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Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Tunis, nid de terroristes ?

Sous les plages désertées, les terroristes ?
Mais qu’est-ce que nous avons raté avec la Tunisie ? Souvenez-vous: C’était il n’y a pas si longtemps. La Tunisie était LE pays sympa de la Méditerranée, LE pays modèle du Maghreb, du monde arabe.
Bien sûr il y avait la dictature: Ben Ali, « premier flic » de Tunisie, devenu Président à vie. Bien sûr, il y avait bien eu cet attentat contre la synagogue de la Ghribha à Djerba en 2002.
Bien sûr… Mais malgré tout, tout le monde vantait les qualités de la société tunisienne, sa tolérance, son ouverture, comme une exception vertueuse.
Et on l’avançait des tas d’explications: L’hospitalité ? Une tradition depuis 2000 ans, depuis Carthage, Kairouan, la situation géographique du pays, comme une passerelle jetée en direction de la Sicile, Tunis cosmopolite ouverte aux communautés italiennes ou juives, les vertus de la Constitution voulue par Bourguiba, le père de l’indépendance tunisienne, avec un statut des femmes proche de celui existant dans les pays occidentaux, l’accent mis sur scolarisation. Et cela faisait plaisir de voir ces ribambelles d’enfants, sur les routes même dans les campagnes les plus pauvres, se rendre à l’école tôt le matin, en uniforme. On vantait les résultats d’une scolarisation de qualité en deux langues, qui donnaient l’impression que beaucoup de tunisiens étaient à l’aise entre deux cultures, maîtrisant aussi bien l’arabe classique que le français.
Aujourd’hui la Tunisie est pointée du doigt comme LE pays pourvoyeur d’islamistes fanatiques. Il y aurait plus de 7000 tunisiens partis se battre avec Daesh, le plus fort contingent. Sans compter, le suspect de l’attentat de Berlin. Et de la même  manière qu’il y a quelques années on expliquait la tolérance de la société tunisienne, aujourd’hui on en souligne les fragilités. En vrac: Les inégalités, les frustrations d’une jeunesse au chômage, l’accouchement difficile de la démocratie qui a commencé par libérer tous les islamistes, parce qu’ils étaient présentés au début comme des victimes de la dictature, 500 kilomètres de frontières incontrolables avec la Libye.
Certes, mais ne restent-ils vraiment rien de la Tunisie d’avant ? Où sont passés ces millions de tunisiens des classes moyennes, ces femmes qui se veulent libres et égales et non pas enfermées sous une burkha ? Si l’on tend bien l’oreille, ils et elles se battent tous les jours pour éviter que leur nouvelle Constitution ne bascule du côté de l’intégrisme, ils et elles se battent tous les jours pour défendre une presse libre, pour essayer de relancer les hôtels, les commerces, les usines. Il y aurait une légère reprise du tourisme, même si l’on est loin des 7 millions de touristes d’avant 2011. Aider la Tunisie à s’en sortir, ne serait-ce pas là que se gagnerait la lutte contre le terrorisme ?
Nous vivons une e-poque formidable.

Y-aura-t-il de l’argent pour Noël ?

La neige pour Noël: Un produit de luxe…
Ça y est : Ce sont les grands départs, Bison Futé voit rouge et noir, à Lyon le Tunnel sous Fourvière ressemble au… Tunnel sous Fourvière: 15 kilomètres de bouchons et toujours cette question, mais pourquoi a-t-on fait passer un des principaux axes autoroutiers européens au cœur de la seconde agglomération de France ? Dans les Alpes, ça bouchonne et avant les grandes bouffées d’oxygène à 1800 mètres d’altitude, il faut se taper l’asphyxie des sorties de Grenoble, de la vallée de la Romanche, de la montée vers la Tarentaise. Quant à Chamonix- Mont-Blanc pour ceux qui rêvent d’air pur, c’est raté. Avec la noria incessante des camions qui relient la France à l’Italie via le Tunnel, l’air y est encore plus pollué que Boulevard Saint-Germain à Paris depuis la fermeture des voies sur berges.
Toute la France part en vacances. Toute ? Non ! Seulement 21 % si l’on en croit les derniers chiffres. Pas parce que les 79 autres % ne veulent pas, mais parce qu’ils ne le peuvent pas. Car une fois rendu dans une de ces stations que le monde entier nous envie – à en croire leurs pubs, c’est à qui propose le plus grand domaine skiable du monde il faut braquer une banque. Ou alors y travailler ; Par exemple chez Rothschild et Cie, vous savez cette petite entreprise où Emmanuel Macron surnommé à l’époque le Mozart de la Finance a bossé jusqu’en 2012, gagnant près d’1 million et demi par an. Ce qui est quand même beaucoup moins qu’un Thiago Silva au PSG, mais lui en un mois …
Parce que même si vous trouvez une combine pour squatter chez des amis ou emprunter un équipement de ski, il vous faudra acheter un forfait. Et la plupart sont devenus aussi chers ou presque qu’un pass Navigo pour circuler un mois à Paris et 5 zones de banlieues, mais pour une seule journée, c’est-à-dire entre 9 heures et 17 heures, après c’est mort, les remontées mécaniques sont fermées.
Quelques prix : Alpe d’Huez, Courchevel : 51 €, 250 € pour 6 jours, Val d’Isère, sans doute le record, 55,50 €. Evidemment on peu se rabattre sur des plus petites stations plus basses en altitude, comme Autrans dans le Vercors ou le Lioran dans le Massif central, mais pas sûr qu’avec le manque de neige on puisse faire autre chose que de la luge sur gazon. Car pour lutter contre la baisse de l’enneigement il faut aller toujours plus haut, construire de plus en plus d’usines à neige, avec des retenues d’eau en altitude, des centaines de kilomètres de tuyaux, des centaines de canons à neige. Tout cela coûte des fortunes, aller skier est devenu un luxe et les rencontres avec la vraie nature en montagne dans ces stations sont de plus en plus rares.
« Pourtant que la montagne est belle, Comment peut-on s’imaginer, En voyant un vol d’hirondelles, Que l’automne vient d’arriver ? » chantait Jean Ferrat. Mais il est vrai qu’il parlait des montagnes de l’Ardèche, bien loin de nos usines à skieurs.
Nous vivons une e-poque formidable !

