BLOGODO

Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Page 40 of 78

Brésil en crises : Rio ne répond plus…

–>

Opération “Lavage intégral” , vue par les caricaturistes
C’est la semaine, le mois de tous les dangers pour Dilma Rousseff. Tous les appuis de l’actuelle Présidente du Brésil fondent aussi sûrement que neige au soleil. Et au Brésil, il y très peu de neige et pas mal de soleil.
Le coup de grâce vient d’être porté par ses « alliés » de la coalition au pouvoir qui regroupe son parti, le PT, le Parti des Travailleurs, celui de l’ancien Président Lula, et plusieurs partis centristes.
Début mars, c’était d’abord le Président du Parlement, Edouardo Cunha, qui apprenant que malgré son immunité parlementaire il serait quand même prochainement jugé pour corruption, approuvait la procédure de destitution de la Présidente. La justice reproche en effet à Dilma Rousseff et à son parti d’avoir truqué les comptes publics pour gagner les dernières élections.
Depuis hier, c’est au tour du Vice-Président Michel Temer. Il annonce qu’il est prêt à exercer l’intérim en cas de destitution de Dilma Rousseff et son parti, le PMDB ( 69 députés, 7 ministres ) vient de  décider de quitter la coalition. La voie paraît donc être ouverte pour la destitution de la Présidente qui pour être prononcée doit être approuvée par 2/3 des députés. Ironie de l’histoire : Le PMDB est lui aussi éclaboussé par la corruption. On se demande d’ailleurs qui dans la classe politique va échapper à l’opération « Lava jato » – une expression utilisée pour le lavage automatique des voitures, quelque chose comme « opération Kärcher », engagée par la Justice fédérale, la police fédérale et la Cour Suprême. Un des symboles de cette nouvelle indépendance et pugnacité de la justice au Brésil, le « petit juge » de province, Sergio Moro, qui a été le premier à dévoiler les ramifications spectaculaires de la corruption. Et notamment l’importance des pots de vin versés par la première compagnie brésilienne, Petrobras, la société nationale du Pétrole. Sont également concernés les très nombreux groupes de travaux publics, qui ont copieusement arrosé par exemple pour obtenir les grands chantiers d’infrastructures, ceux de la Coupe du Monde ou même des Jeux Olympiques. Ce sont des dizaines de PDG, de députés et de ministres qui sont aujourd’hui poursuivis, mis en examen, emprisonnés.
Jusqu’à l’ancien Président Lula, dont on découvre qu’il est loin d’être un saint et que son passé d’ouvrier syndicaliste de la métallurgie n’était pas une garantie d’honnêteté et de vaccin contre le goût du luxe. Pour tenter de le sauver de la case prison, la Présidente Dilma Rousseff a maladroitement aggravé encore un peu plus son cas en tentant de le nommer chef de cabinet de la Présidence, équivalent de Premier ministre. Un tour de passe passe qui n’est pas passé, sa nomination a été retoquée.
Ses partisans, les sympathisants du Parti des Travailleurs, crient au complot politique, à un coup d’état, à une déstabilisation ourdie par la droite et les milieux d’affaire. Mais ils ne sont guère entendus, sauf à l’étranger, en France notamment, où certains, toujours sous le charme du merveilleux conte de fée tropical « Lula l’ouvrier devenu Président », relaient cette théorie du complot. Mais cela ne tient pas: Un temps inquiets par l’ancien syndicaliste, les milieux d’affaire ont été ravis et bien servis par la Présidence Lula. Ils ont formidablement profité de la croissance de l’économie qui a fait du Brésil la 7 ème économie mondiale, et intégré plus de 40 millions de brésiliens dans les classes moyennes, donc dans les circuits de consommation.
Les opposants sont eux aussi de plus en plus nombreux dans la rue, scandant cette phrase de Lula, du temps où il était de gauche : « Au Brésil, quand un pauvre vole, il va en prison ; quand un riche vole, il est nommé ministre ».
Tout cela sur fond d’une crise économique sans précédent : En deux ans, tous les clignotants sont passés au rouge: Récession, – 3, 8 % de croissance économique -, inflation, explosion du chômage. On se demande s’il y a encore un pilote à la tête du Brésil.
Pourtant cette crise brésilienne pourrait avoir un bon côté; Elle est le signe du formidable bond en avant vers la démocratie. On ne fera plus gober aux brésiliens n’importe quel bobard. Et ils ne se contenteront plus de carnaval, d’une Coupe du monde de « futebol », ni de Jeux Olympiques pour qu’on les arrête sur le chemin qui mène à un Brésil plus propre. Or l’un des principaux freins au développement du Brésil, dénoncé par la Banque Mondiale, le FMI, ou Transparency International, c’est justement la corruption, le manque d’efficacité d’une administration corrompue. Avec le « lava jato » qui est en cours, le Brésil est peut-être en train de franchir une étape décisive qui le fera sortir de cet état de géant au pied d’argile qu’il y a un siècle Georges Clémenceau décrivait ainsi : « Un pays d’avenir qui le restera longtemps ». Les brésiliens aujourd’hui ont envie que leur avenir de géant mondial devienne enfin leur présent.
Nous vivons une e-poque formidable !

Contre les terroristes et les intégristes: Une bombe nommée Rihanna.

