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Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Marisol Touraine: Les sans dents ne vous disent pas merci !

Voici donc la mesure phare de la Ministre de la santé : Le Tiers payant généralisé : Une mesure qui est présentée comme sociale, et c’est avec des trémolos dans la voix que la Ministre nous explique qu’avant sa loi des millions de français n’allaient pas voir leur médecin, faute de moyens.
On se pince. On mesure à quel point cette ministre est déconnectée de ce que vivent des millions d’entre nous. Ce n’est pas une attaque contre sa personne : On peut être une grande bourgeoise et avoir une vraie fibre sociale. Mais cela ne semble pas être son cas.
Car sinon, elle aurait su que l’urgence, ce n’était pas la généralisation du Tiers payant, mais bien l’accès à tous, y compris aux plus pauvres aux prothèses optiques – lunettes, verres de contact-, aux prothèses auditives, aux prothèses dentaires.
Une couronne ? Un implant dentaire ? 500, 1000 euros, et la sécu n’en rembourse que 75, 100 euros … Résultat : De plus en plus de français deviennent des sans dents qui bouffent des analgésiques pour ne pas souffrir, et qui bouffent des compotes par peur des souffrances de leur absence de dents saines.
L’arrogance idéologique de Marisol Touraine face à ceux qui lui objectaient que sa réforme n’était pas la priorité avait quelque chose de choquant.
A-t-elle passé quelques heures dans les salles d’attente des hôpitaux publics ? Elle se serait rendue compte que, fort heureusement, tout le monde, quelque soit son origine, son statut, même sans papier, est soigné. Et c’est très bien. Et c’est tout à notre honneur. Notre pays ne ressemble pas aux séries américaines où l’on demande au malade arrivant aux urgences s’il a une assurance avant de l’ausculter !
Théoriquement, sur le papier, la généralisation du Tiers payant paraît « social ». Mais dans les faits, il a deux effets pervers :
Il va compliquer le travail de milliers de médecins généralistes qui vont passer l’essentiel de leur temps à faire de l’administratif, au lieu du soin et de l’écoute de leurs patients. En Allemagne, par exemple, le patient est d’abord reçu par une assistante, qui s’occupe de l’administratif et lorsque le médecin vous ausculte enfin, chacun de ses actes est soigneusement notée selon une nomenclature qui nous paraîtrait insupportable : « Tirez la langue : 2 points. Dîtes : Ah ! 3 points. Toussez : 5 points »  Est-ce cela que nous voulons ?
Sans parler de l’effet pervers de la carte vitale, une formidable avancée, certes, mais qui a comme conséquence de déconnecter la médecine de son coût. La santé n’a pas de prix, mais elle a un coût. Et quand nous allons dans une pharmacie avec une ordonnance longue comme le bras et que nous demandons avec notre carte vitale : «  Combien je vous dois ? «  Et que le réponse est : «  Rien ! ». Alors que l’ensemble du traitement coûte en fait des centaines d’euros, cela nous déresponsabilise. La carte vitale devient une sorte de carte de crédit sauf que le crédit, ce seront les médecins qui l’avanceront à leurs patients et à la Sécu.
Ce ne sont pas les « mandarins », les grands profs de médecine qui sont vent debout contre cette loi : Ils s’en fichent, ils sont pleins aux as, et de toute façon font payer à leurs clients, pardon à leurs patients, des tarifs de stars.
Non, ceux qui vont souffrir, ce sont les médecins de proximité, les généralistes qui ont peur, à juste titre, de passer plus de temps en paperasserie qu’en examen médical…
La vraie réforme sociale, cela aurait été d’abord de simplifier l’accès à la CMU et la CMU complémentaire à tous ceux qui y ont droit. Les procédures de contrôles sont tellement compliquées qu’elles supposent d’être bac + 5 !
 La vraie mesure sociale aurait été de s’attaquer à l’accès aux soins dentaires ou optiques, qui sont en France deux à trois plus chers que dans les autres pays européens.
Mais pour savoir cela, il aurait fallu avoir dans son entourage des « sans dent ». Ce qui n’est manifestement pas le cas des grands bourgeois qui nous gouvernent.
Nous vivons un e-poque formidable.

Hollande: Yes we Canal+ ?