Cuba : Castro est mort, mais le clan au pouvoir lui restera Fidel.

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Comnandant en chef, ordonne! La grande imposture des Castro.

Castro est une imposture. Castro est indéfendable. Avec l’annonce de sa mort, tout va être dit sur le grand “lider”, chacun ira de son souvenir : Plus d’un demi-siècle de dictature, ça laisse forcément des traces. Beaucoup, finalement, réagiront avec un : Cuba est une dictature certes, mais … Et tout le scandale, la tromperie est dans ce “mais“…
Mais la Révolution a fait beaucoup de choses, l’éducation, la santé gratuites, etc…
Mais le blocus américain est la principale raison de la pauvreté actuelle des cubains.
Mais les cubaines et les cubains si gentils,
Mais Cuba est si belle.
Mais la Révolution a renversé une dictature épouvantable.
Mais avant la Révolution, Cuba était tenue par la mafia et la prostitution.
La grande réussite de Castro  a été de ré-écrire l’Histoire. Beaucoup d’entre nous, anciens ministres, intellectuels ou journalistes qui commentent aujourd’hui sa mort, font toujours preuve d’une complaisance – d’un aveuglement ? coupables.
Ah ! bien sûr : Aller faire la révolution ou un reportage dans les années 1960 ou 70 à la Havane, c’était quand même plus sympa – salsa, mojito, plages et petites pépés – que d’aller voir les défilés sur la Place Rouge ou à Berlin-Est.
Fidel Castro a réussi à mythifier sa révolution. Plus la Cuba d’avant Castro est présentée comme un pays sous-développé, une dictature sanguinaire, plus la révolution devient admirable.
Ainsi, l’on oublie de rappeler que Cuba, avant la Révolution, n’était ni Haïti, ni le Salvador, ou l’Equateur. C’était le pays le plus développé d’Amérique Latine, avec des taux de scolarisation, d’éducation qui dépassaient ceux de certains pays du sud de l’Europe de l’époque. Ainsi en 1958, le taux de mortalité infantile était le 13e plus faible de la planète, l’espérance de vie était une des plus élevées. 22 % de la population était analphabète, alors que le taux mondial était de 44 %.
Bien sûr, les inégalités y étaient énormes, notamment entre les campagnes et les villes, mais les classes moyennes y étaient aussi nombreuses, avec une élite intellectuelle brillante, et une presse variée, 129 magazines, 58 quotidiens – qui n’hésitait pas à publier les déclarations d’un Castro au cours de son procès après son attaque ratée contre la caserne de la Moncada. Ainsi comment  le fameux : « L’Histoire m’acquittera » lancé par Castro fût-il entendu ? Mais parce qu’il fit la Une des journaux de la Havane. Et qu’il fût gracié par Batista deux ans après. Ou bien encore qu’un journal comme « Libertad » publiait en première page, des photos des opposants torturés ou tués par la police du dictateur Batista.
On oublie de dire que le dictateur Batista, avant de devenir dictateur avait été le premier Président « non blanc » élu à Cuba, le premier à introduire en 1940 une Constitution démocratique, le salaire minimum, un système de retraite, et à faire entrer les communistes dans son gouvernement de coalition ! D’où l’opposition farouche des classes aisées cubaines parce qu’il était un réformateur et surtout un mulâtre: Quel scandale dans ce pays qui a été avec le Brésil, le dernier d’Amérique à abolir l’esclavage: 1886… Il faut rappeler que pendant longtemps, pour ces raisons, le Parti communiste cubain avait été réservé à l’égard de Castro.
On oublie de rappeler que Castro était tout sauf un enfant du peuple, mais le fils d’un grand propriétaire terrien, blanc, originaire d’ailleurs de la même région que le dictateur espagnol Franco, la Galice, et élevé chez les bons pères !
Sous la Révolution, en cinquante ans, Cuba s’est vidée de ces élites et de ces classes moyennes, par vagues. Et ce ne furent pas seulement d’infects capitalistes, des “gusanos“, des “vers de terre” comme le prétend la terminologie révolutionnaire officielle. Cela a été des médecins, des infirmières, des techniciens, des ingénieurs, des commerçants, des journalistes, des artistes, et les plus grands. Comme l’icône de la musique cubaine, Celia Cruz, qui en quittant Cuba, s’était écriée: “Avec moi s’en va “el son”, la musique cubaine”.
Rappelons aussi que le blocus n’est pas la raison de la faillite économique cubaine. Cette faillite a été programmée dés le début, par des mesures de nationalisation, d’expropriation, d’orientations économiques catastrophiques. Et l’instauration d’une dictature, de plus en plus organisée autour d’une famille, d’un clan. Celui de Fidel Castro.
Il reste enfin l’argument n°1: Restaurer la fierté des cubains, nettoyer La Havane devenue le bordel et le tripot des Etats-Unis. Mais regardez ce qui se passe aujourd’hui : Cuba, avec ses paysages, ses plages, son patrimoine culturel, sa population – qui est tout sauf introverti, qui manie traits d’esprit et humour pour surmonter les difficultés de sa vie quotidienne – Cuba est en train de redevenir une des destinations n°1 du tourisme mondial ! Déjà plus de 3 millions de touristes. Et cela va de pair avec le développement d’une double économie, celle de ceux qui ont accès aux dollars et les autres. Quand on pense qu’une cubaine ou un cubain peut gagner en une nuit avec un touriste plus qu’un médecin ou un enseignant en un mois… Un peu partout près des hôtels ou sur les plages. « Jineteras » et « pingueros », prostituées et prostitués arpentent toutes les zones touristiques et les autorités ferment les yeux évidemment puisque tout le système en profite.
La Révolution prétendait rétablir la dignité du peuple cubain face à l’impérialisme yankee. Mais aujourd’hui, Cuba est dans un tel état de délabrement que l’ouverture, si elle n’est pas menée de manière raisonnée et démocratique, va être une catastrophe sociale pour beaucoup de cubains.
Comment les cubains qui sont restés à Cuba et qui n’ont aucun moyen financier, vont-ils pouvoir résister au « retour » des exilés installés, par exemple en Floride, en majorité très à droite, très “Trumpistes’, et qui arriveront les poches pleines de dollars et la tête pleine d’envies de revanche? Comme en pays conquis. Quand on voit ce qui s’est passée dans l’ancienne RDA, après la réunification allemande, où pourtant avait été mis en place un cadre légal pour éviter les abus, on imagine facilement ce qui se passera quand les anciens propriétaires expropriés, spoliés, viendront réclamer leur maison, leur appartement, leurs terres à ceux qui les occupent depuis un demi-siècle ?
L’histoire acquittera Castro ? Pas si sûr. Et si Fidel est mort, le clan lui est toujours au pouvoir et parions qu’il tentera de s’y maintenir, coûte que coûte et même si l’on comprend bien que le compte à rebours est enclenché.
Nous vivons une e-poque formidable.

Primaires : C’est Black Friday pour les journalistes !

