BLOGODO

Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Paris est-elle toujours autant magique pour Kim Kardashian

Kim Kardashian, bague à 4 millions, et poitrine 85 E

On s’était couchés avec Kim Kardashian : « Elle ose la tenue sans culotte ». Et on se réveille avec « Kim Kardashian agressée ». Au début on se dit: On lui a volé sa petite culotte. Ou encore: C’est une nouvelle agression d’un amateur de poitrines généreuses ( 85 E « naturelles » nous dit-on) ou de fessiers généreux. Ainsi, en pleine fashion week un ex-journaliste de la télévision ukrainienne avait tenté d’embrasser ses fesses.
Mais non, c’est une agression, une vraie et là il n’y a pas de quoi rire, pistolet sur la tempe, ligotée, dépouillée de ses bijoux, il y en aurait pour près de 10 millions, comme cette bague qu’elle portait toujours au doigt d’une valeur de 3 à 4 millions. Comment on le sait ? La photo est sur son compte twitter.
Anne Hidalgo a beau réagir avec un « C’est un fait très rare », sa force de frappe médiatique n’a rien à voir: 890 000 « followers », c’est bien. Mais c’est peanuts face aux 49 millions pour Kim Kardashian West. Un tweet vengeur de la star(lette) sur son agression et il vaudra mieux éteindre la Tour Eiffel, mettre en câle sèche les bateaux mouches en attendant le retour des touristes.
Et puis est-ce un « fait très rare » ? Ces derniers mois, une berline de l’ambassade saoudienne, un homme d’affaires qatari, une star de la chanson arabe, un car de touristes chinois, et bien sûr les attentats. Toutes ces agressions n’arrangent pas nos affaires mais celles de Londres par exemple, où les touristes restent déjà plus longtemps et dépensent beaucoup plus.
C’est vraiment manque de chance: Kim Kardashian affichait son plaisir de venir à Paris et son amitié avec par exemple Olivier Rousteing, le directeur artistique de Balmain, qui en a fait avec son mari, les ambassadeurs de sa griffe. Pour l’instant elle n’a pas encore tweeté mais cela va venir évidemment puisque la star(lette) ne passe jamais plus d’une journée ou d’une nuit sans le faire. Sa réaction sur les réseaux pourra faire et défaire la réputation de Paris, plus qu’un film « Paris est magique ». Ou qu’un séjour « Tapis rouge et Nuit blanche » comme celui organisé le week end dernier pour le Président du CIO, Thomas Bach. 
Ce qui est important c’est l’image, bien sûr, mais aujourd’hui ce que veulent les touristes, ce que nous voulons, c’est moins de la magie que d’être en sécurité, ou du moins avoir l’impression que nous le sommes.
Nous vivons une e-poque formidable.

