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Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Coronavirus : RER d’enfer ! La nouvelle peste noire.

Comme au temps de la peste noire en Italie en 1348
On nous cache tout, on nous dit rien. On va tous mourir. 
Cependant pour « ralentir » la dissémination du virus, appliquons le principe de précaution. 
On ne crache ses glaires sur son voisin, on « dabe » dans son coude. 
Plus de shake-hand, ni de bises, mais un geste de la main, style duchesse de Cambridge.
Plus de grand rassemblement, concert ou salon du livre. 
Et on se lave les mains toutes les heures
Comme ça, on sera malade, mais pas tout de suite, dans plus longtemps. 
La prochaine étape, les transports, bien sûr. Car quelle est la logique d’annuler un concert et de laisser rouler les RER ? La capacité d’une rame est de 850 personnes. Serrées comme des sardines aux heures de pointe, allez 1000. Si une seule d’entre elles toussote, crachote, est malade asymptomatique, donc contaminante à l’insu de son plein gré, on fait quoi ? On envoie en quatorzaine les 1000 passagers ? Au rythme d’une rame toutes les 5 mn, à la fin de la journée, toute l’Ile de France sera en quatorzaine. Même si… entretemps, les conducteurs auront fait valoir leurs droits de retrait, et ils ont bien raison, puisque dans un RER, ce sont les seuls à être isolés dans leur cabine…
Tout cela est plein de bon sens. 
Alors de deux choses l’une :
Soit le corona est une nouvelle peste noire qui va faire mourir la moitié de la planète et dans ce cas-là autant profiter de nos derniers jours et un peu comme dans le Décaméron de Boccace, retirons-nous dans un lieu idyllique, devisons et jouissons sans entrave ! (Pointculture : Dans le Décaméron, Boccace décrit les ravages effroyables de la peste noire qui a atteint Florence en 1348).
Soit tout cela est très exagéré, alors arrêtons de psychoter, de rajouter à la crise sanitaire une crise économique avec un pays à l’arrêt. Malheureusement, il semble qu’aujourd’hui ce soit l’émotion qui nous gouverne. Et non pas la raison.
Je ne nous savais pas autant enclins à l’hystérie, collective, politique, médiatique. 
Quel est le sens de tous ces envoyés spéciaux guettant l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui revient d’Italie ? 
A quoi riment ces décomptes des nouveaux cas de personnes infectés, égrenés avec gourmandise comme s’il s’agissait d’un morbide coronathon. Alors qu’on sait que nous serons des milliers, voire des dizaines de milliers à être atteints par le virus, pour la plupart d’entre nous heureusement sans gravité. 
Où s’arrête le travail d’information et où commence le début de la média-rrhée, la diarrhée médiatique ?

Coronavirus : On nous cache tout, on nous dit rien. En attendant le stade 3.