La bombe Rihanna twerke pour Drake !
Heureusement il y a Rihanna, la perle de la Caraïbe anglophone, la barbadienne aux yeux verts : A même pas 30 ans, elle est l’une des 4 ou 5 plus grandes stars mondiales, concurrençant Beyonce, Shakira ou Alicia Keys… Alors que les intégristes de tous bords entendent cacher leurs femmes, sous le prétexte qu’elles seraient des créatures diaboliques qui risqueraient de faire naître chez l’homme des sentiments impurs – eh ! oui comme chantait Georges Brassens, la bandaison, Papa, ça ne se contrôle pas !– Rihanna lance sa bombe, une vraie, une explosive même si elle n’est faite ni de TNT ou de TATP, une bombe sexuelle:
Dans son dernier clip « Work », elle se livre à un twerk endiablé, forcément endiablé, qu’elle nous danse, enfin qu’elle danse à Drake, son partenaire, chanceux le mec !
Le twerk ? Vous savez, c’est, comment dire… une danse qui suppose beaucoup de souplesse, des formes généreuses, et un sacré coup de rein ! Devant vous, tout contre vous, en vous tournant le dos, votre partenaire sur la piste de danse, remue son bonda, son boul, son popotin, sur une rythme effréné tout en descendant jusqu’à presque toucher le sol ; Waou ! La Jamaïque et les Antilles anglophones, comme Barbade dont est originaire Rihanna, s’en sont fait une spécialité, dans leurs dancehall, comme également dans les boîtes d ‘Abidjan ou de Douala. On est loin, très loin  de Boko Haram, ou de l’Etat islamique, ou de cette obsession des grandes religions monothéistes – et pas seulement de l’Islam- qui étouffent les femmes sous des tenues plus proches de la tente Quechua que d’une robe, d’une jupe, ou d’une djellaba. Curieux que l’on retrouve cette même obsession de la femme suscitant des pensées impures chez les juifs, les chrétiens et les musulmans. Comme dit l’humoriste Sofia Aram, chez les 3, c’est toujours Dieu qui parle aux hommes, et les hommes qui parlent aux femmes.
Alors Rihanna avec son twerk démentiel est une véritable gifle à tous ces tartuffes, ces imposteurs, si bien nommés par Molière qui nous ordonnent : Couvrez ce sein que je ne saurais voir.
Le clip « Work » fait bander l’audimat et les téléchargements aux quatre coins de la planète. Et donc sans nul doute en cachette sous les burkhas par bon nombre de gros machos barbus qui tout en enfermant leurs femmes sous des tenues « islamiques », doivent fantasmer sur les courbes avantageuses de la belle barbadienne.
Et tant mieux si cela choque les puritains de tout bord, depuis les ligues de vertus américaines jusqu’aux mollahs iraniens. Par les temps qui courent, c’est un vrai appel à la liberté des femmes, et cela fait du bien ! Allez, on se remet un petit coup de « work, work, work ».
Nous vivons une e-poque formidable.

Attentats: Panic room

Il y a 70 ans, déjà: Sur les plages d’Argelès, des barbelés pour contenir des migrants

C’est un peu tuant, pardon, un peu fatiguant, cette noria de donneurs de conseils, ce défilé d’experts qui nous répètent qu’ils nous « l’avaient bien dit » que « je l’avais annoncé il y a déjà 3 ans ». D’ailleurs, c’est fou le nombre d’experts terrorisme ou mieux d’experts Etat islamique qui se cachaient dans toutes les rédactions de France, de Navarre et de Belgique, et nous ne le savions pas. Pratiquement plus d’experts que de terroristes !
C’est un peu saoulant de s’entendre culpabilisés par tous ces Savonarolede pacotille qui non contents de nous annoncer le pire,  nous expliquent que si nous allons beaucoup souffrir c’est parce que nous avons beaucoup pêché, par naïveté. « Repentez-vous, il est encore temps » tweetent-ils  alors que nous sentons déjà le bûcher des vanités nous lécher la plante des pieds, comme autant de Jeanne d’Arc qui n’auraient pas été rachetées par Gérard de Villiers – non ! pas Gérard mais Philippe, c’est moins drôle -.
Y en marre de toutes ces Madame Irma qui nous annoncent les attentats à venir, aussi sûrement que neige en novembre, Noël en décembre. 
Et puis, il faudrait savoir: D’un côté on nous dit, « N’ayez pas peur », continuez à vivre normalement, sinon les terroristes auront gagné. Et de l’autre : « Nous sommes en guerre ». Et là on ne comprend plus. Si on est en guerre alors c’est tous aux abris, non ?
Evidemment qu’on a peur: Gare de Lyon, dans la cohue des départs pour Pâques, tous les barbus même sans barbe paraissent suspects. Et puis ce groupe-là, ils ont vraiment de gros sacs : Sont-ce vraiment des skis et des chaussures ?
Evidemment qu’on s’attendait, et qu’on s’attend à des attentats. Mais que devrions-nous faire ? Suspecter tous les Mohamed ou les Salima ? Si on gratte bien les discours des Robert, Marion et autres Marine, c’est bien ce que l’on nous propose. Avec des glissements progressifs vers la parano. Si lui n’est pas coupable, alors, c’est son frère, son père ou son cousin. Ils n’ont rien fait ?  Ils ne sont pas pratiquants ou croyants? Pas encore. Un jour ou l’autre, le kamikaze qui sommeille en tout arabe (et/ou musulman, tant qu’à faire, amalgamons, Dieu reconnaîtra les siens) ressortira; C’est dans leurs gènes, on vous dit. On croirait du copier-coller avec la littérature antisémite des années 1930. Faut-il avoir peur de tous les migrants ? Nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde, non ? Dérouler des barbelés, construire des centres de rétention, construire de nouveaux Camp d’Argelès ou Camps des Milles,  au moment où nous inaugurons des mémoriaux pour nous souvenir du sort que nous avions réservé à ceux qui fuyaient le fascisme de Franco, de Mussolini ou d’Hitler.
Bien sûr que nous n’avons pas connu, mais ne faut-il pas connaître l’Histoire pour ne pas reproduire à l’avenir les erreurs et horreurs du passé. Les allemands appellent cela la Vergangenheitsbewältigung. Non ce n’est pas un gros mot, cela veut dire la « confrontation avec l’Histoire », maîtriser le passé, en tirer les leçons,  et cela fonde leur démocratie d’aujourd’hui.
Devons-nous écouter les sirènes qui nous conseillent de nous enfermer dans notre pré carré, dans notre maison France. Comme si c’était une sorte de panic room que l’on pouvait isoler du reste du monde. Quelle horreur: se retrouver coincés dans une France confinée, en attendant l’arrivée d’hypothétiques secours… Nous avons tous vu ça dans les films américains, et ça ne se passe pas bien. Car, même parfaitement conçues, ces panic room ont toutes un vice caché. Elles ne sont pas sûres à 100 % contrairement à ce que promettaient les fabricants. On nous aurait trompés ? Les y’a qu’à:  y’a qu’à faire ça, y’a qu’à prendre telle mesure, nous auraient donc menti ?  Les « avec nous au pouvoir, ça ne serait pas arrivé » ne seraient que des Tartarins ? En 1940 déjà, les ancêtres de Marine, Marion et autres Robert ou David avaient vendu à nos parents la ligne Maginot comme la défense absolue contre la barbarie nazie. On sait à quel point cela a été efficace !  Nous vivons une e-poque formidable.