PNL : Des Tarterêts à Miami Beach

PNL: En mode racaille mais fashion

Grâce à l’électronique, aux synthés, au numérique, n’importe qui peut, sans beaucoup de moyens, répéter et s’enregistrer au fond de sa chambre. On sample, on mixe, on vocode, on autotune, et, encore plus fort, d’un clic, on met en ligne, on diffuse sur la toile.
Comme les deux frères de PNL. PNL, la dernière coqueluche du rap français, tendance cloudrap, Ils font le buzz car ils sont l’illustration de la révolution de l’alliance entre le digital ( le numérique) et le net (la toile ). On peut être comme eux des Tarterêts à Corbeil-Essonnes et devenir planétaire. C’est génial. L’industrie traditionnelle de la musique est bousculée, les cartes des circuits de production et de distribution sont rebattues, et les revenus suivent, ou en tout cas, peuvent suivre. Car on ne vend plus de la musique, une chanson, un « opus «, on télécharge, on écoute en « streaming », et on vend un mix : De la pub, une marque, une tendance, un look.
PNL s’est fait remarquer avec QLF, « Que La Famille ».
Ce titre annonce qu’ils nous excluent, qu’ils n’en ont rien à foutre des autres en dehors de ceux qui vivent dans leur cité, la « famille »  Ils boudent les promos traditionnelles, on ne les a vu ni chez Ruquier ni chez Drucker, mais peut-être feront-ils Yann Barthes? Et pourtant ils battent des records de téléchargement, ils ont fait même plus fort que les stars américaines, les poids lourds comme Beyoncé ou Rihanna. Et ils se font de la maille, de la thune, du biff, du biz. Et si dans leurs textes, les deux frères se la jouent racaille, côté style, c’est fashion. T-Shirt Dolce & Gabbana à 275 € ou ceux du créateur Philippe Plein à 400 €.
Après tout, pourquoi pas ? C’est pas plus mal que les « Si à 50 ans, t’as pas de Rolex, t’as raté ta vie » d’un Jacques Séguéla. Si cela peut donner l’envie de l’effort, du travail, de la persévérance à des tas de petits jeunes qui ont le sentiment que chez eux c’est no future, tant mieux. Si cela peut donner envie de chercher des punchlines, de mémoriser des dizaines de rimes, de participer à des impros, d’écrire, de lire: C’est encore mieux.
Les paroles, les textes, les mots. L’univers du rap français, c’est souvent , essentiellement ? des récits de « Nique la police », des histoires de « deal », de grosses fumettes. Est-ce vraiment le seul univers que les jeunes de cité connaissent aujourd’hui ? Et puis bien sûr, des meufs, des filles qui sont de bonnes tepu, de suceuses de bites, une avalanche de fantasmes qui transpirent un univers de mecs obsédés par les femmes, mais frustrés dans leurs désirs, un monde de gros machos qui s’exhibent en disant : C’est moi qui ait la plus grosse. En écoutant les paroles de PNL, comme celles de dizaines d’autres , Kaaris, Booba, etc…téléchargées, chantées, répétées par des millions, on se dit que décidément ce n’est toujours pas facile d’être une femme dans notre société. Après 50 ans de féminisme et d’éducation égalité hommes-femmes, c’est un peu consternant. Quant à l’homophobie…
« J’suis dans ta ville, j’suis dans ta rue
En bas c’est dead, j’souris à l’envers
J’suis dans ta ville, j’suis dans ta rue
J’m’en bats les steaks, ma bite va leur plaire »
Qui fait écho aux rappeurs américains, comme Kanye West qui peut chanter :
« Tu vois, y’a les meneurs et y’a les suiveurs
Mais moi, je préfère être une bite qu’un suceur »
Sans que personne ne proteste. Et pour conclure avec PNL ;
«J’m’en bats les couilles, j’suis faya
J’vogue sur une plaquette d’aya
J’sais pas pourquoi j’déraille « 
Nous vivons une e-poque formidable

Climat, terrorisme: Notre maison brûle.

Lancer une fausse alerte attentat, c’est comme jouer avec des allumettes
Il n’y a pas que le changement climatique. Sans être forcément passés à la salade boulgour, aux toilettes sèches  et aux pulls faits mains, nous avons tous à peu près compris qu’entre les ours blanc, les baleines et nous, nous étions tous embarqués sur le même bateau, la Terre, qui semble moins bien flotter que l’Arche de Noé d’antan, si l’on en croit la Bible tout du moins.
On met en cause le changement climatique. Par exemple pour expliquer les feux de forêts qui ont dévasté les environs de Marseille à la fin de l’été. Mais l’on oublie que la politique de prévention et d’alertes mise en place depuis 40 ans, a porté ses fruits, et qu’en France, les incendies ont été réduits des trois quarts. On parle moins de l’urbanisation galopante ou de la pression immobilière. 
Et puis, il y a les pyromanes. Et avec les pyromanes, il y a un peu de vrai et beaucoup de fantasmes, de rumeurs, amplifiés aujourd’hui avec les réseaux sociaux. Autrefois, c’était les bergers, comme en Corse, qu’on mettait en cause, puis les promoteurs immobiliers, puis encore la mafia. Aujourd’hui certains voient la main de Daesh, comme du côté de Vitrolles, un individu –patibulaire mais presque comme disait Coluche – avait été arrêté après avoir failli être lynché parce que son comportement et son allure paraissaient « supects ». Fausse alerte.
Plus tard, pour un autre départ de feu, un adolescent a été arrêté.
15 ans, il a avoué: Il voulait jouer avec un briquet, et n’avait pas mesuré les conséquences de ses jeux. Résultat : 300 hectares partis en fumée près de Luminy, sans compter les blessés parmi les pompiers.
16 ans : C’est l’âge du lycéen qui a poignardé sauvagement une de ses anciennes copines. Pendant 24 heures, les chaines info avaient laissé courir l’ambiguité : « Attaque au couteau, dans un lycée de Villefranche-sur-Saône ». Et certains y ont aussitôt vu encore l’ombre des islamistes. Et puis, non, même pas. C’est un ado, sans histoire, qui ne regrette même pas son geste et a envoyé un texto à sa victime : « J’espère que tu es morte ».
18 ans ? Quel âge ont les petits malins, pardon, les petits cons, qui ont lancé une fausse alerte à l’attentat samedi après-midi à Paris. Apparemment, ce serait des hackers, des petits Mozart de l’informatique et de la console, des geeks qui biberonnent 20 heures sur 24 h aux jeux gore, aux séries trash, aux blagues swat, à l’ultra violence virtuelle.  Et on les imagine se marrant comme des baleines devant la peur sur la ville. Là aussi c’est jouer avec le feu, parce que lorsque le prochain attentat arrivera vraiment – et nous savons, que cela va arriver, forcément – combien d’entre nous croiront que c’est un fake. Et eux, se disent, paraît-il, «fiers de leur acte».
On en fait quoi de ces jeunes? De ces hackers, de ces pyromanes, de ces jeunes femmes qui déposent des bonbonnes de gaz, de ces ados qui prennent un couteau de cuisine pour tenter de faire des morts dans la rue ? La prévention est-elle plus difficile pour que pour les feux de forêts? C’est quoi la déradicalisation pour eux ? Qu’est-ce que nous avons raté pour que nos enfants en soient là ?
Nous vivions une e-poque formidable.

