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Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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CrashAirbus – Chaines toutinfo: Apprendre à la fermer ?

Derrière moi, l’accident: Plus de journalistes que de témoins!
Nous sommes tous devenus des addicts de l’info en continu.
Autrefois – à peine hier !- nous attendions la « grand-messe », le journal de 20 h. Ou encore, la sortie en kiosque du journal Le Monde, vers 13-14 heures, à Paris. Le lendemain matin, en province. 
Aujourd’hui entre les « alertes » , les fils d’actualité, les tweets, les échanges sur Facebook, c’est l’info en continu , et je veux savoir tout et tout de suite.
Alors on se branche sur une chaîne tout info, BFM, I-Télé, LCI et là… là c’est l’accident télévisuel et journalistique.
Après l’annonce il y a 3 jours de cet épouvantable accident d’avion, il n’y eut très vite rien à dire, rien à voir, puisque « la zone est inaccessible », rien à montrer « il faut respecter le deuil des familles », personne à interviewer, puisque les rares habitants des ces petits villages n’ont rien vu, rien entendu : « j’ai vu passer un avion, mais c’est plus tard quand ils l’ont annoncé à la radio que j’ai compris qu’un avion s’était écrasé derrière chez nous ».
Et les experts en boucle, et les directs « in situ », avec plus de journalistes que d’habitants sur place… Le pire, ce furent ces commentaires au moment de la visite des officiels, avec en boucle des réflexions du genre : « La chancelière Angela Merkel est à peine coiffée, on voit son émotion, elle porte la douleur de tout un peuple «  etc… etc »… Heureusement que des experts nous le disent, parce que sinon, on se serait attendu à quoi ? Qu’Angela Merkel se mette à chanter une tyrolienne (elle qui d’ailleurs est du nord-est de l’Allemagne) et que Mariano Rajoy se mette à danser un flamenco (Il n’est d’ailleurs pas andalou !)?
Il ne faut pas en vouloir à ces présentatrices et présentateurs, ni à ces envoyé(e)s spéciaux(ales) qui parlent pour ne rien dire. Ils ne font que suivre les directives de leurs directions. Ils ne font que meubler les minutes interminables de ces émissions spéciales – Ces « Breaking news » qui normalement devraient être exceptionnelles, mais qui aujourd’hui sont déclenchées pour un oui ou un non. Au lieu de reprendre le fil « normal » de l’actualité, il faut en permanence faire croire que nous vivons un événement unique, historique, « C’est l’accident le plus grave depuis… ».
C’est comme cette histoire que l’on nous racontait enfant : A force de crier au loup, au loup , alors qu’il n’y a pas de loup, le jour où il y a vraiment un loup qui vous menace, plus personne ne vous croit.
A force de tout écraser et de mettre tout au même niveau, de tout déclarer « historique » et « breaking news », les medias risquent aussi d’être de moins en moins crédibles …

Nous vivons un e-poque formidable.

#Tunisie : Aider, oui, mais comment ?

Evidemment aujourd’hui, #noussommestunisiens.
Voilà un pays, un peuple, si proche de nous, historiquement, culturellement, géographiquement : Un habitant de Marseille n’est-il pas  plus « cousin » d’un tunisien que d’un finlandais ou d’un letton ?
Voilà un pays qui n’a jamais emmerdé personne, jamais agressé ou envahi aucun de ses voisins, en tout cas depuis Hannibal !, un peuple de commerçants, qui a souvent accueilli des communautés venues de toutes les régions de la Méditerranée, un pays qui a fait de la tolérance une de ses traditions, qui a su concilier tradition et modernité, religion et laïcité, qui a su passer de la dictature à la démocratie en moins de 4 ans, et avec relativement peu de violences ;  un pays qui croit dans le développement, en l’éducation, et c’est plaisir quand même de voir partout dans les campagnes tous ces enfants partir le matin à l’école ;
Voilà un pays dont la saison touristique si essentielle pour son économie était en train de redémarrer, comme d’ailleurs les investissements dans des secteurs comme le textile, les télécommunications, les nouvelles technologies, et hier, ce bain de sang…
Alors, oui, on peut trouver toutes les explications: Plusieurs années de flottements qui n’ont pas favorisé la surveillance des réseaux terroristes, la difficulté de rester hors des menaces alors qu’en Libye notamment c’est le chaos total – Merci l’intervention occidentale qui comme pour les américains en Irak après Saddam, n’avait pas prévu le scénario d’après Kadhafi – , le nombre de jeunes tunisiens qui partent faire le Djihad – mais il y en a aussi beaucoup en Belgique ou en Grande-Bretagne, et puis chez nous il va bien s’en trouver quelques uns qui sur les réseaux sociaux ou dans un spectacle «humoristique», préfèrerons se sentir Coulibaly
Mais encore une fois, nous sommes tous, #jesuistunisien.
Et maintenant on fait quoi ? La diplomatie française ou européenne va condamner fermement, nous avons droit à quelques déclarations graves avec cravates assorties. Et puis ?  Et puis, rien.
Alors, en attendant une vraie politique de solidarité et d’aide à la Tunisie, qui ne viendra sans doute pas, essayons de voter avec nos pieds, en prenant malgré tout, malgré notre peur, le chemin de la Tunisie, de ses commerces, de ses entreprises et de ses hôtels. Cela au moins aidera les tunisiens, et serait la meilleure réponse à ce chaos que veulent créer les terroristes.
Nous vivons un e-poque formidable.