Primaires: Haro sur les journalistes !
Black Friday, autrefois on disait soldes, rabais, prix cassés, tout-doit-disparaître, mais aujourd’hui quand on le dit en américain, ça veut dire soldes, rabais, prix cassés, tout-doit-disparaître.
C’est du pareil au même ?
Mais non, Black Friday, ça un petit goût de modernité, de e-commerce. C’est comme dire digital pour numérique, ça change tout. Voilà où l’on en est, et nos rodomontades sur la défense de la langue française n’y pourront rien changer: Jusque dans les moindres recoins de notre vie quotidienne, l’influence de la culture américaine a tout envahi. Plus précisément de la culture mercantile américaine. Nous absorbons depuis nos premières tétées, nos premières couches culottes, nos premiers émois gastronomiques ou érotiques, une culture du marketing, du merchandising, de l’emballage, du conditionnement du consommateur qui est bien loin des fulgurances de Shakespeare, Dickens ou … Bob Dylan.
Cela commence avec Pampers, Mac Do, Burger – les premiers mots prononcés, par un bébé avant même Papa ou Maman – puis viennent les westerns qui nous font nous imaginer en cowboys et indiens, alors qu‘historiquement on n’en a pas beaucoup vu sur notre sol, sauf chez Disney. Et puis les petites filles chantent « Un jour mon Prince viendra » en peignant leur Barbie et fantasmant sur leur Ken. Les petits garçons aussi, à moins que ce ne soit sur Batman, Spiderman.
Black Friday, Black week-end, évidemment, ça « sonne » mieux en anglais qu’en français. Vendredi noir ou Week-end noir, ce n’est pas très vendeur. On voit moins le côté solde mais plutôt l’aspect « noir » qui fait tristounet et même carrément peur.  
Comme ce lendemain de débat pour les Primaires de la droite. Pas parce que les débats auraient été au rabais, ou soldé: 8 millions de téléspectateurs, ça a « performé » ! Non, le débat a été « tranquille » « à fleurets mouchetés» « digne » nous dit-on. Mais, soyons clair, également un peu chiant. 
Ça, c’est la partie émergée, car le reste c’est ce qui s’est passé et se passe sur les réseaux sociaux. Un déferlement de haine, de désinformations, de tweets injurieux. Avec au centre des attaques, les medias, les journalistes. C’est devenu un leitmotiv: Les journalistes sont nuls, leurs questions indécentes. Nous sommes tous soupçonnés d’être bobos, de faire partie de l’élite, du microcosme parisien, de ne pas nous intéresser à la vraie France, ou aux vrais gens. C’est totalement démago, mais ça marche.  Et les politiques l’ont bien compris qui l’ont totalement intégré dans leurs éléments de langage. Autrefois cela était réservé aux Le Pen ou Mélenchon. Aujourd’hui tout le monde s’y met.
Mais c’est quoi un bon journaliste ? C’est quoi, une bonne question ? Comment interroger les hommes politiques ? Comment ne pas être cire-pompe sans être agressif. Et puis, finalement pour beaucoup d’entre nous, les questions, les seuls points de vue que nous voulons entendre, ne sont-ce pas seulement les nôtres ?
Avec les nouveaux medias, avec l’interactivité, nous pouvions espérer plus de débats, plus de démocratie, mais non. C’est Black Friday, Vendredi noir pour les journalistes et les medias.
Nous vivons une e-poque formidable.

Haïti, des élections, malgré tout.

