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Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Grâce à internet, tout le monde pense en rond !

Y-a-t-il encore des journalistes aux commandes de l’information ?
C’est dingue : Vous avez remarqué ?  Aujourd’hui, nous sommes informés en temps réel ou presque, non seulement de ce qui se passe au coin de notre rue, mais également du battement de l’aile d’un papillon à Hong Kong. Merci internet, le web, c’est formidable. Ce qui l’est moins c’est que progressivement, vous ne voyez plus (virtuellement) que des gens qui pensent comme vous, qui ont les mêmes centres d’intérêts, les mêmes goûts musicaux, les mêmes opinions politiques. Prenez Facebook. Tous les jours, vous surfez sur le fil d’actualités qui est alimenté essentiellement par les publications de vos amis, par les amis de vos amis, et tout ce qu’aiment vos amis. Et comme ce sont vos amis, ils aiment ce que vous aimez.
Prenez Google actualités. Et là c’est génial, vous êtes géolocalisés. Donc si vous êtes à Paris, vous avez l’actu de Paris, si vous êtes à Marseille, celle de Marseille. Bien sûr vous pouvez composer votre programme, vos préférences recherche. Brésil, économie, France etc… Et tous les jours, vous parviennent toutes les infos sur tous ces thèmes préchoisis. Qui est le rédacteur en chef de ce super nouveau média ? Qui sont les journalistes qui hiérarchisent les infos ? Qui les vérifie, les « source » ? Mystère !  « Ils » doivent être quelque part à Cupertino dans la Silicon Valley, à moins qu’ils ne soient pas, qu’ils n’existent pas, sauf sous la forme d’algorithmes et de super ordinateurs.
Ce qui est également insidieux ce sont les cookies, vous savez : Vous consultez un site de vente en ligne, vous cherchez une cafetière, et hop ! Comme c’est curieux : Dans les jours qui suivent vous voyez des tas d’annonces de cafetières, qui surgissent ici et là dans votre navigation. Même chose, si vous êtes allez voir une info sur le site du Monde ou celui de RTL.
Et puis encore plus insidieux, tout est mélangé : Les vraies infos avec les rumeurs, les commentaires sur les forums, les chats. Cela peut conduire à des situations cocasses. Comme l’ineffable Christine Boutin, qui depuis qu’elle a découvert les réseaux sociaux tweete plus vite que son ombre, y compris en réaction à des infos du Gorafi, ce site humoristique qui pastiche avec talent les tics d’écriture des journalistes. Mais cela peut conduire aussi à de la désinformation. Comme dans le cas d’Hillary Clinton, accusée d’être soutenue par Daesh, ou d’Alain Juppé, accusé d’être laxiste à l’égard des islamistes bordelais et rebaptisé Ali Juppé. Ensuite on dément, mais c’est trop tard, le bad buzz est passé par là. Médisez, médisez, sur internet il en restera toujours quelque chose.
Finalement la presse traditionnelle avait du bon, qui permettait au fil des pages de faire des découvertes et d’être informés y compris sur ce que l’on ne connaissait pas. Finalement les journalistes avaient du bon. Il en faudrait peut-être un peu plus aux commandes du web.
Nous vivons une e-poque formidable.

Française des jeux : Comment se faire des couilles en or avec les immigrés.

