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Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Bas les masques: Et quand est-ce qu’on respire ?

Non, je ne vais pas faire le malin. Je ne vais pas faire mon Trump, Johnson ou Bolsonaro. Le ( non pardon, laCOVID19 n’est pas un « fake », et je ne fais pas partie de celles et ceux qui pensent qu’on nous ment, que tout cela est un coup monté par Macron ( ?) pour bâillonner les gilets jaunes. Si, si, c’est ce qu’on peut lire sur les réseaux sociaux, c’est-à-dire n’importe où . L’extension du port du masque à la plupart des rues du centre de Paris, Lyon, Marseille etc…est présentée comme un « coup » du gouvernement français. Comme si nous étions une exception, alors que partout dans le monde, nous vivons l’extension du domaine du port du masque. Et que reprend le décompte anxiogène du nombre de contaminés en hausse quotidiennement. 

A-t-on cependant le droit d’émettre quelques réserves au sujet de l’hystérie qui nous gagne. 

D’abord remarquons que les scientifiques, et le Conseil scientifique se sont beaucoup trompés. Si on les avait écoutés, nous n’aurions jamais déconfiné, et les « vieux » auraient été condamnés à rester enfermés, pour leur bien – bien sûr- jusqu’en 2021 ou 2022 au moins. 

Et puis les catastrophes annoncées suite à des rassemblements festifs comme la fête de la musique, n’ont pas eu lieu. 

Et puis on nous annonce le nombre de contaminés, en hausse, mais pas le nombre de morts ou de personnes hospitalisées qui pour l’instant reste très faible ou en baisse. Nous pourrions nous en réjouir, cela signifie sans doute que l’épidémie est beaucoup mieux gérée et que les équipes médicales ont formidablement progressé en trois mois dans la prise en charge des malades. Mais non, les media notamment crient au feu et « la France a peur ».

Certains épidémiologistes s’inquiètent. Les risques de contamination en extérieur sont très faibles. Il faudrait plutôt se concentrer sur les « clusters » familiaux ou en entreprises. Le port du masque partout et tout le temps est-il tenable sur le long terme ?  Faire du footing avec un masque est-ce vraiment s’aérer? 

Et une amende de 135 € pour non-port de masque, est-ce réaliste ? Quand on pense que fumer du cannabis est illégal en France et que nous sommes le pays où l’on “pétarde” le plus, on peut avoir des doutes sur l’opportunité de charger la police de cette nouvelle mission de traque aux masques. 

Et puis que valent les masques manipulés dans tous les sens et portés pendant des jours ? Faudra-t-il instaurer un contrôle qualité des masques ? 

Et puis y’en a un peu marre de toujours « stigmatiser » les « jeunes », qui seraient inconscients, alors que franchement, d’abord ils risquent très peu, et puis c’est à eux qu’on demande le plus de sacrifices : Ne plus sortir, ne plus aller danser, ne plus faire la fête, et en plus se préparer à payer pour les vieux, retraite et dépendance comprises. 

Laissez les respirer un peu, non ? 

 

 

Canicule et cagnard : Alerte rouge !

 

On est au mois d’Août et il fait chaud. C’est fou, non ? S’il s’était mis à neiger, on aurait pu parler de dérèglement climatique, mais là ? Chaleur en août n’est-ce pas comme neige en décembre ? Remarquez 10 cm de neige à Noël et l’on déclenche l’alerte plan blanc. 

Donc il fait beau et chaud 40 ° C et c’est l’alerte rouge. Avec en direct live les recommandations qui nous sont répétées à longueur d’infos face à cette nouvelle attaque climatique: Fermez les fenêtres et les volets, ne restez pas en plein soleil, hydratez-vous ! C’est vrai qu’on n’y aurait pas pensé tout seul. Remarquez, il y en a bien qui en plein cagnard, à midi, vont faire leur footing au risque de rejoindre aux urgences les malades du covid. 

Alors que faire ? Verbaliser les fadas ? Pondre une nouvelle loi, un nouveau décret qui s’ajoutera à celui sur le port du masque ? 

