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Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Christiane Taubira : Rayi chyen mé di so dan blan

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Christiane Taubira, pourquoi tant de haine(s) ? Un « dolo », un proverbe guyanais dit « Rayi chyen mé di so dan blan » « il faut savoir reconnaître les qualités, même aux personnes  que l’on déteste ».:
Et foutre que Taubira est détestée ! Une détestation qui va au-delà de la simple opposition politique, de l’hostilité idéologique : Pour toute une partie de la classe politique comme de l’opinion, Taubira est une tête de Turc – Tête de Turc ; réfléchissons à cette expression ! – et cela est louche, et cela révèle une petite musique raciste, qui ne dit pas son nom au grand jour.
Car il y a ces réflexions entendues ici ou là, café, métro, bus : « Elle est partie la guenon ? »  Oui, bien sûr, c’est nul. Mais voilà, ça existe et plus souvent que de raison, et cela devrait nous mettre en garde sur les commentaires négatifs comme positifs au sujet de l’ancienne Garde des Sceaux. Nous ne sommes pas « objectifs », mais bien sujets à des préjugés, des clichés vieux comme…le racisme.
Il y a aussi ces commentaires tout en nuances : « La pire ministre de la V ème République ? » Ah ! bon, vous en êtes sûr ? Pire que Rachida Dati, par exemple ?  Qui posait en robe Dior pour la couverture de Paris-Match, avant d’aller visiter les prisons ! Pire que…? Excusez, mais  la liste des ministres incompétents est trop longue.
Il y a Taubira accusée d’être« laxiste ». Mais qu’a-t-elle réformé, qu’a-t-elle fait en 3 ans ? Sa grande loi sur la Justice, sa grande réforme pénale sont toujours « à venir » et ne viendront jamais. Et puis doit-on imputer au Ministre de la Justice les décisions prises par les juges indépendants ? On ne peut pas dire « Les juges doivent être indépendants » et vouloir intervenir dans leurs décisions.
Ce que l’on peut critiquer c’est bien qu’en matière de justice comme dans beaucoup de domaines, « le changement, c’est maintenant » n’était qu’un slogan de campagne.
Depuis 3 ans, depuis même 8 ans, que sont devenus les projets de réformes de l’instruction, de la détention provisoire, de la préventive ? Comme si le scandale d’Outreau n’était pas passé par là, ni la commission d’enquête parlementaire dirigée à l’époque par le député PS André Vallini.
Nos prisons sont toujours surpeuplées et dans un état qui nous fait honte : Près de deux mille prisonniers obligés de coucher par terre sur des matelas ? En France, en 2016 ! Fallait-il donc rayer d’un trait de plume la construction de 10 000 places de prison supplémentaires, parce que prévues par l’ancien gouvernement et financées par un partenariat public privé, et ça, il y a quelques années encore, c’était « sale » aux yeux de la gauche.
Il y a aussi Taubira, détestée parce que icône du mariage pour tous. Comme si elle avait été une militante de tout temps des droits des gays, lesbiens et transgenres. Taubira avait plutôt écrit « L’esclavage expliquée à ma fille », pas « L’homosexualité expliquée à mon fils »… Elle avait tout simplement trouvé cette promesse dans son portefeuille de Ministre, promesse qui ne coûtait rien, et qui en plus était adoptée d’avance, mathématiquement, puisque les députés en sa faveur étaient très largement majoritaires. Donc, beaucoup de bruit pour une loi qui aujourd’hui n’est plus remise en question par personne ou presque (cf par Sarkozy) y compris à l’extrême-droite. Une loi qui n’a pas été la révolution sociétale annoncée. Ce n’est ni l’abolition de la peine de mort, ni l’autorisation de l’IVG. Le nombre de citoyens concernés est réduit et après un phénomène de rattrapage les deux premières années, le nombre de mariage entre personnes du même sexe est même en chute libre. Mais une des rares lois « marqueurs de gauche » comme on dit, du, pour l’instant, maigre bilan du quinquennat Hollande. Quelle ironie d’ailleurs de voir Taubira devenue « icône de la gauche ». Quand on pense à quel point  elle avait été clouée au pilori, parce que en 2002, accusée d’avoir perdre Jospin. Alors que sa candidature – la première candidature d’une noire à se présenter à une Présidentielle, nous pourrions être fière en cela de nos institutions! – avaient obtenu moins de suffrages que celles de Chevènement ou des Verts.
En fait ce qui doit en agacer beaucoup, c’est que Christiane Taubira n’entre pas dans les clichés doudouistes que nous aimons bien avec nos élus d’Outre-Mer. Christiane Taubira n’est pas folklorique. Elle serait beaucoup moins détestée si elle « jouait le jeu », si elle se mettait à zouker sur fond de Compagnie créole. Finalement de « nos noirs », nous attendons quoi ? Qu’ils courent vite, tirent de beaux coups francs, nous rapportent des médailles aux J. O ? Mais pas qu’ils nous battent sur le plan du brio, de l’éloquence, de l’érudition, de la mémoire, C’est de ce même préjugé dont souffrent tous les antillo-guyanais, ingénieur, médecin, professeur, avant même qu’ils aient ouvert la bouche , ils sont classifiés : « doudou ». Pas méchants ( sous-entendu, pas comme les arabes !) mais indolents…
Elle manquera à la République, car elle est un exemple, trop rare, qu’une femme, qu’une noire, qu’une guyanaise peut arriver aux plus hautes fonctions.
A l’Assemblée nationale, son intelligence, ses talents d’oratrice vont manquer. Quant à la Justice, nous ne demandons qu’à être surpris par le nouveau ministre, mais … « le changement, c’est maintenant ! » LOL !
Pour l’image du gouvernement n’en parlons pas, c’est la cata. Car Christiane Taubira a choisi sa sortie – la classe, et ce coup de repartir en vélo !- Cela a beaucoup plu en Guyane, où l’on connaît bien Christiane, où on l’aime bien mais pas au point peut-être de voter pour elle comme Maire de Cayenne ou Présidente de région ! On en a même fait un petit clip mi français mi créole, sur le thème : « Je suis venu te dire que je m’en vais ». Avec en final une « mazouk » de carnaval ( qui vient de commencer en Guyane) et dont les paroles sont : « Aujourd’hui, je réfléchis ; A la philosophie de la vie » ;
Après le carnaval, croire que Christiane Taubira ira se fourvoyer dans le marigot des prochaines échéances politiques françaises, c’est mal la connaître.
En revanche, il y aura des livres, forcément, où il n’y aura pas de cancans, pas de coulisses, pas de révélations croustillantes sur qui couche avec qui, mais de vraies critiques politiques. Comme le dit un autre proverbe guyanais Lang a roune bon baton ! La langue peut aussi être une très bonne arme.
Nous vivons une e-poque formidable