100 % des gagnants… Tu parles !
Il suffit d’aller une seule fois dans un bar-tabac, chewing-gums, cartes téléphone, paris en ligne, jeux, jeux de toute sorte du quartier de la Goutte d’or, Paris 18  ème, genre rue des Poissonniers, angle rue Déjean. C’est un défilé sans fin de joueurs, de parieurs en tout genre. Astro, Keno, Bingo, Loto, grattage, euromillions, tiercé, eurofoot, on ne sait plus très bien, mais à chaque fois, ce sont des centaines de fois 10 euros qui sont ainsi dépensés. Eh! oui parce que le slogan « 100 % des gagnants ont joué » , ça marche !
Evidemment quand on a fait l’ENA, quand on travaille chez Lazard, ou Rotschild, la Banque, quand on est adhérent d’un parti , d’une société avec siège rue de Solférino, ou de l’Université, Paris 7 ème, on sait bien que c’est de l’arnaque, que c’est pire qu’un rail de coke.
Mais quand on est vendeur à la sauvette boulevard Barbès «  malboro, malboro », « maïs chaud, mais chaud », « 100 % des gagnants » on y croit plus encore qu’à la religion. Puisque le jeu est plus qu’une croyance, une addiction.
Dans la file pour jouer, le monde entier est présent, du français dit moyen, mais s’il habite là c’est qu’il est un peu au fond du trou, des maghrébins, des sahéliens, des africains sud-sahariens, des antillais (mais plutôt haïtiens ), des asiatiques, quoique, pas tellement. Ce qui est curieux c’est que la plupart des personnes derrière la caisse des cafés du quartier semblent être chinois.
Et ça défile, mais évidemment dans un  seul sens, on encaisse, mais on décaisse rarement. Si l’euromillionnaire de cette semaine était M. Moustapha Yao, cela se saurait !
En tout cas, des hommes, pratiquement que des hommes.
Les femmes on les rencontre à l’agence bancaire du coin. Comme elle qui est là, avec ces trois enfants qui courent autour d’elle dans le sas de sécurité qui fait désormais office de hall d’accueil de toutes nos agences bancaires.
Elle cherche à comprendre son relevé de compte. Les conseillers clientèles ont déjà baissé leur rideau , donc pour les conseils : makash !
Là sur son compte il y a des paiements par CB, des dizaines toutes les semaines, tous les mois, c’est écrit : grattage ou bien FDJ, Française des jeux, ou loto, on ne sait plus, au total sur un mois : 1500 € débités.
C’est la carte du couple, la carte de son mari. Elle ne peut plus payer le loyer, l’électricité, la cantine des enfants. Devant l’évidence, son mari la supplie : « Prends la carte, et donne moi du liquide », ou bien encore, « le mois prochain j’arrête », Tu parles ! Rien y fait.
Elle est là, désespérée, dans ce hall fermé de l’agence bancaire,  elle est là avec ses enfants qui ne comprennent pas pourquoi leur mère reste là paralysée, elle bosse comme une malade, et se retrouve au bord du gouffre, et avant de partir elle lâche dans un souffle , en levant les yeux, elle implore le ciel et Dieu : « S’il pouvait partir, diisparaître ».
Alors, bon ! La lutte contre le tabac, c’est bien. Les discours démagos genre « Les immigrés viennent manger le pain des français et bouffer nos allocs », ça va !
Mais la réalité c’est que l”Etat, nous nous faisons 3,4 milliards d’euros, chaque année, sur le dos des immigrés, sur le dos des plus pauvres. Et si l’on rajoute les cotisations sociales et autres impôts et TVA….

De tous les côtés, ne serait-ce que par la Française des Jeux qui reverse la plus grande partie de ses gains faramineux à l’Etat, nous nous faisons des couilles en or,

Nous vivons une e-poque formidable.

Paris c’est magique. A Stalingrad, c’est tragique.

Et c’est avec tant de détresse humaine que nous allons faire aimer Paris ?
« Paris je t’aime ». C’est le titre d’un film commandé par la Mairie de Paris, histoire de convaincre les touristes étrangers que décidément notre capitale est la plus belle ville du monde, ou presque. Et que c’est chez nous qu’il faut venir dépenser leur argent et non à Londres, à Milan, ou en Espagne, ce qui malheureusement le cas. Les chiffres dont nous nous gargarisons- La France première destination touristique du monde – cache une autre réalité : Des millions de touristes ne font que passer chez nous, ils n’y dorment pas, ils n’y achètent pas, ils ne dépensent pas…
Et puis, voilà que l’on on rendez-vous à la Rotonde au métro Stalingrad, dans le nord de Paris. En vingt ans, la place, les bords du bassin de la Villette ont été superbement aménagés. Bars, restaurants, cinémas, centre d’arts et d’expositions – le fameux 104 n’est pas loin -. Sur l’eau, pédalos, et bientôt baignade, puisque la mairie de Paris annonce l’ouverture de grands bassins ouverts au public. A partir de l’été 2017, on pourra se baigner dans une eau qui, nous dit-on est redevenue propre, en tout cas baignable.
Mais en sortant du métro Stalingrad ou Jaurès, ce n’est pas Paris plage, Paris festif, Paris magique, mais Paris tragique. Partout des tentes, des centaines de tentes – désolé Quechua, mais ton nom ne rime plus avec évasion, camping, randonnée, mais avec pauvreté, naufrage humanitaire. Partout des abris édifiés à la hâte, des points d’eau aménagés ici ou là, des pissotières, des dizaines de pissotières, plantés en rang d’oignons, de part et d’autre de rues ou d’avenues où l’on ne voit plus les terrasses des cafés ou les devantures des commerces. Avec leurs gilets jaune fluo et leurs balais verts, les employés de la Ville de Paris essaient bien d’évacuer les ordures, de remettre un peu de propreté. Mais ils paraissent bien seuls et désemparés face à cette vague. Ici et là, des équipes d’organisations humanitaires, médecins bénévoles, travailleurs sociaux, et l’on a honte de les voir se démener. Mais c’est comme s’ils tentaient de vider la mer avec une petite cuillère. On a honte de presser le pas pour aller à son rendez-vous. Et de détourner les yeux. C’est toute la misère de notre monde actuel qui est là, la jungle non plus de Calais mais de Stalingrad. Oh ! bien sûr, on l’a vue à la télé, mais là c’est sous nos yeux, tout autour de nous.
Le gouvernement a dit que le problème serait traité la semaine prochaine. Le premier ministre depuis l’Afrique où il est en déplacement, a confirmé que les migrants de Stalingrad seraient mis à l’abri, sur le mode de ce qui a été fait à Calais, jeudi.
Mais pourquoi pas tout de suite ? Chaque heure qui passe est une heure de plus de souffrances pour ces milliers de malheureux. Chaque heure qui passe est également insupportable pour tous les habitants du quartier qui quelque soit leur bonne volonté, sont totalement dépassés. Chaque heure qui passe est une insulte à l’image de Paris.
Et on se demande mais comment en est-on arrivé là ? Et est-ce que l’on voit des scènes comparables en Allemagne, à Londres, à Barcelone ? Qui pourtant accueillent beaucoup plus de migrants que chez nous ?
Valérie Pécresse peut bien annoncer des mesures pour relancer le tourisme en Ile de France, Anne Hidalgo faire tourner des films sur Paris je t’aime. Non, personne ne peut aimer Paris dans de telles conditions, ni les parisiens, ni les touristes.
Nous visons une e-poque formidable.