Arrestation de Salah Abdeslam: Les victimes “jeunes et innocentes”.

–>

Il vaut mieux fermer sa gueule et passer pour un con plutôt que de l’ouvrir et ne laisser aucun doute à ce sujet
Avec l’arrestation de l’organisateur présumé des attentats du 13 novembre dernier à Paris, les médias moulinent pour commenter et expliquer les événements. Comme il y a moins de choses à dire et surtout à montrer que ce que l’aspirateur de l’information permanente exige, ce sont les mêmes images montées en boucle, ce sont les mêmes experts, eux aussi montés en boucle. On découvre que c’est dingue, le nombre d’ « experts » police-justice que nous possédons et nous ne le savions pas. Compliqué de savoir ce que valent l’expérience et la légitimité de tel ancien directeur des renseignements, de tel expert auprès de telle instance. A la longue, difficile également pour tous ces experts, mais aussi ces politiques sommés de réagir en permanence, ces artistes qui doivent avoir une opinion sur tout, et enfin pour les journalistes, de ne pas se mettre à parler pour ne rien dire et de finir par déraper. Tous ces mots qui à force de répétition prennent une signification qu’ils n’avaient pas au départ : La « traque » , le « loup solitaire », le « radicalisé », « exfiltrer », ou dans d’autres domaines, « finaliser » un dossier, ou encore « se projeter dans une maison à acheter », ça c’est l’effet Stéphane Plaza sur M6.
Et puis il y a les fameuses « victimes innocentes ». Victimes innocentes ? Qu’est-ce à dire ? Y aurait-il des victimes non innocentes ? Le pire est quand l’on rajoute « jeunes et innocentes ». En quoi le fait d’être assassiné à 30 ans est-il pire qu’à 50 ans ?
Cela fait penser à l’expression horriblement malheureuse de l’ancien Premier Ministre Raymond Barre devant la synagogue de la rue Copernic devant laquelle une bombe avait explosé en octobre 1980, qui avait frappé des « français innocents ». En fait il s’agissait de passants, tués ou blessés parce qu’ils passaient devant la synagogue. Les juifs qui se trouvaient à l’intérieur avaient échappé à la bombe. Raymond Barre n’était pas antisémite, mais pressé par les médias, il avait sorti la petite phrase de trop. Et aujourd’hui, encore plus qu’en 1980, l’on comprend que dans ce genre de drame, chaque mot compte. On comprend qu’avec internet et le flux permanent d’informations, on a besoin plus que jamais, des journalistes et de leur métier : Vérifier les sources d’informations, recouper les informations, les hiérarchiser, les mettre en perspective, les « formater » dans des messages simples mais pas simplistes, de plus en plus courts, donc où chaque mot doit être pesé. Et parfois devant la logorrhée des médias, l’on se demande: Y-a-t-il un rédacteur en chef dans le cockpit de l’info, ou bien nos confrères ne sont-ils là que pour avoir un bâton de maréchal, un titre et le salaire qui va avec, en laissant présentatrices et présentateurs dire et surtout répéter autant de bêtises à l’antenne, en « direct-live » ? Arrive un moment où parce que cela a été dit à la télé, cela devient réalité. « Cela doit être vrai, je l’ai vu à la télé »! On disait autrefois qu’il fallait tourner sa langue 7 fois dans sa bouche avant de parler. Ce conseil de bon sens devrait être suivi plus souvent par les médias d’aujourd’hui. Et comme disait Coluche: Il vaut mieux fermer sa gueule et passer pour un con plutôt que de l’ouvrir et ne laisser aucun doute à ce sujet.
Nous vivons une e-poque  formidable. 

Jeunesse : Faute d’idées, parlons de l’âge du capitaine.