Et pendant ce temps-là le naufrage syrien continue
Là, on ne rit plus. On va tous y passer. On nous menace du stade 3 – pas de l’émission de télé, d’ailleurs pas mauvaise du tout, sur France 3 – mais de l’après stade 2, de l’après épidémie, la pandémie. 
Les mots font peur plus que les maux. D’ailleurs ils ont même changé le nom du mal, c’est maintenant le covid-19. Plus savant, plus inquiétant. Tandis qu’avec corona, certains y voyaient une référence à la boisson favorite de feu Jacques Chirac.
Le stade 3 donc, on y va. Mais après le stade 3, il y a quoi ? C’est comme pour les tremblements de terre, la fameuse échelle de Richter, à 6, ça tangue, à 7 c’est sérieux, à partir de 8, c’est le Japon, au-delà, il n’y a plus personne. 
On ne rit plus. C’est juré, craché – non ! pas craché, ou alors dans un mouchoir – : je respecterai les 5 consignes de prévention. 
Se laver les mains. Tiens, si cela nous rendait plus propres, nous français, ce serait un bien pour un mal. 
Ne plus claquer la bise, plus de serrage de mains, c’est déjà plus difficile. Quoique chez les anglo-saxons, comme chez les islamistes, c’est déjà le cas. Le « shakehand », c’est quand même plus latin que ricain. Mais quid du « check » ? Vous savez cette manière de se saluer, genre chanteur de hip-hop. Les autorités sanitaires n’en parlent pas, mais le virus doit forcément arriver à sauter de poings en poings, à contaminer de phalanges en phalanges. Comme quoi, nos dirigeants sont vraiment déconnectés – ok ! boomer.
Éternuer dans son coude, c’est déjà plus compliqué. A moins de « daber » régulièrement comme Pogba, ce n’est pas un geste vraiment spontané. 
Mais il paraît qu’on peut remplacer le serrage de main, par des coups de pieds, sneakers contre sneakers, la classe ! Attention pas comme Neymar, là, ça vous êtes forfait pour plusieurs semaines. Pas de coup de boule non plus, là vous êtes disqualifiés direct. 
On ne rit plus. Pendant ce temps-là, ils sont des centaines de milliers, un million et demi (?) de réfugiés syriens qui vont sans doute arriver chez nous. Déjà un enfant noyé a été repêché au large de l’île grecque de Lesbos. Nous ne pourrons pas dire que nous n’avions pas été prévenus. Cela fait 9 ans que la guerre ravage la Syrie, un demi-million de morts. 3 à 4 millions de réfugiés sont en attente en Turquie. Et pour ces morts-là, le vaccin on l’avait. On aurait pu l’avoir.
Saleté de virus. 

Coronavirus : On nous cache tout, on nous dit rien. Seule l’Afrique serait indemne ?

L’Afrique elle aussi ? 
Là, ça devient sérieux. Le monde entier est contaminé. Épidémie, pandémie : Il faut nommer les choses, nous allons tous mourir, et les cartes diffusées sur nos écrans montrent l’inexorable progression de la tache noire qui recouvre toute la planète. Toute ? non !
Un continent résiste à l’envahisseur, tâche blanche sur l’écran noir de la pandémie : l’Afrique. Indemne de tout cas, ou presque. 
Non, mais qui y croit ? 
Qui peut croire que sur les 1 milliard 200 millions d’africains, il n’y ait qu’un ou deux malades …
Qui peut croire qu’alors que la Chine est le premier partenaire commercial de l’Afrique, qu’un million de chinois, sans doute, y vivent, il ne se soit pas trouvé un seul malade dans le flux des échanges ? 
L’absence de cas déclarés ne signifie évidemment pas qu’il n’y ait pas de malades en Afrique, mais sans doute tout le contraire. D’autant que le coronavirus risque de passer presque inaperçu, non détecté par des infrastructures sanitaires déjà saturées par d’autres épidémies qui font des centaines de milliers de morts chaque année. Paludisme, choléra, fièvre jaune, Sida, virus Ebola. 
Comparé à Ebola, justement, dont le taux de mortalité est de plus de 50 %, le coronavirus paraît bien bénin, avec un taux de mortalité de 2 ou 3 %. 
Le vent de panique qui semble envahir nos sociétés, et affecter nos économies, aura peut-être une vertu : Nous faire prendre conscience de l’état du système de santé, des systèmes de santé en Afrique. Et de nous en inquiéter. 
S’en inquiéter n’est pas faire injure à l’Afrique et aux africains, mais à leurs gouvernements qui à quelques exceptions près on fait si peu en matière de santé comme d’éducation d’ailleurs. 
S’en inquiéter est aussi nous protéger. 
Bien sûr, certains pourraient se dire que le Zambèze est loin de la Corrèze. Et que des frontières bien étanches repousseront les infectés et les infections. 
Ils devraient relire les leçons de la fameuse ligne Maginot, qui en 1940 devait repousser les allemands. 
On sait avec quel succès !

Tuerie terroriste en Allemagne : Le retour des nazis ?