L’affaire du pain au chocolat (c’est la faute à l’euro).

Avec leur petite musique anti-Euro, les démagos sont comme le joueur de flûte de Hameln
L’affaire est grave: Un homme politique qui aspire à être Président ne connait pas le prix du pain au chocolat. Et vous, vous savez le prix du pain au chocolat ? Non, parce que pour cela, il faudrait en acheter des pains au chocolat. Or, primo, c’est souvent gras, c’est une bombe calorique, plein de mauvais cholestérol. Et deuxio, où l’achetez-vous votre pain au chocolat ? En grandes surfaces Karouf ou Aupré, par boîte de 10. Ou bien à la boulangerie K rue Monge ou P rue Saint-Honoré ? C’est comme le prix du ticket de métro : Ça fait combien de temps que vous n’avez pas acheté de ticket ? Primo, parce que comme 55 millions de français vous n’êtes ni parisien, ni francilien, deuxio, parce que vous achetez un pass Navigo.
Et puis est-ce votre souci numéro un chaque mois, est-ce ce qui pèse le plus dans votre panier de la ménagère ? Non, aujourd’hui, c’est 1 : Le loyer, 2, les abonnements sans lesquels on ne peut vivre : internet, téléphone, électricité. Et on le sait aujourd’hui ces dépenses ont explosé: Dans les grandes villes, ne parlons même pas de Paris, habiter au centre est devenu un luxe.
Donc cette question posée à Jean-François Copé est un peu une question à la con. Et à question à la con, réponse à la con.
Même si dans ce cas précis, Copé, le maire de Meaux (c’est quoi le prix de la moutarde ou du Brie ?) a fait très fort en annonçant 20 centimes, alors que le pain au chocolat en vaut 10 fois plus.
La vraie question ne porte pas sur le prix de tel ou tel article de consommation – histoire de démontrer que nos hommes politiques sont déconnectés des réalités – mais bien sur le coût de la vie, l’explosion du coût de la vie, cette petite musique qui flotte dans l’air: La vie chère, avec un coupable pointé du doigt : l’Euro. Vous l’entendez partout, chez tout le monde, dans tous les milieux : l’Euro a fait exploser les prix. Et à titre de preuve, on vous demande : Le prix de la baguette en l’an 2000 ?  Et aujourd’hui ? Et on explique : Au moment du passage à l’Euro, tous les commerçants en ont profité pour arrondir leurs prix à l’unité supérieur.Ou encore :  Au temps du Franc, la vie quotidienne était moins chère.
Toutes les études prouvent que c’est faux, toutes les statistiques démontrent au contraire que nous connaissons depuis quelques années une inflation proche de 0 , et même parfois que nous risquons la déflation, la baisse des prix, qui n’est pas très bonne pour le dynamisme des entreprises, alors que le temps du Franc, a été aussi celui d’une inflation à 2 chiffres : 13, 4 % en 1981, contre 0,6 aujourd’hui.
Mais cela n’est pas concret, nous n’y croyons pas. Beaucoup d’entre nous pensent très fort: Ça, ce sont les bobos, les intellos, la France du haut coupée des réalités. Et puis on fait dire aux statistiques ce que l’on veut. Rendez-nous nos Francs. Pour expliquer nos difficultés actuelles, il nous faut un coupable simple, et c’est l’Euro. Dans leurs débats ou leurs discours, nos hommes politiques passent à côté de cette question qui ne leur est pas posée directement. Or c’est cette question qu’il faudrait poser, et non pas, le prix du pain au chocolat. Parce qu’elle dans beaucoup de têtes : Vous n’arrivez pas à joindre les deux bouts ? C’est la faute à l’Euro, c’est la faute à l’Europe.
En jouant cette musique, les démagos ressemblent au joueur de flûte de Hamelin (Hameln). Vous savez, c’est ce conte des frères Grimm.
En 1284, la ville de Hameln en Allemagne est envahie par les rats. Ne sachant plus quoi faire, ses habitants font appel à un joueur de flûte magique. Sa musique attire tous les rats qui se mettent à le suivre et il les emmène se noyer dans la rivière. Mais au moment de payer, les habitants rechignent. Pour les punir, le joueur de flûte se met à jouer une musique qui attire tous les enfants de la ville, qui le suivent et tous se noient. Sauf lui…
Si nous ne voulons pas que des joueurs de flûte ou de pipeau ne nous entraînent dans un naufrage, nos hommes politiques seraient bien inspirés de répondre à cette question, à cette rengaine qui flotte dans l’air un peu partout: En quoi l’Euro a amélioré ma vie ? En quoi l’Europe a amélioré ma vie ? Et là, il ne faudrait pas être théorique mais très concret, car nous n’avons pas de mémoire et nous sommes souvent frappés par cette maladie : Autrefois c’était mieux !
Nous vivons une e-poque formidable.

