BLOGODO

Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Page 34 of 78

Comment perdre une élection – suite: La non tentation de Venise.

En 1993 : Nos comportements expliquent la mauvaise réputation qui nous est faite…
François Fillon a été bon. Objectivement. Ce qui ne veut pas dire grand-chose.
Car on peut essayer d’analyser les postures, décortiquer les mots, in fine notre subjectivité forge notre opinion sur les discours des candidats aux Présidentielles. Et après tout ce n’est pas anormal: Avoir des opinions, c’est être citoyen.
Donc François Fillon déminant le « Penelope Gate » a été mauvais pour ses détracteurs, mais bon pour ses supporters et toutes celles et ceux qui craignaient que plan B ne rime avec Berezina.
Tout cela sera-t-il suffisant pour éviter la défaite ? Et si elle perd une élection qui paraissait gagnée d’avance, quelles conclusions devra en tirer la droite ? Qu’elle a été victime d’un complot regroupant les énarques, les medias, les juges, et des tas d’autres encore ? Ou bien, qu’elle a été victime du diable. Car comme disaient déjà les romains « Errare humanum est, perseverare diabolicum » « L’erreur est humaine, l’entêtement est diabolique »
François Fillon a-t-il raison de s’entêter, de ne pas céder à la « Tentation de Venise »? En attendant la réponse qui tombera le Dimanche 23 avril 2017 vers 20 heures, la droite éliminée ou pas du second tour, il n’est pas inintéressant de relire ce – beau-livre d’Alain Juppé.
L’ancien Premier ministre raconte sa tentation de lâcher prise, de fuir dans une  des villes les plus magiques du monde, Venise, mais conclut, « tout compte fait, ma passion du politique est toujours plus forte que ma tentation de Venise.».
C’était en 1993. Presqu’un quart de siècle, et il n’est pas inintéressant de relire quelques lignes de la préface du livre.
« Y-a-t-il une espèce animale plus décriée que l’homo politicus ?
Incompétents, inutiles, menteurs, voleurs … Voilà quelques-uns des épithètes qu’on nous décerne volontiers.(…)
D’où vient ce divorce entre les Français et leurs élus ?
Pouvoir excessif de l’argent ? Oui.(…)
Pouvoir incontrôlé des medias ? Oui (…)
Mais… En vérité, nos comportements expliquent, pour beaucoup, la mauvaise réputation qui nous est faite.

Comment perdre une élection gagnée d’avance: Suite et fin?

Pour nos “amis” européens, no surprise: la France est un pays de politiques corrompus.
Après 5 ans de « capitaine de pédalo », comme disait Mélenchon à propos de Hollande, la messe semblait dite: La droite allait revenir au pouvoir et haut la main. Les 4,5 millions d’électeurs aux primaires démontraient cette profonde envie de changement.
Oh! pas par passion pour François Fillon: On n’allait pas se marrer tous les jours, mais au moins, des réformes seraient faites, les budgets seraient tenus. Pour les flonflons, on reverrait ça dans 5 ans, lorsque notre situation financière, celle du pays, avec notre dette kolossal qu’il faudra bien rembourser un jour, serait un peu moins inquiétante.
Et puis, patatras, c’est le Pénélope gate et Fillon est KC !
Bien sûr, on peut toujours dénoncer un grand complot, pister jusqu’à Bercy les fuites des déclarations fiscales, tenter de plumer le Canard Enchaîné – alors qu’il ne fait là que ce qu’il a toujours fait depuis 100 ans – on peut essayer de démontrer qu’il n’y a rien d’illégal dans le travail discret de ses proches, de lancer 3 millions de tracts avec « #Stopchasseàlhomme », le mal est fait.
Il semble exister un décalage entre les militants, les politiques, qui croient encore qu’il y aura un miracle, et l’opinion publique.
Pas les media ou le microcosme ( deux mots qui sont devenus aujourd’hui presque des insultes ) non! la France de partout, dans la rue, chez les commerçants, à travers les blagues qui ont explosé sur les réseaux sociaux. Même Bernard Pivot, le grand Bernard Pivot, qui a tweeté cette définition du nouveau verbe Pénéloper(verbe) : déf : Travailler dans la plus grande discrétion. Exemple : Chez Madame Claude, certaines femmes pénélopaient à l’insu de leurs maris.
Il faudrait un plan B tout de suite, mais B comme quoi, comme qui ? Et même cela sauvera-t-il, sauverait-il la droite de sa défaite aujourd’hui annoncée ? Alors que l’élection était gagnée d’avance !
Nous vivons une e-poque formidable !