Et soudain du chaos surgit tant de poésie !
Haïti vient enfin de voter pour des élections présidentielles qui auraient déjà dû se tenir il y a … des mois. Mais la violence, la corruption, les catastrophes, les divisions, un cyclone, rien n’a été épargné à ce pays de rien du tout qui vit toujours dans la mémoire de ses ancêtres. Il y a deux cents ans, les esclaves de Saint-Domingue, la plus riche colonie de toutes les colonies françaises ont eu l’arrogance de se soulever et dans un monde blanc, européen, dominé par le système esclavagiste de revendiquer “Liberté, égalité, Fraternité”. En cela les haïtiens sont nos frères en Révolution. Mais notre fraternité s’est arrêtée là. Et depuis, l’histoire d’Haïti semble n’avoir été qu’une suite de malheurs. Haïti pays maudit.
Mais ce n’est pas exact. Haïti n’est pas un pays maudit, mais d’abord un pays puni. Puni pour avoir été “la Première République noire”, pays mis au banc des nations pendant près d’un siècle pour avoir cru le premier que tous les hommes naissaient libres et égaux en droit, pas seulement les blancs, mais aussi les noirs. 
Puni aussi, pour n’avoir jamais eu d’autre ambition que celle d’être libre, indépendant, désarmé, fragile donc ouvert à toutes les dominations, celle des américains bien sûr. “Si loin de Dieu , si près des Etats-Unis“. Celles des mafias de toutes sortes aujourd’hui. 
Et pourtant du fond de l’abîme où ils semblent s’enfoncer chaque année un peu plus, les haïtiens trouvent encore la force de rebondir, de créer, de composer. 
Même si cela ne nourrit pas son homme, il semble que depuis l’indépendance en 1804, Haïti soit habitée par une incroyable flamme créatrice.  
Dans les années 1940, Port-au-Prince la capitale recevait les plus grands écrivains, les plus grands intellectuels, de grands romanciers y étaient publiés, ainsi que des journaux brillants, des revues de poésie. Même si cela a été dévoyé, détourné par des dictateurs sanguinaires et sans scrupule comme Duvalier, le peuple haïtien semble toujours habité par la conscience d’être les enfants des combattants de la Liberté, de l’indépendance,Toussaint, Dessalines.  
Ayiti, sé manman libeté. Haïti c’est la mère de la Liberté. Ça paraît bête et pourtant cela semble lui donner une force stupéfiante .
Que ce soit en créole ou en français – et bravo à l’Académie française d’avoir accueilli enfin Dany Laferrière, d’origine haïtienne – le sens de la poésie, le goût pour la belle langue des haïtiens est bluffant. 
En musique il y a bien sûr les grosses machines du kompa haïtien et de ses variantes américanisées. Mais il existe aussi toute une tradition de troubadours, de petits musiciens poètes, crèves la faim , traines guenilles  qui avec une guitare, ou un banjo ou un mannouba – quelques lamelles de métal fixées sur une caisse – reprennent , inventent des aubades d’une grande poésie, parfois pleines d’humour et de malice, parfois “coquines”, le plus souvent triste ou plutôt emplies de “saudade”, de la nostalgie de temps heureux ou de paradis perdus. A l’image d’un Ti-Paris, dont le seul notice sur Wikipedia dit “Achile Paris Ti Paris est musicien, auteur, compositeur, troubadour. Il est né à Jacmel en 1933 et y est mort en 1979.” 
A 48 ans, de pauvreté, dans l’indifférence générale.  
Et de génération en génération, ce goût pour la poésie, cette créativité qui touche d’ailleurs tous les domaines, se transmet. Et même si on le sait, chaque nouvelle découverte est toujours aussi émouvante. Et qui est sans doute lié à cette aspiration pour la justice et liberté qui semble chevillé au corps des haïtiens envers et contre tout . Et qui vient encore de se manifester ces derniers jours avec le déroulement dans le calme, mais dans des conditions matérielles dramatiques, d’élections présidentielles repoussées depuis un an. Au milieu des ruines laissées par le dernier cyclone, le dernier tremblement de terre, dans la boue, la poussière, les fatras, les ordures, la corruption, le choléra, la violence, croire encore à la démocratie et aux élections, bravo !