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Sprechen Sie deutsch ? Don’t make me laugh.

C’est un peu le bordel à l’Education nationale. On ne sait plus très  bien si on va pouvoir apprendre une, deux, trois, beaucoup, à la folie , pas du tout de langues « étrangères » à l’école.
C’est dingue en 2016… d’en être là. Ne parlons pas de l’anglais. N’en déplaise à ceux qui confondent défense et amour de la langue française avec un éventuel retour à l’époque de Louis XIV – Oh ! On se réveille, la langue française n’est plusla langue universelle du Siècle des Lumières, Coca, Disney, Mc Do et Apple sont passés par là ( LOL !) – l’apprentissage de l’anglais n’est même pas une option. Ce devrait être une obligation, de la même manière que l’on apprend à lire et à compter. Parce que même aux fins fonds du Vietnam, de l’Amazonie, ou du Nigeria, le seul moyen de se faire comprendre quand on ne parle pas les langues vernaculaires, c’est l’anglais. Attention, pas l’anglais de Shakespeare – ça, c’est maîtriser une culture, dont l’apprentissage prend du temps – non l’anglais international, celui qui vous permet de dire partout : « You’re my friend »  et « Are you talking to me ? », en passant par « burger », « milkshake », «  tweet » ou « reboot ».
Cet anglais de base, nous devrions tous le maîtriser pour pouvoir justement mieux défendre nos couleurs. Il est assez consternant de s’extasier parce qu’Emmanuel Macron parle anglais – pas mal, moins bien quand même que Christine Lagarde. Cela n’est que normal. Ce qui est incompréhensible est que le reste de nos élites parlent si mal l’anglais alors qu’elles sont supposées avoir fait de « hautes » études comme l’on dit.
L’apprentissage des langues étrangères commence donc après la question de l’anglais, mais c’est un vrai enjeu. Car nous apprenons de moins en moins les langues de nos voisins, sans parler celles des plus grands pays de la planète. Aujourd’hui beaucoup sont obligés de passer par l’anglais pour échanger avec des amis espagnols ou italiens.
Quant à la langue allemande, c’est la chute libre, victime d’un double désamour. D’abord parce réputée difficile, elle a été longtemps liée à la sélection pour l’entrée dans les meilleures classes. Et puis encore et toujours, quand on évoque les beautés de la culture et de la langue allemandes, on vous renvoie tout de suite : « Schnell, raus, Gestapo », en se tapant sur les cuisses et mimant un bavarois à la fête de la bière. Rauque, gutturale, pas belle, la langue allemande ?  Et comment expliquez vous Mozart et Schubert, les poésies de Goethe, les nouvelles de Stefan Zweig ou de Kafka, les pièces de Dürrenmatt ?
Quel paradoxe : Alors que nos destins n’ont jamais été autant liés, les allemands nous sont de plus en plus étrangers. Tiens une devinette: Quel est l’un des plus grands écrivains vivant de langue allemande, Prix Nobel de littérature en 2004 ? Elfriede Jelinek, et elle est autrichienne. Parce que l’allemand n’est pas seulement la langue de l’Allemagne, c’est aussi la langue maternelle la plus parlée d’Europe. L’anglais ? Non, même en ajoutant l’Irlande, et le Royaume Uni, on est loin derrière des quelques 100 millions de germanophones.
Mais il ne s’agirait pas de s’arrêter à la seule langue allemande. Plus on apprend de langues, plus le cerveau en apprend facilement de nouvelles. Ce sont non seulement des outils de communication, mais aussi des instruments de gymnastique intellectuelle (ah ! la construction des phrases allemandes ou du vocabulaire !). Elles permettent une ouverture sur d’autres visions du monde, d’autres mythes, d’autres histoires. Elles donnent enfin un atout formidable dans la compétition internationale. Quelle dommage que nous ayions raté le développement de l’apprentissage de l’arabe ou du chinois, non pas réservé aux communautés originaires de pays arabophone, mais comme parcours d’excellence. Cela nous permettrait peut-être de remporter plus de marchés à l’international !
L’enjeu de l’apprentissage des langues étrangères dans notre système scolaire, va donc bien plus loin que le seul fait de pouvoir commander ses burgers dans un fast-food. C’est un symptôme des blocages de notre pays pour entrer vraiment dans son siècle.
Nous vivons une e-poque formidable.