#cantines scolaires: Faut-il voiler le #porc ?

Depuis Orwell, on sait que le porc peut être dangereux !
Encore un débat de fond (LOL !): Peut-on être un bon écolier français si l’on ne mange pas de saucisson, de jambon ou de rillettes ? Evidemment, se priver de Jésus – qui est , comme tout lyonnais sait, un saucisson –  de cassoulet ou de jambon de Bayonne, franchement, c’est presqu’un péché. Moi, je tuerais, peut-être pas père et mère, mais pas loin , pour un saucisson chaud truffé, pistaché à la lyonnaise… Tant pis pour ceux qui passent à côté de cet antichambre du Paradis. Mais bon, pas de quoi en faire tout un fromage ! Même pas un por(c)t- salut !
Et je me souviens qu’à la cantine, on trouvait des solutions pour celles ou ceux , certes sans doute moins nombreux qu’aujourd’hui, ça remonte quand même à quelques années, refusaient pour des raisons religieuses la choucroute proposée invariablement les Lundi ou Mardi. Ce que j’aurais dû faire d’ailleurs, car cela m’a dégoûté à tout jamais de ce plat qui est pourtant un des fleurons de notre gastronomie, car alsacien… En revanche, je ne crache jamais sur un bon couscous.
Je connais aussi des gens qui se privent par conviction diététique voire philosophique d’une côte de bœuf ou de magret de canard: En fait-on tout un plat quand c’est un de vos invités ? Non, on s’arrange.
Il est dommage qu’aujourd’hui, toutes ces petites questions du fameux « Vivre ensemble » ne puissent être résolues par le bon sens, les arrangements hors polémiques et deviennent systématiquement des enjeux politiques.  A 15 jours d’élections où l’on annonce l’extrême-droite en tête, comme c’est curieux ! Re-LOL !

Nous vivons un e-poque formidable.

STOP ! NON, NOTRE PAYS N’EST PAS CA !

STOP! HALT! ASSEZ! il faut que ça s’arrête ! Nous ne sommes pas comme ça ! Notre pays n’est pas ça ! ‪#‎jeSuisCharlie‬ ‪#‎jesuisAhmed‬‪#‎jesuispolice‬ ‪#‎Jesuiscasher‬
Je pense aux 12 victimes de l’attaque contre Charlie Hebdo. #Jesuischarlie.
Je pense à cet homme de ménage abattu devant les locaux de Charlie.
Je pense à ce policier achevé comme unchien #Jesuis Ahmed.
Je pense à cette stagiaire policière, juste arrivée de Martinique, je pense à sa famille, qui devait être fière du parcours sans lequel entrait leur fille, et qui a été abattue comme une chienne, sur un trottoir de Montrouge #jesuispolice.
Je me fiche des deuils nationaux, des déclarations de principes, des beaux discours. pas de récupération politique. please, Bitte !
Laissez-nous , nous citoyensns de ce pays, qui sommes toutes et tous, effondrés, faire notre deuil ensemble, Dimanche, Place de la République, et partout ailleurs.
Nous n’avons pas besoin de vous pour dire tous ensemble notre union.
Il sera temps pour vous, Lundi, de recommencer à faire de la politique.
En attendant, silence, respect, union. dignité : #JeSuisCharlie

Toute Légion d’honneur n’est pas forcément usurpée, ni refusée !