 
Faute de débats d’idées, faute d’idées, nous débattons de l’âge du capitaine. Entendez, de l’âge de nos politiques. Nous vivons avec deux clichés :
– Etre jeune, ce serait une garantie de modernité.
– Les jeunes sont exclus de l’accès au pouvoir, une sorte de « plafond de verre », qui fige notre société.
S’y ajoutent aussi bien sûr beaucoup de non-dits et d’arrières pensées. Par exemple dans le cas d’Alain Juppé, attaqué en douce sur son âge (70 ans), par ceux qui dans son camp, ne digèrent pas qu’il soit au plus haut dans les sondages. Ou quand on entend le Premier Ministre s’agacer de n’être plus le plus jeune en comparaison de son ministre de l’économie (54 ans pour Valls, 38 ans pour Macron). Or, comme l’écrit le sociologue Pierre Bourdieu : « L’âge est une donnée biologique socialement manipulée et manipulable ; le fait de parler des jeunes comme d’une unité sociale, d’un groupe constitué, doté d’intérêts communs, et de rapporter ces intérêts à un âge défini biologiquement, constitue déjà une manipulation évidente ».
Focaliser l’attention sur l’âge de nos politiques, qui « n’écoutent pas la jeunesse », serait donc une manipulation. Mise en avant par des « vieux » qui détenant des postes clés, par exemple dans les partis, les entreprises ou les médias ( oui, les médias aussi)  font du jeunisme pour éliminer la concurrence et mieux protéger leur pouvoir. Pierre Bourdieu explique encore : «  Les rapports entre l’âge social et l’âge biologique sont très complexes. Si l’on comparait les jeunes des différentes fractions de la classe dominante, par exemple tous les élèves qui entrent à l’École Normale, l’ENA, l’X, etc., la même année, on verrait que ces « jeunes gens » ont d’autant plus les attributs de l’adulte, du vieux, du noble, du notable, etc., qu’ils sont plus proches du pôle du pouvoir ».
Beaucoup de nos jeunes énarques ou normaliens brillants – c’est presque un pléonasme – seraient ainsi déjà « vieux et notables ».
Ainsi, la communication de l’Elysée est-elle devenue plus « jeune » et plus efficace depuis qu’elle est dirigée par un Gaspard Gantzer, de 37 ans ? On s’extasie aujourd’hui devant les 38 ans de Macron, mais à cet âge-là, Laurent Fabius était nommé Premier Ministre. A-t-il mené une politique plus jeune ?
Ce débat nous est très particulier. Et la plupart de nos voisins n’ont pas autant l’obsession de l’âge.
Comme la Grande-Bretagne avec une Reine, très populaire et très âgée, et des Premiers Ministres, très jeunes, Tony Blair Premier Ministre à 38 ans, ou David Cameron, à 44 ans… En Espagne, nous interprétons l’émergence de Ciudadanos ou Podemos, comme des mouvements de « place aux jeunes », en oubliant que déjà, en 1982, Felipe Gonzalez, 40 ans, devenait Président du gouvernement. 
Notre obsession de la jeunesse n’est-il pas signe de vieillissement ? Car c’est peut-être triste, mais démographiquement, l’avenir de la France est dans les têtes « grises ». Déjà le nombre des plus de 60 ans dépasse le nombre des moins de 20 ans. Et si le chômage des jeunes, très élevé certes, est un problème, le chômage des « seniors » l’est encore plus, mais on en parle moins. En Europe, la France détient ainsi le record d’inactivité des plus de 55 ans. Avec comme conséquence, la rupture de la transmission du savoir et de l’expérience.
Et puis c’est quoi être jeune ? La petite fille Le Pen est peut-être jeune biologiquement, mais n’est-elle pas le vestige d’époques et d’idéologies vieilles comme le pétainisme ?
« On est toujours le vieux ou le jeune de quelqu’un. C’est pourquoi les coupures soit en classes d’âge, soit en générations, sont tout à fait variables et sont un enjeu de manipulations » écrit encore Bourdieu…
Nous vivons une e-poque formidable.
Pierre Bourdieu : Questions de sociologie, Éditions de Minuit, 1984

Projet de loi EL KHOMRY: Emmanuel MACRON, quel assourdissant silence !