Déchéance de nationalité : Et si l’on commençait par déjà appliquer les lois qui existent ?

C’est un fait divers horrible.
Evidemment horrible : Deux jeunes gens retrouvés assassinés le 20 décembre dernier dans leur appartement du centre de Rouen, Place de la Pucelle. Les deux amis avaient été étranglés, la jeune femme avait subi des sévices sexuels. Dramatiquement horrible : L’auteur présumé, arrêté, était un récidiviste, violeur condamné, qui avait été libéré, un mois avant le drame, après avoir effectué six ans de prison sur une condamnation totale de huit ans . Ce qui est encore plus horrible, est que le suspect n’aurait jamais dû se trouver en France : Car de nationalité rwandaise, né en Ouganda, il était en situation irrégulière et sa condamnation avait été assortie d’une peine d’expulsion. Une peine que la police «  n’a pu exécuter du fait d’un doute sur la nationalité de l’individu, donc de la destination ». C’est ce que Christiane Taubira a expliqué dans une réponse au Sénateur de l’Eure Hervé Maurey qui s’en était ému. Et elle ajoute qu’elle avait «  décidé d’une enquête administrative pour savoir si la communication des informations a été effectuée dans les délais.(…) Depuis deux ans, nous avons engagé une modernisation des greffes pénitentiaires, avec un déploiement sur l’ensemble des établissements, facilitant la gestion de la population carcérale ». L’enquête découvrira évidemment tel vice de forme, telle procédure mal appliquée, un bug, une erreur pourquoi pas ? Quand ça ? Et avec quelles conséquences ? Une indemnisation ? Voilà qui consolera, sans nul doute, ( !) les familles et les proches de ces deux jeunes gens assassinés.
La justice est indépendante. Mais quand même : Comment la Garde des Sceaux peut-elle se contenter de constater ce genre de bug aux conséquences mortelles, sans que suivent non seulement des sanctions, rapides, mais également des mesures. Car les même faits se reproduisent trop souvent, et reviennent les mêmes questions: 
Qui juge les juges ? 
Quels moyens sont donnés à la Justice. Et l’on sait qu’ils sont trop faibles et que les greffes des Tribunaux travaillent au bord du burn out. 
Quel moyen à la pénitentiaire ? Jamais les prisons françaises n’ont été aussi surpeuplées, et c’est même un des records, tristes, de notre pays en Europe ; 
Quels moyens pour le suivi des personnes libérées ou en conditionnel.
Car le drame de Rouen est loin d’être le seul.
Il y a eu par exemple ce policier abattu début octobre par un multirécidiviste qui avait profité d’une permission pour s’enfuir. Une permission !  Alors qu’il était fiché « S », notamment pour s’être « radicalisé «  en prison.
Il y a eu aussi Samy Amimour, ce terroriste assassin du Bataclan, auquel on avait retiré carte d’identité et passeport en 2012 parce que suspecté de vouloir partir au Yemen, et pas pour faire du tourisme. Documents qui lui avaient été redonnés en 2013, date après laquelle il n’avait plus respecté son contrôle judiciaire. Là aussi, erreur, enquête, bug, mais pour quel résultat ?
Est-ce de cela dont discutent nos élus ces dernières semaines ? On en est où la réforme, les réformes de la justice ? Car au final, le bilan de Christiane Taubira risque de se réduire au seul vote de la loi sur « Le mariage pour tous », une loi qui même si elle l’a défendue avec fougue et brio dans ses discours devant l’Assemblée Nationale, n’était ni sortie de son imagination, ni de son parcours politique. Si avant son entrée au gouvernement, elle avait été une militante LGBT, cela se serait su !
Le gouvernement préfère que nous débattions de la déchéance de nationalité ! Avant de chambouler nos principes fondamentaux et notre Constitution par des modifications hasardeuses dont on sait déjà qu’elles seront inefficaces, il serait plus utile d’appliquer les lois qui existent déjà.
Aux parents des victimes de ces « faits divers » qui finalement auraient pu être évités, prévenus, il ne faudrait pas répondre par des formules compassionnelles toutes faites, mais par des actes, des moyens supplémentaires, il faudrait pouvoir dire aux parents : « plus jamais ça ». Tout le reste n’est de discussion sur le sexe des anges. Et manœuvres de politique politicienne de très mauvais goût.
Nous vivons une e-poque formidable.

Der Erlkönig, le roi des Aulnes a fini par rattraper Michel Tournier.