Policiers en colère, Sacrifice de poulets.

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Le 18 mai dernier, en plein coeur de Paris, la police agressée
« La ville est quadrillée, les rues sont barrées
Les magasins pillés, les lascars chirés
Moi j’ai toutes les caractéristiques du mauvais ethnique
Antipathique, sadique, allergique aux flics
Même dans la foule je porte la cagoule
Les plus jeunes m’écoutent dans l’école de la rue, je suis leur prof
Premier cours : lancer de cocktails Molotov (…)
Pas de paix sans que Babylone paie, est-ce que tu le sais? Sacrifions le poulet!» On a l’impression que ces textes ont été écrits le 8 octobre dernier quand des individus cagoulés ont incendié des véhicules de police donnant vraiment l’impression de vouloir bruler vif les deux policiers qui étaient à l’intérieur. Ou le 18 mai dernier, quand des manifestants contre les « violences policières » ont voulu faire la même chose Canal Saint-Martin, en plein cœur de Paris. Car cette violence n’est pas réservée aux cités, ni le seul fait de jeunes « issus de l’immigration » comme le disent certaines, à voix de plus en plus haute.
« Sacrifice de poulets », c’était il y a 20 ans … déjà ! L’époque de Ministère A.M.E.R : « Nique la Police », « Brigitte femmes de flics », l’époque de « La Haine » de Mathieu Kassovitz . A l‘époque, Stomy Bugsy déclarait: “On dit dans notre disque qu’il faut aller brûler un commissariat et sacrifier du poulet. Quoi de plus normal?”. Plainte du Ministère de l’Intérieur, amende de 250 000 Francs.
Aujourd’hui Stomy Bugsy, Passi, DJ Ghetch ont fait des carrières en solo, leurs punchlines sont plus soft, plus « prose-combat ». Quand ils remontent ensemble sur scène 20 ans après, c’est à l’Olympia. Pour leur promo c’est Cyril Hanouna. Kenzy, l’ancien porte-parole du groupe est un producteur, un businessman, astucieux et successfull. Joey Starr, l’ancien bad boy de NTM (Nique ta mère) est devenu acteur, nominé aux Césars. Quand on le voit dans « Polisse » de Maïwenn, on a envie de pleurer sur la police, pas de cracher sur la police.
Plus intégrés, ces anciens révoltés, on ne fait pas, et c’est tant mieux.
Faudra-t-il un drame, une bavure dans un sens ou dans l’autre – combien de morts – pour que nous réalisions que rien ne vaut une vie, rien ne justifie la mise en danger d’autrui, pour qu’on arrête de jouer avec les mots, avec les maux. Pour que certains arrêtent de jeter de l’huile sur le feu en chantant « Tout le monde déteste la police ». Quelque soient ses inégalités, ses injustices, notre pays n’est ni Gaza, ni Alep, ni les Etats-Unis et c’est tant mieux, et ceux qui prétendent cela n’ont qu’à aller y faire un tour pour voir vraiment ce que sont la guerre et la violence. Quelque soient ses imperfections, notre Etat n’est ni plus pourri, ni plus corrompu qu’avant. Simplement nous exigeons plus de transparence, nous sommes au courant en temps réel du moindre dérapage, nous tolérons moins les abus, et c’est très bien ainsi.
En 20 ans, nous avons dû rater quelque chose. Par exemple dans l’éducation, dans la transmission des valeurs de respect, de tolérance, d’égalité, de fraternité, de liberté. Tout se joue avant 6 ans, dit-on souvent depuis la pédo-psychiatre Françoise Dolto. Nous cherchons quoi faire, voilà une piste. Fonçons plutôt qu’à rester là, horrifiés par tant de violences aveugles, en nous croisant les doigts pour que le prochain attentat ne… mais chut ! Par superstition, y penser toujours, en parler jamais.
Et puis, il nous reste au moins une arme, non létale, mais très efficace: Le bulletin de vote.
Nous vivons une e-poque formidable.