L’Histoire n’est pas un éternel recommencement ? 
On a l’impression d’être revenu loin en arrière. 
Pas en 1930 (j’ai entendu parler, mais désolé suis encore trop jeune pour avoir connu…). mais en 1992. 
En août 1992, à Rostock. Deux ans à peine après la chute du mur, un an après l’unification des deux Allemagnes et la disparition de la RDA, l’Allemagne communiste, quelques mois après les premières élections municipales libres. 
À Rostock, principal port de l’Allemagne de l’Est, ville plutôt ouvrière, c’est une coalition gauche-Verts qui l’avait emporté. Rostock, autour d’un vieux centre, de son hôtel de ville rococo et du port de pêche, des alignements d’HLM en « Plattenbau », en plaques de béton, des rues longées par les tuyaux aériens des conduites de chauffage : la déprime. 
C’est dans une de ces HLM la résidence « Tournesol » que plusieurs familles de travailleurs immigrés … vietnamiens étaient hébergées (à l’époque les immigrés venaient surtout des pays « frères » communistes). Le 22 août, des petits groupes attaquent avec des projectiles, des cocktails molotovs, mettent le feu au bâtiment, les vietnamiens arrivent à se sauver de justesse. 3 jours et 3 nuits d’émeutes, la police locale dépassée, issue de l’ancienne RDA elle n’était pas habituée à ce type de guérilla urbaine menée par des groupes radicaux dont une partie venait visiblement de Berlin, Hambourg, des milieux de l’extrême-droite ouest-allemande. Nous-mêmes, l’équipe de TF1, prise à partie, violemment, le cameramen, agressé, obligés de nous abriter sous des voitures. 
Trois mois plus tard, 3 turques mourraient dans l’incendie de leur maison à Mölln dans le Schleswig-Holstein, puis un an plus tard, 5 personnes dans l’incendie leur foyer. Des actes terroristes revendiquées au nom de « Heil Hitler ». Et depuis les attentats ou agressions n’ont fait qu’augmenter. 
Comme aujourd’hui, des millions d’allemands s’étaient indignés, des millions avaient marché dans les rues, déposé des bougies, aux cris de « Nazis raus, les nazis dehors ». Et cette amie en pleurs au téléphone : « C’est affreux, cela ne changera jamais. Avons-nous ça dans le sang, nous allemands, cette haine, cette violence ? « 
Non, l’Allemagne de 2020 n’est pas celle de 1930. La grande différence c’est que l’immense majorité des allemands, quelque soient leurs difficultés, leurs préférences politiques, leurs égoïsmes, leurs craintes, savent ce que leurs pays a fait il y a 80 ans : une des plus grandes catastrophes morale et humaine de leur histoire, de notre histoire. 
La confrontation permanente avec l’Histoire – la Vergangenheitsbewältigung, structure les institutions de l’Allemagne moderne, la vie politique, l’éducation.
Nous qui votons pour 20 et 40 % pour l’extrême-droite, et cela depuis plus de 30 ans, nous ferions bien – nous aussi – de tirer les leçons de l’histoire allemande. Mais pour nous et notre avenir.

Affaire Griveaux : On s’en bat les couilles, non ?

Tout est nul dans cette affaire !
Nul. 
Tout est nul dans cette histoire de branlette sur internet. 
Les faits d’abord : Vie privée, certes, mais il faut être niais quand même pour envoyer ça sur internet, par internet quand on sait qu’aujourd’hui tout se sait, tout se diffuse, tout remonte. 
On s’inquiète de l’utilisation du web et des réseaux sociaux par les ados, où sévissent les « revenge porn » (il faut être niais ou niaise pour se filmer et envoyer des vidéos de boules (de Q, NDR), à une personne qui vous drague). Mais là on parle d’adultes. 
Quand on s’engage dans la vie publique – engagement louable, nécessaire, sans lequel il n’y a pas de vie démocratique – eh ! bien il faut en accepter les contraintes. Et ces contraintes, ce que l’on appelle la transparence, sont à la dimension de l’outil web, c’est-à-dire, mondiaux, rapides comme le très haut débit. Nous ne pouvons pas d’un côté réclamer que nos élus soient irréprochables et de l’autre nous lamenter des intrusions dans leurs vies privées. Les branlettes, les langoustes de Rugy, les costumes de Fillon : Il faut être blanc blanc jusqu’aux sous-vêtements.
Et puis il y a les media, « traditionnels ». Depuis 24 heures, on ne parle que de cette affaire, mais la veille on a eu le droit à un non-stop Balkany, ce qui était tout aussi vulgaire et tout aussi nul. Les journalistes ne hiérarchisent même plus les infos, ils les vomissent au fur et à mesure qu’elles arrivent. Une indignation, une émotion chasse l’autre. 
Et puis il y a nous. Voyeurs comme tous ceux qui ralentissent lorsqu’il y a un accident sur la route en disant : « c’est affreux » mais en se rinçant l’œil à la vue des blessés et du sang. Ou en en faisant une vidéo qu’ils postent immédiatement…
Et j’avoue, je fais partie de ces nuls qui sont allés voir la vidéo qui a planté Griveaux. Entretenant par-là, le nombre de vues, et la jubilation des vrais (ir)responsables : le soi-disant artiste, l’avocat activiste, le député prêt à tout pour se faire voir, bref toute la chaîne de diffusion sur internet. Avant d’accuser les autres, c’est donc nous-mêmes qui devrions balayer devant nos portes. 
Décidément tout est nul dans cette affaire. 
Et quand est-ce que l’on va se remettre à parler de politique ? 

