Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Couronnement de Charles III : La France est-elle plus royaliste que le roi ?

C’est dingue, c’est fou, c’est crazy : Depuis quelques jours, il n’y en a plus que pour lui, pour eux : Pour Charles et son couronnement. 

En France, tous les media rivalisent d’obséquiosités (en clair, ce sont de gros lèche-cul).

Ils multiplient les « spéciales » pour nous vendre les heurts et malheurs des Windsor and Co. Pauvre petit garçon riche; Oh ! qu’il est dur d’être un Prince; Oh ! qu’il est difficile d’être le plus grand propriétaire terrien d’Angleterre, sans avoir dû lever le moindre petit doigt, comme ça par la seule naissance. Oh ! c’est terrible, ces divorces, etc., etc… 

Normalement, c’est la presse spécialisée, Gala, Point de vue, qui informent sur l’actualité heureuse, et ça depuis des générations, avec des lectrices et lecteurs passionnés jusqu’en Guadeloupe ou Martinique (si, si, j’en connais !). 

Mais depuis quelques jours, ils s’y sont tous mis, de BFM à LCI, et les « experts » qui expertisaient à longueur d’antenne sur le Covid, l’Ukraine, la sécheresse, se sont transformés en correspondants à Buckingham. Et tous, d’enfiler les clichés et les poncifs, dont notamment celui-ci : les Français seraient fascinés par la monarchie, les Français se sentiraient orphelins de la royauté depuis qu’ils ont coupé la tête de Louis XVI ! 

Quelle foutaise ! 

Ce n’est pas parce qu’on regarde « la famille Kardashian » qu’on a envie de se faire faire des implants fessiers ou des prothèses mammaires. Ce n’est pas parce qu’on jette un coup d’œil à la villa des Marseillais, qu’on a envie d’être aussi vulgaires. 

Toute la France serait conquise par la folie royale. Toute ? non. Comme Astérix, nous sommes quelques-uns à résister. 

Rappelons d’abord que ce sont les Anglais qui ont commencé à couper la tête de leur roi. Et Charles, le premier du nom, s’en souvient douloureusement, lui qui fût décapité, à la hache (c’est classe !) en 1649. Avant que ne soit instaurée une République, en fait une dictature, avant la restauration de la monarchie, 20 ans après. 

Arrêtons de nous extasier devant l’arbre généalogique des Windsor, « descendants de 1000 ans de souverains anglais ». 

Foutaises : les Windsor sont plus allemands qu’anglais. Leur arrière-grand-père, Georges III était en fait roi de Hanovre, en Allemagne ; sa femme était allemande ; leur fille la reine Victoria épousa Albert, Prince de Saxe- Cobourg et Gotha, allemand. 

Et c’est leur fils George V qui décida de prendre le doux nom de Windsor, pendant la première guerre mondiale, parce que ça la foutait mal d’être famille avec l’ennemi.

Il y a une chose en revanche, dont les Windsor ont bien hérité, c’est de la fortune, des terrains, et d’une position qui les met par naissance au sommet de la pyramide sociale. 

Car c’est ce qu’exprime la royauté : La permanence en 2023 d’un système féodal, d’un système de castes, où le rang est établi par la naissance, pas par le mérite. 

Même sans beaucoup de pouvoir, la chambre des Lords en est l’expression, comme la formation des élites dans les « public schools », ou bien la transmission de père à fils aîné, de domaines et de châteaux à la « Downtown Abbey ». 

On sait par exemple, que le « crown estate », le domaine royal, est le plus grand propriétaire foncier du royaume. Une bonne partie des terrains du centre de Londres, comme Picadilly circus ou Regent street lui appartient.

Alors, bien sûr on se réjouit pour nos amis britanniques. 

Si pour eux, ça leur permet de se retrouver autour des valeurs et des traditions de leur pays, tant mieux. Et on fait la fête avec eux. 