Macron: Vers une sortie à la Taubira ?
Peut-on nous expliquer ce qu’il va rester in fine des intentions de projets de projets de loi sur la réforme du code du travail ? Sur la flexsécurité, ou sur la sécufléxité, sur la simplification administrative, sur les 35 heures ou pas, sur les heures supplémentaires ou pas, sur la baisse des charges pour les entreprises et particulièrement les PME et TPE. Oui les TPE, les toutes petites entreprises qui sont l’essentiel de notre activité économique et de emploi ou pas d’emploi. On – et par on, il faut comprendre le gouvernement – nous avait promis qu’on allait faire simple, et nous voilà devant une usine à gaz , doublée d’un bordel pas possible. Le projet est repoussé de 15 jours pour plus de « concertation ». Personne n’y croit : Ca sent le sapin ( pas le Michel Sapin – LOL) mais l’enterrement de première classe.
Et pourtant…
Pourtant, nous sommes tous d’accord avec le constat : Trop de bureaucratie, trop de règlements, trop de charges, trop d’impôts. Il faut sim-pli-fier.
Nous également tous d’accord sur l’objectif: Créer des emplois, en finir avec la mise à l’arrêt, au chômage, de millions de personnes: Des jeunes bien sûr, mais aussi des seniors. La France est en Europe, le pays qui détient ce triste record : Un des plus fort taux de chômage des jeunes ET des plus de 50 ans. Quel gâchis dans les deux cas !
En revanche, là on cela se gâte c’est quand on en vient aux solutions, qui signifient forcément remises en cause de nos situations personnelles. Il faut faire des efforts, d’accord. Mais que mon voisin commence en premier ! Il n’y a plus personne quand il s’agit de passer à la caisse, de payer la douloureuse.
Il y a ceux qui pensent que les charges qui pèsent sur les entreprises, sur les salaires, sont trop élevées. Et il y a ceux qui parlent de « cadeaux au patronat.
Il y a ceux qui prennent l’Allemagne ou la Grande-Bretagne en exemple, et ceux qui stigmatisent les « mini jobs ». Il y a ceux qui dénoncent l’obésité de l’emploi public, trop de fonctionnaires, trop d’élus, trop de …, et puis ceux qui dénoncent le recul des services publics, et vantent les vertus du service public à la française. Il y a ceux qui dénoncent le manque de médecins, les hôpitaux au bord de l’implosion, et ceux qui refusent que la santé ait un coût et qu’éventuellement on introduise un ticket modérateur.
Il faudrait donc que quelqu’un tranche, et prenne un cap. On appelle cela gouverner et c’est ce qui semble manquer.
Pauvre Myriam El Khomry : On comprend mieux le rôle qu’on lui a fixé : Etre une tête de turc, un fusible, une sorte de kamikaze, mais dont l’avion n’arriverait pas à décoller faute de carburant.
Tout le monde d’ailleurs n’a pas le goût pour le suicide politique. Par exemple Emmanuel Macron, qui certes, continue à sortir ici ou là, mais qui est étonnamment silencieux par rapport à sa surexposition médiatique d’avant remaniement. D’ailleurs, on ne sait même plus s’il a conservé sa barbe de 3 jours, ou pas. C’est dire à quel point il est en retrait. Il faut dire aussi que sa première loi, dite Macron 1, on ne sait plus très bien, comme sa barbe, ce qu’il en est, ce qu’il en reste.
On se dit aussi qu’il va bien finir par partir et que sans doute ce qu’il prépare aujourd’hui, ce n’est pas tellement la relance de l’économie et de l’emploi, mais plus comment trouver une porte de sortie, un départ réussi médiatiquement, à la Taubira, le vélo en moins.
En attendant – en attendant quoi ? 2017 ? Un an et demi qui vont être perdus ? – il n’ y a plus qu’à espérer que le prix du pétrole ne remonte pas trop, mais qu’il ne continue pas à baisser non plus, que l’Euro reste faible, mais qu’il ne baisse pas trop non plus, que les taux d’intérêt ne remontent pas – combien de temps ces niveaux proches de zéro vont-ils durer, peuvent-ils durer ? – cela fait beaucoup de conditions, dont aucune ne dépend de nous, mais du vaste monde qui nous entoure.
Courage, fuyons : Avec les JO en 2024, et l’expo en 2026, à défaut de pain, nous aurons des jeux.
Nous vivons une e-poque formidable.

Europe : Mariage de raison ou divorce à l’anglaise ?