On le savait d’avance: L’événement médiatique destiné à relancer François Hollande pour les deux dernières années d’un mandat plutôt sinistre et sinistré n’a pas eu lieu :
Rien à dire sur Canal +: Une émission complaisante, où la plupart des chroniqueuses/eurs, approuvaient de la tête les déclarations convenues sur la lutte contre le chômage, les valeurs de la République, le « vivre ensemble ».
Rien à dire sur le Président lui-même: François Hollande est intelligent, et on se dit: Un dîner avec lui, ça doit être sympa et pas inintéressant. Un peu chiant quand même sur la longueur. Ne me dîtes pas, si vous avez regardé les deux heures, que vous ne vous êtes pas ennuyés.
En plus, franchement, pourquoi est-il aussi coincé ?  Pourquoi, d’une manière générale, les hommes politiques français sont-ils aussi coincés ? : Pourquoi doivent-ils  obligatoirement donner l’impression d’avoir avalé un parapluie – d’autres diraient d’avoir un balai dans le cul -? Pour faire crédible ? Pour faire Président ?
Sans aller jusqu’aux Obama, Président et Première dame, toujours prêts à aller jouer les Mickey avec les enfants ou planter des légumes dans les jardins de la Maison-Blanche, François, lâche-toi !
Bien sûr, iI y a eu ce fameux passage avec les jeunes. Le plus intéressant, mais parce que les « jeunes » étaient intéressants. Bien propres sur eux, c’est sûr, mais tous les jeunes ne sont pas « wech cousin » et « clash Booba-Kaaris ». Un moment qui aurait pu être exceptionnel, mais là, désolé Président, consternation :
Car était enfin exprimée à voix haute et sans caricature, cette idée qu’il y aurait deux poids, deux mesures. Charlie d’un côté, Dieudonné de l’autre. « Pourquoi ne peut-on pas rire des blagues de Dieudonné sur les juifs ? ». Et quand le Président demande «Ca vous fait rire ? », une jeune fille murmure : « Oui, c’est drôle ». La réponse du Président n’a pas été mauvaise, elle a été laborieuse. Et à voir les réactions des « jeunes », il n’a pas convaincu.
Ne pas arriver à expliquer en quoi l’holocauste et les chambres à gaz, dont certains continuent à dire, sans sourciller, qu’ils ne sont qu’un détail de l’Histoire, ont quelque chose d’horriblement spécifique ; Ne pas avoir su faire preuve de pédagogie pour faire comprendre que le nazisme est le degré ultime de l’horreur raciste dans sa volonté d’anéantir une population entière parce qu’elle était juive, et même de la réduire, matériellement, en cendres. Cela est consternant.
Il aurait fallu que le Président se batte pour convaincre et éliminer ces doutes polis que l’on voyait sur les visages des ses jeunes interlocuteurs.
Il aurait fallu convoquer Pierre Desproges, qui ,lui, avait su faire rire sur l’Holocauste dans son sketch fameux « On me dit que des juifs sont entrés dans la salle ».  Il aurait fallu convoquer Aimé Césaire, qui dans son  Discours sur le Colonialisme, explique de manière enflammée en quoi la colonisation et son lot de massacres, annoncent le nazisme et la théorie de la suprématie de la race aryenne ; Théorie qui conduit à la solution finale non seulement des juifs, mais également des tsiganes, des homosexuels, des handicapés mentaux…
Ne pas trouver les bons mots pour faire comprendre cela à des jeunes qui trouvent Dieudonné rigolo quand il joue à Hitler, est consternant.
Nous vivons un e-poque formidable.

Le vote aux élections c’est comme la bandaison, ça ne se commande pas !