Pour beaucoup, Michel Tournier qui vient de mourir, c’est « Vendredi », dans sa version «  pour enfants », étudiée dans toutes les écoles : « Vendredi ou la vie sauvage » ; Tant mieux si le plus grand nombre ne retient de son œuvre que ce livre, car on y trouve toutes ses qualités : Transformer et dynamiter les grands mythes de notre culture. Transformer la philosophie en romans, et pas bas de gamme.
Vendredi n’est plus le sauvage civilisé par Robinson Crusoe comme c’est le cas dans l’œuvre d’origine de Daniel Defoe. Il est au contraire l’autre qui enrichit et transforme Robinson en lui faisant découvrir une autre conception du monde. L’inverse de la colonisation  qui est toujours une violence sur l’autre. C’est l’annonce de notre monde contemporain qui s’enrichit, ou plutôt devrait s’enrichir par l’apport des autres.
Mais il y a aussi, surtout ? « Le roi des Aulnes ». A une époque où l’Allemagne est rarement aimée, parfois détestée, souvent jalousée, toujours ridiculisée, « Achchch ! Frau Merrrkel ! », alors que les allemands sont nos partenaires les plus proches, incontournables, mais que nous sommes de moins en moins nombreux à les connaître (Qui apprend encore l’allemand, vraiment ?) , cette œuvre de Michel Tournier est incontournable.
Une nouvelle fois, un des grands mythes de la culture occidentale est exploré par l’écrivain qui en fait un roman haletant, une épopée, un conte philosophique dans une langue superbe. 
Car le roi des Aulnes est un des mythes de la culture allemande. Goetheen a fait un des poèmes les plus connus, que même les incultes en langue allemande peuvent réciter : « Wer reitet so spät, durch Nacht und Wind. Es ist der Vater mit seinem Kind » : « Quel est ce cavalier qui chevauche dans la nuit et le vent. C’est le père avec son enfant ». Qu’ils peuvent même chanter puisque Franz Schubert a transformé le poème en l’un de ses plus beaux Lieder.
Le roi des Aulnes est un ogre qui dévore les enfants, Michel Tournier en fait un ogre qui dirige un centre des jeunesses hitlériennes, dans une forteresse au milieu des forêts profondes de la Prusse orientale. Il y aurait tant à dire ce ce que l’on retire de la lecture du « Roi des Aulnes », mieux vaut le lire et s’autoriser toutes les lectures.
Tous les confrères qui ont eu la chance de rencontrer Michel Tournier ont été passionnés. Comme Michel Martin Rolland  dont le très beau livre d’entretiens (1) est sans doute l’un des derniers réalisé avec Michel Tournier, dans son presbytère de Choisel où il vient de mourir: « Lorsque la conversation cesse, il m’offre un communard – crème de cassis et bourgogne rouge – que l’on sirote, debout dans la cuisine, en admirant sous la fenêtre le jeu des chatons roux qui attendent preneurs et en pariant sur les chances d’éclosion des roses en bouton devant l’assaut glacial des fins de nuit qui donne tout son prix à la douceur ensoleillée de ces dernières journées d’automne. Il les déguste du fond de son hiver ».
A la fin du poème de Goethe, le Roi des Aulnes, qui inspira Tournier, le père qui chevauche n’arrive pas à arracher son enfant à la mort. « Er hält in den Armen das ächzende Kind, Erreicht den Hof mit Mühe und Not ; In seinen Armen das Kind war tot ». « Il tient dans ses bras l’enfant gémissant, Il arrive à grand peine à son port ; Dans ses bras l’enfant était mort. » Et dans le Lied de Franz Schubert ce dernier mot « Tod », « mort » provoque l’épouvante.
La chevauchée de Michel Tournier vient de s’achever.
Nous vivons une e-poque formidable.
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(1) Michel Tournier “Je m’avance masqué ; entretiens avec Michel Martin-Rolland” Editions Ecriture

Valls chez Ruquier : Faire djeune à tout prix ?

   Nos politique à la course à la meilleure communication
Faut-il aller dans une émission d’infotainment pour faire passer son message, pour « vendre » l’action du gouvernement, pour intéresser le plus grand nombre à la politique ? C’est ce que croit apparemment Manuel Valls en allant se faire cuisiner chez Ruquier.
Ce n’est pas nouveau et il n’est pas le seul : Pour tenter un retour, Jean-François Copé va ainsi s’allonger sur le divan de Marc-Olivier Fogiel. En Mars dernier, François Hollande avait choisi de se faire interviewer par le magazine Society, une publication « swag » (swag, cela veut dire ici classe et chic et de société). Christiane Taubira, est passée au Petit Journal de Yann Barthès, mais là , elle était en pays conquis, sans beaucoup de pièges à attendre.
Il y a à chaque fois forcément un effet « voyeur » et beaucoup iront sans doute regarder. Mais il n’est pas sûr que Manuel Valls en retire un quelconque profit. Comme d’ailleurs, avant lui tous ses prédécesseurs dans ce genre d’exercice.
Même en tentant la presse branchée, la popularité de François Hollande est au plus bas, y compris chez les « jeunes ».
Et puis, attention, on peut vraiment se rater.
Doit-on rappeler Michel Rocard chez Ardisson. Et du pitoyable : « Sucer est-ce tromper » ?
Ou encore Mitterrand interviewé par Yves Mourousi. Quand on revoit, l’émission « Ca nous intéresse Monsieur le Président » en mars 1976, on est frappé par sa qualité, son inventivité qui rendent rikiki les émissions en vogue aujourd’hui. Mais il est vrai qu’Yves Mourousi était, lui, un vrai pro avec 30 ans de métier. Certes, certains échanges étaient un peu convenus et cire-pompes comme ces discussions pour savoir qui des deux était le plus « djeune », le plus chébran ou le plus cablé ! Mais il n’y avait pas que ça, et pendant une heure et demi, c’est une interview serrée, pointue. Et pourtant cette émission n’avait pas empêché la défaite de la gauche aux législatives, 10 jours plus tard.
Fort de tous ces précédents, nos femmes et hommes politiques devraient donc faire gaffe, et ne pas écouter les sirènes de leurs conseillers en communication qui les poussent à vouloir faire « jeune », et qui faute de grives veulent nous faire manger du canigouronron. Or le meilleur des communicants ne pourra pas faire nous prendre des vessies pour des lanternes.
Tout monde n’est pas le général De Gaulle, ce qui est bien dommage. Car quand on revoit ses conférences de presse, on est estomaqué par la force de son verbe, son charisme, son aisance, son humour.
Comme quoi, on peut être plus jeune et plus moderne à 75 ans, qu’à 35 ans.
Nous vivons une e-poque formidable.