Mais surtout, on leur tire notre chapeau pour avoir fait de ces traditions une arme de soft power formidable. 1 milliard de téléspectateurs pour l’événement, mieux sans doute que les prochains JO Paris 2024.

Mais PLZ, please, ne soyons pas des gogos.

Et même si aujourd’hui – la peine de mort étant abolie – Louis XVI ne serait plus guillotiné, même si il faut bien reconnaître que la Révolution française 1ère mouture, s’est terminé en eau de boudin et en bain de sang, les valeurs de la République, Liberté – Égalité, Fraternité – sont des principes qui nous honorent et qui demeurent des objectifs à atteindre toujours actuels, même s’ils restent souvent des vœux pieux.

Alors soyons cabotins, et reprenons cette vieille chanson de corsaires : « Le 31 du mois d’août », dans laquelle, face à une frégate anglaise, les marins français lancent : « Et merde pour le roi d’Angleterre qui nous a déclaré la guerre… ! »

Tout cela avec beaucoup d’amitié pour nos amis anglais, et leur quiche -royale- aux épinards. 

Les rats sont entrés dans Paris

Ces poubelles qui débordent; ou qui brulent. 

Ces détritus qui s’amoncellent dans les rues de Paris-n’est-plus-magique.

Et ces rats qui nous envahiraient jusque dans les berceaux de nos bébés, déjà qu’ils sont de moins en moins nombreux (les bébés) … Quelles images ! Et quelle image la France présente aux potentiels touristes.

Ajoutez à ça, le périphérique qui est bloqué tout comme les dépôts d’essence, les grèves qui prennent les usagers en otage, l’eau qui commence à manquer, les vaches qui continuent de péter, et bien sûr, la loi sur les retraites qui bat en retraite.

Bref, nous sommes foutus, la France est foutue. 

On comprend bien la nécessité vitale pour les chaines tout info d’aller de breaking news en breaking news. Surtout ne jamais sortir du hot news, et tant pis s’il faut pour cela chauffer des news pas très chaudes.

On comprend bien que le net a besoin d’alimenter le fil continu des news qui doivent accrocher notre regard au fil de nos scrolls. Ce que l’on cherche c’est du volume et tant pis s’il faut pour cela tout diffuser sur un même pied d’égalité, le faux comme le vrai.

Tout est historique, tout est dramatique, tout est catastrophique. Déprimant…

Et puis on regarde au-delà de la Manche, du Quiévrain, du Rhin, des Alpes, des Pyrénées. 

Et on voit qu’en Allemagne les grèves se multiplient pour réclamer des hausses de salaire de 10 %. Dans certaines villes, les poubelles s’amoncellent, hôpitaux, transports et trafic aérien sont perturbés.

Aux Pays-Bas, un parti inconnu il y a 10 ans vient de remporter les élections régionales. Son programme : mettre un terme à la politique « verte » de l’actuel gouvernement. En gros, laissez nos belles frisonnes (les vaches) péter en paix.

Et puis de la Grèce qui ne se remet toujours pas de la terrible catastrophe ferroviaire d’il y a un mois, à l’Italie, à l’Espagne jusqu’au Portugal, les taux des emprunts sont variables. Avec la brusque remontée des taux d’intérêt, les ménages sont étranglés par le remboursement de leurs emprunts, notamment immobiliers.

Idem mais en pire en Suède et au Royaume-Uni, qui de toute façon est déjà si mal en point que ce ne sont pas les fastes du prochain couronnement de Charles III qui pourront changer grand-chose.

Alors ?

Alors, informer ce n’est pas forcément débiter une succession de nouvelles présentées comme une suite de catastrophes. Avant l’on avait coutume dire : le battement de l’aile d’un papillon pourrait faire chuter la bourse à New York. Aujourd’hui ce n’est plus un papillon, mais Twitter and Co qui gazouille en permanence. Et ça en devient soûlant. Much ado about nothing, comme écrivait le grand William S.