Le CAC 40 perd sa seule femme: Balance ton quoi ?

 

Victime du sexisme, Isabelle Kocher ? 

Le CAC 40 n’a plus de patronne, titrent les médias, avec l’éviction d’Isabelle Kocher de la direction générale de la société Engie. 
Comme elle était la seule femme du CAC 40, c’est-à-dire à la tête d’une des 40 plus importantes entreprises françaises, ça la fout mal. 
Mais a-t-elle été virée parce que c’est une femme, ou parce que sa gestion ne faisait pas l’affaire ? Faut-il crier au loup (ou plutôt aux porcs) comme Yannick Jadot, Xavier Bertrand, Anne Hidalgo, Cédric Villani qui prennent sa défense ? Il semble que son bilan soit mitigé.
En 1973, la grande école HEC ouvrait son concours pour la première fois aux femmes : 27 étudiantes reçues sur une promotion de 210 personnes. La « major » (la première) de la promo, une femme : Florence Cayla. 
HEC s’ouvrait aux femmes un an après Polytechnique, où au concours 1972, c’est également une femme qui avait été reçue major ! (entre parenthèses, Polytechnique s’ouvrait aux femmes près d’un siècle après qu’un noir y soit reçu : Camille Mortenol, fils d’esclaves de Guadeloupe, reçu 19 ème au concours de 1880 : Polytechnique moins « raciste » que « sexiste » ?).
Aujourd’hui près de la moitié des reçus à chaque concours sont des femmes. Mais dix, vingt, trente ans après où sont passées les femmes ? Dans les vrais postes de direction, leur nombre fond plus vite encore que la banquise du Groenland. 
Si au gouvernement, Emmanuel Macron a, à peu près, appliqué la parité, ce n’est plus du tout le cas dans les équipes ministérielles. Et à l’Élysée : combien de conseillères ? 
Pour en revenir au CAC 40, il se dit que Isabelle Kocher serait remplacée par une femme. Est-ce une bonne nouvelle. Ce n’est pas une femme qu’il faudrait à la tête des plus grandes entreprises françaises, mais 10, 20, 30. L’égalité femme-homme ne sera plus un problème, le jour où l’on ne se posera même plus la question de combien sont-elles ? Où l’on ne se demandera plus : A-t-elle été nommée parce que c’était la meilleure personne pour ce poste, ou bien parce que c’était une femme ? 
Y-a-encore du boulot !

Les vrais raisons du Brexit : le coronavirus.