Encore une fausse bonne idée : Elle a l‘apparence du bon sens, elle émane d’éminents hommes politiques, du Président de l’Assemblée Nationale, ils sont tous sans nul doute beaucoup plus intelligents que nous tous, ils ont dû faire l’ENA, c’est dire ( LOL !) : Rendre le vote obligatoire, sinon, panpan culcul : Des sanctions, 10, 20, pourquoi pas 100 € de pénalités, voire même – le ridicule ne tue vraiment pas  suppression du droit de vote pendant 10 ans !
Nous ne sommes pas le 1° avril, pourtant ces propositions ont la force d’un canular. Et j’ai recherché, elles n’émanent de l’excellent Gorafi.
Ainsi, nous serions de mauvais citoyens parce que nous ne voterions pas en masse.
D’abord c’est faux: Elections présidentielles : Plus de 80 % de votants. Aux Etats-Unis, c’est combien ? A peine, 57 %.
Le vote obligatoire ? Dans les pays où cela a été institué, les taux de participation ne sont pas tellement plus élevés que chez nous. En Belgique : 89 %, mais en chute libre… Et il vaut mieux ne pas parler des taux de participation aux élections européennes !
Et puis, il y aurait des sanctions: Riche idée: Un des départements où l’on vote le moins est la Seine-Saint-Denis. C’est aussi un des plus pauvres. Et l’on infligerait des sanctions pécuniaires à ceux qui en sont déjà à 10 euros près pour boucler leurs fins de mois ?
On marche sur la tête: Notre classe politique veut nous culpabiliser, culpabiliser les citoyens pour ses propres carences. C’est à nos « élites » politiques de se bouger le cul pour être plus sexy politiquement, pour nous faire bander électoralement.
Donnez-nous envie, envie de voter pour vos programmes, pour vos partis. Mais c’est tellement plus facile de nous pondre une nouvelle loi, totalement inapplicable – on imagine les descentes de police à Stains ou aux Minguettes pour traquer les mauvais citoyens !- plutôt que de réellement remettre en cause votre manière de faire de la politique. Donnez-nous envie d’adhérer à vos partis, ce qui est d’ailleurs, reconnaissons-le, foutrement difficile: Se taper des réunions électorales tard le soir après le boulot, le porte à porte le week-end alors qu’on préférerait buller, faire les marchés le Dimanche, alors qu’on préférerait être en famille ou entre amis.
Comme chantait Georges Brassens : « La bandaison, Papa, ça ne se commande pas « : Eh ! bien, c’est la même chose avec le vote aux élections.
Nous vivons un e-poque formidable.

Mais que pense Booba du crash de l’A-320 ?

A force de tendre son micro à n’importe qui, sur n’importe quel sujet, surtout lorsqu’ils sont en promo pour leurs derniers CD, on en arrive à n’importe quoi.. Comme Booba, ces derniers jours… Tiens , personne n’a songé à demander à Booba ce qu’il pensait du copilote fou de l’Airbus A-320 ? Ou de la disparition des ours polaires ? Ou du nouveau découpages des régions en France ?
BoobaBooba, vous savez? oui ? non ?  C’est Elie Yaffa- mais Elie Yaffa comme nom de scène, ça ne le fait pas, donc, Booba, est un rappeur hyper bodybuildé  et hyper tatoué – pardon pour le pléonasme – fait le buzz en déclarant à propos de la boucherie à Charlie Hebdo, qu’il n’était ni Charlie, ni pas Charlie, mais qu’à force de jouer avec des allumettes, fallait pas s’étonner de se brûler“.