Mais au fait, comment faisaient nos parents et grands-parents ? Parce que même si réchauffement il y a – et il suffit de constater le recul voire la disparition des glaciers en montagnes (pas dans nos villes, là les glaciers prolifèrent mdr)– les vagues de chaleur, le cagnard en été, dans la vallée du Rhône, entre Lyon et Avignon, par exemple, on connaît. « Ne laissez pas entrer la chaleur » pestait ma grand-mère en calfeutrant dés 10 heures du matin volets, portes et fenêtres, et à l’intérieur des murs qui n’étaient pas en béton, mais épais en pierres, il faisait tellement frais qu’aujourd’hui on pourrait croire qu’il y avait l’air conditionné. 

Et comment font les andalous ou les espagnols qui vivent entre Burgos et Salamanque ? En été l’air vibrionne de chaleur, on pourrait faire cuire un œuf sur le capot d’une voiture. Eh ! bien leurs vies, leurs villes sont adaptées. Suivons leur exemple. On ironise sur la sieste, mais en dehors des touristes, à Séville ou Cordoue qui aurait l’idée de sortir entre midi et 4-5 heures de l’après-midi, ou de dîner à 20 heures  ? Et puis pas besoin de techniques sophistiquées : Il suffit de tendre des draps humides au-dessus des ruelles ou d’aménager des patios à l’intérieur des maisons où rien que le murmure des fontaines est un rafraîchissement doublé d’un ravissement. 

Et puis si l’on réfléchit bien, sur la planète c’est bien la moitié de la population qui vit dans des régions où il fait 30-35° C toute l’année… 

Et qui a décidé que le climat tempéré était celui de Londres ou de Paris, qui est plutôt tristounet et maussade 6 mois par ? 

Et où les sociétés humaines sont-elles apparues en premier. Sous nos latitudes, où il fallait se couvrir de peau de bête ou bien en Afrique de l’Est, ou il fait et faisait déjà à l’époque, chaud ? 

En revanche, dans deux ou trois semaines quand nous aurons retrouvé nos températures « normales », les agriculteurs eux auront toujours soif. Car plus grave que la canicule, c’est la sécheresse qui pose problème. L’eau ! qui dans notre pays nous semblait une ressource abondante et gratuite, et qui sera de plus en plus un bien rare et cher. 

Bleu couleur masque.

 

Avant on connaissait le bleu de Prusse ( c’était avant Merkel), le bleu marine ( c’était avant la chanson d’Adjani-Gainsbourg : j’ai touché le fond de la piscine Dans le petit pull marine ), le bleu azur ( c’était avant la vague de beau temps qui sévit actuellement sur toute la France, je dis bien TOUTE, même sur le petit coin là-bas en haut à l’Ouest où il fait toujours, disons, « frais » quand il fait chaud ailleurs), le bleu nuit ( douce nuit, nuit câline … sauf quand la nuit prend les reflets rougeoyants des incendies qui détruisent pinèdes et garrigues au-dessus de Martigues ) , le bleu roi ( c’était avant que Jean-Charles ne s’enfuit d’Espagne ; Au grand désespoir des lecteurs de Point de vue et tout simplement, de tous les amoureux de l’Espagne, même en Catalogne…Car quand même, Juan Carlos quel naufrage, quel gâchis, lui qui avait joué un rôle décisif pour assurer le retour de la démocratie après 40 ans de dictature franquiste, n’est-ce pas Tejero, toi qui le 23-F, le 23 février 1981, avait surgi pistolet au poing pour prendre en otage les députés espagnols en plein Cortès. Juan Carlos : de quoi en être vert de rage). 

Et puis il y aussi le bleu Klein, du nom d’un peintre, qui peignait tout en bleu outre-mer et cela pouvait être très beau, comme cette statue vue sur la table du salon de Françoise Giroud, oui , je sais ça fait le type qui se la pète, qui a rencontré des célébrités, et pas de pacotille car Giroud, avec par exemple, Simone Veil et Gisèle Halimi, faisait partie de ces grandes dames qui ont fait avancer pas seulement la cause des femmes, et pour Giroud des femmes journalistes, mais nos sociétés tout simplement. 

Revenons à nos moutons, en l’occurrence à cette statue qui trônait sur la table du salon de Françoise Giroud, – la Victoire de Samothrace ?- en tout cas une sorte de statue grecque ailée peinte en bleu outre-mer, bleu de cette Méditerranée qu’aimait Yves Klein le niçois – ( sauf quand cette mer se teinte de rouge du sang des migrants et réfugiés qui se noient anonymement  au large de nos côtes, de noir, noir fumée, quand explose le port de Beyrouth, pauvre Liban, sur lequel s’abat toutes les plaies du monde, corruption, conflits confessionnels et coronavirus en tête).