Moi, si j’étais Président, j’embaucherais immédiatement Thomas Piketty comme Dir’com. Quel coup de génie ! Perdue, parmi plus de 500 noms, sa Légion d’honneur aurait dû passer presque inaperçue, entre Chico, des Gypsies Kings et Mimie Mathy. Mais là, son refus fait la Une. Surtout accompagné d’un cinglant : « Le gouvernement ferait mieux de s’occuper du chômage… ».
C’est le meilleur coup de com’ du début d’année. Ca me donne presque envie de lire son livre: « Le Capital au XXIe siècle »… Un best-seller. Et ça c’est déjà admirable, parce que faire du chiffre avec « Merci pour ce moment », on comprend. Mais avec une réinterprétation d’un ouvrage aussi fun que « Das Kapital » de Karl Marx : respect ! Personnellement, je ne crois pas avoir vraiment réussi à en dépasser le chapitre 13 ou 14 – sur 33. Et pourtant j’avais le stabylo à la main, et de fortes pressions idéologiques puisqu’à l’époque il n’y avait presque pas de salut dans l’enseignement de l’économie hors du marxisme.
C’est également le premier couac de la com’ du Président, alors que ce devait être un geste symbolique, et gratuit, à destination de la gauche. On se demande ce qu’ont fait les équipes de l’Elysée. Que personne n’ait pensé à se rencarder sur comment Thomas Piketty allait accueillir cet honneur, laisse sans voix. Comme d’ailleurs les Vœux du Président, précédés par des heures de reportages sur les préparatifs de ces Vœux, le « making-off » de l’allocution, les coulisses de la préparation du décor du bureau, aussi vide que le fût l’allocution. Dont on retiendra… quoi, en fait : Que 2015 sera l’année de « l’audace et de la confiance ». Pas de quoi nous exalter quand on sait que pour les Chinois, la nouvelle année sera celle du Club Med, non pardon, du mouton! 
Tout cela est très dommage. Et dommageable aussi pour la Légion d’Honneur.
Bien sûr, il y a chaque année parmi les décorés, des pistonnés, des gens qui grenouillent ici et là pour se faire attribuer cette distinction, des « people » dont on se demande bien pourquoi.
Mais pour d’autres, elle reste encore un honneur. Un honneur républicain. Et un honneur mérité. Et quand un appel avertit Lundi matin le professeur Françoise Thivolet qu’elle vient d’être décorée de la Légion d’honneur, c’est une fierté pour sa famille, dont je suis, et pour tous ses confrères et collègues de l’Université de Lyon et des Hospices civils: Est ainsi récompensée toute une vie de recherches et d’enseignement en Anatomo-Pathologie, discipline méconnue (rien que le nom !) et pourtant indispensable de la Médecine moderne.
Toute Légion d’Honneur n’est pas usurpée.

Nous vivons une e-poque formidable !

Et on en fait quoi des bateaux chargés de migrants: On les coule ?

Après un premier ferry chargé de plus de 900 réfugiés, encore un bateau à la dérive avec plus de 400 « clandestins ».
2015 commence bien: Avec ces dizaines de milliers de désespérés qui tentent au péril de leurs vies, moins de nous rejoindre que de fuir l’enfer: L’horreur de la guerre en Syrie, les massacres en Irak, l’oppression en Erythrée, le chaos en Lybie.
Vous rendez-vous compte du désespoir dans lequel il faut être pour prendre de tels risques, affronter de tels dangers ? Combien de noyés ? 3 500 disent les estimations… Mais combien ont sombré dans l’anonymat, dans l’indifférence, et qui n’entrent même pas dans ces macabres statistiques ?
Où sont-elles, où sont-ils les « yaka », les « fo-que » ? Que proposent-ils ? On laisse couler les bateaux? On les renvoie chez eux, quand chez eux n’est plus que ruines et désolations.
Où est-elle la Jeanne d’Arc de Saint-Cloud, celle qui, il y a 4 ans, allait jouer devant nos caméras complaisantes, le rôle de la défenseuse de l’Occident face aux hordes musulmanes qui allaient débarquer de Tunisie ? Pas de bol: La Tunisie  n’a pas basculé dans l’intégrisme, contrairement à ses prédictions. Quant aux réfugiés « arabes », ils sont souvent chrétiens et non pas musulmans. Alors on fait quoi ?
On détricote l’Europe et Schengen ? Pourtant ce sont bien les italiens, les espagnols, les grecs qui assument aujourd’hui la plus grande part du fardeau. Ne faudrait-il pas au contraire plus d’Europe au large de Lampedusa, de Brindisi ou de Ceuta, où se trouvent aujourd’hui nos vraies frontières ?
Notre pays est en crise,  beaucoup d’entre nous s’appauvrissent, nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde. 
Mais comment peut-on d’un côté affirmer – et c’est assez juste, que l’ont soit croyant ou athée – que nos sociétés ont été marquées par la culture et les valeurs du christianisme, et de l’autre refuser toute compassion, toute « charité chrétienne »? 
Comment peut-on se dire chrétien et en même temps trouver que: « Oui, quand même, Zemmour n’a pas tort » ou que « Bien sûr, le FN est excessif, mais il pose de vraies questions ».
Aux frontons de nos mairies, de nos aéroports, de nos ports, nous devrions rajouter ce poème qui est gravé sur le socle de la statue de la Liberté, à New York, statue que nous sommes tellement fiers d’avoir offert aux américains :
« Donnez-moi vos fatigués, vos pauvres
Masses qui en rangs serrés aspirent à vivre libres,
Le rebut de vos rivages surpeuplés
Envoyez-les moi, les déshérités, que la tempête m’apporte,
De ma lumière, j’éclaire la porte d’or ! »