Sortir de nos nombrils, prendre un peu de hauteur, mettre en perspective, relativiser, se garder des jugements définitifs, ferait beaucoup de bien à nos médias, nous ferait beaucoup de bien. 

Parce que la France n’est pas le pays le plus épouvantable de la planète. Peut-être même qu’au contraire et malgré tout, c’est une chance de vivre en France. 

Mais bien sûr, ce n’est pas très vendeur.

Mali, Burkina, Centre Afrique, Wakanda : Ils voient des Poutine partout !

Non, en ce triste jour anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par Poutine, je ne suis pas naïf.

Poutine n’est pas un enfant de chœur.

Poutine est un dictateur cynique, il est sans foi ni loi, je ne lui donne pas le paradis sans confession et pour dîner avec lui, si cela arrivait un jour, il faudrait comme pour le diable, avoir une très très très longue cuillère. 

Mais il est commode de voir la main de Poutine partout. Poutine : l’excuse facile pour ne pas balayer devant notre porte. Les Russes : responsables de tous nos déboires ; notamment en Afrique. 

Centrafrique, Mali, Burkina, partout l’armée française a dû se retirer. Les rumeurs les plus abracadabrantesques accusent la France de tous les maux, les gouvernements dictatoriaux utilisent les vieux arguments de la Françafrique, du néo colonialisme, d’ingérence dans les affaires intérieures, pour masquer leurs turpitudes et rester au pouvoir. Même Marvel surfe sur la tendance, le dernier Black Panther: Wakanda Forever met scène des soldats français attaquant le Mali pour s’approprier des ressources en vibranium. 

Mais ce ressentiment ne date pas de la guerre en Ukraine, ni même du règne de Poutine. 

Il remonte à la colonisation et surtout à la décolonisation que nous avons un peu, beaucoup, ratée. 

Nous avons donné le sentiment d’avoir un double discours, démocratie, droits de l’homme, transparence pour nous et de l’autre soutien à des régimes dictatoriaux, corrompus et indéfendables, mais que nous avons défendus et que nous continuons à défendre parce qu’ils se présentent comme les amis de la France.

Les Russes auraient tort de ne pas en profiter. 

Bien sûr, les punchlines africaines du ministre russe des Affaires étrangères : « libérez-vous de la tutelle de vos anciens colonisateurs ». « Russie-Afrique, même combat contre l’Occident ! » auraient de quoi faire hurler de rire de la part du seul pays européen qui a réussi à conserver tout ou partie de son empire jusqu’à aujourd’hui ! S’il n’y avait en jeu la vie et l’avenir de millions de personnes. 

Gageons que les milices Wagner passeront dont on sait que les hommes torturent, violent et tuent sans scrupule, avant de piller et de détourner à leur profit diamants ou or. Mais au bout de combien de victimes – civils – en Afrique ?  Les gouvernants eux s’en sortiront toujours.

Restera en revanche cette petite musique russe (on est loin de Tchaikovsky) que partagent beaucoup de pays africains, américains, asiatiques et même européens contre la « civilisation occidentale décadente ». L’homosexualité ? une maladie amenée par les blancs. Le droit des femmes ? Le droit à l’avortement ? des valeurs de blancs. …

Les vieilles sociétés machistes repointent le bout de leur nez, sans complexe, et l’on retrouve cela jusqu’aux États-Unis, jusque chez nous, jusque dans des pays considérés comme stables et démocratiques comme le Sénégal. 

A nous de faire des efforts pour démontrer que liberté, égalité, fraternité, ne sont pas des valeurs réservées aux seuls français ou aux seuls « occidentaux ». 

C’est un vieux combat, aussi vieux que l’indépendance d’Haïti en 1804. Car c’est au nom de ces idéaux-là que les esclaves de Saint-Domingue s’étaient révoltés, et qu’à Paris, l’assemblée constituante avait aboli l’esclavage une première fois en 1794 ; « tous les hommes naissent libres et égaux en droit ». Tous.