#decheancedenationalite, 90 % des français sont pour: Pouvez-vous répéter la question ?

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Superdémocratique? En Suisse, les référendums ont longtemps bloqué le droit de vote pour les femmes.
C’est une opinion de plus en plus répandue : Le référendum est le summum de la démocratie. Tous pourris : Les hommes politiques ont peur de donner la parole au peuple et de demander au peuple son opinion. Sur tous les sujets.
Est-ce si sûr ? Car ce peut être une dérive, qui a l’apparence de la démocratie, mais toutes les caractéristiques d’une dictature de l’opinion.
On prend souvent la Suisse comme exemple. Mais les votations font partie de la culture électorale helvète depuis des générations. Et malgré cela, le taux de participation aux élections en Suisse est très faible: Moins de 50 %, et même moins de 30 % des jeunes, quand chez nous, le taux de participation dépasse les 80 % pour les Présidentielles. Alors que valent des décisions prises par des référendums auxquels ne participe qu’une minorité ? Et puis c’est oublier aussi que ce système peut-être très conservateur, comme dans le fameux canton d’Appenzell où les électeurs – hommes – ont refusé le droit de vote aux femmes jusqu’en 1990.
Enfin, si l’on courcircuite en permanence nos représentants élus, députés, sénateurs, Président, à quoi servent-il ? Un des principes de fonctionnement de la démocratie est la délégation d’autorité: Nous remettons notre autorité à des représentants pour une durée limitée.  On appelle cela des élections. Et ce sont eux, qui en notre nom, sont chargés d’étudier et de voter les lois. Si nous n’en sommes pas contents, eh !bien nous en changeons au bout de 4 ou 5 ans. Alors, oui  ce peut être rageant de devoir attendre 4 ou 5 ans pour changer, mais c’est le principe même d’une élection et il semble qu’il n’existe pas encore de moins mauvais système.
De plus, qu’est-ce que c’est que l’opinion ?  Les référendums sont comme les sondages, ce sont des photos instantanées de l’opinion, et celle-ci évolue au gré de l’actualité. Ainsi posez donc la question, surtout après une vague d’attentats : Etes-vous pour la peine de mort pour les terroristes ? Parions qu’une large majorité répondrait, oui . Que devrait faire alors le gouvernement : Rétablir la peine de mort ?
Le dernier qui parle n’a pas toujours raison, l’orateur le plus habile n’est pas forcément le plus compétent, et en matière de décisions politiques, il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. 
Qu’il soit nécessaire de rappeler ces vérités de base sur la démocratie est inquiétant : Cela montre que nous sommes aujourd’hui tellement déboussolés, que nous nous sentons tellement coupés de nos élites politiques, que nous sommes prêts à nous abandonner à la première ou au premier démago venu. 
Espérons, que cela nous nous arrivera ni en 2016, ni en 2017.
Nous vivons une e-poque formidable.

#Déchéancedenationalité : Hollande, père fouettard plutôt que Père Noël !