Et résonne la musique d’un BélO et des ses amis, qui tracent leur route depuis quelques années et qui chante Wozo: Roseau. “Ayiti tu es manman Libété. Nous sommes des roseaux, nous plions, mais ne rompons-pas!  Quelle incroyable confiance en l’avenir!
Nous vivons une e-poque formidable.

Avec Fillon Président, Poutine va bientôt pouvoir rajouter des couverts au Kremlin.

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Mais qu’est-ce qui fait gagner Poutine ?
Évidemment on ne prête qu’aux riches, mais avec la probable victoire de Fillon, Vladimir Poutine a encore gagné un “ami”. 
On dit le (presque) futur Président prêt à aller embrasser Poutine; Sans mettre la langue peut-être mais quand même !  En plein froid avec les russes, Fillon n’avait pas hésité à aller s’afficher avec le Président russe qu’il a rencontré une bonne quinzaine de fois.
Plus tôt en novembre, il y eut bien sûr Donald Trump qui se réclame de la même virilité que le Président russe; Et puis coup sur coup, les élections de Présidents pro russes en Moldavie et en Bulgarie, membre de l’Union européenne. Cela annonce de nouvelles dissensions entre européens. Trois ans après les manifestations de la Place Maïdan, à Kiev, l’Europe ne sait toujours pas sur quel pied danser face à l’ours russe.
Force est de reconnaître que l’embargo contre Moscou n’a servi à rien. Au contraire. Ah! Cette affaire des vedettes qu’on a dû rembourser aux russes avec pénalité. Et les dégâts pour les filières porcines, pour les exportations de fruits et légumes. Et il n’y a pas que la France: Wifo, l’Institut autrichien de recherches économiques a publié une étude montrant que l’embargo européen et les rétorsions russes coûtent 100 milliards d’euros et menacent 2 millions d’emplois dans toute l’Europe.  Quant aux touristes russes, ils se sont reportés vers d’autres destinations, comme la Turquie notamment.
Et on se dit que décidément Poutine applique la vieille tactique militaire russe: “Laisser pénétrer l’ennemi et attendre l’hiver”: Non, ça c’est une blague qu’on racontait lorsque les militaires soviétiques conseillaient les militaires égyptiens face aux avancée des troupes israéliennes balayant leurs troupes dans tout le Sinaï.
De cette période soviétique, les russes ont gardé des intérêts et des amis dans la région. Comme la Syrie et Assad. Et là c’est moins drôle: Les combats et les bombardements redoublent sur Alep, dans la plus grande indifférence, comme d’hab. Dommage que personne n’ait posé la question aux candidats à la primaire et notamment à François Fillon, sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire en Syrie. Pourtant si l’on comprend bien, une partie de nos problèmes est liée à la guerre qui se déroule là-bas: Les migrants qui ne sont pas des immigrants mais des réfugiés fuyant la guerre, les terroristes qui de retour de Syrie sont toujours prêts à préférer le jambon plutôt que la double ration de frites à la cantine, histoire de donner le change et de mieux préparer le prochain. Le prochain attentat qui nous meurtrira et affolera nos peurs. Hélas !
Et si l’on comprend bien, pas de solution sans les russes.
Alors, il faudra bien aller dîner avec Poutine. Mais espérons que le (presque) futur Président retiendra cette autre maxime: Pour souper avec le diable il faut avoir une longue cuillère. Très longue.
Nous vivons une e-poque formidable.