–>

Quand on n’a que l’amour…
Nous voilà suspendus au bon vouloir de nos « amis » britanniques.
Pendus, serait peut-être plus juste, tant on sent bien, malgré tous les communiqués officiels de victoire, que  l’Europe, notre Europe va sortir affaiblie de ce nouveau round de négociations, de concessions aux Britanniques. Tout est bloqué ou presque, jusqu’au 23 juin, date du référendum. Face aux défis que nous pourrions relever unis, face aux crises que nous devrions affronter unis, nous allons rester au mieux immobiles, au pire dispersés, en rejetant sur les autres la faute de nos soucis.
C’est la faute aux Grecs si nos frontières sont mal gardées. Dîtes donc gros malins, comment ferions-nous si 1 millions de personnes débarquaient en canots sur les plages des Catalans ou de Saint-Cyr sur Mer ? Que ferions-nous s’il n’y avait pas avant la Corse, l’Italie, l’Espagne, la Grèce pour faire tampon face à toute la misère du monde ? Nous enverrions le Charles De Gaulle pour couler les migrants ?
C’est la faute aux espagnols si notre agriculture marche mal, si nos porcs se vendent moins bien et puis, c’est la faute aux allemands, dont les diktats économiques ruinent nos entreprises, si nos PME sont dix fois moins nombreuses que chez eux, si l’apprentissage y est 4 fois plus développé et si leurs machines-outils se vendent dans le monde entier. C’est dégueulasse que, même après le « scandale » des tests truqués, le monde préfère les grosses « Benz » aux berlines Renault.
Et puis surtout, surtout, c’est la faute à Bruxelles. Bruxelles , c’est le responsable de tous  nos maux, l’être maléfique qui veut nous empêcher de vendre nos fromages au lait cru, le coupable de nos impôts trop élevés, le coupable idéal, puisque Bruxelles ne peut se défendre. Quel malin ce Cameron : « Je n’aime pas Bruxelles, j’aime la Grande-Bretagne ». Il est sûr qu’aucun bruxellois ne lui balancera un scud.  Imaginez un peu l’inverse : Un Président français qui irait à Londres ou à Berlin, et dirait : « Je n’aime pas Londres, j’aime la France ».
Et d’ailleurs ce qui manque aujourd’hui c’est l’envie, c’est l’amour.
Après 40 ans de franquisme, et d’isolement, les espagnols brulaient d’envie de rejoindre l’Europe.
Après 40 ans de rideau de fer, d’occupation par les Soviétiques,  Lettons, Polonais, Tchèques, Roumains faisaient rimer Europe avec liberté.
Il y avait de l’envie, du désir d’Europe.
Bien sûr, il y a des exceptions: Les Suisses, qui sont une sorte de super-Monaco, les montagnes, les vaches, l’industrie pharmaceutique et chimique  en plus, le Prince en moins. Mais ils sont quand même dans Schengen. Il y a aussi les Norvégiens. Grâce à leur pétrole, ils se prennent pour des émirs, les fjords en plus, les « abayas », les burkas en moins, et n’ont pas voulu du mariage. Ce qui ne les empêche pas d’être européens, non ? 
Quant aux Anglais, pardon aux Britanniques,  ils ont bien voulu du mariage, mais en faisant chambre à part. Aujourd’hui, ils veulent faire maison à part, et pouvoir aller flirter avec qui ils veulent. Mais on sait bien ce qui arrive lorsqu’il n’y a plus de désir dans un couple et qu’il ne reste plus que les conventions. Rester marié a-t-il encore du sens ?
Bien sûr, il faudrait résister à la tentation du ras-le-bol et du « Qu’ils partent ! » Parce que sur le plan économique, sur le plan politique, quelque soient les difficultés actuelles, nous avons tous à gagner d’une Union européenne AVEC la Grande-Bretagne.
Mais ces raisons, la seule Raison, ne peuvent se substituer à l’absence de désir. Pour aimer, il faut être deux. Or il semble bien qu’une majorité de britanniques n’aient plus envie de nous et vont choisir le divorce.
Au lieu de faire l’autruche et de faire comme si cela n’arrivera pas, nos dirigeants devraient s’y préparer, nous y préparer. Espérons que le plan B, comme Brexit est en train d’être peaufiné entre Paris, Berlin, Bruxelles, et Rome. Et dans ce plan B, devraient figurer non seulement des mesures, économiques, des annonces sur les quotas, les taux d’intérêt, la fiscalité, mais aussi comme l’écrivait Umberto Eco, sur la culture et l’amour. Umberto Eco, grand écrivain italien et profondément européen, qui vantait le succès des échanges « Erasmus »: « Erasmus a créé la première génération de jeunes Européens. Pour moi, c’est une révolution sexuelle : un jeune Catalan rencontre une jeune Flamande, ils tombent amoureux, se marient, et deviennent européens, comme leurs enfants. Ce programme devrait être obligatoire, pas seulement pour les étudiants mais aussi pour les taxis, les plombiers, les ouvriers. Ils passeraient ainsi un certain temps dans les pays de l’Union européenne, pour s’intégrer ».
Remettre un peu d’amour, un peu de supplément d’âme dans la construction européenne, nous faire bander pour l’Europe : Hollande ou Merkel en sont-ils capables ? Ca craint…
Nous vivons une e-poque formidable.

#Auriergate: Fiotte, ça s’écrit avec un ou deux t ?

Serge Aurier, bientôt “blanchi” par son coach ?
Il y a une semaine, c’était l’affaire du siècle. Certains journalistes avaient même trouvé le hashtag définitif : #Auriergate
Aujourd’hui, Laurent Blanc est prêt à passer l’éponge.
Sur le coup, il est vrai que les propos tenus par le jeune footballeur du PSG dans une vidéo Periscope étaient très fumeux au sens figuré comme au sens « propre »- chicha oblige-. Entre deux wesh cousin, on comprenait qu’il était en train de dire de grosses conneries, et que s’il s’était pointé le lendemain au vestiaire de son club, il se serait fait mettre la tête au carré  par son « coach » et par certains de ses « collègues », comme l‘ombrageux Zlatan.
Pendant deux jours, chacun y allait de sa condamnation comme celle, tout en nuances,  de Guy Roux – si ça avait été lui, il aurait carrément réouvert le bagne de Cayenne, et il était prêt à appeler Christiane Taubira pour cela (oh! oh ! on plaisante, c’est de l’humour).
Il y eut aussi des justifications et autres tweets de soutien, genre « C’est une nouvelle affaire Dreyfus », « Une justice à deux vitesses », à l’image de Didier Drogba qui depuis son club de Montréal a tweeté « Force à toi mon frère ».
Et c’est vrai que de la force, il lui en a fallu au jeune footballeur dont on apprend qu’il a été envoyé faire pénitence… en Suisse ! Trop dure la punition !
C’est cela notre monde d’internet, samedi qui rit, dimanche qui pleure, une indignation chasse l’autre, tout est scandale, tout est matière à réaction immédiate, irréfléchie. Comme au moment de l’affaire Strauss-Kahn – Sofitel, quand des journalistes réputés avaient estimé qu’il ne s’agissait  que d’un”troussage de femme de chambre” (cf Jean-François Kahn qui regretta ces propos par la suite).
Alors, en comparaison,  dire que son « coach suce Zlatan jusqu’aux couilles », c’est quoi ? Des propos d’enfants de chœur ? (La comparaison est-elle bonne aujourd’hui, avec tout ce que l’on dit qui se passe dans les sacristies ?). Des propos de téléréalité ? Un épisode des Anges, non pas  à Miami, mais plutôt à Sevran, banlieue parisienne où Aurier a grandi avec ses potos ?
Ce qui interpelle quand même, c’est cette obsession, cette haine de l’homosexualité chez tant de mecs qui jouent les machos. Parce que Aurier parle de fiotte comme d’une insulte ( au fait que dit la réforme de l’orthographe, fiote, ça s’écrit avec 1 ou 2 t ), mais est-ce plus grave que les punchlines du rappeur Orelsan sur les femmes: «  Je peux faire un enfant et te casser le nez sur un coup de tête », ou encore : « Ferme ta gueule ou tu vas te faire marie-trintigner ». Des propos  qui n’ont pas été condamnés par la Cour d’Appel de Versailles, qui n’y a vu que l’expression des « tourments d’une jeunesse désenchantée ». Or aujourd’hui cette « jeunesse désenchantée » traitent souvent les meufs comme les pédés, avec une violence qu’on aurait voulu croire appartenir au passé.
Où est la tolérance annoncée par le mariage pour tous, « marqueur de gauche » de l’évolution progressiste de nos sociétés ? Christiane Taubira au-delà de sa loi aurait peut-être dû non pas seulement murmurer mais parler à l’oreille de la jeunesse. On appelle ça l’éducation, et il paraît que c’est l’un des meilleurs remèdes contre l’intolérance, la bêtise, les préjugés. Visiblement, il est plus facile de voter une loi que d’améliorer l’école. On vérifie là ce qu’écrivait le sociologue Michel Crozier: On ne change pas la société par décret.
Mais peut-être que l’éducation pourrait le faire et dommage que Christiane n’ait pas enseigné à la jeunesse son goût pour la poésie, comme par exemple ce poème de Léon-Gontran Damas et cet extrait :
« Cet enfant sera la honte de notre nom
cet enfant sera notre nom de Dieu
Taisez-vous
Vous ai-je ou non dit qu’il vous fallait parler français
le français de France
le français du Français
le français français
Désastre
parlez-moi du désastre
parlez-m’en.
« 
Nous vivons une e-poque formidable.