Trahis par la France impériale, les anciens esclaves avaient alors bouté les soldats de Napoléon hors d’Haïti. 

Apparemment nous n’avons pas encore suffisamment appris de notre Histoire.

Argentine: quand je te reverrai, il n’y aura plus ni chagrin ni oubli.

Il est de bon ton, il est fairplay de se réjouir de la victoire de l’Argentine au mondial, de fêter le talent et le parcours sportif de Lionel Messi. La liesse populaire qui embrase Buenos Aires pour célébrer la 3 ème étoile de « l’albiceleste », l’équipe argentine nous emballe tous.

Nous nous réjouissons d’autant plus volontiers qu’il n’y a aucun contentieux ou presque entre l’Argentine et la France. 

Et même cocorico ! l’incarnation de l’âme argentine, ou plus exactement de l’âme « porteña », c’est-à-dire de Buenos Aires, est un français, ou presque, Charles Romuald Gardès. 

Né à Toulouse en 1890, il émigra à l’âge de deux ans en Argentine, emmené par sa mère, blanchisseuse. Il devint Carlos Gardel, au moins aussi cher au cœur des Argentins que Maradona ! 

Il est l’incarnation du tango, cette musique, cette danse, à la fois populaire et sophistiquée, sensuelle et nostalgique qui expriment tellement l’âme de ce pays d’immigrants.  

Son œuvre et sa voix sont classées Mémoire du monde de l’UNESCO depuis 2003. 

70 ans après sa mort dans un accident d’avion en Colombie, sa statue sur sa tombe au cimetière de la Chacarita est toujours honorée par des admirateurs qui viennent tous les jours renouveler et allumer la cigarette qu’il serre entre ses doigts.

Une fois qu’on a dit ça, il ne faudrait pas non plus qu’on soit gaga. 

Parce que l’Argentine fait partie de ces pays où le foot est vraiment l’opium du peuple, pour la plus grande tranquillité des élites, dont beaucoup ont le cœur certes en Argentine, mais avec un pied à Londres ( ou à Paris) et l’autre dans des banques américaines. 

Car depuis l’époque de Gardel justement, depuis les gouvernements populistes de Juan Perón, et de son épouse Évita, l’Argentine va de crise en crise.

En 2001, le pays a même fait faillite comme une vulgaire entreprise reprise par un investisseur prédateur, avec défaut de paiement de sa dette extérieure, blocage de tous les comptes bancaires. Les Argentins ne pouvaient plus retirer d’argent, ils n’étaient plus payés, avec une inflation à 3 chiffres et la non-convertibilité de la monnaie nationale. 

Cette faillite argentine devrait d’ailleurs être une leçon pour tous les pays qui se croient au-dessus des questions de remboursement de dettes : Oui, un grand pays peut faire faillite et ce sont alors les plus pauvres qui paient les pots cassés. 

Et aujourd’hui ? L’inflation est à plus de 100 % (7 – 8 % chez nous), il est quasi impossible d’acheter une monnaie étrangère (le dollar s’échange donc au marché noir pour le double de son cours officiel), et surtout l’explosion de la pauvreté : À Buenos Aires, les bidonvilles s’étendent maintenant à perte de vue, 1/3 des Argentins vivent en-dessous du seuil de pauvreté. 

Et puis, sans vouloir gâcher la fête, et sans vouloir généraliser, les Argentins sont, comment dire…, plutôt racistes ! 

Cela a commencé il y a 150 ans avec le massacre consciencieux de tous les indiens ; Cela a continué avec la peur de devenir noir, comme le Brésil dont les Argentins moquent souvent le métissage. 

Les propos et les chants racistes, notamment à l’égard des Bleus sont légion, et repris jusque dans les rangs de l’« Albiceleste » : “Ils jouent en France mais sont tous d’Angola !“. Sans qu’il n’y ait aucune protestation des instances officielles argentines.

Et puis arrêtons d’être paternalistes, avec des réflexions du genre : « Leur pays est au bord du gouffre économique et social, voire même déjà au fond du trou, mais c’est formidable cette passion football, ce sens de la fête ». 