Est-il encore utile d’attendre Mai 2017 pour nommer Fillon Président ?

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Le secret de Fillon: Il aurait imploré Sainte Rita ?
C’est plié. C’est mathématique: Fillon a une telle avance à la suite du premier tour des primaires (de la droite et du centre) qu’il pourrait sans doute aller à la pêche (à la chasse) et l’emporter au second tour. Donc être le candidat de la droite, donc être le futur Président de la République. Il y a un signe qui ne trompe pas: Fillon est l’invité du 20 h de TF1, quand Juppé devra se contenter de la matinale d’Europe 1.
Alors pourquoi attendre 6 mois pour qu’il prenne ses fonctions, qu’il se mette au travail, pour qu’il fasse tous les changements qu’il a annoncés. « Le changement c’est maintenant »: Non, ça c’était François Hollande. La référence à l’autre François n’est peut-être pas très heureuse, sauf à souligner que son quinquennat est plié, transformé en quadrennat.
Pourquoi dépenser tant d’argent, pourquoi nous obliger à aller voter encore 5 fois (deuxième tour des Primaires, deux tours des Présidentielles, deux tours des législatives) alors que c’est plié ?
A quoi vont rimer les primaires de la gauche ? Une bataille d’egos ? Et pour quoi faire ? Choisir le perdant ?
A quoi rime encore la candidature Macron ? Flingué en plein envol, Emmanuel aurait mieux fait d’écouter les conseils de son ancien mentor Jacques Attali, qui dit de lui qu’il a un tel ego, une telle ambition, que ça le fait aller trop vite. Notre vie politique est pleine d’hommes pressés, trop pressés qui ont raté leur rendez-vous avec les français.
Quant à Marine Le Pen. Franchement ne pourrait-elle pas économiser son argent et le nôtre – les frais de campagne étant en grande partie remboursés aux candidats et aux partis – ? Pour elle aussi c’est plié : Le presque élu Fillon séduit les plus conservateurs (A deux doigts d’annuler le mariage pour tous, mais comme ce n’est pas faisable, non, il ne le fera pas) mais sans les outrances d’extrême-droite, ni les dérapages « double ration de frites » d’un Sarkozy.
Quand on pense qu’il y a un mois François Fillon était à deux doigts d’abandonner, de passer à côté de son destin présidentiel. C’est fou quand même la vie! A croire qu’il a imploré Sainte Rita – vous savez, la patronne des causes désespérées. Et cela pourrait donc redonner de l’espoir à beaucoup et pas seulement aux chômeurs en fin de droits. Mais à des Hollande, par exemple. Ou à des Valls. Vous imaginez : Démarrer à 10 % aujourd’hui et battre Fillon en Mai au second tour ? Après ces incroyables primaires, qui peut jurer que ce serait impossible ? Pas les instituts de sondage ou les experts analystes politiques qui font le miel des medias. Après leurs récents déboires, ils vont sans doute la mettre en sourdine quelque temps.
Rien ne vaut donc une vraie campagne électorale, un vrai vote. Malgré la numérisation, les sondages, les études d’opinion, les modèles mathématiques de simulation de comportements des électeurs, nous restons libres, in fine, de nos choix. On appelle cela la démocratie. Un système qui n’est pas parfait, mais pas si mal que ça en définitive.
Nous vivons une e-poque formidable !

Allo la Terre ! Kim Kardashian va recommencer à émettre.