Eh ! bien aujourd’hui il y a le bleu masque, masque chirurgical, masque obligatoire. Il empêche de voir les sourires. Ne permet plus les grimaces. Empêche les gosses de tirer la langue. Imaginerait-on Einstein tirer la langue derrière un masque ? Tout est très relatif, car le grand savant aurait très certainement trouvé un moyen de tirer la languelui qui expliqua à propos de la célèbre photo réalisée pour son 72 ème anniversaire : « Vous aimerez ce geste, parce qu’il est destiné à toute l’humanité. Un civil peut se permettre de faire ce qu’aucun diplomate n’oserait. » Et encore : « J’ai toujours eu de la difficulté à accepter l’autorité, et ici, tirer la langue à un photographe qui s’attend sûrement à une pose plus solennelle, cela signifie que l’on refuse de se prêter au jeu de la représentation, que l’on se refuse à livrer une image de soi conforme aux règles du genre ».

Dans les magasins, à la Banque, à la Mairie, dans le métro à Paris autour de moi, ce ne sont que visages bleus. 

Notre avenir va-t-il donc s’écrire en bleu masque ?

 

Incendie cathédrale de Nantes : media, toute honte bue !

Pas d’amalgame…
Ça pourrait faire rire, mais dans le fond c’est consternant. 
Sur une chaîne tout infos, on est en boucle depuis 48 heures sur l’incendie dans la Cathédrale de Nantes. On est averti qu’un homme sort du Commissariat de Police, où est entendu depuis 48 heures, un « présumé » innocent, innocent certes, mais si la police l’entend depuis 2 jours, il n’y a pas de fumée sans feu, hein ?
Il serait noir, donc hop ! nos confrères se jettent sur le premier noir qui passe, un peu éberlué, de voir autant de micros (Europe 1, LCI etc…) se tendre vers lui. Il en reste bouche bée, jusqu’au moment où les journalistes réalisent qu’il n’a rien à voir, et qu’il n’y a rien à voir, et qu’il n’est pas la personne interrogée pendant 2 jours. Retour en plateau – allez je balance c’était sur CNews – gêne du présentateur. 
Voilà à quoi conduisent deux jours de parano médiatique. 
L’incendie de Nantes ? « Pas d’amalgame », répètent en boucle les media. Sous-entendu, amalgame avec les intégristes musulmans, les barbus. 
Personne ne les nomme nommément, mais tout le monde y pense. Comme Philippe de Villiers qui déclara : « La décivilisation est en marche. Pendant le confinement les églises étaient fermées. Maintenant elles brûlent. ». Et toutes ces chroniqueuses/eurs de dire : « S‘attaquer à notre patrimoine, c’est s’attaquer à l’identité de la France ». Attaquer ? Mais qui ? Des barbus ? Alors dîtes-le ! 
Et puis on parle d’un rwandais. Pas de chance, les rwandais sont cathos et très croyants. Cela ne cadre pas avec le grand complot : Après Sainte Sophie à Istanbul, reconvertie de musée en mosquée, l’incendie de nos cathédrales. Pour faire place à des mosquées sans doute. Le grand remplacement est en marche. Dommage que Zemmour soit en vacances, il aurait pu en rajouter une couche.
Aujourd’hui, le pauvre rwandais est innocenté. Il paraît qu’il est terrorisé par ce qui lui est tombé dessus. On évoque à nouveau la piste de l’accident, l’installation électrique… On verra. 
Mais on attend les excuses de toutes ces chroniqueuse/eurs qui ont dit autant de conneries pendant 48 heures – et en plus elles/ils sont payé(e)s pour ça !
Quoique la police et la justice trouvent et prouvent, il en restera toujours quelque chose : « On » s’en prend à notre patrimoine. Et derrière le « on » il y aurait toutes celles/ceux qui ne s’appellent pas Corinne. 

Nous vivons une e-poque formidable. Et parano…

Déconfinement et port du masque: Comment pouvons- nous être aussi crades ?