J’ai peur !
On nous ment, on nous enfume comme diraient certains habitants de Carry-Le-Rouet, qui depuis qu’un village de vacances situé sur leur commune accueille nos compatriotes rapatriés de Chine, refusent de manger des sushis et brulent les jouets de leurs enfants made in China (les jouets pas les enfants). 
Nous sommes tous menacés par la nouvelle peste venue de Chine (vite relire Camus, la Peste). Les autorités nous disent qu’il n’y a pas de risque, que la situation est sous contrôle, eh ! bien c’est là où l’on doit commencer à s’inquiéter. Vous vous souvenez de Tchernobyl ? Pour ceux qui sont trop jeunes ou trop vieux ou trop trop, le gouvernement de l’époque avait affirmé que le nuage radioactif qui se répandait sur toute l’Europe, s’était arrêté à notre frontière sur le Rhin. Alors que tous les champignons ont été contaminés dans nos forêts jusqu’en Corse !  
On nous ment. On nous enfume. D’ailleurs, d’où est venue la peste noire au Moyen-Âge ? D’Orient, apportée par les bateaux et les rats. Et la vérole ? D’Orient aussi et rapportées d’Italie en France par les soldats de François 1er qui étaient partis conquérir Gênes et Naples (vite, relire Voltaire : « Quand les Français à tête folle, S’en allèrent dans l’Italie, Ils gagnèrent à l’étourdie, Et Gênes et Naples et la vérole., Puis ils furent chassés partout, Et Gênes et Naples on leur ôta, Mais ils ne perdirent pas tout, Car la vérole leur resta »).  
On nous ment, on nous enfume. 
Et pourquoi ce nom bizarre : coronavirus ? Pour nous faire croire que c’est l’abus de bière qui a provoqué la mutation de ce virus tueur ? Alors que tout le monde sait qu’en Chine, on boit de la Tsingtao. En tout cas c’est ce qu’on sert « Aux saveurs de Wuhan », le restaurant chinois au coin de ma rue. 
Mais quel rapport entre le coronavirus et le Brexit ? Aucun. C’était pour faire du clic. 
Quoique… comme on nous ment, on nous enfume, si les anglais ont voulu rompre les amarres avec notre continent, ça ne peut pas être pour des raisons raisonnables, puisqu’ils n’étaient ni dans l’espace Schengen, ni dans l’Euro. 
Non, c’est parce qu’ils ont dû avoir des infos, eux…
N’ont-ils pas eu un pied à Hong-Kong, pendant un siècle ? 
Ils sont donc bien placés pour se méfier de tout ce qui vient de Chine. Sauf apparemment des téléphones Huawei. Puisqu’ils vont passer un accord avec la firme chinoise pour le développement de la 5G. Contre l’avis des américains. Y aurait-il dans la puce de ces téléphones un antidote contre le coronavirus ? C’est ce qu’on dit sur les forums. 
Nous allons tous mourir. Ça c’est sûr. 
Parce qu’il y a une maladie qui sévit depuis que les hommes sont hommes, qui peut faire des ravages et contre laquelle aucun chercheur n’a trouvé de remède : La bêtise. 

Vœux présidentiels : Macron peut-il faire bouger les lignes ? Ok boomer !

Qui attend quelque chose de l’allocution présidentielle ?
Macron peut-il faire bouger les lignes ? Depuis 24 heures, les journalistes font semblant de se poser cette question, histoire de créer un ( faux ) suspens, histoire de meubler les heures (heurts ?)  qui nous séparent de 2020. 
Mais à question à la con (si, si !) , réponse à la con. 
Donc :
Ce soir à 20 h20, aussitôt terminés les vœux présidentiels – ce sera vers 20 h20, car on nous annonce un discours court, mais comme Emmanuel Macron ne sait pas faire court, ce ne sera pas 10 mn, mais 15 ou 20mn – , les français descendront dans les rues en masse pour chanter les louanges du Président. Les cloches des églises se mettront à sonner, la Tour Eiffel dansera sur ses pieds, la classe politique unanime saluera la nouvelle ère qui s’ouvrira ce soir, Mélenchon verra dans Manu le nouveau Bolivar, Ruffin confiera que son admiration pour le Président de la République remonte à plus de 20 ans, lorsqu’il étudiait à la Providence – ce collège bourge catho d’Amiens – où il avait croisé le jeune Macron de 4 ans son cadet ! Jérôme Gonzalez en larmes présentera les excuses des gilets jaunes, Philippe Martinez appellera à la fin de la grève, les trains se remettront à rouler, les métros à circuler jusqu’au bout de la nuit . Tu parles ! Ok boomer.
Évidemment que cette allocution ne servira à rien. Mais, c’est un exercice obligatoire , même si inutile et convenue ; convenues comme le seront toutes les réactions. 
Les marcheurs trouveront que le Président a été jupitérien, tous les autres n’auront pas suffisamment de fiel pour brocarder le Président des riches qui n’entend pas le mécontentement populaire . 
Nous commencerons donc 2020, comme nous avons terminé 2019 : à pied. 
Ok boomer !