On touche le fond, bien sûr. 
Merci d’ailleurs au Petit Journal de Yann Barthès d’avoir fait les recensement des Unes de Charlie sur la dernière année : Une seule  sur des musulmans intégristes, une sur des rabbins, 5 ou dix sur les cathos, une quinzaine sur Sarko…. Ce n’est pas comme si toutes semaines, Charlie avait joué avec les allumettes de l’intégrisme musulman. Et d’ailleurs est-ce la peine d’épiloguer sur ce point. Les polémiques d’après massacre, et je pense à Wolinski, à Maris, à toutes les victimes, celles  de l’hyper cacher, donnent juste l’envie de gerber, pas de clasher…
Mais qui est le plus responsable : Booba ? Qui est en pleine promo, et qui fonctionne par « clash » ?
Ou les medias qui eux aussi fonctionnent par clash, y compris dans le domaine politique ? La petite phrase de Mélenchon contre celle de Valls. La saillie de Dufflot contre celle de Royal. Nous tendons nos micros à Booba et l’interrogeons sur n’importe quoi. On est dans le degré zéro de l’info, mais nous les journalistes, nous en redemandons. Alors ne nous étonnons pas si ensuite, le public nous demande des comptes.
Faut que ça saigne,  comme lorsque des fans de Rohffbastonnent un vendeur d’une boutique de vêtements de Booba. Ca fait la Une des faits divers, et nous pensons : « Ah ! Putain, ces blacks, des rebeus, dès qu’ils ont du fric, ils ne sont pas gérables ». Mais, en fait derrière cette écume, il y a du flouze, du pèze, de la maille, de la thune, du fric à faire …
En ce qui concerne  Booba, il est vachement pertinent de lui demander ce qu’il pense de la situation en France, lui qui profite du fric qu’il fait sur ses fans de banlieues pour se la couler douce à Miami Beach.
A la rigueur, on pourrait lui demander ce qu’il pense, des effets de la créatine pour la gonflette de pecs et des biceps. Ou alors, allez, du lourd : Que pense-t-il de la Présidence Obama ? Qui n’a toujours pas fait fermer le camp de Guantanamo ? Lui, le premier Président noir, qui se montre incapable de mettre au pas une police qui quand elle interpelle un jeune noir, préfère tirer avant de parler ?
On pourrait l’interroger sur Billie Hollidaydont on fête le centième anniversaire et de sa chanson « Strange fruit». Les fruits dont elle parle, ce sont les cadavres de noirs lynchés par le Ku Klux Klan et pendus sur des arbres à l’entrée des villages du sud des Etats-Unis.  Strange fruit: Le rappeur Kanye West  même s’il est mégalo, il est loin d’être un con inculte-  y fait référence dans une de ses dernières chansons « New Slaves», en répétant » I see blood on the leaves «  «  Je vois le sang couler sur les feuilles ».
Mais pour cela il faudrait à la fois de la part de personne interviewée, et de la part du journaliste, un  minimum de culture, de curiosité.
A la longue  ce fonctionnement par clash, nous discréditera nous les journalistes. Et alors, ne venons pas nous plaindre : « I see blood on the leaves »…Plutôt que Booba, je vais ré-écouter Kanyee West ou Billie Holliday. Eux, ils fendent notre âme !
Nous vivons un e-poque formidable.
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Stange fruit : Billie Holliday : https://youtu.be/pD2evtQP8ps