Katy Perry annonçant la Révolution et soutenant Clinton: Très efficace!
Quelle angoisse ! Quel suspens insoutenable! Aucune nouvelle depuis plus d’un mois. Pire que l’attente des scientifiques européens guettant un signal venu de Philae posée sur la comète Tchouri à 700 millions de kilomètres de la terre. 
Pas le moindre signe de vie, de e-vie en provenance de l’incroyable famille Kardashian. Le silence des réseaux sociaux de Kim Kardashian est assourdissant. Ou du moins était, car grande nouvelle, il paraît qu’elle va se remettre à émettre.
Bien sûr, pendant cette attente insupportable, la Terre a continué à tourner, les élections à élire, les primaires à choisir. D’ailleurs il a été possible de se rabattre sur d’autres people et de suivre par exemple les tweets de Justin Bieber – 22 ans, 3 MTV Music Awards il y a quelques jours, détestable avec ses fans qui pourtant sont toujours plus nombreux à l’aimer – Aux dernières nouvelles 78 millions « l’aiment », bien plus que Donald Trump aux dernières élections. 
Ou alors – comme quoi les « people » du web font aussi de la politique – s’enflammer avec Katy Perry, qui si elle était latino, pourrait être comparée à Che Guevara. Pour marquer son opposition au nouveau Président élu américain, savez-vous ce qu’elle osé faire? Elle a repoussé la sortie de son dernier album. Afin d’y inclure de nouvelles chansons appelant à la Révolution. Tremble, Donald Trump, tremble ! car comme le tweete Katy Perry le 9 novembre dernier « The revolution is coming ». Besancenot et Mélenchon en ont fait des rêves (humides). Et à coup sûr Emmanuel Macron va la faire venir dans un de ses prochains meetings. Non, ça c’est un fake. Elle n’est pas si « successfull » que ça Katy Perry, en tout cas beaucoup moins que “la moins de 30 ans la mieux payée au monde“, et qui est, selon le dernier classement « Forbes », Taylor Swift, sa grande rivale avec laquelle elle se «clash », par réseaux interposées: 170 millions de dollars l’an dernier, loin devant Lionel Messi et …Emmanuel Macron. Non, là c’est encore du mauvais esprit. Comme tout le monde le sait, ce dernier est anti système et quand il faisait de l’argent comme banquier, c’était par millions par an, pas par centaines de millions.
Comment Trump a-t-il donc pu gagner en ayant contre lui une telle passionaria? Là-aussi il faut suivre les people: Ainsi, on a appris sur Twitter – à moins que ce ne soit dans Le Monde, ou sur France Culture – que Kanyee West soutenait Donald Trump. Et là  on comprend mieux sa victoire. Car West, c’est du lourd, et on ne parle pas de muscles, même si côté gonflette le rappeur est évidemment survitaminé, on ne parle pas non plus de son ego – Après s’être pris pour Yeesus- Jésus, West se prend maintenant pour Saint Pablo (comme Picasso) – , on ne parle pas non plus de son talent de rappeur aux punchlines de plus en plus intellos, ni de ses incontestables talents de businessman, non ! Kanyee West et sa femme Kim Kardashian, sont aussi, surtout, des «prescripteurs de tendances ».
Voilà ce que n’ont pas compris nos Lemaire, nos NKM ! Voilà ce qu’ont ignoré les Pujadas et autres Elkabbach. D’ailleurs, c’est sûr ces deux-là ne sont même pas abonnés au Twitter ou à l’Instagram de @KimKardashianWest. Et ils ont tort car ce qui aurait fait toute la  différence pour booster les débats un peu ennuyeux des primaires de la droite, ce n’était pas des questions de bobos ou de SciencesPoseux., ni des questions sur le prix du pain au chocolat, ou encore sur Takkieidine. Non, il aurait fallu poser les vraies questions, celles du vrai peuple en colère, celles que nous nous posons tous les matins en lisant les fils d’actu de nos réseaux  sociaux: Comment va Kim Kardashian ? Que pense-t-elle du programme  de François Fillon ? A-t-elle la pêche comme Alain Juppé ? Que pense-t-elle de la dispute entre Katy Perry et Taylor Swift ? Reviendra-t-elle à Paris malgré son agression le 2 octobre dernier ? Sera-t-elle présente à la prochaine Fashion week. Notre industrie du luxe peut-elle compter sur elle ?
Alors que Kim Kardashian soit sur le point de se remettre à poster sur Instagram et Twitter, c’est ça l’info de la semaine !
Nous vivons une e-poque formidable !

Primaires de la droite, présidentielles: Trump sort de ce corps (électoral) !