Comment perdre une élection gagnée d’avance ?

Les élections ? Tant qu’un match n’est pas terminé, tout semble possible…

 

Les élections c’est comme en sport. Tant que le coup de sifflet final n’a pas retenti, tout peut se produire. Comme en foot, les stats d’avant match ne veulent rien dire. Ainsi PSG – Monaco, sur le papier, c’était le PSG… Et puis, non : 1-1 , qui sonne comme une défaite !
Il y a deux mois, Alain Juppé était élu Président de la République. Et puis, non.
Il y a un mois, le PS n’existait plus. Et puis non. Depuis hier soir et plus de 2 millions de votants aux primaires, le PS est toujours là et vire même à gauche. Sur les terres d’un Mélenchon, qui 3ème homme il y a encore quelques jours, repasse en 4 ème, 5 ème position.
Il y a quelques jours, François Fillon était élu Président de la République. Et puis… quelques Pénélopes plus tard, il sent maintenant dans son dos le souffle du Macron … Alors bien sûr, on peut s’indigner des « boules puantes » lancées à l’encontre du candidat de la droite, de son épouse, de sa famille et de leurs emplois fictifs ou non. Que tout cela soit manipulé par certains, est-ce surprenant ? Il s’agit d’une campagne électorale, non ? Et lorsque vous êtes candidat, tout est passé au crible. Votre vie privée, mais d’abord et avant tout, votre gestion des affaires publiques et de l’argent public.
Bien sûr, on peut tacler Emmanuel Macron. Est-ce qu’avoir gagné plusieurs millions d’euros en deux fusions-acquisition chez Rothschild, qualifie pour la gestion du pays ?
Bien sûr on peut et/on doit s’attrister de la permanence d’un vote FN à plus de de 25%
N’empêche que désormais, on entrevoit un deuxième tour, sans PS ni Républicains. Qui l’aurait dit il y a deux mois ?
Mais c’est comme pour la victoire des bleus hier en handball, ce n’est parce qu’on est mené au bout de 10 mn qu’on perd la Finale. Les français menés ont fini par renverser le match avant la pause et l’emporter haut la « hand » et devenir champions du monde.
Nous vivons une e-poque formidable !

Mexique : Trump a bien raison de mettre son mur sur les rails

Comme dans “Le loup de Wall Street”, la coke aux Etats-Unis est le problème n°1 pour le Mexique
Pour les fans de Donald Trump, là-bas et ici, enfin un Président qui tient ses promesses. Depuis une semaine il n’arrête pas de signer des décrets. Dont le dernier qui lancerait « officiellement » la construction du mur avec le Mexique. Olé, bravo, quel homme ce Trump, il a des « cojones ».
Et puis il a bien raison Donald Trump de faire construire ce mur.
D’abord parce qu’il existe déjà, ou presque: Sur 1130 kilomètres, avec 1800 miradors et 18 000 hommes chargés de patrouiller et de surveiller.
Oui, il a bien raison Donald Trump parce qu’en fait l’émigration mexicaine vers les États-Unis est derrière nous. Depuis une dizaine d’années, plus de mexicains retournent au Mexique qu’entrent aux Etats-Unis. En gros, chaque année 1 million contre 850 000.  Pour une raison assez simple. Au Mexique aujourd’hui il y a des emplois.
Il a bien raison Donald Trump de faire construire un mur. Mais il faut qu’il le fasse suffisamment étanche pour qu’il arrête aussi les rails. De coke. Car pour le Mexique et une grande partie de l’Amérique Latine, le drame est d’être si près ou sur la route des Etats-Unis,  le marché n°1 de consommateurs de cocaïne. Le marché de cocaïne américain, c’est 36 % de la consommation mondiale, 70 milliards de dollars, plus que le marché des smartphones. La drogue, sa production, son trafic, ses cartels, sa violence, la corruption, pourrissent la vie quotidienne, politique, économique, de toute l’Amérique centrale et des Antilles. On estime que la guerre entre police et narcotrafiquants au Mexique a fait entre 60 et 120 000 morts en 6 ans …
Alors espérons que ce mur sera prolongé jusqu’à Wall Street où il paraît que pas mal de loups s’en mettent plein les narines.
Hélas, il est sans doute plus facile de s’attaquer à de pauvres hères qui se noient dans le Rio Grande qu’à des golden boys voisins de Trump dans sa Tower à New York.
Nous vivons une e-poque formidable !