Radio France : Mais qu’a donc fait, ou pas, Mathieu Gallet pour mériter une telle grève ?

Mathieu Gallet en gravure de mode

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Pour être franc(s), et c’est le comble pour une entreprise qui est un des fleurons en matière de communication, on n’y comprend pas grand-chose dans la grève sans fin qui paralyse toutes les antennes de Radio France.
Depuis quelques semaines, son PDG est devenu la cible de toutes les attaques, l’objet de toutes les révélations. Et en dehors de Frédéric Mitterrand, qui l’avait en quelque sorte découvert quand il était ministre de la Culture, pas grand monde n’a pris sa défense.
Il y a l’histoire de la luxueuse voiture de fonction, celle de la rénovation du bureau, des bureaux, refaits pour 80-100 000 €. Bien sûr, ça fait tâche, surtout sur une moquette -LOL!-. Non je voulais dire: surtout lorsque l’heure est au serrage de ceintures et à 200, 300  « départs volontaires ».
Il y a également les conseillers en communication, contractés à l’extérieur pour 100 000 € ?  Là, c’est vrai qu’on se pince ; Mais qui a donc conseillé à Mathieu Gallet de se prendre des conseillers en com’, dans une maison qui regorge de spécialistes de la com’ ? En plus, quand on voit le cafouillis actuel, on espère que ces conseillers rembourseront Radio France.
Mais comment celui qui était paré de toutes les qualités et de toutes les vertus, est-il devenu un incompétent sans expérience, en quelques semaines seulement? 
Et certains de dire: C’est une erreur de casting du CSA (et tac, on tape sur l’indépendance très récente de cette autorité de l’audiovisuelle), c’est le fait du Prince (et tac, on tape sur l’ancien ministre de la Culture de Nicolas Sarkozy). Devant le CSA, il paraît qu’il a été brillantissime, plus que tous les autres candidats. Il aurait fait l’unanimité, pas une voix contre : Parmi les membres de ce conseil, des journalistes que je connais – Laborde, Kelly, Mémona Hintermann – dont j’imagine mal qu’elles auraient fermé leurs gueules si le candidat Gallet avait été pistonné ou pas à la hauteur.
Et puis, surtout le comble : « Il est trop jeune, il n’a pas d’expérience ». Ca veut dire quoi, trop jeune ? Matteo Renzi est devenu Président du Conseil italien à 39 ans, Tony Blair à 43. Et puis, combien de vieux routiers des medias, des cabinets ministériels ont été nommés ou dirigent encore des entreprises publiques où ils se sont révélés totalement incompétents ? Allez on cite Corneille : «  Je suis jeune, il est vrai, mais aux âmes bien nées, La valeur n’attend point le nombre des années ».
Je ne connais pas Mathieu Gallet, mais j’avais suivi son parcours après sa difficile nomination à la tête de l’INA, en 2010. On disait déjà: Il est trop jeune, c’est un parachuté à la tête d’une institution ingérable. Et puis. Et puis, ça a marché et bien marché. Apparemment, il a su établir le dialogue avec les syndicats et les salariés de l’INA. Il a modernisé cette société publique, conservatoire de notre mémoire audiovisuelle. Il a notamment largement ouvert ses formidables trésors au grand public, et à la consultation par internet. En moins de 4 ans : bravo, non ?
Alors, même brève, son expérience parlait en sa faveur.
Et depuis un an, c’était l’unanimité: Une directrice a été nommée à la tête de France Inter, une femme, c’est suffisamment rare pour être salué ; Un ancien confrère d’Europe 1, Laurent Guimier , connu pour son efficacité et son professionnalisme, a été nommé lui, à la tête de France Info. Et là aussi, bonne pioche puisque les premières campagnes d’audience montraient une remontée. Et en novembre dernier, tout le gratin de la culture et du gouvernement se pressait pour l’inauguration du nouvel auditorium de Radio France, où pouvaient enfin se produire après des années d’errance, les deux Orchestres maison; A l’époque, personne ne parlait du coût des boiseries ou des moquettes.
Et puis ? Et puis, du jour au lendemain, le petit génie est devenu le pire des cancres.
Parce qu’entretemps, a commencé à filtrer le plan d’austérité draconien imposé à Radio France. En clair, des centaines de personnes vont se retrouver à Pôle Emploi, ou en pré-retraite. Cela n’est pas une découverte. Et c’est là peut-être où Mathieu Gallet et son équipe de DRH ont sans doute été trop technocrates. Au lieu de cultiver son image de bogosse intelligent, dialoguant avec les plus grands patrons aux entretiens de l’Université d’été du MEDEF à HEC, Mathieu Gallet aurait sans doute mieux fait de virer la cravate, de tomber la veste afin de retrousser ses manches. Parce que négocier la fin de toute une vie professionnelle, avec des personnes qui ont consacré leur vie à une entreprise et une belle entreprise, comme Radio France, cela suppose de se montrer à l’écoute, de ne pas donner l’impression de n’être qu’un technocrate brillant mais insensible. Après tout n’est-ce pas ce genre de comportement, typique de la technocratie à la française – je suis le plus brillant d’entre tous – je suis le meilleur d’entre nous – qui avait mis la France dans les rues contre Alain Juppé en 1997 ? Et c’est sans doute ce qui explique que depuis trois semaines, il paraisse si difficile de renouer le dialogue entre direction et personnel de Radio France.
La grève finira bien par s’arrêter. Et Mathieu Gallet restera sans doute.
Mais quel dommage, et quel gâchis. Et si Mathieu Gallet a des torts (voire plus haut), toutes ces attaques contre lui, souvent personnelles, souvent pleines de sous-entendus et de non-dits sur de supposés pistonnages, sont tellement concentrées et soudaines qu’elles en sont suspectes : « Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage ».
Toutes ces « révélations » ne servent-elles pas à faire oublier le principal responsable, le « Deus ex machina » de Radio France: Le gouvernement, la « tutelle », ceux qui tiennent les cordons de la bourse. Fleur Pellerin demande des économies, réduit les dotations budgétaires, mais ce n’est pas elle, ni Emmanuel Macron, ni Michel Sapin, ni Manuel Valls, qui vont l’expliquer au personnel de Radio-France : Quel courage !
Nous vivons un e-poque formidable.

En quoi la guerre des Le Pen nous intéresse-t-elle ?

c’était en avril: 1983, nous avions le Franc et les dévaluations!