Nous vivons une e-poque formidable !

Inauguration du Musée des Confluences : Ni Président, ni Ministre de la Culture , ni grands médias : Pourquoi ces absences ?

Hollande est allé faire une visite surprise à Chambord. Fleur Pellerin est très occupée, au Mont-Saint-Michel, non finalement aux dernières nouvelles à un rendez-vous très important avec le Président d’une Fédération mutualiste… 
Résultat : Le dernier très grand musée construit en France semble avoir été boudé par les plus hautes autorités. Son inauguration se déroule entre lyonnais !
Non qu’une visite présidentielle ait été une garantie de succès de fréquentation, mais quand même:
Hollande a inauguré le Mucem à Marseille, le Musée Soulages à Rodez. Et tout récemment, la fondation (privée) Vuitton à Paris, sans parler de la ré-inauguration du Musée de l’immigration.
Or ce Musée des Confluences est le plus gros investissement muséal de ces dix (vingt ?) dernières années. Il est gigantesque à l’entrée de Lyon par le sud, au confluent du Rhône et de la Saône. Que l’on aime ou pas son architecture, ce sera un des marqueurs de Lyon. Un peu comme Fourvière ou l’Opéra-Nouvel.
Alors pourquoi ce dédain ?
Peut-être en raison de son aspect extérieur ? Il est vrai qu’on est, comment trouver un terme diplomatique… « surpris » par l’architecture de ce mastodonte: Starwar ? Scorpion ou cancrelat d’acier ? Il paraît que les architectes – autrichiens- le définissent comme un cristal, un nuage et un ciel. Oui, mais alors plombé, le nuage! Personnellement, je n’aime pas trop, mais bon, les goûts et les couleurs…Mais à l’intérieur on est stupéfait: Ces espaces vitrés, généreux, d’ailleurs gratuits d’accès, qui vous happent vers le ciel et les terrasses avec des vues à couper le souffle sur Lyon: Ca vaut le détour.
Il y aussi le fait que ce Musée n’est pas simple à résumer en quelques mots: Le musée Soulages, c’est l’œuvre de Soulages. Le MUCEM, les civilisations de la Méditerranée, le Louvre Lens, le Louvre etc. Ici, le projet muséal, comme on dit, est tellement riche, qu’il donne l’impression d’être une boîte fourre-tout.  Qui va des origines du monde, de l’homme dans l’univers, dans son environnement, de la création et de l’évolution, des sciences et techniques, des rapports à la mort depuis l’Egypte ancienne en passant par les Arts premiers, un mix entre le Muséum d’Histoire Naturelle et la grande galerie de l’évolution, du Musée du quai Branly, du Musée Guimet, de la Villette. Et c’est pas fini !
Mais justement là aussi c’est très réussi et superbement présenté : Petits ou grands, personne ne s’embête une seconde, ce Musée est tout sauf une prise de tête.
Il y a aussi le coût astronomique, Plus de 320 millions d’euros. En grande partie d’abord parce que Raymond Barre a voulu qu’il soit construit à cet endroit, symbolique, là où le Rhône rejoint la Saône. Mais problème : Pas besoin d’être géologue pour se douter que le sol y est aussi stable que la lagune de Venise et que ancrer un tel bâtiment a nécessité des fondations extravagantes ! On ne parle plus de dépassement de budget : Le budget initial a été multiplié par 4 ! et Confluences a coûté plus cher que le Mucem, le Musée  du Quai Branly… deux fois plus cher que le Guggenheim Bilbao et 5 à 6 fois plus que le Pompidou-Metz… Bien sûr, la direction du Musée souligne qu’il y aussi dans les parties non visibles  du public sous le Musée, l’installation d’équipements de restauration et de conservation des œuvres d’art qui en font un des outils les plus performants qui existent. Mais, au moment où nous sommes en pleine crise, où l’heure est à la réduction des budgets, tout azimut et notamment dans le domaine de la Culture, un bâtiment de ce prix, ça fait tâche.
Mais après tout, ce qui est fait est fait.
S’il devient un élément supplémentaire d’attractivité pour Lyon, sa région, pour la France, alors ce cadeau encombrant devient un atout, qu’il aurait été possible d’assumer; Avec un peu de courage politique.
Sur le plan politique justement, Confluences est une « patate chaude ». Construit pas le Conseil général du Rhône, de droite, mais « donné » dans quelques jours à la Ville de Lyon, c’est-à-dire à Gérard Collomb, socialiste certes, mais pas hollandiste.
Là aussi le gouvernement rate une occasion: Car dans quelques jours, va naître ici la première métropole française. Lyon devient Lyon-métropole, deuxième agglomération de France, regroupant une grande partie des communes du département du Rhône, dont elle récupère les charges et les prérogatives. Inaugurer « Confluences », c’était donc marquer le coup d’envoi de ce qui va être la vraie réforme territoriale, non pas le regroupement des régions, mais bien le réaménagement de notre espace autour des grandes métropoles. Dommage donc, que nos dirigeants aient été si occupés aujourd’hui, ailleurs qu’à Lyon.
Ouh ! Ouh ! Il y a quelqu’un à l’Elysée ou à Matignon ?
Nous vivons une e-poque formidable