Il faut sauver la candidate Hillary Clinton.

Malaise chez les Clinton

Qu’on l’aime ou pas, franchement Hillary Clinton n’a pas de chance.  Ne jamais jouer aux cartes avec elle comme équipière, ni  jamais faire un Paris-Dakar. Toucher du bois avant de lui serrer la main.
D’abord, avec son mari Bill, elle a dû en avaler des couleuvres, et même plus que ça … des boas, des pythons, des anacondas.. Certes, tout le monde s’accorde à trouver que Bill Clinton a été un des meilleurs Présidents des Etats-Unis, mais tous ces mensonges… Et en public… Ce n’est pas seulement qu’il l’ait trompée et pas qu’une fois – ce ne sont plus des cornes qu’elle porte Hillary, mais une forêt –  mais c’est qu’en suite, il a fallu qu’elle le couvre, qu’elle assume. Evidemment c’était pour le pouvoir. Mais à ce point-là, cela relevait de Koh-Lantah ou de Fort-Boyard dans l’épreuve de la cage aux scorpions ou aux mygales.
Ensuite, Hillary s’y voyait déjà, à la Maison-Blanche, et patatras, voilà Barack. Décidément elle n’a pas la baraka. Parce que comment lutter contre Obama. Intelligent, charismatique, et puis premier noir à pouvoir être élu Président ?  Et là voilà donc obligée de sourire encore et encore, de faire contre mauvaise figure bon cœur, de faire sa campagne, et même de devenir sa secrétaire d’Etat.
Cette année, elle croyait ,enfin, avoir tout bon. Surtout que même si Trump est un batteleur, même si plus démago que tu lui , tu meurs, Donald quand même, normalement, elle devrait pouvoir le battre. Et là voilà qui tousse, qui défaille, en pleine commémoration du 11 septembre, en plein devant les caméras.. Et là, les électeurs commencent à se poser de sérieuses questions sur son état de santé. A 50 jours des élections va-t-elle pouvoir tenir ? Et après, pendant 4 ans ? C’est à croire que sa pneumonie est un coup de Trump. Ou de Daesh, tiens.
Parce que si c’est pas Hillary Clinton, malgré tous ses défauts, son côté establishment, son côté millionnaire de la politique, ce sera Donald Trump, et là ce sera le début de la fin. Poutine à Moscou, Trump à Washington, il ne manquerait plus que Marine Le Pen à l’Elysée. Non, ça ce n’est pas possible. Ce serait pire qu’Armageddon et la nuit des morts vivants réunis !
Alors, on se réveille, on se mobilise. D’accord, nos femmes et hommes politiques ne sont pas terribles, ni à Washington, ni en Europe, mais résistons. Résistons à la tentation de voter pour des clowns même s’ils nous font rire, même si on a envie de renverser la table, même si on a les boules. C’est vrai aux Etats-Unis, mais aussi en France, ou dans quelques semaines en Italie. N’oublions pas qu’on n’a pas trouvé mieux que les élections et la démocratie élective. Comme le disait Churchill : « La démocratie est le pire des systèmes, à l’exclusion de tous les autres » (*). Churchill, stoïque sous les bombes allemandes et qui promettait à son peuple, non pas des lendemains qui chantent ou on rase gratis, mais du sang , de la peine, des larmes et de la sueur.
Et in fine, ce sont les anglais et la démocratie qui ont gagné !
Nous vivons une e-poque formidable.
(*) « Democracy is the worst form of Government, except for all others ». Citation de Churchill, mais en 1947, pas pendant la guerre.

Joyeuse Tabaski !