Paris est une fête ? 
On ne va pas se mentir, le port du masque c’est un peu n’importe quoi.  
Mettons à part, les équipes médicales: pour elles, avec la blouse, la visière, la charlotte, c’est l’uniforme de travail. 
Mettons également à part et sur un piédestal toutes celles et ceux qui nous servent, nous livrent, dans des camions, dans des magasins, des pharmacies, sans savoir exactement jusqu’où il faut se protéger, où commence la parano hypocondriaque, ou bien au contraire, où commence l’imprudence. Chacun a bricolé au mieux, certains ont doublé le port du masque par la mise en place de parois en plastique (au siècle dernier on appelait ça des hygiaphones, non ?).
Non, là je pense au port du masque par les autres, nous tous, le grand public. 
Ah ! c’est sûr tout le monde s’y est mis, au masque. De toute façon, il y a une telle pression sociale, même dans les endroits ouverts, non confinés, que vous êtes obligés de l’arborer. Sinon, on vous regarde méchamment, genre : « tu vas me contaminer, tu es antisocial ». 
Tout le monde s’y est mis et le masque est même devenu un accessoire de mode.
Il y a les masques « technologiques », genre Guerre des Etoiles « Je suis ton père »
Il y a les masques en museau de souris ou en groin de cochon, cela donne un côté bestiaire à nos rues.
Il y a les faits mains, les customisés et là l’imagination est au pouvoir, l’efficacité sanitaire, c’est moins sûr. 
Il y a la version « black bloc » où le masque noir rejoint la capuche ou le casque. Pas sûr que ces tenues soient destinées à promouvoir les gestes barrière dans les prochaines manifs… Et d’ailleurs que vont devenir nos lois sur le port du voile ? Burqa avec masque et gants, est-ce devenu un geste barrière ? 
Mais les masques les plus répandus, ce sont ceux dits chirurgicaux, blancs à l’intérieur, bleus à l’extérieur, et dont on glisse les attaches derrière l’oreille. Là, on voit de tout : le négligemment accroché à une oreille, ou alors baissé sur le menton, ce qui permet de fumer si possible un pétard, c’est vrai que depuis qu’on a dit que la nicotine pouvait être aussi nuisible au covid qu’aux poumons, pourquoi adopter les gestes barrière anti-cancer ? 
On avait cru comprendre que tous ces masques après 4 heures devaient être soit lavés, soit jetés. Lavés ? Comment si nous français, qui sommes connus comme étant un des peuples les plus crades de la Terre, allions brusquement être propres ? Changer son masque tous les 4 heures, se laver les mains plusieurs fois par jour, alors qu’on ne change de slips qu’une fois par semaine ? Crades, crados, voilà ce que nous sommes à l’image de nos rues encore plus sales avec tous ces masques balancés un peu partout. 
Si déjà nous apprenions à être propres, il y a fort à parier que le covid comme les rats trouveraient un terrain moins propice. 
Si déjà nous nous lavions les mains, voire même soyons fous, les slips, si déjà nous apprenions à ne pas prendre les caniveaux ou les trottoirs pour des poubelles, alors le covid aurait servi à quelque chose.
Gageons que le covid va finir par s’apaiser voire disparaître. Sans doute. Espérons. 
Mais ce qui est sûr, c’est que pour notre propreté, c’est pas gagné !

Déconfinement pluvieux, déconfinement heureux ?