Todos somos americanos: Cadeau pour Cuba ou pour les Castro ?

“Jinetaras”: Prostituées sur une plage à  Cuba
Le blocus imposé depuis plus de 50 ans par les Etats-Unis à Cuba était, est évidemment stupide, héritage d’une autre époque, inspirée par l’obsession anti-communiste des Etats-Unis, par leur volonté de contrôler tout ce qui se passait dans leur « backyard », dans leur sphère, et qui a conduit au soutien à des dictatures comme Somoza au Nicaragua, à la participation au renversement d’Allende au Chili, mais aussi par la haine entretenue par des groupuscules d’exilés cubains anticastristes de Floride.
L’annonce d’une possible éventuelle normalisation des relations entre les Etats-Unis et Cuba est donc d’abord l’annonce de la fin d’une situation totalement anachronique et hypocrite. Comme l’ont été récemment les condamnations au nom de cet embargo de certaines banques, dont BNP Paribas, lourdement sanctionnées, pour avoir commercé en dollars entre autres, avec l’île bannie.
C’est aussi une bonne nouvelle pour beaucoup de cubains, qui espèrent que cela leur ouvrira des perspectives d’amélioration de leur vie quotidienne. Qui espèrent, et espérons avec eux: Car ce que sont vraiment Cuba et le régime castriste, ne correspond pas aux clichés exotiques que nous diffusons.
Fidel Castro a réussi à mythifier sa révolution. Beaucoup d’entre nous, y compris les confrères qui commentent aujourd’hui cette annonce, font preuve d’une complaisance et d’une ignorance coupables. Ah ! bien sûr : Aller faire la révolution dans les années 1960 ou 70 à la Havane, c’était quand même plus sympa – salsa, mojito, plages et petites pépés – que d’aller voir les défilés sur la Place Rouge ou à Berlin-Est. Cuba est non seulement le plus grand, mais sans doute la plus belle des îles de la Caraïbe. Et le peuple cubain est tout sauf introverti, utilisant d’ailleurs les traits d’esprit et l’humour pour surmonter les difficultés de sa vie quotidienne. Cuba a tout, les paysages, la culture, la population, pour devenir la destination n°1 du tourisme mondial !
Mais, non, le blocus n’est pas la seule raison de la faillite économique cubaine. Cette faillite a été programmée dés le début, par des mesures de nationalisation, d’expropriation, d’orientations économiques catastrophiques. Et l’instauration d’une dictature, de plus en plus organisée autour d’une famille, d’un clan. Celui de Fidel Castro. Rappelons que Castro est tout sauf un enfant du peuple, mais le fils d’un grand propriétaire terrien, blanc, originaire d’ailleurs de la même région que le dictateur espagnol Franco, la Galice, et élevé chez les bons pères !
La « geste » castriste a noirci la situation de Cuba d’avant la Révolution. Plus Cuba d’avant Castro est présentée comme un pays sous-développé, une dictature sanguinaire, plus la révolution devient admirable.
Or Cuba d’avant Castro n’était pas Haïti sous Duvalier.
On oublie de dire que le dictateur Batista, avant de devenir dictateur avait été le premier Président « non blanc » élu à Cuba, le premier à introduire en 1940 une Constitution démocratique, le salaire minimum, un système de retraite, et à faire entrer les communistes dans son gouvernement de coalition ! D’où l’opposition farouche des classes aisées cubaines parce qu’il était un réformateur et surtout un mulâtre: Quel scandale dans ce pays qui a été avec le Brésil, le dernier d’Amérique à abolir l’esclavage: 1886… Il faut rappeler que pendant longtemps, pour ces raisons, le Parti communiste cubain a été réservé à l’égard de Castro.
Dans les premières années de la révolution, ce ne sont pas seulement des riches propriétaires et des mafieux corrompus qui sont partis en exil, mais tous ceux qui faisaient la richesse de Cuba : Médecins, ingénieurs, commerçants, les classes moyennes.
Car on oublie de rappeler que Cuba dans les années 50 était le pays le plus développé d’Amérique latine, celui où le niveau d’éducation, de santé était le plus élevé. En 1958, le taux de mortalité infantile est le 13eplus faible de la planète et les Cubains ont l’une des espérances de vie les plus élevées. 22 % de la population est analphabète, alors que le taux mondial est de 44 %.