C’est du même acabit que «la pauvreté est plus douce au soleil ! ». 

On peut comprendre que les Argentins cherchent à profiter de cette parenthèse enchantée. Car dans quelques jours, la fête sera finie et tout le monde se retrouvera face aux réalités : L’Argentine, qui a pourtant tellement d’atouts naturels, parviendra-t-elle un jour à rompre le cycle infernal des crises de surendettement et d’hyperinflation ?

Il faudrait une main de Dieu à la Maradona pour sauver le pays, mais ça, ça n’existe pas dans la vie économique. 

Alors on peut réécouter « Mi Buenos Aires querido ». 

Carlos Gardel chante : « cuando yo te vuelva a ver…no habra más penas ni olvido… quand je te reverrai… il n’y aura plus ni chagrin ni oubli »

Et là on a envie de tout plaquer et de partir immédiatement pour Buenos Aires, qui même au bord du gouffre, reste une métropole unique, bouillonnante, fascinante, schizophrène… on dit que c’est la ville au monde où il y a le plus de psychiatres ! 

Coupe du monde de foot Qatar2022. Mercredi : Je peux pas, j’ai piscine.

Non, je ne voulais pas regarder la Coupe du monde au Qatar, parce que … parce que Qatar !

Dois-je m’étendre sur les innombrables raisons qui nous poussent à boycotter cet émirat pourri de gaz et de flouze et qui vient jusque dans nos parlements corrompre nos député(e)s ?

Non, je ne mange pas de ce pain-là.

Mais l’autre soir, je tombe sur la chaîne l’Equipe, qui diffusait Brésil – Croatie ou bien était-ce Espagne-Maroc … Attention, la chaîne qui n’a pas les droits de diffusion, diffusait en fait le jeu fascinant de son journaliste qui commente devant la caméra un match qu’il voit mais qu’on ne voit pas…Excellent Yoann Riou, qui doit perdre au moins 5 kilos à chaque match, et qui par la seule force de son verbe et de sa gestuelle, nous fait plus que vivre le match, il est comme un casque de réalité virtuelle, avec lui on est au cœur du match. Bravo l’artiste !

Et puis ? quoi ? après l’Allemagne, le Brésil, l’Espagne éliminés ?… Surprenante Coupe du monde. 

Et puis ? quoi ? le Maroc ou la Croatie qui pourraient remporter la Coupe ? Comme quoi, dans notre vaste monde qui semble être dominée par les super-puissances, la taille et l’argent ne font pas tout…

Et puis ? quoi ? L’Équipe de France, qui malgré les blessés et les forfaits arrive en quart de finale… Je voudrais pas dire , mais plutôt péniblement quand même. Ces penalties face aux anglais… ça ne sent pas très bon… Mercredi, pas sûr que… mais chut… Je ne voudrais pas porter la scoumoune.

Donc, mercredi, je pourrai pas parce que… je serai occupé à regarder LE match…

Comme apparemment des centaines de millions de spectateurs de part le monde, voir même au-delà du milliard, car les succès du Maroc ont un écho formidable dans tout le monde arabe. Et dans le monde entier. Comme quoi cette Coupe est en train de devenir vraiment mondiale. Comme quoi, ce n’était pas si stupide d’organiser cette compétition ailleurs qu’en Europe ou en Amérique. 

Quantitativement, démographiquement, l’avenir du foot passe sans doute par l’Afrique et l’Asie. 

Et puis, finalement, on n’a jamais autant parlé du scandale des travailleurs étrangers traités comme des esclaves sur les chantiers de l’Émirat, de l’obscurantisme de son régime, des droits de l’Homme bafoués, etc…

Il en restera forcément quelque chose.

Guyane, Amazonie, forêt vierge, expéditions survie : La route de l’enfer (vert) est pavée de mauvaises intentions.