Haïti, comme dans un puits sans fond, s’enfonce dans le chaos.

 

Haïti: Un descente aux enfers dans l’indifférence mondiale

Un fait divers – terrible- propulse pour quelques heures, « l’espace d’un scillement » Haïti à la une de nos infos. 
Un couple de français, à peine arrivés à Port-au-Prince où ils venaient rencontrer un enfant qu’il se proposaient d’adopter, en toute légalité et après un long processus, ont été assassinés au coin de la rue. Par des voleurs. Pour pas grand-chose. 
C’est horrible. 
Comme l’est la situation en Haïti depuis des mois. Péyi lòk : Le pays est bloqué. Depuis février, les haïtiens qui pensaient avoir touché le fond, découvrent qu’il y a encore plus profond que le fond. Duvalier, Aristide, les militaires, le tremblement de terre, le choléra, le cyclone Matthew, les narcotrafiquants, la corruption de leurs dirigeants. Et la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ( façon de parler, il y a bien longtemps qu’il n’y a pas d’eau courante à Port-au-Prince ) les révélations sur le dernier Président élu Jovenel Moïse. Lui aussi a détourné l’argent de l’aide destinée au pays. 3,8 milliards de dollars disparus dans ses poches et celles de ministres et de sénateurs. 
Mais il ne veut pas démissionner. 
Alors “Peyi lok”. Plus d’essence. Plus de nourriture. Plus de médicaments. Plus d’importations. Des bandes de voleurs règnent sur les rues et les routes. Ils rançonnent, ils caillassent les voitures. Pillages des bâtiments officiels , magasins attaqués, des dizaines de morts, des manifestations mais le Président ne bouge pas. De toute façon, il n’y a plus d’Etat. Symbole du désespoir absolu de la population, certains regrettent même la dictature, des Duvalier, et appellent au retour de François-Nicolas, le petit-fils…
Les haïtiens crèvent la gueule ouverte , mais dans l’indifférence mondiale générale. À  1 heure de vol de Miami, dans l’indifférence des Etats-Unis. Car contrairement aux années 70-80, Haïti n’est plus considérée comme une dictature, donc les haïtiens ne peuvent plus revendiquer un statut de réfugiés politiques. Et ils s’enfoncent. Dans l’indifférence de leurs « élites » aussi. Totalement américanisée, la bourgeoisie haïtienne a un pied en Floride, un autre à Kenscoff ou Furcy, ces villages qui dominent Port-au-Prince et où leurs villas ont antennes satellites, citernes, groupes électrogènes et gardes armés autour de hauts murs. Et puis ils sont « citizen », citoyens amércains, et ça dans le pays le plus pauvre des Amériques, ça n’a pas de prix. 
Je lis régulièrement sur Facebook le journal qu’écrit presque quotidiennement Jean-Marie Théodat un géographe, professeur d’urbanisme qui a décidé de quitter Paris et de retourner dans son pays d’origine, après l’épouvantable tremblement de terre de 2010. Il décrit la vie quotidienne, la peur de manquer de vivre, la peur de sortir dans la rue, «  Deux semaines que nous sommes enfermés comme des fauves en cage. La rue appartient aux brigands et aux casseurs, aux plus désespérés qui ont choisi d’en découdre par la voie violente. La peur est là, un débordement inutile de sang alors que nous pourrions trouver une issue dans la dignité. Ceux qui se risquent à sortir sont obligés de raser les murs. Difficile dans ces conditions de ne pas accuser le coup. Je n’ai plus de pâtes, le pain est rassis, je le délaye dans de l’eau… ». Jean-Marie Théodat écrit et décrit avec beaucoup de proésie en français et aussi en créole et aussi en dessins la descente aux enfers d’Haïti, d’Ayiti. . « Je n’ai point peur, mais je ne me sens pas à l’abri. On peut se prémunir contre les cyclones et les séismes. Rien contre la bêtise ».