Non mais qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? 
On a été confinés pendant près de 8 semaines, réduits à regarder un soleil digne des plus beaux étés dans un ciel d’un bleu insolent au travers d’un double vitrage ou – chance – d’un balcon de 3 m2 ou – encore plus chance – d’un jardin de 100 , 200, 300 m2. On ne parlera pas des autres confinés en résidences secondaires (mon œil !), mais bien fait pour eux, eux-aussi obligés de regarder de loin la plage ou la forêt. Et voilà t’y pas que le Président ayant, plouf, plouf, plouf, arrêté la date du 11 mai, pas du 10, ni du 12, non du 11, nous allions tous pouvoir respirer. Pas de pot : des trombes d’eau et des températures de novembre. 
Soit Macron est trop fort : Il commande aux nuages et au froid et il les avait convoqués pour doucher nos envies de nous ruer dehors, et cela a marché car, à l’exception de deux ou trois spots où un peu trop de monde est allé prendre l’apéro, la catastrophe annoncé n’a pas eu lieu et le déconfinement a été plutôt heureux. 
Soit Macron est un malin qui prend ses conseils, non pas auprès d’un Conseil scientifique qui en 3 mois a un peu tout dit et son contraire, mais auprès de ceux qui vivent au rythme de la nature, qui écoutent les plantes pousser. 
Comme tiens, appelons-la, Antoinette, une bien meilleure prévisionniste météo que beaucoup de scientifiques. Car il faut dire qu’Antoinette est vigneronne, autant dire qu’avec elle, les bobards ça ne marche pas, pas de « fake news », une hirondelle ne fait pas le printemps. 
Elle m’avait prévenu : Attention aux saints de glace : « Saint-Servais, Saint-Pancrace et Saint-Mamert font à trois un petit hiver » Les 11,12,13 mai donc. Et cela depuis au moins le Moyen-Âge, comme quoi, réchauffement climatique ou pas, il y a des invariants, des choses qui ne changent pas. 
Comme par exemple, la saleté des français, notre saleté, bien connue des étrangers qui s’en moquent souvent expliquant que c’est pour cela que nous avons inventé les parfums – des parfums très chers, dont nous sommes bien contents d’être les rois du monde, avec vins, mode et autres produits de luxe : cela nous permettra peut-être de payer nos dettes à terme-.
Qui imagine un instant, que toutes ces dizaines de recommandations sanitaires décrivant par le menu comment il nous faudra vivre et travailler pour éviter la deuxième vague, le grand retour du virus, pourront tenir dans la durée ? Le port du masque ? on aura vite droit à des bouts de tissu sales et nids à microbes. Les distances de sécurité ? dans le RER aux heures de pointe , qui y croit ? Si nous pouvions au moins garder de cette pandémie le lavage des mains … Mais là aussi, quand on sait que les français ne changent de slips ou de caleçons qu’une ou deux fois par semaine, il y a de quoi être pessimistes. 
Prenons donc à nouveau conseil auprès de notre vigneronne : Les saints de glace, « Saint-Urbain les tient dans sa main ». 
Or cette année Saint-Urbain tombe le 25 mai, donc attendons encore un peu avant de crier victoire, de savoir si nous aurons le déconfinement heureux. Ou pas !

Covid-19 : Ils font chier les allemands !

Et en plus, ils déconfinent bientôt …
Décidément, nos « amis » allemands – toujours mettre le mot ami entre parenthèses quand il s’agit des allemands ! – ont encore une fois tout bon avec la gestion de la crise sanitaire du coronavirus. En tout cas, jusqu’ici. 
Ils ont quatre fois moins de décès que chez nous, leur confinement a été moins drastique que chez nous et leur déconfinement commence dans quelques jours. Non seulement ils sont les rois des berlines de luxe, des machines-outils, non seulement ils exportent en veux-tu en voilà, et leur balance commerciale affiche des excédents qui devraient nous faire rougir de honte, non seulement ils commercent avec la Chine avec des échanges pratiquement à l’équilibre, non seulement leur déficit budgétaire est un excédent, c’est-à-dire qu’ils se désendettent quand nous, nous endettons les futures générations pour plusieurs générations, mais en plus leur système de santé se révèle très efficace . Mais comment font-ils ? 
Il y a bien sûr les jaloux, les attardés des deux guerres qui voient en Angela Merkel la réincarnation de Bismarck, et soupçonnent toujours les allemands de vouloir faire marcher toute l’Europe au pas de l’oie. Il y a ceux qui ne se remettront jamais en cause. Au lieu de se demander : Qu’est-ce qui ne va pas chez nous, ils disent : c’est la faute aux allemands, trop économes, trop sérieux, trop égoïstes. Mais, le comble : L’Allemagne dépense-t-elle plus que nous pour sa santé ? Même pas, mais avec au bout du compte, 4 fois plus de lits en réanimation, et des personnels de santé payés 20 % de plus. 
Et alors que nous invoquons 14-18, Verdun, le chemin des dames et Clémenceau, l’Allemagne ne se dit pas en guerre contre le coronavirus. Non ! le Président allemand a déclaré : “Non, cette pandémie n’est pas une guerre. Les nations ne s’opposent pas à d’autres nations, les soldats à d’autres soldats. C’est un test de notre humanité ». Cette crise “fait ressortir le meilleur et le pire des gens. Montrons aux autres ce qu’il y a de meilleur en nous”, “Et s’il vous plaît, montrez-le-nous aussi en Europe !”, a-t-il ajouté, car l’Allemagne ne pourra pas “sortir de la crise forte et saine” si ses voisins “ne deviennent pas eux aussi forts et sains”.
Hélas, amis allemands, vous risquez fort d’être déçus par nous français. Car il y a fort à craindre qu’au sortir de cette épreuve nous ne soyons tentés par le repli sur soi, sur notre petit, petit, petit pré carré. Pas très fort ni sain.