Les moutons ne sont pas à la fête, humour de la presse malienne
Ce week-end dans une grande partie de l’Afrique de l’Ouest, du Sénégal à la Côte d’Ivoire, c’était week-end prolongé et Lundi férié. C’était la fête de Tabaski.
Sur le coup, vous vous dîtes, tiens une fête polonaise, mais vite un petit coup de Wikipedia, non la Pologne n’a jamais eu de colonies en Afrique. A l’époque, la Pologne était plutôt elle-même une colonie ( de la Russie, de la Prusse, de l’Autriche, rien que ça !).
Ensuite vous vous dîtes Tabaski, Tabasco. C’est peut-être la fête du piment chaud, hot, caliente, du pilipili, du Bonda Man’Jacques, une fête chaude comme le zouglou , Premier Gaou, Collez la petite.
Et puis, Bon Dieu mais c’est bien sûr! Tabaski, c’est ce que les musulmans appellent l’Aïd-Al-Adha la fête du mouton. C’est même la fête de l’année – enfin pas pour les moutons puisqu’on les égorge ( Désolé Brigitte B.) . De nombreux pays africains  utilisent plutôt le mot Tabaski. Qui vient, comme chacun saitdu moins au Sénégal  du nom d’une fête sérère,  les Sérères étant, comme chacun sait – du moins au Sénégal – une minorité dans un pays très majoritairement wolof, et une minorité souvent animiste et parfois catholique dans un pays massivement musulman. Ce qui n’empêcha pas – comme chacun sait – du moins au Sénégal  Léopold Sédar Senghar qui était Sérère et catholique, d’être le père du Sénégal indépendant. Enfin, cela c’était il y a 60 ans, aujourd’hui serait-ce encore possible avec la montée de l’intégrisme un peu partout en Afrique ?
Mais revenons à nos moutons.
Donc, Tabaski c’est la fête du mouton, et elle est jour férié y compris dans des pays qui ne sont pas majoritairement musulmans. Tiens ce pourrait être une idée, si l’on souhaitait refonder une nouvelle laïcité qui respecterait aussi une religion devenue aujourd’hui la seconde en France loin devant les protestants ou les juifs. D’autant plus que si l’on réfléchit bien, la fête du mouton rappelle le souvenir du sacrifice d’Abraham, qui comme chacun sait – et pas seulement au Sénégal, ou en Afrique ou dans le monde le musulman- est commun aux 3 grandes religions monothéistes qui se retrouvent autour d’une histoire que l’on retrouve dans un livre que l’on appelle …La Bible: Pour éprouver la foi d’Abraham, Dieu lui ordonna de sacrifier son fils. Abraham s’éxécuta la mort dans l’âme. Mais au moment où il allait égorger son fils, l’ange Gabriel arrêta sa main et remplaça l’enfant par un bélier. Ouf ! Du coup, en hommage, les musulmans sacrifient un mouton. Mais ce n’est pas obligatoire, c’est le symbole qui compte et ainsi il est aussi conseillé de remplacer le mouton par un don à des plus pauvres. Ainsi l’hebdomadaire marocain l’Opinion nous apprend que l’Aïd est un vrai casse-tête financier pour de nombreuses familles. Car cette année la rentrée scolaire (achat de livres, de cartables, de vêtements) tombe en même temps que l’Aïd, qui est une sorte de Noël, en ce qui concerne, non le symbole, mais les cadeaux. Et l’on apprend également que plus on monte dans l’échelle sociale, moins on égorge de moutons.
Faire de Tabaski-Aïd un jour férié ? Une idée qui annoncerait une islamisation de la République ?  Pas si sûr. A New York, le maire a fait de Tabaski un jour férié, alors que, comme tout le monde sait – et pas seulement à New York,mais  dans le monde entier –  le 11 septembre est la commémoration des attaques contre le World Trade Center, le début de cette vague d’attentats qui nous touche aujourd’hui et qui paraît nous enfoncer toujours plus dans l’horreur.  Quel symbole d’espoir et de tolérance !
Alors joyeuse Tabaski !
Nous vivons une e-poque formidable !

Christiane Taubira chez Yann Barthès : Ca va décoiffer !

Un test pour l’émission: Impertinent ou complaisant ?