Donald Trump Président : On ne va pas s’ennuyer!

56 ans séparent entre Kennedy et Trump. Et pourtant qui paraît le plus moderne ?
Dommage que les chaînes de télé n’aient pas demandé à Stéphane Bern ou Cristina Cordula de commenter la cérémonie d’investiture de Donald Trump. Car cela tenait plus d’un baptême royal à Buckingham que d’un grand moment politique. On est loin d’un Kennedy déclarant dans son discours inaugural, il y a exactement 56 ans : « ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays. ». Non, du discours du Président on ne retiendra que ce qu’il a déjà martelé depuis six mois : America is back. L’Amérique est de retour. Bon, soit !
Mais de quelle Amérique parle-t-il ? Si c’est celle que l’on a vue dans les tribunes officielles, il y a quoi prendre peur: Toutes ces créatures bottoxées et liftées, toutes avec le même sourire, se saluant d’un « Salut… Tu … vas ..  bien » à la mode des Inconnus dans Auteuil-Neuilly-Passy, mais en américain, pratiquement toutes blondes avec des brushings incroyables… D’ailleurs ces brushings, ça c’est un secret qui n’a pas passé l’Atlantique : Comment font-elles pour se faire coiffer de cette manière là, la laque n’explique pas tout, on a l’impression que leurs cheveux ne bougeraient pas même par des vents force 10. Et leurs tenues: Sublimes ! (sublaymes, ma chérie, comme dirait la présentatrice de Nouveau look ou des Reines du shopping). Et dire que la robe de Madame Trump aurait été dessinée par un français: On est loin des robes Balmain de Kim Kardashian. Et on en arrive à regretter les chapeaux de la reine d’Angleterre. Et ce n’est pas du racisme inversé que de reconnaître qu’un couple faisait tâche, positivement, Michelle et Barack Obama. Décidément de plus en plus classe. Quand ils sont partis la main dans la main, on a eu l’impression qu’un peu d’élégance partait avec eux en hélico. En voyant l’image que les Etats-Unis veulent se donner à eux-mêmes et au monde, on mesure que ce n’est pas seulement l’Atlantique qui nous sépare des américains, mais un fossé, culturel.
Trump a fait du Donald. No surprise ! Il en a profité pour immédiatement se mettre à détricoter l’Obamacare, en signant son premier décret. Va-t-il maintenant marcher sur l’eau ? Ou bien d’un coup de bâton, comme un Moïse en négatif, non pas ouvrir la Mer Rouge mais fermer le Rio Grande ? Il y a fort à parier que nous irons de surprises en surprises. Va-t-il continuer à nous faire rire ou sourire comme l’autre Donald, le canard ? Ce serait le moins pire des scenarii. L’autre possibilité est que tout cela tourne au vinaigre. Notamment avec la Chine, qui en matière d’empire et de China first, a au moins 2000 ans d’expérience. Dans quelques jours commencera la nouvelle année chinoise du coq de feu… Il faudrait peut-être le twitter à Donald.
Nous vivons une e-poque formidable.
Découvrir un extrait du discours inaugural de J.F Kennedy il y a 56 ans :

Iphone 10 ans: Le temps s’accélère mais jusqu’à quand ?