Mon non-blog du confinement

Dur dur le confinement dans sa fermette en Normandie..
Au début, dimanche dernier – ça paraît hier, mais ça va faire une semaine : 168 heures – je m’étais dit, tiens ça sera une bonne occasion pour écrire, une chronique quotidienne, voir même une vidéo quotidienne, un vlog. Waou ! quelle idée originale ! 
Mes élans ont été réfrénés quand j’ai découvert que tout le monde avait la même idée, jusqu’à des grands noms, des grands media, comme Le Monde ou Le Point, comme Marie Darieussecq ou Leila Slimani. 
Ne voyez aucune jalousie dans ces lignes – de plus j’aime beaucoup Leila Slimani, l’auteure de « Chanson douce » –  mais son journal commence ainsi : « Jour 1. Cette nuit, je n’ai pas trouvé le sommeil. Par la fenêtre de ma chambre, j’ai regardé l’aube se lever sur les collines. L’herbe verglacée, les tilleuls sur les branches desquels apparaissent les premiers bourgeons. »
Et l’on se dit : C’est vrai que cela fait très Marie-Chantale confinée dans sa propriété en Normandie. Pauvre petite fille riche…On peut comprendre les réactions choquées de lecteurs qui eux, sont confinés avec leurs 2 enfants dans un 3 pièces sans balcon…
Saluons le « mon journal du confinement »(1) publié sur le site de la RTBF. C’est un pastiche des journaux d’écrivain, le journal de la « grande auteure Pepette Andrieu, qui nous offre un récit sans fard et d’une intensité folle ». Pepette, son mari Bernard et leurs deux filles, Glycine et Citronelle, partent se confiner dans leur résidence secondaire de … Bora Bora en Polynésie, et du coup en une semaine, ils contaminent toute l’île… C’est plein d’humour, grinçant. Décidément même dans la tempête les belges gardent un sens de l’humour qui fait du bien. 
Ceci dit quand son métier, sa vie est d’écrire, comment faire pour ne pas écrire cette expérience qui va tous nous marquer, personnellement et collectivement ?
Peut-être se retenir de tout cracher tout de suite, se garder de la tentation de la publication immédiate, de l’absence de recul. Tenir son journal certes, mais le garder pour soi, et le relire, voire le réécrire ensuite.
Comparaison n’est pas raison, mais c’est ce qu’avait fait Dany Laferrière avec son journal du tremblement de terre de 2010 en Haïti « Tout bouge autour de moi ». Un texte impliquant, impliqué, il est au milieu du drame avec tout le monde, c’est à la fois bouleversant et pudique. En quelques secondes 300 000 morts. Espérons que l’on n’en arrivera pas là. 
En attendant je suis comme Booba ( tout arrive) : on s’en fout de la météo. On s’en fout des infos d’ailleurs, le nombre de morts égrené avec une complaisance morbide, je laisse ça aux autres, on reste confiné et l’on attend la fin du tunnel… 720 heures encore… Sonnez-moi quand vous verrez de la lumière.
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(1) https://www.rtbf.be/culture/dossier/christophe-bourdon/detail_mon-journal-du-confinement-a-moi-christophe-bourdon?id=10463334

Coronavirus confinement : vérité en-deça des Alpes, erreur au-delà, ou l’inverse ?