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Yann Barthès inauguresa nouvelle émission Quotidien avec Christiane Taubira.Il a tout compris car c’est sûr ça va décoiffer !
Dans le genre “bonne cliente “, il n’y a pas mieux. Mélenchon, peut­-être. Quoique, ces derniers temps, on écoute moins ses saillies. ­ Est­-ce juste unpetit passage à vide, le fait que Jean-Luc ait tombé la cravate rouge, ou qu’il parle beaucoup, peut­-être trop ? Il va falloir qu’il se remetteà insulter des journalistes, si possible des stagiaires débutantes, comme il y a quelques années : La classe, quoi !
Christiane, c’est tout le contraire. On ne l’a pratiquement pas vue ni entendue. Tiens même pas dans Paris Match pourtanton eu le droit tout l’été aux photos de personnalités qui “détestent” la presse people, Comme, au hasard,Emmanuel Macron et sa femme Brigitte. Mais Taubira, rien.
S’était­-elle retirée loin à l’intérieur de la Guyane,du côté de Saul (10 jours de canot et de marche) ? S’était­-elle plongée dans la relecture de René Char,Mallarmé, Chinua Achebe ou Langston Hughes ? Mystère…
Pourtant ses oreillesont dû pas mal siffler, elle doit même en avoir des acouphènes: Car les autres parlentd’elle, ou de sa politique“à la Justice”, ou plutôt de son absence de la politiqueà la Justice. Et les taclesne viennent même plus de la droite.A droite, Taubira,si certains avaient pu faire comme le Ku Klux Klan dans les années50 aux États-Unis, ils l’auraient pendue à un arbre à l’entrée d’un village. Non, les taclesviennent de son camp, mais est­-ce toujours son camp?
Son successeur au ministère de la Justice a fait l’étatdes lieux: Pas bon du tout. Les prisons, vétustes et surpeuplées, la préventive, les peines de substitution, les mineurs délinquants, les bracelets électroniques, pas bon, pas bon du tout, la réforme de la procédure pénale, de l’instruction, de la Justice : Perdue quelque part entre la Place Vendôme, Matignon et l’Elysée. Et ManuelValls ? C’est comme s’il n’avait pas eu de Ministre de la Justicependant 4 ans. Il découvre qu’il faut construire 10 000 places de prison.Il découvre que les gardiens de prison n’ont pas les moyens de surveiller les terroristes, que les bracelets électroniques n’empêchent pas d’aller égorger un prêtre le matin au réveil.
L’ancienne Garde des Sceaux doit bouillir dans son coin : Après un premier scud décoché dans Libé ce matin, ce soir devant Yann Barthès, elle va envoyer quelques gauchesbien senties. Car Christiane a le « tchip » qui tue et comme elle manie la langue française comme Zorroson fouet, ça va saigner!
Espérons qu’au­ delà du show, les journalistes qui vont l’interviewer, arriveront à l’interroger vraiment. Or elle est forte Christiane, plus cultivée, plus maline, plus cajoleuse, plus communicante, plus idéologue que la plupart des journalistes.
Si l’émission se transforme en conversation entre gens du même monde,généreux, ouverts, progressistes,  suintant  les bonnes intentions, mariage pour tous et cie, cela risquede ne pas suffire.
Parce que s’occuperdes droits des gays, c’estbien – et cela est écrit sans aucun mépris, ni aucune ironie – mais c’est un peu « just » en terme de bilan, et cela ne fait pas une politique de la justice. D’autant que notre sociétéaujourd’hui  a – malheureusement    bien dautrespriorités, comme celle d’essayerde prévenir la dérive meurtrière de jeunes et moins jeunes qui pensentrégler leurs comptes avec leur père, leur mère, l’école, la société, la France, en criant “AllahAkbar” tout en brandissant un couteau de cuisine ou déposant des bonbonnes de gaz pour massacrer un max de gens.
Et sur ce point il faudra bien que l’ancienne Garde des Sceauxne réponde pas seulement en se délivrantdes satisfécits ni en se drapant dans des seules postures morales.
Et sur ce point  ce sera aussi un test pour la nouvelleémission: « Quotidien » fait-elle vraiment de l’information, ou seulement de la distraction ?
Nous vivonsune e­poque formidable !

Piétonniser les voies sur berge à Paris: Faire notre bo-bonheur ?