Politique en France: On est loin d’un Trump-Clinton, et tant mieux !
Depuis sa victoire à la présidentielle américaine, Donald Trump est partout. Attention: Le milliardaire ne sort presque pas de son – somptueux, forcément somptueux, mais pas forcément de bon goût – loft au sommet de sa tour éponyme à New York. Et pourtant son ombre plane sur tous les grands événements de notre planète.
Par exemple il y a quelques jours à Marrakech, pour la réunion COP 22. Ce devait être le couronnement mondial – et africain – du sommet de Paris. Et patatras, Donald Trump ne croit pas au réchauffement climatique, il croit surtout aux intérêts des grandes compagnies américaines produisant du gaz de schiste. Donc Marrakech a tourné en rond, la délégation américaine a surtout essayé de rassurer: Le futur Président sera pragmatique. Qu’en savent-ils ? Apparemment, la fonte de la banquise ne lui fait ni chaud ni froid et il se fiche des ours polaires, sauf quand ils sont transformés en manteau pour belles d’un soir.
Rassurer: C’est également ce que tente de faire Barack Obama dans sa dernière grande tournée en Europe. Mais le sommet organisé avec les cadors de l’Europe – en fait avec des dirigeants plutôt mal dans leurs baskets nationales : Renzi, Rajoy, May, Hollande bien sûr, et Merkel, même Merkel qui devait être un dîner d’anciens camarades de promos a tourné au déjeuner d’enterrement. Avec un spectre: L’isolationnisme annoncé par le Président américain élu.
Mais l’ombre de Trump s’immisce aussi dans notre campagne électorale. Avec ce slogan répété comme une ritournelle, repris par beaucoup de commentateurs, de journalistes : Il faut écouter la colère du peuple. L’élection de Trump, c’est la revanche du peuple contre les élites.
Mais comparaison n’est pas raison. Et même si nous sommes occidentaux, et même si « La Fayette, nous voilà », il n’y a pas que l’Atlantique qui nous sépare des Etats-Unis. Leur côté bigot, leur communautarisme, leur passé raciste et ségrégationniste, les armes, la peine de mort, leur système judiciaire, leur système politique et électoral, qui permet à Trump d’être élu alors qu’il a obtenu un million et demi de suffrages de moins qu’Hillary Clinton : Cela fait beaucoup. Et puis, on veut nous faire croire que nous serions dégoutés de la politique comme les américains. Allons donc: Plus de 5 millions de français regardent des débats, ceux des primaires de la droite, qui sont tout sauf fun et glamour. Nous nous apprêtons à voter 6 fois en 6 mois: Pour beaucoup les 2 tours d’une primaire, puis 2 tours de la Présidentielle, puis encore 2 tours des législatives, avec sans doute des taux de participation que n’ont pas connu les Etats-Unis depuis… leur indépendance.
Alors, décidément eux c’est eux, nous c’est nous, et l’effet Trump s’arrêtera au triangle des Bermudes. .
Nous vivons une e-poque formidable !

Donald Trump: Comment perdre une élection et être élu Président !

Déjà en 2000, Bush battu est élu face à Al Gore: Un bel exemple démocratique!
C’est vrai : Il est trop fort ce Trump.
Il va battre les records de mauvais scores aux présidentielles et être quand même élu Président.
Alors qu’avec son épouse il fait déjà le tour de la Maison Blanche, les comptages et recomptages de voix continuent, renforçant une tendance historique. Non pas celle d’un raz de marée Trump mais au contraire d’une défaite sans précédent dans l’histoire de la démocratie américaine. Hier soir au dernier décompte, Hillary Clinton avait obtenu plus de 61 800 000 voix, contre 60 800 000 pour Trump. Et l’écart continue de se creuser. C’est terriblement ironique, mais Hillary Clinton pourrait bien avoir 2 millions de voix d’avance. Du jamais vu. Même en 2000, Georges Bush, élu, n’avait que 500 000 voix de retard sur son adversaire démocrate Al Gore.
Mais les Etats-Unis ne sont pas la France et même si cette bizarrerie peu démocratique aura sans doute des conséquences, remettant peut-être en question le système ou la répartition des grands électeurs, personne, pour l’instant même chez les démocrates, ne réclame un changement de constitution. Chez nous, dès qu’il y a un problème, hop, on change de constitution. De Mélenchon à Montebourg ou Macron, on réclame la 6 ème. Nous en avons déjà eu 5 en 150 ans de démocratie.
Quoiqu’il fasse dans les 5 ans à venir, Trump restera donc dans l’histoire. Mais d’abord comme celui qui a réussi à devenir Président sans gagner l’élection. Rien que pour cela, chapeau l’artiste.
Cela devrait aussi modérer les déferlements de conclusions hâtives sur le peuple américain dont la grande colère se serait exprimée par un raz de marée anti-élite, pro anti-avortement, macho et raciste. Outre cette défaite de Trump, il y a aussi, surtout, l’abstention. La colère du peuple américain s’est exprimée ainsi : Seulement 54,6 % de taux de participation, en dessous de la moyenne depuis 1968 !  En France aux dernières présidentielles, le taux de participation était de plus de 80 %. Et quand on pense que chez nous, certains trouvent cela trop faible et pensent que le peuple se détourne de la politique ! L’herbe paraît toujours plus belle ailleurs, surtout si c’est celle des films américains !
Nous vivons une e-poque formidable.
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