C’est la haine au FN. La fille contre le père, la petite-fille contre la tante. Et tous les commentateurs d’y aller de leurs comparaisons :
Il y a la version psy pour les nuls : C’est le meurtre du père.
Il y a la version, j’étale ma culture antique: Ce sont les Atrides à Saint-Cloud.
Il y a le genre branché séries US : C’est « House of Cards sur Seine ».
Franchement, on s’en tape, non ? Que Jean-Marie soit mis sur la touche, quelle importance ?
Car, même avec lui, même avec sa relecture de l’histoire de la seconde guerre mondiale, même avec son éloge de Vichy et de Pétain, même avec son passé Algérie française, même avec ses amitiés avec l’extrême-droite, OAS, avec ceux qui faillirent renverser la République en organisant un putsch – vous vous rendez compte : Il s’en est fallu d’un cheveu, surtout d’un homme, De Gaulle, pour que notre République dont nous sommes si fiers, ne soit balayée par un « quarteron » de généraux, et que la France, patrie des droits de l’Homme, ne soit reléguée au rang d’une dictature à la Franco, aux Colonels grecs, à la Pinochet – . Eh ! bien malgré tout ça, il y a 25 % des électeurs qui votent pour le FN. Et parmi eux, forcément, d’anciens gaullistes: Il paraît qu’à Colombey-les-deux-Eglises, le Général se retourne dans sa tombe.
Bien sûr que Marine Le Pen n’est pas Hitler: D’abord, c’est une femme ( ?LOL !). 
Ensuite le FN n’obtient que 25 ou 28 % des voix, alors qu’en 1933, Hitler et le parti nazi avaient été élus avec 33 % des voix – Oui, il n’est pas nécessaire d’être majoritaire pour instaurer une dictature , il suffit que les autres soient divisés et pas droits dans leurs bottes. Quoi ? Le FN atteint 40 % dans le Vaucluse ou l’Aisne ? Ah ! Oui, quand même.
Non, plus sérieusement, on ne la voit en train de déclarer la guerre à la Russie, d’autant qu’elle trouve Poutine plutôt sympa. On ne la voit pas comme Hitler, déclencher une guerre mondiale.
En revanche, ce que l’on peut imaginer, c’est un glissement progressif de notre pays vers le repli sur soi. C’est le syndrome d’Astérix: Seuls contre le reste du monde qui est méchant, contre les allemands et les diktats de Bruxelles, les grandes invasions barbares venues de l’Est et du Sud, les chinois qui vont tous nous bouffer. Vite envoyons le Charles De Gaulle stopper les barcasses chargées de migrants, vite remettons la ligne Maginot en service – elle avait été tellement efficace pour stopper les troupes allemandes!– rétablissons le Franc – c’était tellement mieux avant l’Euro : On dévaluait tous les étés, on suppliait la Bundesbank de venir au secours du Franc, et pour éviter la fuite des capitaux hors de France, on nous interdisait de voyager avec plus de 1000 francs, 2000 francs. Ah ! Oui, c’était le bon temps. Allez un petit effort ! Tous avec le béret basque, la baguette sous le bras, et les fromages qui puent, et l’avenir de notre pays sera de n’être qu’une sorte de conservatoire des Arts et Traditions populaires de la vieille Europe, de la France de Ratatouille et autres clichés à la Disney, et les touristes du monde entier viendront nous jeter des cacahuètes.
Avec ou sans le père, c’est cela que propose le FN : Nous recroqueviller, refuser le XXI ème siècle, nous fermer à ce monde qui, oui, change tellement vite. C’est bien de cela dont il faudrait parler, dont il faudrait s’inquiéter. Et non pas de savoir si Jean-Marie déjeune toujours avec Marine le Dimanche à Saint-Cloud.
Nous vivons un e-poque formidable.

Foot: Pourquoi n’y en-a-t-il que pour l’OM-PSG ?

