi ;
Pas uniquement parce que la torture en Algérie, franchement qui en doute ? C’est un fait, une honte qu’il nous faut collectivement assumer ;
Pas uniquement parce qu’il y a 50 ans, nos politiques de droite comme de gauche, avaient donné carte blanche aux militaires prenant le risque de putschs, qui se sont effectivement produits et qui ont été à deux doigts d’emporter notre démocratie, chez nous qui nous gargarisons d’être la Patrie des Droits de l’Homme, comme si la démocratie était un bien inné, comme les yeux bleus, alors qu’elle n’est qu’un équilibre fragile à défendre quotidiennement ;
Pas uniquement parce que tous ces documentaires de France Télévision brillent par une certaine indigence: 60 ans après, toujours les mêmes images, toujours les mêmes témoins, quand on pense à ce la télévision américaine produit sur la guerre en Irak alors même que celle-ci n’est même pas finie…
Non, mon envie de vomir est venue en entendant l’avocate Gisèle Halimi. Elle raconte la scène suivante : Horrifiée par ce qu’elle venait de voir à Alger comme avocate de la défense – les tortures, un simulacre de justice, les ratonnades – elle essaie de faire bouger des hommes qui lui sont proches politiquement, les députés socialistes Daniel Mayer, Pierre Mendès-France et François Mitterrand. Daniel Mayer se met à pleurer en disant « Comment est-ce possible chez nous, en France, 10 ans après la gestapo… ». Mendès-France est « sonné » et répète : « Il faut que ça se sache, il faut que ça se sache ». Seul François Mitterrand met en doute ce qu’elle a vu : « Mais est-ce que vous n’exagérez pas ? Il s’agit de dérapages isolés. N’êtes-vous pas manipulée ? » … On a envie de vomir. François Mitterrand… qui à 45 reprises, en tant que Ministre de la Justice, refusa la grâce de 45 « rebelles », condamnés à la guillotine après des procès bâclés.
Alors, on se dit:
Heureusement qu’il y a eu des Henri Alleg, des Françoise Giroud, des Jean-Jacques Servan-Schreiber, des François Mauriac, qui écrivait dans l’Express, dès … avril 1954 ! : « Vos crimes sont, dans l’ordre politique, des erreurs, et ce n’est pas assez dire des bêtises insignes. Mais ils restent des crimes et qui atteignent à travers ceux qui les commettent, le corps d’élite dont ils portent l’uniforme, et à travers l’armée, nous-mêmes, notre peuple (…) »
Heureusement qu’il y a eu De Gaulle, et qu’importe, si comme les documentaires de France Télévision se sont acharnés à le démontrer, il a utilisé la guerre en Algérie pour organiser son retour au pouvoir. Un peu comme le roi Juan Carlos, au moment de la tentative de putsch du 23 février 1981 à Madrid, De Gaulle était sans doute le seul à pouvoir nous sortir de cette faillite morale, politique dans laquelle la France était en train de glisser. Parce que : Le De Gaulle de la Libération, parce que: Son charisme auprès des militaires que les civils avaient laissé se fourfoyer, parce que: Son autorité sur la droite française …
« Le coup passa si près que le chapeau tomba »… Et là, ce fût la 4ème République qui tomba…
On dit souvent dans les écoles de journalisme qu’un chien qui mord un évêque, ce n’est pas une info, mais qu’un évêque qui mord un chien, ça c’en est une…Pour les élections de « mi-mandat « aux Etats-Unis, c’est la même chose.
Le news, l’info, la surprise, ça aurait été que Barack Obama ne perde pas ces élections. Et sur les raisons de cette défaite annoncée, nos médias « français » nous saoûlent depuis quelques jours, à croire qu’ils ne s’en remettent pas de devoir brûler ce qu’ils avaient tant adoré…
Où sont-ils tous ces Obagogomaniaques, qui il y a deux ans voyait en Barack Obama, notre Messie, notre héros. Elu à la tête de l’empire américain, il était Barack Obi-wan après un George Bush, qui aurait été Dark Vador. S’il avait été français, on lui aurait réservé une place au Panthéon avant même Albert Camus. Si nous avions été norvégiens, nous lui aurions décerné le Prix Nobel (et d’ailleurs, puisqu’il l’a eu, celui de la Paix, c’était pour quoi ?). Après 10 années passées du côté obscur de la force, les Etats-Unis allaient enfin triompher de l’Empire du mal, et combattre les rebelles partout dans l’Empire. Il était le plus fort de tous les Jedi, beau, grand, charismatique, souriant, ayant étudié dans les meilleures universités, la face positive d’un monde où les noirs, les latinos, les femmes, les pauvres, les homosexuels ne souffriraient plus du racisme et de l’exclusion… Bref l’opposé d’un Nicolas Sarkozy qui lui arriverait dans tous les sens du terme à la cheville. Que n’a-t-on brocardé la différence de tailles entre les 2 Présidents, après le très subtil ( !) Sarkozy-nazi d’il y a 3 ans !
Bien sûr, nul n’est prophète dans son pays, l’herbe est plus verte de l’autre côté de l’Atlantique, mais il est curieux que nous soyons si « compréhensifs » et tolérants à l’égard du bilan d’Obama (Pourtant : Guantanamo, toujours pas fermé. Proche-Orient : Vous avez dit la paix ? La guerre: On se retire d’Irak , on s’enlise en Afghanistan. Crise économique: C’est pas terrible, et s’il n’y avait pas la Chine … ) …
Nous sommes tous tombés dans la culture américaine avant même notre première dent, avec le premier Disney, le premier burger, la première série télé…etc… Nul n’est besoin de se prétendre « expert » des Etats-Unis pour effectivement en savoir long sur la société américaine.
Et plutôt que de vous farcir toutes ces éditions spéciales qui se ressemblent toutes, zappez donc sur une de ces séries que notre télé est incapable de produire. Non pas «Plus belle la vie, version New York» mais « Kill Generation », sur le quotidien de la guerre en Irak… Où l’on se rend compte que ce n’est parce que Barack Obama est ce qu’il est (un leader effectivement charismatique) que les américains profonds ne sont pas ce qu’ils sont: racistes, bigots, anti-intellos. Quand on pense qu’il y en a certains qui nous vantent le communautarisme à l’américaine comme LA solution pour l’intégration! Tu parles : Chacun dans son pré carré et les vaches seront bien gardées!
« Le côté obscur de la Finance mondiale, et l’attaque des clônes conservateurs, redouter tu dois”. Le Président sortant n’a pas pu résister. Il n’était pas le Messie , et alors? C’est peut-être décevant, mais est-ce si grave pour son avenir politique? ll s’en remettra, vous verrez, et dans deux ans, il arrivera même à être réélu pour un second mandat. On parie ? ( Là, je parle de Barack Obama…)