Ce lundi 5 décembre, vingt hommes et femmes sont partis pour une expédition de 40 jours dans la forêt équatoriale guyanaise. Baptisée, « Deep climate », son objectif est de mesurer l’adaptation du corps humain à des conditions climatiques extrêmes. Sic…

Voilà c’est dit et vu d’ici, vu de la France « métropolitaine », on a tout de suite des images : La Guyane avec son immense forêt impénétrable, hostile, la forêt vierge, on imagine qu’à chaque pas nous sommes les premiers êtres humains (civilisés) à se frayer un chemin entre les lianes, avec les mygales, les serpents et les fourmis rouges prêtes à nous bondir dessus. 

Cette vision de l’enfer vert a été confortée par 500 ans de malentendus. 

Pourtant, tout avait bien commencé : 

Colomb et ses envahisseurs espagnols ont d’abord été séduits par la douceur du climat « aussi doux qu’un printemps en Andalousie » écrit Christophe Colomb dans son journal. 

Il faut dire qu’en Guyane par exemple, la température n’est jamais extrême, entre 21 et 31 °C toute l’année, nuit et jour…Il n’y a jamais de canicule, jamais de vague de froid.

Ensuite, ça s’est vite gâté. 

Car tenter d’explorer la Guyane en habit de chevalier, avec armure et chaussures qui pourrissent, ce n’était pas forcément une bonne idée. 

Vouloir y pratiquer une agriculture comme en Castille ou en Normandie, c’était forcément une mauvaise idée. 

Chaque siècle a apporté sa couche de tentatives catastrophiques de « colonisation » par les européens. Le désastre de Kourou, le bagne, à chaque fois des projets conçus en Europe sans tenir compte de ce qu’est la Guyane, de son environnement, puissant.

Et puis le pompon, ce sont ces expéditions survie, aventure, un peu comme si on allait faire l’Himalaya. Il y a eu la tragique expédition en solitaire de Raymond Maufrais, disparu en forêt et dont on ne retrouva que le journal. Publiées dans les années 1950, « les  Aventures en Guyane » ont excité l’imagination de nombreux baroudeurs de tous bords.

Justement la comparaison est intéressante. Il ne viendrait à personne l’idée (sauf malheureusement chaque année à quelques touristes inconscients), de se lancer à l’assaut du Mont-Blanc (ou de l’Himalaya) en tongs, bermuda et sans guide.

Pour la forêt équatoriale, c’est la même chose. Au lieu d’y aller comme si on était les premiers, peut-être faudrait-il demander aux personnes qui y habitent depuis des milliers d’années.

Car on découvre aujourd’hui que l’Amazonie et les Guyanes ont été beaucoup plus peuplées qu’on ne le croyait, avec des civilisations brillantes, des villes, une agriculture efficace, capable d’abonder des sols qui sous la canopée sont en fait pauvres, des sociétés qui n’ont pas été développées contre leur environnement, comme cela a été le cas avec la colonisation européenne, mais avec. 

C’est ce que prouvent aujourd’hui les travaux et les fouilles menées depuis une vingtaine d’années, par Stephen Rostain, directeur de recherches au CNRS, un des premiers archéologues français à s’être spécialisé sur l’Amazonie.

On redécouvre aussi que les tribus qui n’auraient jamais vu de blancs sont en fait des tribus qui ont fuit les blancs. 

Parce que ce n’est pas le climat, la forêt, les bêtes qui ont fait disparaître les amérindiens, c’est nous, nous avec nos maladies, nos virus. 

En quelques années, la grippe, la variole ont décimé les populations d’Amazonie, comme d’ailleurs celles des Andes ou d’Amérique centrale. Aujourd’hui, on estime qu’en Amazonie, elles sont passées de 10 millions d’habitants à quelques dizaines de milliers. 

Et lorsque les Français, Hollandais, Anglais colonisent les Guyanes, – Cayenne fondée en 1643 – un siècle après les Portugais et les Espagnols, ils découvrent des forêts presque vides, après l’une plus grandes catastrophes sanitaires que le monde ait connue.