Primaires de la droite et du centre: L’univers compte 2000 milliards de galaxies

7 candidats et au-dessus 2000 milliards de galaxies
15 minutes de temps de parole pour 120 minutes d’émission. Le pari semblait un peu fou, mais ils ont tous réussi. Tous sauf un, Nicolas Sarkozy, ce qui n’étonnera personne. Mais ce n’est pas très grave. Il fallait bien une exception pour confirmer la règle. Et puis cela n’a rien changé au résultat conforme disent les sondages à l’ordre de départ, et sans doute à ce que sera le résultat final des primaires.
C’est dingue ce qu’on arrive à faire faire aux hommes et femmes politiques d’aujourd’hui. Alors qu’ils étaient habitués à nous saouler avec des discours fleuves, ils se sont tous mis au tweet, à la petite phrase, à concentrer leur pensée en 140 signes. Et faire court c’est infiniment plus difficile que de se laisser aller à la logorrhée. (Pour les incultes – LOL!- : Logorrhée ? Diarrhée verbale).
Evidemment, à la longue, formater son discours en 140 signes, 15 secondes, exposer son programme sous forme de QCM, être soumis à des questions auxquelles on vous impose de ne répondre que par oui ou non, ou en 3 mots, cela finit par influencer votre pensée. Aussi au final, on n’aura pas appris grand chose. Mais était-ce le but de cette émission plus saucissonnée qu’une Kim Kardashian, par ses agresseurs à Paris ( Là aussi, LOL !
Saucissonnée, l’émission était donc rythmée: Est-ce pour cela qu’elle a attiré plus de 5 millions 600 000 téléspectateurs ?  Ce succès n’a pas empêché de s’assoupir un peu, beaucoup … En fait, dans le fond, on a envie de passer au plus vite aux choses sérieuses, au vrai vote. Pour cette Présidence-là, on sait bien que tout est fini. Ah ! Si on pouvait se réveiller en mai 2017 pour savoir si oui ou non notre pays pourra se remettre en marche (N’y voyez aucune allusion à Macron re-LOL !).
120 minutes un peu vides, 7 candidats, 7 étoiles pas vraiment brillantes, et brusquement une alerte info: L’univers compte 10 fois plus de galaxies que ce que l’on pensait. Et là ça réveille et on est pris de vertige. Non pas devant le vide du débat et des idées et des candidats mais devant ce vide qui entoure notre planète et qui est beaucoup moins vide que ce que l’on croyait. 2000 milliards de galaxies, déjà qu’on a de la peine à imaginer ce qu’est une galaxie, 2000 milliards… cela remet nos problèmes à leurs justes proportions, notre pays à sa juste place et avec tout ce qu’il reste à découvrir dans l’univers, nous pouvons nous dire que décidément :
Nous vivons une e-poque formidable !

Trump est-il payé par Hillary Clinton ?

Il n’y a pas que les acteurs comme De Niro qui pense que Trump est un clown.
Stop, bas les masques, la ficelle est trop grosse : Donald Trump a été payé par l’establishment américain, les bobos new-yorkais, les élites de Washington, les réseaux des Clinton, pour faire élire Hillary Clinton.
Pour l’instant la machination n’est pas encore connue du grand public, mais elle éclatera au grand jour en novembre, mais ce sera après le 8 , donc juste après les élections.
Vous croyez que c’est bidon ? Mais il y a trop d’indices qui vont dans ce sens.
D’abord il fallait gagner les primaires. On ne s’en souvient plus, pourtant c’était il n’y a pas 3 mois. Quand on pense qu’en France, certains ironisent sur le nombre de candidats aux primaires des Républicains: 7. Aux Etats-Unis, ils étaient 17. Ça c’était la phase 1 : Diviser pour régner. L’éparpillement des candidats est allé de pair avec le côté folklorique de certains, et ça c’était la phase 2 de la conspiration :
Il y avait d’abord le fils de, le frère de : Bush, qualifié par Trump de candidat basse énergie. Franchement après les présidences catastrophiques des Bush, oser se  présenter sans changer de nom, c’était …osé.
Il y a avait le genre bigot: Le prédicateur Mike Huckabee qui était un peu comme si le curé de la paroisse intégriste Saint-Nicolas du Chardonnet était candidat. Bien sûr une femme, et un noir, Ben Carson, un neuro-chirurgien brillant du moins quand il se contentait d’opérer. Le reste du temps lui aussi virait dans l’intégrisme – protestant.
Et ensuite bien sûr deux candidats latinos, ce qui est d’ailleurs un signe. Si le prochain Président des Etats-Unis pourrait être une femme, le Président d’après a de bonnes chance de s’appeler Miguel ou Mario. Car les latinos ne seront plus une minorité mais pratiquement aussi nombreux que les américains d’origine européenne, et surtout anglo-saxonne. Mais Ted Cruz et Mario Rubio se sont annulés l’un l’autre.
Et in fine il est donc resté Donald. Et c’est ça, la grande machination. Parce qu’il va réussir à faire élire Hillary Clinton. Trump est tellement caricatural, tellement … – c’était quoi l’expression de Robert de Niro ? « bozzo », clown – que même l’Amérique profonde qui avait autrefois voté pour un acteur, Ronald Reagan, ou pour les Bush, commence à douter.
Alors au soir de sa victoire, le 8 novembre, Hillary pourra dire : Merci Donald !
Quand on pense que nous nous plaignons de nos institutions et de notre classe politique « malades », dans ce cas-là, les Etats-Unis sont subclaquants.
We are living in an exciting e-ra !