Pourquoi tant de haine : Politesse et incivilités : un combat perdu ?

Manque de respect: Était-ce mieux avant …? 
C’est du vécu. Un trois fois rien qui m’est arrivé l’autre matin, très tôt, dans un TGV pour le sud-est. 
Nous rentrons dans le compartiment. J’essaie de réserver à chaque fois une place fenêtre pour pouvoir brancher mes chargeurs de téléphones ou d’ordinateurs. Deux ou trois heures de TGV sont toujours une bonne occasion de travailler, parfois même de manière plus concentrée qu’au bureau ou chez soi. Merci sncf wifi.
Le train n’est pas plein, il est très tôt. Et un jeune homme vient s’asseoir à ma gauche de nos 4 places. 
Ce jeune homme, appelons-le un pti mec, et vous allez comprendre pourquoi. Il est habillé genre PNL, Tshirt fashion et bas de survêt un peu voyant, pas utilisé pour faire du sport mais pour faire mode avec bande latérale surpiquée dorée avec logo de marque. Il est fasciné par son téléphone et sur son écran, il zoome sur des montres, Rolex ou plus gros encore, bien mastuvu . 
Bon, à chacun ses trips, après tout pour certains « Si à 40 ans t’as pas une Rolex, t’as pas réussi ».
De mon côté, je fais un tour du net sur mon ordi, je regarde les derniers clips vidéos à la mode, oui parce que mon boulot c’est de me tenir au courant de tout ce qui se fait, se produit, a du succès « visuellement ». 
Puis je me remets à un dossier sur lequel je sèche depuis plusieurs jours. 
Soudain, le pti mec m’interpelle : « Et moi ? je veux brancher mon tel ». Ni Bonjour, ni s’il vous plaît. Cash. 
Désolé mais j’en ai besoin je travaille. 
Ah ! bon, regarder des clips c’est travailler ? Moi aussi j’ai besoin de travailler.
Ecoutez, il y a une prise, sur le siège en face qui est libre à 20 cm, vous pouvez vous brancher. 
Non je veux cette prise, pourquoi ne serait-elle que pour vous ? Vous vous étalez comme un roi avec votre ordi, votre tél. 
Je sens de la haine…Et cela me bouleverse.
Bon , puisque vous ne voulez pas aller en face, j’y vais
Et je déménage sur le siège d’en face. En passant, je lui dis : 
Vous pourriez me dire merci. 
Ah ! non, vu comme vous m’avez répondu répondit-il
Bon, on en reste là. Je travaille deux heures, et lui s’écroule et dort les deux heures. 
Qu’est-ce qui m’a choqué dans cette histoire ? 
C’est d’abord son agressivité que je n’ai pas fantasmée. Une haine à l’égard d’un vieux, d’un vieux blanc, d’un vieux céfran. Et puis le manque de respect, l’absence de politesse. 
Ce qui m’a choqué, c’est ma réaction. Finalement, j’ai cédé face à cette agressivité.
Ce qui m’a choqué, c’est l’absence de réactions des personnes dans le compartiment. Des passagers gênés qui détournent le regard.
Ce qui m’a choqué, c’est que ce pti mec va continuer à se croire tout permis, tant que personne ne lui aura mis un stop. 
Et d’ailleurs, n’est-il pas trop tard pour lui ? A coup sûr son entourage ne doit pas oser lui dire non. 
Cela me fait penser à une de mes amies – appelons la Fatima – qui n’hésite pas à remonter les bretelles en arabe, en dialectal, à des ptits mecs qui se conduisent mal dans le métro ou le RER. « Tu ferais ça devant ta mère ou ta grand-mère » leur dit-elle. La plupart du temps, cela les calme. Mais ses proches s’inquiètent : « Un de ces jours, tu vas te prendre un mauvais coup ». 
En attendant, c’est elle qui a raison, et il faudrait beaucoup plus d’adultes, d’aînés pour mettre des stops. On appelle ça l’éducation. Et j’ai honte de ne pas avoir eu ce courage-là.
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