OL : Même avec son nouveau stade, Lyon ne fait vraiment pas des lumières.

Au Stade des Lumières, il ne manque plus qu’une équipe et un public !
Ce devait être la consécration : Non pas un stade, mais un complexe, unique en France, et même unique en Europe: Autour du stade, ultra moderne, « digitalisé », baptisé Stade des Lumières en attendant un sponsor (espérons que ce ne sera pas Justin Bridou ou Canard WC), un ensemble de boutiques, de restaurants, d’hôtels, une sorte de parc d’attractions et d’affaires tournant autour du foot. Car aujourd’hui, le business du foot ne se fait plus avec la seule billetterie mais avec tout le « merchandising » décliné autour de l’image d’une équipe. Maillots bien sûr, avec les numéros, les noms des stars du moment, et puis les casquettes, les écharpes, les mugs, et puis encore , les loges réservées à l’année où le business invite ses relations pour conclure des affaires devant un beau spectacle, celui d’une rencontre de foot. On pense bien sûr aux exemples réussis du Barça, avec ses soçios, et des loges que l’on se transmet de génération en génération, du Real, de Manchester, du Bayern etc…
C’était donc le rêve de Jean-Michel Aulas, le Président de l’OL depuis … pratiquement aussi longtemps que la reine en Angleterre, ou Paul Biya au Cameroun. Et sur le papier, c’était loin d’être idiot : L’OL avait accumulé un trésor de guerre, résultat d’années de saine gestion « à la lyonnaise », le Président Aulas avait réussi à mobiliser derrière son projet tous les acteurs de la Ville et de la région. Un arrêt du tram Rhône express desservant l’aéroport a été aménagé, comme également une bretelle d’autoroute et des parkings conséquents. Sauf que… il manque l’essentiel. Et l’essentiel reste une équipe qui gagne.
Parce que, et désolé pour les gones inconditionnels de l’OL, mais le maillot de Lacazette ou de Valbuena se vendent moins bien, c’est un euphémisme, que ceux de Messi, Ronaldo ou autre Eto’o. Entre investir dans le stade, et investir dans une équipe, il semble que Lyon ait vu trop gros.
Et puis, il faut aussi un public, et là un mois à peine après l’inauguration du stade, le président Aulas en est réduit à lancer des appels pour que le stade soit rempli. Et l’on se met à regretter l’ancien stade de Gerland, qui certes devait être modernisé, mais qui avait l’avantage d’être dans la ville, comme le sont les stades des très grandes équipes européennes, le Camp Nou à Barcelone, Santiago Bernabeu à Madrid, Old Trafford, pour le Manchester United, ou encore San Siro, surnommé « la scala du football ». Ces enceintes ont toutes en commun d’être très facilement accessibles, de faire partie du paysage urbain, d’avoir une histoire, une âme, d’être des mythes.
Beaucoup d’eau coulera sous le Pont Pasteur, qui relie au-dessus du Rhône, Gerland à la Confluence, avant qu’on se rende en pèlerinage à OL-Land, comme on le fait pour Old Trafford ou San Isidro.
La devise de Lyon n’est pas comme celle de Paris « Fluctuat nec mergitur » , « Battu par les flots mais ne sombre pas ». Hélas, car l’OL est en train de sombrer. Les coup de gueule de son Président qui accuse toujours  c’est pas moi, c’est les autres – les arbitres, la pelouse, la météo, le public, les medias, pour expliquer les contre-performances  de son équipe pourront-il éviter le naufrage ? C’est un peu triste pour la carrière, la fin de carrière ?  de celui qui fût un très grand Président de Club. C’est aussi inquiétant pour les finances du Club, et au-delà pour les contribuables lyonnais qui sans en avoir été avertis, ont été entraînés par leurs élus, et leur maire, dans le cofinancement de ce projet peut-être un peu délirant.
Avoir de l’ambition, c’est bien, et Lyon en a souvent manqué. Mais garder le sens des réalités était une qualité très lyonnaise. Jusque là.
Nous vivons un e-poque formidable.