Les quais asphyxiés, la voie sur berge pietonnisée: La bonne décision ?
Après la rive gauche, c’est donc la rive droite de la Seine qui va devenir piétonne.
Symboliquement, c’est fort. Les voies sur berge rive droite, la voie Georges Pompidou, c’est le symbole des années 70, 1970, qui ont fait tant de mal à tant de villes françaises, avec la construction d’autoroutes, de parkings, de tours au cœur des villes. C’étaient les années béton, les années tout automobile. Comme si nous voulions nous débarrasser de nos complexes, faire moderne, rompre avec cette France en retard par rapport aux autres grands pays développés. Nous le payons encore aujourd’hui : L’arrivée de l’autoroute Porte d’Aix ou devant la Major en plein cœur de Marseille : Il a fallu des dizaines d’années pour détruire ces horreurs;  Le tunnel sous Fourvière à Lyon : Faire passer toute l’Europe sur une autoroute au cœur de la deuxième agglomération de France, le maire de l’époque Louis Pradel trouvait que cela ferait Los Angeles:  Là aussi il va falloir encore une bonne vingtaine d’années pour s’en débarrasser; Et à Paris bien sûr, la destruction des Halles, la Tour Montparnasse et les voies sur berge, la fameuse Voie Gorges Pompidou.
Depuis quelques années, on revient en arrière, on tente de panser les plaies et redonner de la place aux piétons. Cela donne souvent des résultats heureux, de belles redécouvertes de nos centres urbains. Imaginerait-on Rue de la République à Lyon, Place de la Comédie à Montpellier, les quais de Bordeaux, le Vieux-Port à Marseille rendus aux voitures ? Et puis à Paris, les anciennes voies sur berge rive gauche devant le Musée d’Orsay. Elles ont été piétonnisées. A l’époque, leur transformation avait fait hurler, on prévoyait des bouchons monstrueux. Et puis ? Et puis, non. Aujourd’hui, qui s’en plaint ? Cafés, guinguettes, promeneurs, joggeurs, vélos ont remplacé les voitures.
Ce succès justifie-t-il la décision de la Mairie de Paris de faire la même chose, rive droite ?
Ce n’est  pas sûr. Plusieurs experts, plusieurs commissions ont émis des doutes, ont pondu des rapports défavorables. Car ce ne sont pas les quais, là où se trouvent les bouquinistes, les magasins, les théâtres qui seront transformés, mais l’autoroute en contrebas. Et la circulation, forcément, se reportera sur le quai du haut ou sur d’autres voies, comme le boulevard Saint-Germain ou la rue Réaumur. Pour quelques piétons heureux, cela va faire beaucoup de riverains embouteillés. Sans parler de tous ceux qui sont obligés de traverser le centre de la capitale, et pour lesquels il n’y a aucune solution de rechange, avant ? Avant dix ans, vingt ans ? Mais Anne Hidalgo semble n’en avoir cure. Représente-t-elle le progrès face aux conservatismes, au lobby automobile ? La aussi ce n’est pas sûr.
Ce que l’on peut craindre, c’est que nous soyons en train de tomber dans un autre excès, le tout-vélo, le tout piéton, qui fait de nos centres villes des zones musées, réservées à des « happy few ».
Ce que l’on peut redouter, c’est la victoire d’une idéologie verdâtre qui considère qu’il faut gêner les automobilistes pour les convaincre d’abandonner leurs voitures. En gros : « Nous ferons votre bonheur malgré vous ». C’est très élitiste, très « bo bo », très “bo-bonheur“. Et tant pis pour les millions de banlieusards.
Ce que l’on peut regretter, c’est que les voix des franciliens ne soient pas plus entendues. Mais après tout un banlieusard, ça ne vote pas pour la Mairie de Paris.
Nous vivons une e-poque formidable.

Femmes terroristes: Ne les appelez pas pasionaria.

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La vraie pasionaria, Dolorès Ibarruri
Depuis quelques jours, nous découvrons – du moins les medias en boucle  semblent découvrir – que les femmes aussi peuvent être terroristes. Bientôt, sans doute, nous « découvrirons » que des enfants ou des ados peuvent l’être aussi. Et c’est épouvantable. En matière d’endoctrinement, de fanatisme, il n’y a malheureusement pas de limites.
Le terme employé depuis quelques jours pour qualifier cette jeune femme qui voulait faire un massacre aux bonbonnes de gaz près de Notre-Dame à Paris, c’est « pasionaria ». Eh ! Oh ! Confrères, consœurs, informer ce n’est pas répéter en boucle les mêmes bêtises, c’est aussi faire preuve d’un peu de culture. Alors retour sur la pasionaria et donc sur la guerre civile espagnole.
La pasionaria , du mot « pasión », c’est Dolorès Ibarruri, c’est cette fille d’ouvriers espagnols, cette militante communiste, qui pendant la guerre civile espagnole de 1936 à 1939, tenta de galvaniser les troupes républicaines face au putsch du Général Franco et à l’avancée des troupes fascistes, avec son cri « No pasaran ! «  Ils ne passeront pas ». C’est aussi cette femme âgée, qui après 40 ans d’exil à Moscou, fut la seule députée de 1936 à être réélue aux premières élections libres en Espagne en 1977. Et au soir de sa vie,  la Pasionaria retrouva d’ailleurs sa foi catholique jusqu’à devenir mystique, ce qui fût caché par le Parti Communiste espagnol
Evidemment, avec le temps, on a (re)découvert les aspects controversés de sa personnalité. Une fanatique, qui n’hésitait pas à faire éliminer tous ses opposants, un sous-marin totalement téléguidé par Moscou, un symbole fabriqué par la propagande soviétique. De là à faire un parallèle avec Daesh et les islamistes ? Sur la manipulation psychologique et la propagande, peut-être, mais attention à ne pas faire de contresens historique. Car en 1939, c’est bien le fascisme qui est l’ennemi principal, c’est le nazisme qui monte en Europe et il a bien fallu faire alliance avec l’Union soviétique pour vaincre l’Allemagne nazie. Que serions-nous devenu sans le sacrifice de centaines de milliers de militants communistes ?
Aujourd’hui, le fascisme c’est Daesh, et les poseuses de bombes sont des terroristes. Les qualifier de pasionaria est un dangereux raccourci, une insulte à la mémoire des millions de morts de la guerre civile espagnole, de la résistance au nazisme et au fascisme, et plus récemment aux « mères » argentines de la Place de Mai, manifestant pacifiquement à Buenos-Aires contre la dictature militaire qui avait fait disparaître leurs enfants. Ces mères-là, ces grands-mères pouvaient légitimement se réclamer du symbole de Dolorès Ibarruri.
Les terroristes à la bonbonne de gaz ne sont pas des « pasionarias », ce sont des folles dingues.
Nous vivons une e-poque formidable.