Bien sûr, les inégalités sont énormes, notamment entre les campagnes et les villes, comme la corruption, mais moins qu’au Brésil ou au Mexique !
Avant 1959, il y avait 129 magazines, 58 quotidiens, certains très libres, qui n’hésitaient pas à publier les déclarations de Castro au cours de son procès après son attaque ratée contre la caserne de la Moncada, et notamment le fameux : « L’Histoire m’acquittera ». Il fût d’ailleurs gracié par Batista deux ans après. Ou bien encore comme « Libertad », qui publiait en première page, des photos des opposants torturés ou tués sous le second gouvernement Batista, seconde période, celle de la dictature.
Les journalistes ont dû partir, comme beaucoup d’artistes. Car la musique populaire cubaine, aujourd’hui portée aux nues, fût d’abord pourchassée par la révolution, qui l’estimait trop liée aux boîtes de nuit et autres lieux de décadence ! On connaît ce mot de l’icône de la Salsa, Celia Cruz : « Avec moi, c’est le « son » (la musique cubaine), qui quitte Cuba ». Celia Cruz n’a jamais pu retourner à Cuba, même pour l’enterrement de sa mère…
Dans les années 1980, nouvelle vague d’émigration, les « marielitos ». Et là non plus ce ne sont pas des privilégiés qui sont partis, mais les enfants de la révolution, des forces vives du pays, fuyant l’absence de perspectives de développement et de changement, des opposants politiques, des homosexuels très réprimés, auxquels le régime a rajouté aussi quelques repris de justice afin de vider les prisons.
On dit que sous Batista, Cuba était le repaire des mafieux. C’est vrai, mais aujourd’hui, elle est déjà redevenue une plateforme de transit pour des trafics en tout genre, et notamment la drogue. Comme l’ont prouvé d’ailleurs certains scandale qui ont mouillé de grandes figures du régime, comme le général Ochoa, fusillé en 1989. Quant à la prostitution, femme ou homme, il suffit de voir ce qui se passe un peu partout près des hôtels ou sur les plages. « Jineteras » et « pingueros », prostituées et prostitués arpentent toutes les zones touristiques. Sans doute plus nombreux que sous Batista, car ce ne sont pas 300 000 touristes qui, comme à l’époque, vont chaque année à Cuba, mais près de 3 millions !
Aujourd’hui Cuba est dans un tel état de délabrement que l’ouverture, si elle n’est pas menée de manière raisonnée et démocratique, va être une catastrophe pour l’immense majorité des cubains restés à Cuba.
Comment vont pouvoir survivre tous ces cubains, enseignants, médecins, infirmières ? Ils gagnent 50 dollars par mois. Alors que ceux qui « trafiquent », ou qui se prostituent, peuvent se faire autant en une soirée… Pourquoi passe-t-on sous silence le désespoir de ces médecins formés comme chez nous, qui savent ce qu’il faut faire face à telle ou telle maladie, mais n’ont aucun équipement, aucun médicament, à moins de le faire venir par des voies détournées, des envois de proches, d’amis vivant à l’étranger. Oui, officiellement, la santé est gratuite, mais il vaut mieux avoir un fils à l’étranger !
Comment les cubains qui sont restés à Cuba et qui n’ont aucun moyen financier, vont pouvoir résister au « retour » des exilés qui ont réussi, par exemple en Floride, et qui arriveront les poches pleines de dollars ? Comme en pays conquis. Quand on voit ce qui s’est passée dans l’ancienne RDA, après la réunification, où pourtant avait été mis en place un cadre légal pour éviter les abus, on imagine facilement ce qui se passera quand les anciens propriétaires expropriés, spoliés, viendront réclamer leur maison, leur appartement, leurs terres à ceux qui les occupent depuis un demi-siècle ?
La question de fond n’est pas le blocus. C’est celui de la dictature des Castro. Car il n’y aura pas de vrai développement sans démocratie, sans un gouvernement qui tout en ouvrant le pays au monde d’aujourd’hui, protégera les intérêts des 11 millions de cubains restés sur l’ile. 
On peut être pessimiste, car depuis des siècles, il n’est pas facile d’être voisin du géant américain : « Si loin  de Dieu, si près des Etats-Unis » dit-on aussi bien au Mexique qu’à Cuba !
Dans un premier temps, l’annonce d’Obama est un coup politique, médiatique. Un cadeau pour les Castro.