Raul Castro à l’Elysée. Marco Rubio à la Maison Blanche : Tous chocolats ?

–>

Raul Castro dîne à l’Elysée. Marco Rubio s’attaque à la Maison-Blanche. Le clown Chocolat crève les écrans. Décidément, Cuba est dans la place !
Raul Castro dîne à l’Elysée : C’est le symbole de la fin d’une époque, la chronique annoncée de la fin d’un régime ou plus exactement de la dictature d’un pouvoir archaïque, celui d’une famille, d’un clan, d’une oligarchie militaro-politico-révolutionnaire qui a mis Cuba sous cloche depuis un demi siècle. Il faut être Mélenchon pour croire encore qu’il existe une Révolution à Cuba (comme au Venezuela, d’ailleurs). L’abus de cigares ou de mojitos ne justifie pas tous les aveuglements.
Au même moment, dans la course à la Maison-Blanche, Marco Rubio est en train de percer, côté républicain. (Comme nous l’avions prévu il y a plus d’un an dans le blogodo).  Marco Rubio, un sémillant sénateur de Floride, d’origine cubaine …. Il pourrait être le  prochain locataire de la Maison-Blanche, ce qui serait la aussi tout un symbole : Les latinos sont la « minorité » la plus nombreuse aux Etats-Unis, bien avant les noirs. Ils devraient former le 1/3 de la population vers 2050…
Beaucoup d’entre eux sont conservateurs, certains même ultraconservateurs. Ils ont grandi dans la haine du régime communiste de Cuba, avec une envie de revanche mêlée de nostalgie du paradis perdu.
Quand Cuba s’ouvrira vraiment, c’est-à-dire quand les Castro disparaîtront, ce qui quelque soit leur secret de longévité (le fameux régime cubain : cigare, rhum et petites pépés, LOL !), ne saurait tarder, ce sera un raz de marée. Les anciens émigrés arriveront avec beaucoup d’arrogance, les poches pleines de dollars pour faire une razzia sur toutes les richesses immobilières, touristiques, agricoles de l’île. Que pourront faire les cubains de Cuba, avec leurs salaires moyens  oscillant entre 20 et 60 $ ? Que se passera-t-il quand les anciens propriétaires d’une belle villa de Vedado ou de Jibacoa viendront réclamer leur bien aux familles qui les occupent depuis 50 ans ?
Ce sera la bataille du pot de fer contre le pot de terre. Il y a un précédent : C’est celui de l’ancienne RDA, l’Allemagne de l’Est au moment de l’unification de l’Allemagne. Malgré la mise en place d’une Agence chargée de gérer tous les biens de l’Etat est-allemand, les propriétés collectives, de permettre des procédures devant les Tribunaux pour trancher les conflits, beaucoup d’allemands de l’Est ont eu le sentiment qu’ils ne pesaient pas lourd face à leur compatriotes de l’Ouest et leurs « Deutschmarks »…
A Cuba cela risque d’être pire, et bien plus violent. Car reparaîtront également des tensions, des fractures passées sous le silence de la supercherie révolutionnaire ;  Comme le racisme. On l’oublie souvent, Cuba est le dernier pays avec le Brésil à avoir aboli l’esclavage: 1886 !
Et c’est là où l’histoire du clown Chocolat raconté par le film avec Omar Sy et James Thiérrée, télescope celle des Rubio et des Castro. Au moment où Rafel Padilla, esclave cubain, s’enfuyait vers l’Europe puis la France, commençait une carrière de clown, atteignait une célébrité certes ambiguë à cause du racisme avant de sombrer dans l’oubli, au même moment à Cuba, ses cousins étaient encore esclaves sur les plantations de grands propriétaires. Comme le père des Castro  qui lui, avait fait le voyage en sens inverse, émigrant d’Espagne, de Galice ( la même région d’ailleurs que l’ancien dictateur Franco ), pour venir faire fortune à Cuba, sur le dos des esclaves.
Au cinéma, en politique, en relations internationales, Cuba est de retour. Quoi de plus normal ?
L’a-normal était, est, son isolement, son absence de la scène internationale.
Car Cuba est la plus grande, peut-être même la plus belle île de la Caraïbe, un des plus beaux pays d’Amérique Latine. Et à moins de 200 kilomètres des côtes de Floride. Si loin de Dieu, si près des Etats-Unis, comme disent les mexicains ! Et il faut se souvenir que jusqu’à la Révolution cubaine, malgré la dictature d’un Batista qui ne fût pas toujours un dictateur, mais avant, le premier Président non-blanc du pays, le premier à faire participer les communistes à son gouvernement, Cuba était le pays le plus développé, le plus riche, de toute la Caraïbe, et de toute l’Amérique Latine, avec une presse variée, des classes moyennes éduquées.
Décidément, les Castro auront fait « chocolat » les cubains, au sens figuré de cette expression qui remonte… à la France du clown Chocolat. Etre chocolat, être floué, trompé…
Nous vivons un e-poque formidable.
« Older posts Newer posts »

© 2025 BLOGODO

Theme by Anders NorenUp ↑