#Fekir #Lacazette #Njie #OL
Depuis 24 heures, franchement c’est caricatural: Il n’y en a que pour la rencontre PSG- OM. 
Impossible d’y échapper sur toutes les chaînes, qui multiplient des directs aussi passionnants que celui de l’envoyé spécial dont la coiffure au gel est ébouriffé par fort mistral, et qui nous explique devant les grilles – fermées – et le logo de la chaîne hôtelière, que les joueurs du PSG logeront au Pullman Marignane – ça c’est de l’info
Et puis ce déploiement d’envoyés spéciaux qui galèrent entre la Canebière et le Vélodrome, pour  dénicher le supporter marseillais « type », bien excité, avec « lassan », bien « cacou », bien conforme à tous ces clichés selon lesquels il n’y aurait que le foot dans la vie de Marseille,  et que la haine contre le PSG.  Peuchère !
A force de chauffer à blanc (LOL !: Ceci est un joke !), ne soyons pas étonnés si demain soir, la troisième mi-temps se termine en violences. Le déploiement médiatique n’aura alors pas été inutile.
On nous dit, on nous vend un « classico ». Quel abus de langage ! Puisque ce terme est une mauvaise copie du terme espagnol « classique » qui se dit d’ailleurs « Clasico » et qui concerne les rencontres Real Madrid – Barça (Et là franchement, le foot vole haut !) ou encore le superclasico, et là on est en Argentine.entre Boca Junior et River Plate (Et là, c’est effectivement des rencontres de ouf !).
Notre lavage de cerveau par les médias est tel depuis 24 heures, qu’il était impossible de connaître le score des autres rencontres qui se déroulaient aujourd’hui. Comme par exemple Guingamp- OL, où l’OL vainqueur 3-1 a repris – en tout cas pour 24 heures – la première place du classement. Mais ça visiblement n’intéressait pas les médias nationaux. A croire que derrière ces couvertures médiatiques, il y aurait  des histoires de gros sous, de liaisons dangereuses : TF1 – OM ? Canal – PSG ? Non, cela doit être du mauvais esprit bien lyonnais !
Dommage qu’aujourd’hui l’on ait pas plus vu les buts de #FEKIR et de #LACAZETTE. Ils n’ont pas été achetés à prix d’or, mais leurs performances valent de l’or.
Nous vivons un e-poque formidable.

Nabil FEKIR: Siffler n’est pas jouer

 

#JMFEKIR

Ainsi, des supporters ont sifflé le nouveau prodige du foot français, Nabil Fékir. A deux reprises, et dans deux des plus hauts lieux du foot: Geoffroy Guichard à Saint-Etienne et le Stade de France.
Ces sifflets sont non seulement une manifestation de bêtise, mais également de racisme, qui nous fait honte, qui devrait nous faire honte. Autant que les « radoteries » du vieux Le Pen avec « l’holocauste, détail de l’histoire ».
Car au-delà de la guéguerre entre Lyon et Saint-Etienne – très exagérée, mais « ça pimente » les rencontres – c’est bien le choix fait par Fékir de préférer l’équipe de France à l’équipe d’Algérie, et le suspens entretenu dans les médias autour de ce choix, qui étaient sifflés.
C’est du racisme de la part de ceux des supporters qui pensent qu’être fiers de l’Algérie, cela doit s’affirmer contre la France et non pas avec. Et qui ne supportent pas qu’un binational fasse le choix de la France.
Mais c’est du racisme aussi de la part des supporters qui reprochent à ce jeune homme d’avoir hésité entre le pays de ses parents et son pays d’adoption.
Oui, Fékir a hésité entre deux maillots, deux nationalités : L’ Algérie et la France, pour finalement se décider pour les Bleus. Au lieu de le discréditer, cette hésitation l’honore. Elle montre qu’à à peine 21 ans, ce jeune homme est bien dans ses baskets (ce qui vaut mieux pour un joueur de foot !). Il sait d’où il vient, quelles sont ses racines, celles de ses parents venus d’Algérie pour donner à leurs enfants un avenir meilleur. 
Mais Fékir est aussi un gone. Un petit lyonnais devenu grand, comme toute cette génération de jeunes pousses élevées dans la passion du foot entre Caluire, Vaulx-en-Velin, Saint-Priest et le centre de formation de l’Olympique Lyonnais. Des jeunes talents qui arrivent même à faire chanceler des stars achetées à coup de dizaines de millions russes ou qataris.
Bien sûr, le choix du maillot français est aussi un choix de carrière pour Fékir. En quoi est-ce choquant ? Toute sa vie de footballeur va dépendre de cette décision. Avec les Bleus, où certes la concurrence va être rude, Fékir a pensé qu’il aurait plus de chances de disputer les plus grandes compétitions européennes et mondiales, malgré tout le respect que l’on doit aux Fennecs algériens – c’est une des meilleures équipes d’Afrique, en pleine croissance, on les a vus tenir tête à l’Allemagne, devenue pourtant championne du monde, et elle est entraînée par qui, d’ailleurs ? Par Gourcuff, père !!! – Bravo Fékir! D’avoir su garder la tête froide pour une décision pas facile.
Parmi les siffleurs, il y a ceux qui trouvent la bi nationalité choquante ? Et pourquoi donc ? A-t-on demandé à Picasso, Chagall, Ionesco, ou Lino Ventura, d’abandonner leurs nationalités d’origine ?
Nous devrions bomber le torse quand Fékir entre sur un terrain vêtu de bleu, et se comporte comme un vrai fakir du ballon rond (oui, celle-là est facile).  Sans être un spécialiste de foot, son talent se voit au premier coup d’œil.
Alors au lieu de siffler des Fékir, des Lacazette and co, nous devrions écrire #JMFEKIR.
Nous vivons un e-poque formidable.