Déchéance de nationalité: Comme le fût De Gaulle en 1940.
Il paraît qu’une majorité de français est pour:
La déchéance de nationalité pour les binationaux.
Et alors ? Demander toutes les cinq minutes sous le coup de l’émotion ou de l’actualité, leur opinion aux français, est une caricature de démocratie. Si en 1975, on avait demandé aux français de voter, l’avortement n’aurait pas autorisé, et en 1981, la peine de mort  n’aurait pas été abolie. Non, les référendum ne sont pas forcément le summum de la démocratie: Les allemands le savent bien qui excluent pratiquement totalement dans leur constitution, le recours au référendum. Ils se souviennent qu’Hitler, lui aussi, avait beaucoup utilisé ce système et l’on sait que cela n’avait pas abouti à la démocratie !
Le rôle des politiques n’est pas de se comporter en girouette et de tourner en permanence dans le sens du vent de l’opinion. C’est au contraire de garder un cap, de ne pas travailler seulement au rythme de l’instantané, de l’émotion, du « breaking news »: Un fait divers, une actualité : Vite une nouvelle loi ! Vite un changement de constitution.
Cela avait été suffisamment reproché à Nicolas Sarkozy et à juste titre. Il est donc stupéfiant aujourd’hui d’entendre l’assourdissant silence de celles et ceux qui se disent de gauche et qui ne sont que « gênés » par le projet du gouvernement. Christiane Taubira a bien raison de ne pas être d’accord avec cette mesure que tous les spécialistes jugent non seulement inefficace mais inapplicable. Comme l’ancien juge anti-terroriste Marc Trevidic, qui, lui, sait de quoi il parle !  Qui peut imaginer qu’un kamikaze soit retenu de se faire sauter par la menace de ne plus être français. Il n’y aurait pas des morts et des blessés à la clef, ce serait la meilleure blague de cette fin d’année.
On nous dit que c’est symbolique. Justement quel symbole ! Moche, qui nous ramène aux plus vilaines pages de notre histoire. Genre Pétain, Vichy, 1940.  Bien sûr Hollande n’est pas Pétain, Valls n’est pas Laval. Mais retirer la nationalité à des concitoyens  bi nationaux, c’est faire une différence entre deux classes de citoyens. Entre nous, et eux. Et par eux, on sous-entend que les binationaux ne seraient pas des français à part entière mais entièrement à part, qu’ils seraient un peu « le parti de l’étranger ». C’est ce que l’extrême droite disait des juifs avant-guerre. Avant d’ailleurs que Vichy ne déchoit de leur nationalité une partie de nos concitoyens. Y compris le général De Gaulle, en même temps qu’il fût condamné à mort. On entend ici ou là dire « Il faut qu’ILS choisissent entre leurs nationalités ». Mais quelle jalousie ! Où est le problème de vouloir conserver une nationalité liée à l’histoire de sa famille ou de ses ancêtres ? Nous devrions au contraire être fiers que tant « d’étrangers » au cours de l’Histoire se soient identifiés à notre pays, à notre culture. Et hélas d’ailleurs de moins en moins. Cela devrait rassurer les obsédés de l’invasion: Notre pays est de moins en moins, voire plus du tout, une destination pour les migrants qui lui préfèrent l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Amérique du nord.
En jouant avec nos valeurs pour des raisons de stratégie électorale de bas étage, notre Président ne nous fait pas un cadeau.
Nous vivons une e-poque formidable.

Avec Kurt Masur à Leipzig à l’automne 1989

Montagsdemo à Leipzig  9octobre 1989
Ce n’était pas venu d’un coup… L’effondrement de l’Allemagne de l’Est, de l’ancienne République Démocratique Allemande.
Il est facile après coup de mettre en avant les faiblesses du pays et de son régime. Mais à l’époque, la RDA était présentée comme l’élève modèle du camp socialiste, celui dont l’économie avait le mieux réussi. En tant que  journaliste, correspondant de TF1 en Allemagne, nous n’en avions qu’une connaissance très partielle, au gré de reportages effectués toujours sous strict contrôle. Il fallait envoyer au Ministère de l’Information une liste très précise de sujets, de lieux de tournages, d’interlocuteurs souhaités. Il fallait jouer avec ce que l’on savait des interdits, des tolérés. Et l’on nous imposait des visites de grands « Kombinat » industriels, qui nous épouvantaient avec leurs kilomètres de tuyaux et de machines rouillées, pourtant fiertés du régime. Epouvantables aussi ces mines de lignite à ciel ouvert, qui engloutissaient forêts et villages dans la région de Bitterfeld ou de Guben, déprimants ces « Palaces » que l’on nous imposait, payables en monnaie de l’Ouest évidemment, et très chers, mais qui n’étaient le plus souvent que des blocs de béton, surchauffés en hiver et où le vent soufflant à travers les portes et fenêtres mal isolées, soulevait les rideaux pratiquement à l’horizontal. Peu ou pas de contacts avec la population. L’opposition ? Quelle opposition ? Nous n’avions accès qu’à des interlocuteurs « officiels » triés sur le volet, et de manière exceptionnelle, à quelques personnalités, qui en raison de leur réputation internationale, servaient indirectement de caution au régime. Ils se gardaient bien d’ailleurs d’être trop ouvertement critiques et leurs interviews étaient décevantes, comme celles avec l’écrivain Stefan Heym, qui avait fait la seconde guerre mondiale dans l’armée américaine, mais qui avait choisi par adhésion au communisme de s’installer à Berlin-Est. Ou encore avec Kurt Masur, qui jusqu’à l’automne 1989, n’était pas considéré comme critique à l’égard du régime. C’était une personnalité difficilement joignable , qui partageait sa vie entre son « bébé », la nouvelle salle de concert du « GewandtHaus » de Leipzig et Paris, New York, Salzbourg.
C’est dans sa ville de Leipzig justement que nous avions pu, pour la première fois, rencontrer une autre Allemagne de l’Est. A l’occasion des foires de Leipzig, le gouvernement octroyait des visas de quelques jours afin que la presse étrangère puisse faire des reportages sur cette vitrine des performances économiques des pays de l’Est. Quelques jours de relative liberté où nous n’étions pas encadrés par des « interprètes », et où entre deux visites de stands de machines-outils nous pouvions aller nous balader dans les rues de la vieille ville. Jusqu’à ce Lundi 4 Septembre 1989, où nous avions pu assister avec surprise à un bien curieux office dans l’Eglise Saint-Nicolas. A partir de 18 heures, les lectures pastorales laissèrent la place à des appels à la Paix, à la non violence, à la liberté. Pas d’attaques directes, mais dans cette église portes ouvertes où l’on entrait et sortait, il se passait quelque chose. Il fallait être prudent, la Stasi, la police politique, était là en civil, à qui faire confiance ?
Alors tous les Lundi, nous sommes revenus, « clandestinement ». Depuis Berlin-Est, où nous étions supposés passer la journée, nous foncions pour nous retrouver dans l’Eglise Saint-Nicolas, avec des caméscopes, à 18 h00. Nous repartions dans la soirée, pour retourner à tout allure sur Berlin et repasser le « check point Charlie » avant minuit…
Et de Lundi en Lundi, ces « Montagsgebete », ces « prières du Lundi », ce sont transformées en « Montgsdemo », en « manifs du Lundi », de plus en plus importantes, et de plus en plus dangereuses. Difficile en effet de distinguer entre le vrai manifestant et le provocateur en civil de la police, qui infiltré dans la foule, pouvait vous frapper par derrière, ou vous éloigner de quelques mètres afin de vous arrêter plus facilement.
Au début, les manifestants ne faisaient que le tour de l’Eglise, puis le tour du quartier, jusqu’au Lundi 9 octobre où là vraiment il y avait plusieurs dizaines de milliers de personnes, avec ces slogan « Keine Gewalt » »pas de violences » Et déjà :« Liberté de voyager » « Ouvrez le mur ». Montés au sommet d’un immeuble, nous avions pu voir la foule qui avait envahi le centre ville avant de sortir en cortège sur les boulevards devant la salle de concert du GewandtHaus. Et là, comme sorti d’un autre monde, apparut un colosse barbu «  C’est Kurt Masur, dit la foule ». Il marchait calmement au devant des banderoles, avec à son bras son épouse la soprane japonaise, Tomoko Sakurai.
Pas d’interview avec lui, pas de déclarations de sa part, mais sa seule présence était en soi une surprise, lui qui n’était pas connu jusque là pour être critique du régime.
De Lundi en Lundi, l’Allemagne communiste se mit à craquer, jusqu’à ce jeudi de novembre où le mur à Berlin finit par être ouvert. Kurt Masur fit partie de ces personnalités qui évitèrent sans doute le bain de sang.
25 ans plus tard, Leipzig est métamorphosée. La ville grise, étouffant dans le brouillard jaunâtre de lignite est devenue une belle ville, rénovée, dynamique. Le Gewandthaus, l’Eglise Saint-Nicolas, la chorale de l’Eglise Saint-Thomas où composa un certain Jean-Sébastien Bach, attirent les foules de touristes. Il y a de nouveau des « Montagsdemo » mais elles ne réclament plus l’ouverture des frontières, mais au contraire, organisées par Pegida, comme dans la ville voisine de Dresde, leur fermeture et l’expulsion des étrangers. Exactement l’inverse de ce que réclamaient  les manifestants autour de Kurt Masur ce Lundi 9 octobre 1989, à Leipzig.