Après le cyclone Matthew, Haïti dans l’œil des medias.

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Haïti n’est pas un pays maudit, mais un pays puni.
Depuis quelques heures Haïti est de nouveau dans l’actualité. Pour de méchantes raisons. Pour de mauvaises raisons. Encore une catastrophe. Encore. Encore des « Le bilan s’alourdit », comme si un cyclone sur Haïti ne pouvait faire «  que » 10 ou 20 morts. Le pays était déjà tellement à terre, à chaque nouveau coup du sort on ne se demande même plus comment il peut s’enfoncer encore un peu plus.
Avec l’arrivée des « envoyés spéciaux », ce ne sont qu’images de désolation, de végétation explosée, de ponts emportés, de maisons écrasées. Maison: C’est un grand mot pour cet enchevêtrement de tôles, de toiles plastic, de planches, qui faisait office d’habitat pour beaucoup d’haïtiens depuis l’explosion des bidonvilles et depuis le tremblement de terre de 2010.
Le 12 janvier 2010, à 16 heures 53 minutes, la terre tremble pendant 2 minutes et demi. Port-au-Prince, la capitale, est la plus touchée. Plus de 300 000 morts, 300 000 blessés, 1 million et demi de sans abris.  Il y a une sorte de complaisance morbide à aligner ces chiffres. Parce que le plus rageant c’est que dans un autre pays, le même séisme n’aurait fait « que » un millier de morts, pas 300 000. C’est comme si la vie d’un haïtien valait 10 fois moins que celle d’un dominicain, 1000 fois moins que celle d’un américain. Depuis longtemps, la plupart des haïtiens vivent « nan fatra», Fatra, c’est le mot en créole pour dire « ordures » « poubelle ». Bien sûr il y a eu le tremblement de terre; Bien sûr, il y a aujourd’hui Matthew, mais il y a surtout l’absence d’Etat, l’absence d’infrastructures, comme si Haïti se désintégrait toujours un peu plus, d’année en année, dans l’indifférence mondiale générale.
Il y a six ans invité à réagir sur I-Télé au tremblement de terre, la présentatrice, pourtant d’origine antillaise, me demanda : « Pierre, Haïti est vraiment un pays maudit ». J’avais tenté alors d’expliquer que non, Haïti n’était pas un pays maudit, mais un pays puni. Puni par son histoire, celle d’une poignée d’esclaves qui s’étaient soulevés pour se battre au nom de Liberté, égalité, fraternité, et qui, une fois libres, en 1804, Première République noire dans un monde encore dominé par l’esclavage, avaient été soumis à un blocus qui enferma le pays sur lui-même pendant des dizaines d’années. L’histoire d’Haïti est celle d’un pays puni par ses voisins: Les américains qui fermèrent les yeux sur la dictature des Duvalier parce que à quelques dizaines de kilomètres des côtes haïtiennes il y avait la Cuba de Fidel Castro. La République dominicaine dont les dirigeants n’ont eu de cesse que de « blanchir » leur « race ». Il faut rappeler qu’en octobre 1937, le dictateur Trujillo lança l’opération « perejil », persil , qui massacra 20 à 30 000 haïtiens, qui travaillaient comme ouvriers agricoles dans les campagnes. Un massacre qui ne s’arrêta que devant les protestations du Président américain Roosevelt. Il faut rappeler qu’aujourd’hui Saint-Domingue tire profit de la pauvreté des haïtiens dont plusieurs centaines de milliers travaillent comme des quasi esclaves dans les champs de canne ou dans les hôtels de l’ile.
Non Haïti n’est pas un pays maudit. La région qui vient d’être la plus touchée par Matthew était une des plus préservées, une des plus belles et l’on pense à ces villages et villes de cette langue de montagnes couvertes d’une végétation luxuriante, de mornes, et d’anses qui s’allongent vers l’Ouest jusqu’à toucher Cuba, presque.
A-t-on des nouvelles des Abricots, de sa baie si belle et où l’on avait l’impression qu’un développement était possible, qu’il n’y avait pas de fatalité à la misère, quand il y avait des hommes honnêtes et de bonne volonté, comme son maire l’écrivain Jean-Claude Fignolé ? A-t-on des nouvelles de Trou Bonbon, Dame-Marie, Moron, Chambellan, tous ces villages qui évoquaient plus des odeurs de goyave, de cacao, de café, de canne, des récoltes de miel, et non celles de la mort et de la désolation.
Non Haïti n’est pas un pays maudit, c’est un pays oublié, ignoré, dont on ne parle que tous les dix ans, à chaque catastrophe. Le reste du temps, les haïtiens n’embêtent personne, ils ne détournent pas d’avions, ne posent pas de bombe. Sans Etat ou presque – le pays est sans Président depuis des mois et devait voter le 9 octobre dernier –  Haïti est un pays ouvert à tous les vents, toutes les mafias, tous les trafics, depuis celles de la drogue, des armes, de toutes les aides aussi : Haïti est devenue un laboratoire pour toutes sortes d’organisations humanitaires qui ont mis le pays sous coupe réglée et dont les 4×4 sont encore plus nombreux que ceux de la bourgeoisie haïtienne dans les rues de Port-au-Prince.
Finalement depuis le 7 février 1986, depuis la fuite de Jean-Claude Duvalier, fils du sinistre Papa Doc, qui avait instauré une dictature obscurantiste pendant près de 30 ans, Haïti n’a connu que quelques heures de bonheur et de liberté. Ce matin du 7 février, quand la nouvelle se répandit avec le lever du soleil, de l’aéroport jusqu’aux faubourgs, Pétionville, Croix-des-Bouquets, Fermat, Kenscoff, des foules joyeuses se mirent à converger vers le centre ville, le Champ-de-Mars, portant des palmes et chantant des hymnes à la liberté. Dans la belle lumière du petit matin, ce furent des moments de grâce ; Qui se terminèrent très vite en bain de sang. Quelques mois plus tard, des hommes de mains payés par tous ceux qui n’avaient pas intérêt à ce que le pays se remette debout, et ils sont nombreux, massacrèrent à coups de machettes des centaines d’haïtiens qui s’étaient pressés dans les bureaux de vote pour les premières élections libres du pays.
Dans quelques jours, notre indifférence retombera sur Haïti. Et pour garder l’espoir que le pire n’est jamais certain, nous nous mettrons à réécouter la chanteuse Toto Bissainthe : Ayiti sé Manman Libété si’l tonbé l’al lévé. Haïti est la mère de la Liberté. Si elle tombe, elle se relèvera.
Nous vivons une e-poque formidable.