–>

Apple: 10 ans déjà mais jusqu’à quand ?
On a l’impression que c’était le siècle dernier, mais même pas. L’Iphone n’a que 10 ans. Seulement. Et souvenons-nous, à l’époque, ce n’était que quolibets et scepticisme  au sujet de ce smartphone qui « savait tout faire », trouver un restaurant, vous guider sur les routes, et même « faire le café » (En tout cas déclencher la machine à café). Et l ‘on ajoutait : « Et téléphoner, il sait faire ? ». 
10 ans plus tard, Iphone, smartphone, tablettes, applications, la télévision sur votre téléphone, le monde connecté en direct dans votre poche: Jamais une révolution technologique ne s’était installée aussi vite en quelques années en moins d’une génération.  L’imprimerie avait mis plusieurs siècles à se répandre, à faciliter l’accès à l’écrit, à l’imprimé, aux livres et aux journaux, alors qu’avant Gutenberg il fallait plusieurs mois pour recopier un livre. La réforme protestante, la traduction de la Bible en allemand par Luther aurait-elle été ce qu’elle a été sans cette invention ? Même chose avec l’électricité, le train, la radio, la télé : Plusieurs générations pour qu’elles s’installent dans nos vies quotidiennes, et encore pas partout, et avec d’immenses zones grises : Les campagnes, la plus grande partie du monde, l’Afrique. 
Avec l’Iphone, c’est fini. Au Kenya ou en Côte d’Ivoire, les producteurs se renseignent sur les cours du cacao ou du café sur leurs smartphones et ils s’en servent de plus en plus comme moyens de paiement, avec le développement de banques virtuelles où ils « stockent » leur argent. Les étudiants qui n’accédaient pas aux bibliothèques, car les livres c’est cher, et leur conservation encore plus chère,  accèdent aujourd’hui aux ressources documentaires du monde entier, à des cours en ligne, à des tutoriels qui forment et informent sur tous les sujets. Les familles peuvent se parler et même se voir : Tu me whats’app ? Quand est-ce qu’on se skype ? Pour le prix d’une connexion internet, c’est-à-dire pour trois fois rien, et « 3 fois rien, ce n’est pas beaucoup ».
L’Iphone n’a rien inventé, on le sait. Il y avait d’autres smartphones, et en plus Apple c’est cher, mais ce mix entre marketing, ergonomie, design, technologie, le génie de Steve Jobs, en a fait le symbole  de cet emballement qui nous enveloppe.
Un retour sur ces dix ans devrait également nous rendre prudents : Rien n’est acquis, aucune position dominante n’est durable, tous les équilibres peuvent être remis en question. D’un côté ce sentiment d’une révolution permanente, la toute puissance de l’intelligence de l’homme et des technologies qu’il invente, et de l’autre les dates de péremption qui se rapprochent, les dangers qui nous semblent plus nombreux et plus proches puisque nous sentons le frémissement du battement de l’aile d’un papillon à Hong Kong non plus 3 semaines après, mais 3 dixièmes de seconde après. Et toutes ces entreprises leaders qui ont disparu : Y compris dans la nouvelle économie. 
Qui se souvient encore de Palm, véritable inventeur des smartphones. Et Nokia, il y a dix ans, le géant finlandais, numéro un du téléphone portable ? Et Kodak ? Et Itineris, à l’époque le pionnier du téléphone mobile en France ? Et le minitel ? Disparus !
Que sera Apple dans dix ans ? A chaque keynote, l’entreprise aujourd’hui sans son père spirituel, joue son va-tout. Ses parts de marché déclinent. Ses profits également, les marchés s’en inquiètent. Et Tim Cook a même dû baisser ses revenus de 15 % . Evidemment le solde reste confortable.
Alors Apple for ever ?  Là il n’existe pas d’application pour le dire.
A défaut, on peut relire Zarathoustra : « Rien ne vaut rien, Il ne se passe rien, Et cependant tout arrive, mais cela est indifférent ». Ce n’est pas du Steve Jobs mais du Frédéric Nietzsche, écrit il y a 150 ans et toujours d’actualité.
Nous vivons une e-poque formidable !