Outing de Florian Philippot : Marine Le Pen dit « Merci pour ce moment »

Florian Philippot, Vice-Président du Front National paparazzé au bras de son copain, dans une rue à Vienne. Les condamnations ont été quasi-unanimes: « Intrusion intolérable dans la vie privée ». « Et si sa famille, ses parents n’étaient pas au courant ? ». Franchement, ce qui a dû être un choc pour l’entourage de Philippot c’est surtout d’apprendre qu’il était FN, non ? LOL !
Le Vice-Président du Front National est un personnage public, donc, dans la limite de la loi, sa vie privée peut nous regarder. C’est d’ailleurs ce qu’a jugé la Cour d’Appel de Paris, en 2013, en déboutant Steeve Briois, aujourd’hui maire FN de Hénin-Beaumont, quand fût « révélée » son homosexualité.
Et puis qu’est-ce qui choque ? Qu’un homo puisse être facho ? Ou l’inverse ? Rien de très nouveau: Déjà, on le sait, le culte de la virilité était très en vogue chez les S.A nazis. Pendant la nuit des longs couteaux où Hitler avait dirigé lui-même l’assassinat de centaines d’entre eux, certains avaient été trouvés dans leurs chambres dans les bras les uns des autres.
La grande gagnante de cette affaire va être Marine Le Pen : La voilà qui joue déjà les Vierges effarouchées : « Voyez, comme nous sommes modernes » « Voyez, nous ne sommes pas fachos ». C’est bien fait pour tous ceux qui ont fait de la reconnaissance des droits des homosexuels, des transgenres, du mariage pour tous, un « marqueur » de gauche, alors qu’en 30 ans, beaucoup de choses ont été faites, sous la droite comme sous la gauche. Mais on ne change pas une société ( seulement ) par décret. Et il faudra sans doute encore du temps pour que de la reconnaissance on passe à l’indifférence.
Avez-vous d’ailleurs remarqué comment réagissent beaucoup d’internautes ? La plupart s’en foutent. Et en profitent pour tirer sur les medias. Comme écrit plus haut, ça va être bon pour le FN. Ca va encore dans le sens du « le FN, un parti comme les autres ».
Mais beaucoup se demandent aussi: C’est qui le copain de Philippot, au visage flouté, dont il est dit que c’est un journaliste de télé ?
N’y-a-t-il pas là une sorte de traitement différent, de discrimination : Car si Philippot avait été avec une copine, une journaliste ou une actrice, pensez-vous qu’on aurait flouté son visage ?
La presse française a beaucoup à se reprocher mais en quoi ce dernier « coup » est-il plus choquant que les photos des virées nocturnes en scooter d’un Président ?  Ou celles des vacances d’un autre Président  sur le yacht d’un milliardaire? Et puis la protection de la vie privée a eu bon dos pour ne pas parler d’une fille « cachée », secret connu de beaucoup de journalistes, mais pour la protection duquel (secret), les services de l’Etat avaient été mobilisés, jusqu’à la mise en place d’écoutes téléphoniques illégales ? C’était, il est vrai au siècle dernier, sous François Mitterrand. Closer n’existait pas encore et c’est peut-être dommage !
Nous vivons une e-poque formidable !

Mélenchon : Bist du ein weiteres Arschloch ?