Ah ! si le Musée des Tissus de Lyon était à Paris ou à Tulle.

Une tunique de 2150 ans avant JC, à voir avant fermeture définitive du Musée des Tissus de Lyon
Connaissez-vous le Musée des Tissus de Lyon ? Non ? Mais vous savez bien que depuis la Renaissance, 1515, François 1er, Lyon est la capitale de la soie, qu’une partie de son économie a été construite sur le travail de ces fils produits par la bave de la larve d’un gros papillon, le bombyx. Une larve gavée par sa nourriture préférée les feuilles de mûrier, et élevée dans toute la vallée du Rhône depuis des siècles. Cela ne vous dit rien ?
Et la révolte des Canuts, vous ne l’avez pas apprise à l’école? Les ouvriers de la « Fabrique » lyonnaise sont le premier prolétariat de la révolution industrielle en France. Ils avaient été concentrés sur les pentes de la Croix-Rousse dans de grands immeubles aux pièces aux plafonds très hauts pour laisser la place au métier à tisser, sans volet, sans rideau pour laisser entrer la lumière. Leur révolte est le premier grand mouvement ouvrier, réprimé dans le sang. Plus de 800 morts et cette chanson : « C’est nous les canuts, qui allons tous nus « 
Et Versailles, vous connaissez ? La chambre du roi avec ses tentures, ses meubles richement recouverts. Eh ! bien tous ces tissus ont été tissés ou retissés par les soyeux lyonnais, des familles aux noms prestigieux, dont certaines remontent à la Renaissance quand tant d’italiens, de lombards sont venus s’implanter entre Saône et Rhône et faire la fortune de cette ville qui à l’époque était à la frontière du Royaume de France et de l’Empire.
Eh ! bien le Musée des Tissus et des arts décoratifs a été créé sur cette histoire–là, sur ces savoirs-faire là. Outre la soierie lyonnaise, on peut y découvrir des tissus venus de toutes les cultures, de tous les âges, depuis que l’homme s’est mis à apprendre à tisser. Une des pièces les plus émouvantes, une tunique égyptienne, en lin, appartenant sans doute à une femme qui aurait vécu 2150 ans AVANT Jésus-Christ !
Le monde entier nous l’envie (si ! si !) mais ni la Ville de Lyon de Gérard Collomb, ni la région Auvergne Rhône-Alpes de Laurent Wauquiez, ni la Ministre de la culture ( qui est-ce au fait ? Ah ! oui Audrey Azoulay ).
Et à la fin de l’année, le Musée devrait donc fermer. Son propriétaire actuel la Chambre de commerce, en pleine réduction de recettes ne peut plus assumer les 2 millions et demi de fonctionnement, ni financer les quelques 20 millions d’euros minimum, pour remettre les bâtiments à niveau, et en moderniser la scénographie.
Pétitions internationales, personnalités qui montent au créneau, ça commence à bouger, les uns et les autres accordent des miettes mais qui ne permettent pas encore de sauver le Musée dans la durée.
Et l’on se dit… Quand on pense à tout ce que Région et Ville de Lyon ont dépensé pour le parc OL – 2 millions d’euros, allez on va être démago : C’est le 1/3 du salaire annuel de Valbuena -, à tout ce que la Ville de Lyon et le département ont payé et paient pour Confluences, à tout ce que l’Etat a dépensé pour le Mucem à Marseille, à toute cette profusion de superbes lieux de culture à Paris et région, on se dit donc que c’est bien dommage que Lyon ne soit pas Tulle pour que l’on s’intéresse un peu plus en « hauts lieux » au sauvetage d’une pépite de notre patrimoine national: Le Musée des Tissus de Lyon.
Nous vivons une e-poque formidable.