Twitter ramollit-il le cerveau ?

Descartes : Je pense donc je tweete !
Quand Donald Trump veut envoyer un oukaze à Ford, il tweete. Quand Obama veut faire ses adieux, il tweete ou il « post » sur Instagram.
Aujourd’hui, la communication passe par le dernier media apparu, pas seulement internet, mais au sein du web, les réseaux sociaux, et parmi les réseaux sociaux, ceux qui sont les plus rapides, les plus concis : Twitter, Instagram : 140 signes.  Ou mieux : Une photo et un hashtag.
Pas la peine de pointer du doigt les nouvelles technologies, ce ne sont que des technologies. Un peu comme l’électricité qui peut aussi bien servir à la chaise électrique qu’à nous éclairer. Tout dépend donc de l’usage que l’on en fait et là ça se complique. Contrairement à une idée reçue, il est beaucoup plus difficile de faire court que de s’épancher. Ça demande de la technique, du travail. Il y en a même qui tente d’en faire leur métier et on les appelle les journalistes.
Chez nos politiques, c’est un peu la panique. Autrefois, une seule chaîne de télé, les citoyens n’avaient pas vraiment le choix. Aujourd’hui un coup de zapette, un clic de souris et on passe chez Hanouna. Alors ils  s‘y mettent toutes et tous, à la petite phrase, aux « punchlines » qui feront le buzz, et c’est verglas et pluies verglaçantes toute l’année: Des dérapages :
Comme le tweet de Macron dans un avion l’emmenant aux Antilles et parlant d’expatriation.
Comme Vincent Peillon déclarant à la télé: « les juifs à qui on mettait des étoiles jaunes, c’est aujourd’hui un certain nombre de nos compatriotes musulmans ». 
Ou la déclaration du Président du Club de foot de Metz, sanctionné après des (graves) incidents lors d’une rencontre contre l’OL : « C’est comme si la justice sanctionnait le Bataclan ».
Ou encore: « Je suis gaulliste et de surcroit je suis chrétien », raccourci un peu surprenant de François Fillon sur TF1.
Tout le monde n’est pas De Gaulle qui alliait le fond et la forme, capable de détourner la langue française pour en faire des punchlines de génie, comme au moment du putsch d’Alger en avril 1961: « Ce pouvoir a une apparence: un quarteron de généraux en retraite. Il a une réalité: un groupe d’officiers, partisans, ambitieux et fanatiques ». Waou ! trop fort , d’autant plus que quarteron ne veut absolument pas dire quatre, mais métis. Qu’importe: En 140 signes, De Gaulle avait clashé et cassé les généraux ! Et d’ailleurs 24 heures plus tard, le putsch échouait.
Et puis ce n’est pas parce qu’on fait simple que l’on écrit simpliste. On peut être écrivain et écrire en moins de 140 signes : « On est heureux Nationale 7 », très belle contraction poétique de Charles Trénet chantant le route nationale qui mène aux vacances. Ou encore Marguerite Yourcenar: « Quoiqu’il arrive j’apprends. Je gagne à tout coup». Mais le plus fort « Je pense donc je suis ». Descartes twitto avant l’heure. Il est vrai qu’il y a 400 ans René le philosophe tournait 7 fois sa plûme dans son encrier avant de se mettre à écrire.
Nous vivons une e-poque formidable.

Vague de froid en janvier: Encore un complot de Poutine ou de Daesh ?