Qu’est-ce qu’il lui prend à Mélenchon ? Bien sûr tout le monde dénonce sa grossièreté à l’égard d’Angela Merkel, après ton tweet en boche: « Maul’ zu » : « Ta gueule ».
Héla, nos « amis » allemands sont trop bien élevés. Ils auraient dû lui répondre : « Du bist nur ein weiteres « Arschloch » , Tu n’es qu’un trou duc’.
Et pour le reste, chez nous, même si on dénonce la grossièreté, c’est le bal des hypocrites. Parce qu’en fait depuis les Le Pen and family jusqu’à la gauche nouvelle ou ancienne, cela les arrange bien.
Depuis des années, ils nous martèlent que nous ne sommes pas responsables des malheurs qui nous assaillent, que notre crise n’est pas la conséquence de nos conservatismes – con-servatismes : «  C’est pas moi, c’est les autres », chantait Abdalmalik,[1] pour dénoncer une certaine culture de la victimisation. Cette culture n’est pas seulement l’apanage des cancres à l’école, elle est celle de notre pays : « L’Allemagne paiera », disait-on déjà, il y a un siècle, après la guerre de 14-18…
Les vrais conservateurs, ce ne sont pas les allemands, c’est nous, ce sont nos élites politiques. En tout cas, tout ceux qui nous disent qu’être de gauche, qu’être « social », c‘est défendre les acquis de 1945, à la virgule près, et que rien ne doit bouger.
Il y a 25 ans, au moment de la réunification, qui pouvait imaginer que les allemands allaient autant changer ?  Dans l’Allemagne de l’époque existaient de tels blocages, figés par des lois qui remontaient à cent ans, cent cinquante ans, à l’époque de Bismarck. Comme la fameuse loi sociale sur l’ouverture des magasins et les horaires de travail.
Et pourtant, incroyable: Ces tabous ont sauté, ce que les allemands appellent les « vaches sacrées » ont été remises en question. Les allemands ont fait des sacrifices dont nous n’avons même pas idée.
On peut comprendre alors que malgré tout l’amour qu’ils nous portent, ou plutôt, qu’ils portent  à notre pays, ils en aient ras-le-bol qu’on les traite d’égoïstes. Charité bien ordonnée commence par soi-même, non ?
Et puis cette manière de parler des allemands : Le » Diktat » de Merkel. Les Le Pen n’ont que ça à la bouche. Diktat, cela évoque le Reich. Non, mais, vous vous rendez  compte ? Alors que l’Allemagne d’aujourd’hui est à des années lumières démocratiques du Reich, et qu’elle pourrait nous donner des leçons côté démocratie…
Et puis toujours ces clichés qui nous rassurent:  Comme : « L’Allemagne ne fait plus d’enfants. ». C’est vrai, mais ce n’est pas nouveau. Et puis en Espagne et en Italie, c’est pire… Et puis, ça change :
Avec de nouvelles mesures fiscales, sociales pour favoriser la natalité. Des mesures inverses de celles prises par notre gouvernement.
Avec de nouvelles mesures favorisant la naturalisation : Mes enfants nés en Allemagne  il y a 25 ans, n’ont pas eu le droit à la nationalité allemande, aujourd’hui ils l’auraient.
L’immigration ? Encouragée. Et contrairement à une autre déclaration de Mélenchon affirmant que «Personne n’avait envie d’être allemand », ce sont des dizaines de milliers de jeunes européens qui préfèrent aller vivre et travailler en Allemagne.
Heureusement, les allemands sont des pragmatiques. Ils savent qu’ils n’ont pas le choix : Nous sommes leurs premiers partenaires et leur premier marché. Ils savent que la tentation de «l’Alleingang », du jeu en solo, n’est pas possible, et qu’ils n’ont pas d’avenir sans la France, sans l’Europe. Sinon, il y a bien longtemps qu’ils nous auraient dit : « Wir haben die Nase voll ». Ras-le-bol !
Quand j’entends Mélenchon ou Le Pen déblatérer sur les allemands, je remets Marlene Dietrich et je réécoute : « Ich hab’ noch einen Koffer in Berlin ». J’ai gardé une valise à Berlin ». Et j’ai vraiment envie d’y aller faire un tour, histoire de sortir de notre ambiance déprimante et dépressive.
Re-découvrir l’Allemagne: Cela ferait grand bien à nos dirigeants!
Nous vivons une e-poque formidable.



[1] Abdalmalik, alsacien,  dont le film « Qu’Allah bénisse la France » sort le 10 Décembre
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