Nous vivons une e-poque formidable

#electionsregionales2015 : Sauter de la Tour Eiffel sans parachute.

Le vote FN: Comme un saut sans parachute !

Est-il nécessaire de sauter de la Tour Eiffel sans parachute pour savoir que ça ferait mal ? Et même que ce serait mortel ?
C’est la même chose avec le Front National : Il n’est nul besoin de faire l’expérience de gouvernements d’extrême-droite pour savoir que ça nous ferait mal et que nous en paierions les pots cassés.
Entendons-nous bien: Ce ne sont pas les « bobos », le microcosme politico-médiatique – tellement détestés par celles et ceux qui prétendent parler au nom des « vrais » français, du « vrai » peuple – qui paieraient l’addition. Ce ne serait pas non plus les héritiers et les héritières Le Pen, ni les avocats ou pseudo-journalistes recasés au FN, ni les énarques en mal de frissons virils, qui paieraient les impôts, les coupes budgétaires, les baisses de compétitivité, la honte mondiale d’une aventure FN. Non, ce serait les plus modestes, les plus pauvres, celles et ceux qui ont l’impression qu’on en fait plus pour le premier migrant venu que pour le dernier des français au chômage.
Une partie d’entre nous: 30 – 40 %  – pas une majorité certes, mais quand même plusieurs millions, ce qui est consternant –  croie que le vote extrême, c’est comme un service après-vente ou des offres promotionnelles sur internet : Gratuit ! : Faîtes un essai. Vous avez 30 jours pour nous retourner l’article. Mais le gouvernement d’un pays cela ne marche pas comme ça : Il n’y a pas de délai de rétractation, ni de satisfait ou remboursé. On ne peut pas faire de test, et l’on achète les billets aller simple. C’est comme si l’on embarquait pour une croisière de 5 ans, sans possibilité de descendre. Le voyage risque de finir comme le Costa Concordia, ou le Titanic, sauf que là il n’y aurait même pas d’orchestre, car avec le FN aux commandes, ce serait la culture sous surveillance, puisque: « La culture n’est qu’un repère de bobos , de la pensée unique, des gauchistes germano-pratins ».
Et puis c’est quoi ce raisonnement : « On a tout essayé, alors chacun à son tour : Pourquoi ne pas essayer ceux qui n’ont jamais été au pouvoir ». En 1933 aussi, 1/3  des allemands – 1/3, c’est-à-dire moins que les 40 % de FN chez nous – avaient voulu « essayer » Hitler. On sait où cela les a mené.
Le Pen and Co ne sont pas Hitler ? Bien sûr. Mais le fond du raisonnement est le même qui fait des autres, les responsables de tous nos malheurs. Comme « Die Juden sind unser Unglück »« Les juifs sont notre malheur » des nazis en 1933, aujourd’hui, chez nous,  ce sont l’Islam, les migrants, les arabes, tous sans distinction, qui sont la source de tous nos problèmes.
Bien sûr, la solution proposée par le FN n’est pas « finale ». Elle n’en est pas moins catastrophique en distillant la peur de l’autre au sein de notre propre pays, en faisant croire qu’il serait possible de reconstruire une sorte de ligne Maginot pour mettre notre pays sous cloche, à l’abri du monde, en brandissant la sortie de l’euro comme LA solution à la mollesse de notre croissance, en rejetant nos faiblesses, nos fautes sur les autres, sur Bruxelles, notamment, et ses soit-disant diktats. Alors que Bruxelles, et l’Europe ne sont que l’expression de la volonté de nos gouvernements. Alors que notre avenir passe par plus d’Europe, une Europe plus unie, une fiscalité plus harmonisée, un « Schengen » renforcé.
Sinon, ce sera quoi le XXI ème siècle pour nous ? Une France crotte-de-nez, repliée sur elle-même, transformée en conservatoire des Arts et Traditions populaires, où les touristes chinois ou indiens viendront nous jeter 5 Francs en l’échange d’une parade avec béret basque, baguette sous le bras et fromage qui pue ?
Non, tant qu’à faire de tenter le parachute, autant que ce soit avec une toile vérifiée, éprouvée, et bien pliée.
Nous vivons une e-poque formidable.