Février 1954, appel de l’abbé Pierre
Elle fait la une des medias et avec l’effet pavlovien des medias en ligne et en boucle, on a l’impression que c’est une première : La vague de froid qui nous vient de Sibérie.
Evidemment il faut un coupable. Et là c’est la Sibérie qui est pointée du doigt donc la Russie, donc Poutine. Décidément il est partout le maître du Kremlin. Dans les dossiers et les enregistrements remis par les services du contre espionnage américain au -presque- Président Trump. Il paraît qu’on y entend Poutine sabler la vodka en piratant les sites web d’Hillary Clinton ( C’est pas exactement ça mais presque).
Il est en Syrie bien sûr, où les combats d’Alep sont gelés, moins par le froid (Quoique, on se les gèle aussi au milieu des ruines ) que faute de combattants. Là, Poutine a appliqué une vieille tactique militaire russe, vieille comme la guerre en Tchétchénie: Tout raser avant de faire la paix.
Et il est donc derrière cette vague de froid qui mobilise nos envoyés spéciaux envoyés sur le front du froid dans le – tenez-vous bien c’est stupéfiant !– … Jura ou dans le Doubs. – 15 C, -20 C.  Espérons que les envoyés spéciaux ont obtenu des primes de risque.
Il fût un temps où l’on apprenait que la ville la plus froide était Mouthe, dans le Doubs, où l’on a déjà enregistré un – 41 C. C’était il y fort longtemps, c’est vrai, au siècle dernier, en 1985. Et si l’on remonte plus loin dans les archives et mémoires familiales par exemple, en janvier 1954, il avait fait tellement froid que la buée gelait sur les vitres de fenêtres à Lyon  et que Yssingeaux en Haute-Loire était coupée du monde par les congères ( de neige) accumulées par la burle. 1954, ce fût d’ailleurs l’appel de l’abbé Pierre, le 1 février qui commence par ces mots :
« Mes amis, au secours…
Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à 3 heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l’avait expulsée. Chaque nuit, ils sont plus de 2000 recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain, plus d’un presque nu. »
Alors on se calme, ce n’est pas la vague de froid du siècle, et il est normal qu’il gèle en janvier.
En revanche, il est toujours anormal qu’il y ait encore des recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain, plus d’un presque nu. 
Ce n’est pas le froid qui pique. Ce qui fait froid dans le dos, c’est l’augmentation de la pauvreté, la transcription dans nos rues et nos campagnes de statistiques abstraites de plus de 30 ans de chômage de masse, le nombre de travailleurs pauvres, le manque de centaines de milliers de logements, .
Nous vivons une e-poque formidable.

Vous n’avez pas aimé 2016 ? Vous allez détester 2017 !

Préparons nous au pire pour 2017, nous aurons peut-être une bonne année !
Les rétros de l’année qui vient de s’achever nous ont … achevés. Toutes ces horreurs, ces échecs, la liste est trop longue et déprimante. Et l’on se dit que 2017 ne pourra pas être pire. Sauf que selon la fameuse loi de Murphy (Edward A. Murphy Jr , pas Eddy Murphy) : « Tout ce qui est susceptible de mal tourner tournera mal nécessairement ». En français, c’est aussi ce qu’on appelle la loi L.E.M, la loi de l’emmerdement maximal. Ou le coup de la tartine beurrée qui tombe toujours du côté beurré.
Cela « sonne » un peu pessimiste pour un début d’année où il est de bon ton de souhaiter amour, gloire et beauté, sans oublier de l’argent, à tout le monde. Autant dire donc à personne. Car hélas tout le monde ne peut pas être heureux, et parfois même le bonheur des uns fait le malheur des autres. Demandez à nos hommes politiques qui le savent bien et qui pourtant continuent à y croire jusqu’au moment où ils sont obligés de ne plus y croire. On appelle ça des élections, où un seul est élu et accède au bonheur suprême. Rendez-vous notamment en mai 2017.
Tout cela donnerait des envies de rester en 2016, ou plutôt en 2015, ou plutôt encore avant quand nous étions petits. Allez encore une citation pour étaler sa culture : « Moi, je veux tout, tout de suite, et que ce soit entier ou alors je refuse! Je ne veux pas être modeste, moi, et me contenter d’un petit morceau si j’ai été bien sage. Je veux être sûre de tout aujourd’hui et que cela soit aussi beau que quand j’étais petite ou mourir !  » Et ça c’est du Jean Anouilh, et c’est Antigone, et c’est superbe, écrite à la fin de la guerre ( de la seconde guerre mondiale) mais toujours autant d’actualité: La médiocrité de l’époque nous révolte et nous idéalisons le passé. Tout était mieux avant, même au temps de la peste et du choléra. Même au temps du franc français avec une inflation à deux chiffres, même au temps de la ligne Maginot, quand les frontières étaient tellement bien gardées que les troupes ennemies y sont rentrées comme dans du beurre!
Le pire est donc toujours certain et pourtant cela devrait nous pousser à être optimiste, à croire aux lendemains meilleurs. Murphy Edward A. était un ingénieur qui concevait des moteurs d’avion. Et en matière de sécurité, plus exactement comme l’on dirait dans l’industrie nucléaire à EDF, de sûreté, il faut prévoir le pire. Non pas partir de l’idée que le risque zéro existe, mais qu’il n’existe pas. Se préparer au pire, par exemple imaginer le pire en matière nucléaire, c’est justement tout faire pour l’éviter.
Préparons-nous au pire pour 2017, et comme cela nous aurons peut-être une bonne année.
Nous vivons une e-poque formidable.