De Calais au Gabon, tout est jungle

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Au Gabon, ne pouvions-nous pas prévoir que le pouvoir frauderait les élections ?
A l’origine, il paraît que le mot « jungle » vient de l’hindi, jangala, et signifie nature, espace naturel. Mais petit à petit les européens en ont fait un synonyme de enfer, enfer vert, forêt inextricable. La jungle, c’est l’angoisse de l’inconnu, la peur d’un environnement hostile. La loi de la jungle, c’est la violence.
A Calais, c’est la jungle: 9 000 ? 10 000, plus ? (On ne sait plus comment les compter) réfugiés, migrants (on ne sait plus comment les appeler): Reportages, émissions spéciales, films, fictions, récits, romans, visites officielles, déclarations gouvernementales: Qui aujourd’hui peut ignorer ce qui se déroule chez nous, sous nos yeux: Un naufrage de l’humanité.
Que faire ? Eliminons les non solutions, les déclarations démago et à l’emporte pièces, les « ya ka ».
Y’a ka tous les renvoyer loin au-delà de mers, laissons les couler au large de nos côtes (Genre ce week-end les italiens n’auraient pas dû sauver 6000 pauvres hères qui allaient se noyer au large de leurs côtes. Vous vous rendez compte : 6000 êtres humains, sauvés mais pour  combien noyés au fond de notre belle Méditerranée, de cette mer que l’on voit danser le long des golfes clairs ».
Y’a ka fermer les frontières (et nos vaches seront bien gardées), construisons un mur à la Trump, genre Corée du Nord – et c’est vrai qu’enfermés chez eux les Coréens du Nord sont vachement heureux – .
Y’a ka les laisser passer et laisser les anglais se débrouiller avec cette patate chaude. Comme si les anglais n’allaient pas nous les retourner fissa, sur nos bateaux, genre un nouveau Trafalgar mais dans la Manche et avec des milliers de migrants en otage.
Au fond de nous mêmes, nous le savons bien: Il n’y a pas de solution simple. Il n’y a plus de solution simple. Car s’il est aussi dramatique, ce problème ne nous est pas tombé dessus d’un coup. Il n’est même pas lié à la vague d’arrivée de réfugiés il y a un an. Et il remonte en fait à la construction du tunnel sous la Manche, à la libre circulation entre des pays où les réglementations sont si différentes. Il aurait fallu anticiper, prévoir. Gouverner c’est prévoir.
Prévoir: Cela aurait dû être possible aussi dans une autre jungle, celle du Gabon. Le Gabon, ce n’est ni la Syrie – pas de guerre civile, pas de menace terroriste. Ce n’est pas le Nigeria, avec ses 180 millions d’habitants, le Gabon n’en compte qu’à peine 1 million et demi. C’est une vieille connaissance de la France, on le présentait même comme la vitrine caricaturale de la Françafrique. Et tout ça pour ça ? Nos experts, spécialistes, diplomates n’ont pas vu venir le coup ? Allons donc, tout le monde savait que les Gabonais aspiraient au changement. Tout le monde savait que les Bongo n’accepteraient pas volontiers de partir après presque 50 ans de pouvoir absolu.
Et maintenant nous sommes coincés : Intervenir ? Paris sera accusée de néo-colonialisme. Ne rien faire ? Le Gabon risque de plonger dans la violence, et les Gabonais n’oublieront pas que nous les avons lâchés quand ils aspiraient eux aussi à un changement démocratique et pacifique.
Gouverner c’est prévoir. Au Gabon, comme à Calais nous avons laissé se développer la loi de la jungle au détriment d’une bonne gouvernance.
Nous vivons une e-poque formidable.
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Franceinfo tv : Epuisant.