Démocratie : Mais pourquoi se limiter à deux référendums ?

Depuis les nazis, les allemands savent que tout référendum n’est pas forcément un signe de démocratie
C’est bien connu notre démocratie est en crise, notre classe politique déconnectée des réalités. Il est temps de redonner la parole au peuple, au vrai peuple. Il est temps d’étendre le domaine du référendum, qui est le summum, le nec plus ultra de la démocratie. Et puis ce qui est bien avec le référendum, c’est que la réponse est toujours oui ou non. C’est très web, très digital, très Facebook, Veux-tu être mon ami ? Oui, Non, 0-1. C’est dingue au XXI ème notre société est devenue binaire, ce qui en matière de pensée, de réflexion est un peu primaire, non ?
Une première consultation donc, sur les fichés S. Faut-il tous les enfermer ? Oui ou non ? On pourrait même consulter les guyanais, pour la construction d’un nouveau bagne, et si c’est non, on les met au Kerguelen, il n’y a que des manchots, ils ne pourront pas voter non.
Et on continue. Expulser tous les salafistes, oui ou non ? Et pourquoi s’arrêter en chemin ? Pourquoi ne pas poser la vraie question qui taraude les vraies gens ? L’Islam est-elle soluble dans notre République ? On sait que Zemmour répond non, d’où la question référendum: Faut-il expulser tous les musulmans intégristes ? Puis par glissements progressifs: Tous musulmans pratiquants, puis tous les arabes ? Et puis ensuite: Les noirs. Enfin, pas tous, on garderait ceux de la Compagnie créole, ou Babette de Rozières, la cuisinière, eux ils sont sympathiques et ils nous font zouker.
Allez la parole au peuple qui avait dit non à la Constitution européenne, et dont on a bafoué la volonté exprimée démocratiquement en lui imposant le Traité européen. Donc organisons un référendum: Etes-vous favorable au Frexit, à la sortie de la France de l’Europe, oui ou non ?
Allez, on continue: Ecoutez un peu ce que dit le vrai peuple et pas seulement les bobos parisiens. Faut-il rétablir la peine de mort pour les terroristes, oui ou non ? Est-ce que cela va faire peur à ceux qui se font exploser ? C’est pas grave on les reguillotinera. Et puis pour les crimes d’enfants: Si on tuait et violait votre fille/fils, est-ce que vous ne voudriez pas qu’on tue ces monstres ? Oui ou non ? Allez, oui. Et hop, on guillotine et on rejoint des pays où la peine de mort fait ses preuves: Comme la Chine, l’Iran, l’Arabie Saoudite ou … les Etats-Unis.
Oui bien sûr il y a les suisses, et leurs votations. Une démocratie directe aussi vieille que l’Union des 4 cantons, de Guillaume Tell, du développement de la Confédération qui suppose un système permanent d’équilibre et de concertation. Et-ce le summum de la démocratie ? Le recours au référendum explique que la Suisse est un des derniers pays d’Europe à avoir accordé le droit de vote aux femmes en 1971. Et que dans la canton d’Appenzell où l’on pratique une démocratie on ne peut plus directe, on réunit les habitants dans un champ du village et on les fait voter à main levée, les hommes ont refusé ce droit jusqu’à ce que le Tribunal Fédéral ne leur impose en 1991 ! C’est presqu’aussi bien qu’au Qatar ! Quant à la participation, nous qui nous plaignons avec nos 30 à 40 % d’abstentionnistes, en Suisse on frise souvent les 60 ou même 70 % d’abstentions : trop de votes tuent souvent le vote.
Quant aux allemands, les années 1933 les ont un peu vaccinés quant au caractère intrinsèquement démocratique du référendum. C’est tout à fait « démocratiquement » par référendum qu’Hitler a fait valider sa dictature, le rattachement de la Sarre, l’Anschluss avec l’Autriche, l’annexion des Sudètes.
Et puis si l’on réfléchit bien, la démocratie n’est-elle pas une délégation d’autorité ? Nous remettons notre autorité à des représentants qui sont chargés, pour une période limitée de prendre des décisions pour nous. On appelle cela des élections, et les délégués, des députés ou des Présidents. S’ils ne veulent plus prendre de décisions pour nous, alors qu’ils nous le disent vite, on en choisira d’autres.
Nous vison une e-poque formidable.
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