Bonnes fêtes, Joyeux Noël. Meilleurs vœux: Comment le dire ?

Est-on suspect quand on ne souhaite que “Bonnes fêtes” pour Noël ?
Comment souhaiter un bon Noël, présenter ses vœux pour la nouvelle année sans en faire une prise de position culturelle, idéologique, politique, religieuse ?
Prenez la nouvelle année. Bonne année 2017 ! Pourtant, ce n’est la nouvelle année que pour ceux qui suivent le calendrier chrétien, et même plus restreint encore, grégorien.
Chez les orthodoxes, Noël tombe le 6 janvier, et Nouvel An le 13. Pour la religion juive, cette année, Hanouka, fête des lumières tombe pour Noël, et nous sommes en l’an 5777. Chez les musulmans ? Nous sommes en l’en 1438 qui commençait le 2 octobre dernier. Quant aux chinois – qui ne sont que le cinquième de l’humanité ! – le prochain nouvel an tombera le 28 janvier. Et débutera l’année du coq (rouge).
Comme chaque année, le nouvel an chinois donnera lieu à de sympathiques célébrations, avec danses des lions et défilé de dragons. Même à Paris où la Mairie présente ses vœux, organise des conférences sur le bouddhisme et des concerts de Guo gan et cela ne choque personne. Contrairement au Ramadan : Dès qu’il y a le début du commencement de l’ombre d’un musulman qui se profile, qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre. Lorsque une municipalité souhaite « Bonnes fêtes de Ramadan », certains la soupçonnent de faire le jeu de l’Islam radical ! C’est comme ce – mauvais- procès fait à Najat Vallaud-Belkacem suite à son tweet de vœux à tous les élèves et au personnel de l’Education Nationale. La ministre de l’Education Nationale souhaitait de « bonnes fêtes » au lieu d’un « joyeux Noël ». Pas de quoi casser deux pattes à un canard (Pour le foie gras, préférez l’oie). Et pourtant, scandale sur les réseaux sociaux – qui sont de moins en moins sociaux et de plus en plus, « médisez, médisez, il en restera toujours quelque chose! »-  La ministre, d’origine musulmane ( Est-elle croyante ? Est-elle pratiquante ? On en sait rien on s’en fout d’ailleurs ) ferait partie du grand complot qui cherche à déchristianiser notre pays. Avant de l’islamiser…
Un peu de bon sens. Entre traditions, culture populaire et convictions religieuses, un équilibre pourrait être trouvé, non ? En Provence, par exemple, on peut se retrouver autour de la crèche et des santons et sortir les 13 desserts sans forcément signer un manifeste politique. Et en Alsace, fréquenter les marchés de Noël et manger des Christstollen, sans forcément être une grenouille de bénitiers.
Allez, c’est la trêve des confiseurs. On dit bonnes fêtes, chacun y mettra ce qu’il veut, et Dieu y reconnaîtra les siens.
Nous vivons une e-poque formidable.
« Older posts Newer posts »

© 2025 BLOGODO

Theme by Anders NorenUp ↑