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Arrêtez de bouger, c’est saoûlant
Au début on écrit (et on tweete): Bravo, c’est très bien.
L’habillage, le look, les « jingles ». Et puis surtout l’idée de créer un vrai media à partir du web, et non pas un média qui soit une déclinaison web d’une télé, d’une radio ou d’un journal déjà existant. Un media pensé d’abord pour le premier support sur lequel nous consommons de l’info: notre smartphone (ou notre tablette), et qui soit « compatible tout écrans », c’est-à-dire aussi regardable sur l’ordinateur ou la télévision. Et enfin un média qui intègre dans sa conception les fonctionnalités propres au web : l’interactivité, forum, chat, tweet, réseaux sociaux. Donc ça c’est génial.
Hélas, en matière de communication, il n’y a qu’une seule vérité, celle du consommateur, du spectateur, du lecteur. Or quand on essaie de regarder/ écouter/ lire franceinfo radio.tv, on s’épuise très vite. Pire, on a le tournis, le mal de mer.
D’abord à l’image, ils n’arrêtent pas de marcher, de bouger: C’est épuisant. On en est fatigué pour eux, et pour les cameramen qui les filment avec leurs steadycams. En plus comme l’info, les images de l’info, bougent en permanence, on se dit que dans ce monde qui bouge autour de nous, on n’a pas besoin de marathoniens de l’info, mais de points fixes, de repères.
Et puis, il y a cette idée de filmer sur fond de rédaction, de montrer les entrailles de l’info en train d’être « fabriquée », la aussi bonne idée.Sur le papier, pardon la tablette, du moins. Parce que parfois – souvent – il n’y a rien. L’ « open-space» en arrière plan est vide ou presque, ou bien il s’y passe des choses qui retiennent votre attention au détriment de ce que raconte le présentateur.
Et puis, il y a l’envie d’utiliser toutes ces nouvelles technologies. Mais là aussi, on a envie de leur dire : « Lâche ta tablette, arrête un peu de cliquer ».
Et puis trop d’infographies, trop de stabilo, trop d’incrustations, tuent l’info. Et là on a envie de revenir à la radio, mais on ne sait plus très bien si Franceinfo radio est toujours une radio, ni si Franceinfo tv est vraiment une télévision.
Et puis, il y a le fond, bien sûr, le choix des infos, la hiérarchisation de l’info, le traitement de l’info, et sur ce plan, pour l’instant, on ne voit, ni n’entend la différence. On a même l’impression que Franceinfo tv s’est épuisée sur la forme au détriment du fond.
Prenez le Gabon, par exemple. Dans l’actualité, de manière sanglante, depuis quelques jours. Personne ne prend le temps de nous rappeler, de nous apprendre, de nous expliquer ce qu’est ce pays: Combien d’habitants, combien de ressources, son histoire, quelles religions, la présence de l’Islam, vu que la famille du Président s’est convertie, la présence de la Chine, vu que le candidat de l’opposition Jean Ping, est d’origine chinoise, etc. Et Libreville et Port-Gentil, ça ressemble à quoi ?… On n’a le droit qu’à des clichés sur la FranceAfrique, sur les républiques bananières, sur l’Afrique alors que franchement, une carte, de l’infographie, des images, et notamment toutes ces nouvelles images auxquelles on a accès avec les nouvelles technologies, seraient les bienvenu(e)s.
Prenez également  Mère Theresa. Là aussi, plutôt que d’en faire des tonnes y compris avec des sujets qui se veulent humoristiques et décalés sur les « miracles » attribués à la future Sainte, et là c’est délicat, car on est dans le domaine de la foi, de la conviction, il aurait mieux valu expliquer en quoi cet événement qui au départ intéresse essentiellement les seuls catholiques, peut concerner tout le monde. On aurait aimé en savoir plus sur sa vie de catholique née en Albanie, pays musulman, mais avec une histoire religieuse compliquée, et qui est allée travailler toute sa vie, à Calcutta, hindoue et musulmane.
On se dit que, avec le temps, ces gamineries, ces erreurs de jeunesse seront corrigées. D’autant plus que l’atout formidable de ce media, surtout par rapport à ITélé par exemple, est de s’appuyer sur les ressources rédactionnelles et documentaires de France Télévision, France 24, Radio France, l’INA. Excusez du peu.
On se dit aussi, et c’est là peut-être, la principale inquiétude: Qui va payer ? Car tout cela aura – et a déjà – un coût, forcément très élevé. Préparons-nous à des grincements de dents chez les autres chaînes du groupe (Laquelle va être sacrifiée en premier ?).  Préparons-nous aussi à payer (Bonjour la hausse de la redevance télé en 2017 … après les élections). Quant aux autres sources de financements, il ne faut pas rêver. Les pure player, comme Rue 89, qui en son temps, avait été le premier, n’ont jamais été rentables.
Nous vivons une e-poque formidable.
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