Tutti a casa ?
Ce qui nous pend au nez ( ! ), c’est le confinement général. Ce soir après le discours d’Emmanuel Macron ? Juste après les municipales ? 
L’heure n’est pas à montrer de l’arrogance à l’égard de l’Italie, en cherchant à nous rassurer à bon compte, avec des réflexions du style : S’ils sont contaminés c’est parce que notre système de santé, cocorico… c’est parce que c’est l’Italie, mama mia !…
L’heure serait à garder la tête froide ( et il ne s’agit pas là de la fièvre qui accompagne le coronavirus ). Mais comment faire alors que le virus infecte non seulement les êtres humains mais aussi tous les réseaux, tous les media, tout le web ; Nous vivons la première pandémie digitale. 
Le décompte minute par minute du nombre de contaminés, worldwide, finit par infecter notre capacité de jugement. Le défilé de spécialistes de tout bord – tellement de spécialistes qu’on ne sait plus qui est vraiment spécialiste -, les commentaires y compris de ceux qui n’y connaissent rien, mais qui trouvent là leur quart d’heure de gloire médiatique, ne nous permettent plus d’y voir clair. 
Même les plus placides commencent à s’inquiéter. À force d’écouter les infos, on commence à se sentir patraque. 
On voit mal quel gouvernement dans quel pays du monde pourrait résister à la contagion du confinement général. Car chaque décès – inévitable – sera mis sur le compte du gouvernement. « Ils » ont sous-estimé la gravité de la pandémie. Et regardez ce qu’ils ont fait en Italie ou au Danemark, pourquoi ne l’ont-ils pas fait chez nous ? 
Donc on y va. Vers le confinement « à l’italienne », version européenne de « à la chinoise ». 
On verra bien dans quelques mois si ces mesures étaient vraiment indispensables. 

Coronavirus : jouer aux échecs avec la mort. Quelques suggestions pour passer le temps du confinement (à venir ?).

Le septième sceau, d’Ingmar Bergman. Hommage à Max von Sydow
Jouer aux échecs avec la mort n’évite pas l’inévitable. À l’image de ce qui se passe en Italie, ce qui nous pend au nez ( ! ), c’est le confinement général. Juste après les municipales ?  
Jouer aux échecs avec la mort c’est ce que fait le chevalier Antonius Block après 10 ans aux croisades, de retour en Suède où une épidémie de peste fait rage. Sur une plage déserte, le chevalier rencontre la Mort. Il lui propose une partie d’échecs afin de retarder l’échéance. Il finira par être mis échec et mat, sans que la Mort ne lui livre son secret. C’est le pitch du « Septième sceau » d’Ingmar Bergman. Bien sûr c’est un film en noir et blanc, ça cause en suédois, ça date d’avant les Krisprolls et les armoires Ikéa, mais c’est culte. 
Et ce film peut faire partie de tout ce que vous n’avez eu le temps de voir ou de revoir, de lire ou de relire. Les semaines qui nous attendent avec leur confinement annoncé pourraient ainsi être utilement occupées. 
Dans la même qualité, hommage à nos amis italiens : «  Mort à Venise  » , bien sûr, de Luchino Visconti, où les images superbes s’accordent avec la musique de l’addagietto de la Cinquième Symphonie de Gustav Mahler. Encore une histoire d’amour ( ?) sur fond d’épidémie. 
Passons sur les films d’épouvante, même si certains sont devenus cultes comme “Contagion”, de Soderbergh. Ou encore “Alerte!”, de Wolfgang Petersen, avec Morgan Freeman et Dustin Hoffman, du lourd quoi.
Ou enfin “Pandémie” (2020), une série documentaire que Netflix vient de lancer en … janvier. La série raconte l’histoire de chercheurs qui font tout pour endiguer les virus avant qu’ils ne deviennent pandémiques. C’est ce qu’on appelle avoir du nez. Ou alors se tenir informé. 
Bien sûr, on peut (re)lire « La Peste ». Apparemment le roman de Camus bat des records de vente, et ça c’est bien. Non seulement parce que c’est très bien écrit, mais aussi parce c’est Camus, humanisme, droit, justice, doutes…on est quand même très au-dessus de l’Instagram moyen. 
Il y aussi « Le Hussard sur le toit » – de Giono. On préfèrera le roman à son adaptation au cinéma, même si elle n’est pas mal et puis, il y a Juliette Binoche… Du coup, relire Giono, parce que chez Giono, tout est fort, les sentiments, puissants comme des coups de Mistral, les paysages écrasés de soleil, le cagnard, les cigales , czi, czi …
Une dernière pour la route : « L’amour au temps du choléra » de Gabriel Garcia Marquez, et là on entre dans le baroque tropical. 
Donc on s’évade et par les temps de confinements actuels, ça fait du bien. Et l’on a une pensée pour Max von Sydow, qui vient de mourir, en toute discrétion au milieu du vacarme coronaviral actuel. Un acteur de très grande classe, interprète fétiche d’Ingmar Bergman. C’est lui qui interprétait le chevalier dans le Septième sceau, et qui vient donc de perdre sa dernière partie d’échecs contre la Mort.
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