#Venezuela : Il y a aussi des élections qui donnent de l’espoir !

Higo Chavez et Simon Bolivar arriveront-ils à sauver le Président Nicolas Maduro
Tout occupés (préoccupés ?) à nos élections régionales, nous n’avons pas prêté attention à d’autres élections, législatives, celles-là, qui se sont déroulées dimanche dernier au Venezuela. Leur résultat est pourtant très important et très symbolique. Malgré la répression contre les opposants, la fermeture de beaucoup de médias, radios , télés qui lui sont proches, l’opposition obtient plus des 2/3 des sièges, ayant même théoriquement les moyens constitutionnels de faire démissionner le Président. C’est une déroute pour le parti au pouvoir, le parti du Président Nicolas Maduro, héritier et successeur du Général Chavez, qui avait gouverné de 1999 à sa mort en 2013.
Cela fait longtemps que celles et ceux qui aiment et connaissent un peu le Venezuela , et pas depuis quelques année, mais sur la durée, dénonçaient l’imposture du régime d’Hugo Chavez. Drappé dans des discours pseudo révolutionnaires à la Castro dans années 60, ce général nationaliste et populiste avait consciencieusement sappé une démocratie qui, même avec des tas de défauts – clientélisme, corruption, inégalités – fonctionnait depuis plus d’un demi-siècle. Sa politique a ruiné le pays, distribuant la rente pétrolière sans se soucier des investissements pour préparer le futur et dans le seul but de s’acheter une clientèle. Au Venezuela, on a fait l’inverse du «  Si tu donnes un poisson à un homme, il se nourrira une fois, si tu lui apprends à pêcher, il se nourrira tout sa vie ». 
Chavez se disait nationaliste. Il criait au complot américain pour expliquer les déboires de sa politique. Il voulait que le Venezuela reprenne le contrôle de son économie. Mais l’industrie pétrolière avait déjà été nationalisée en 1975, les ingénieurs et cadres de la société Petroven faisaient partie des meilleurs au monde ; 10 ans de Chavez et l’indutrie pétrolère vénézuelienne a sombré, la plupart des cadres – vénézueliens – ont émigré, embauchés par d’autres compagnies dans le monde. Faute d’investissements, les grands complexes sidérurgiques développés sur l’Orénoque , ses gisements de fer et son énergie hydro-électrique, sont devenus vétustes et même dangereux, tout comme beaucoup de raffineries et de centrales thermiques, comme l’a montré la catastrophe d’Amuay, en 2012 : 48 morts.
De gauche, Chavez ? Il faut vraiment être aveugle comme Mélenchon pour le croire. Ecoutons plutôt la gauche vénézuelienne, celle qui a été muselée, parfois même agressée par le pouvoir. Comme Teodoro Petkoff, ancien communiste, ancien journaliste, opposant résolu au pouvoir de Chavez dont il disait : « Il est psychopathe, ce qui est différent de fou ». En ajoutant : «  Le pouvoir de Chavez est plus fasciste que socialiste, sauf si on met dans le socialisme, le stalinisme. Il allie culte de la force et de la mort, mépris des opposants, exaltation du passé ».
Il n’y a pas si longtemps, le Venezuela faisait figure d’exception démocratique en Amérique latine et malgré de criantes inégalités, les « ranchitos », les bidonvilles de Caracas ou Merida, étaient moins désespérants que les favelas du Brésil. Combien de temps faudra-t-il pour qu’il retrouve la voie du développement et tourne la page du « Chavezisme » ? Il est à craindre que l’actuel Président ne veuille s’accrocher au pouvoir.
Nous vivons une e-poque formidable.
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