#FN : Pourquoi tant de hAisne ?

Dans notre France, voilà ce que certains français ont osé afficher, entre 1940 et 1944…
L’Aisne serait donc un des départements que pourrait emporter le Front National.
L’Aisne, 02, késako ? Vite, un coup de wiki :
Laon, la cathédrale, ah ! oui, j’ai dû voir des photos.
Villers-Cotterêts, ça, oui, encore. N’est-ce pas là où François (Premier du nom) a fait un édit qui faisait du français la langue officielle, et tant pis pour le breton, le basque, l’occitan, le provençal.
Soissons : Là, il y a une histoire de vase cassé. Vite encore un coup de wiki. Ouh! là là : Ca plaisantait pas du temps de Clovis et de nos ancêtres les francs. A une époque où la civilisation était plutôt du côté de Bône (Aujourd’hui Annaba en Algérie), Constantinople (aujourd’hui Istanbul, Turquie) ou Damas  (Toujours Damas, même si aujourd’hui en ruines, en Syrie), ça violait, ça pillait ferme.
Nous jouons, vous jouez à nous faire peur. Car jamais le Front National ne remportera les élections (J’entends, des élections permettant de  gouverner notre pays), jamais Marine Le Pen ne sera élue Présidente.
Pourquoi ? Parce que nous, parce que vous : Parce que notre pays la France, vaut mieux que ça.
La France, c‘est cette crotte de merde, à l’échelle de la planète , et qui pourtant dans l’Histoire a su attirer, fasciner des « étrangers » venus du monde entier, des cultures du monde entier.
Je pense à Ionesco, roumain, un de nos plus grands écrivains « La cantatrice chauve » , à Beckett, irlandais, «  En attendant Godot», à Bianchotti, argentin, de l’Académie Française, de François Cheung, de l’Académie française, de Dany Laferrière,de l’Académie Française, auteur du très drôle »Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer » et du bouleversant, à propos du tremblement de terre en Haïti : «  Tout bouge autour de moi ».
Alors, Dimanche, votez ! Moi, qui habite Paris je ne peux pas le faire. Mais vous, votez, pour notre France,  celle du Général De Gaulle,( putain! sa tombe doit bouger dans tous les sens tellement il doit être écoeuré!!!: Non, je te te jure: Nous, les français, nous ne sommes pas des veaux!), La France que tuas porté au-delà des désastres, des collaborations minables d’un Pétain and co., celle que le monde admire, et qui est, quelques soient nos difficultés, la France qui a su attirer tant de gens admirables.
Votez ! Contre le FN, contre la haine, contre le repli sur soi, sur notre tout pays de merde, ce pays de rien du tout, et pourtant qui a su attirer, fasciner le meilleur de toutes les cultures du monde.
Je sais que nous vivons une période difficile, avec des élites rikiki et décevantes. Mais pensez à ce que nous sommes vraiment, plus grands que ces 64 millions d’habitants dans le nez du continent européen.
Dimanche, soyons à la hauteur de notre pays, qui est tout sauf le f-haine ;
Et n’oublions pas qu’en Allemagne, en 1933, Hitler fût élu chancelier avec moins de 33 % des voix
Nous vivons un e-poque formidable.
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