Ce n’est pas en Guyane qu’il faudrait faire des expériences survie, mais plutôt dans ces immenses mégalopoles où se concentrent de plus en plus le gros de la population mondiale.

40 jours d’immersion dans les bidonvilles de Lagos, Kinshasa ou Manille, comment y survivre ?  Ça, ça serait un vrai défi pour nos aventuriers européens.

Et ce n’est pas d’expériences survie dont ont besoin les Guyanais d’aujourd’hui, mais de véritables perspectives de développement : C’est quoi le projet pour la Guyane dans les 30 ans qui viennent ? Ça c’est le vrai défi qui intéresse les Guyanais.

Vols dans les TGV : mais que fait la SNCF ?

Vols dans les TGV, que fait la SNCF ? rien. 

D’ailleurs, la compagnie le précise bien, elle n’est pas responsable des vols perpétrés dans ses trains. 

Pas responsable ? 

Mais qui impose aux voyageurs des compartiments où ils sont OBLIGÉS de laisser leurs bagages encombrants à l’entrée, voir même dans le sas entre deux compartiments ? La SNCF.

Ok, il y a 40 ans, ça pouvait sembler être une bonne idée. Voyager en TGV, ça devait être un peu comme prendre l’avion. Donc les bagages à mains et les vêtements dans l’étroite étagère placée au-dessus des têtes. Quant aux valises encombrantes, non pas en soute, mais à l’entrée.

Mais aujourd’hui ? Pourquoi toujours la même conception de compartiment, alors que l’on sait que des petits malins, non pardon des bandes de malfrats ont bien compris que dans la conception même des rames TGV, il y avait des failles faciles à exploiter. 

Ça a été d’abord le coup du vol au moment du départ. 

Dès le quai vous êtes repérés : une valise qui paraît bien chargée, un sac qui a l’air de marque, etc…

Vous montez, vous cherchez une place pour vos bagages, il n’y en a pas, sauf…sauf à l’entrée. Mais vous, vous êtes assis de l’autre côté du wagon et de plus vous tournez le dos à l’entrée. 

Juste au moment du départ, le voleur prend votre valise, descend sur le quai, la remet à un complice, qui ensuite la remet à un autre complice. Et même si vous vous en apercevez 5 mn plus tard, trop tard, les portes sont closes, et le TGV fonce déjà vers les 300 km/h…

La police a fini par gêner ces bandes, et puis, aujourd’hui, les billets sont souvent contrôlés avant d’entrer sur les quais de départ. 

Les voleurs ont donc « amélioré » leurs techniques. Et vous allez voir comment les préjugés peuvent être utilisés. 

D’abord le look : on choisit un petit vieux, ou quelqu’un grimé en petit vieux. Une petite vieille, ça marche aussi. Un djeun’ casquette et sneakers, ce serait plus voyant. 

Le petit vieux achète un billet, en 1ère. Par exemple sur Paris-Marseille, sans arrêt. 

Là vous vous dîtes : pas d’arrêt, en première, ça paraît plutôt sûr. 

Erreur.

Si par hasard pendant les 3 heures du voyage, vous voyez le petit vieux fouiller dans vos bagages, l’individu va jouer au con un peu sénile : Oh ! pardon, je vois mal, j’ai confondu mon bagage. 

Si vous ne remarquez rien, de toute façon, à l’arrivée, en quelques secondes, il prend le sac qui l’intéresse et se dirige vers la descente. Mais 30 personnes se lèvent en même temps, cherchent leur manteau, leur sac, prennent leur valise. Et dès que vous constatez le vol, entre le voleur et vous, il y a la foule des voyageurs.

Non, je ne suis pas parano, et ceci n’est pas un fake. 

En septembre dernier, la police a d’ailleurs fini par démanteler une de ces bandes de voleurs. Et le butin présenté à la presse est impressionnant. Des dizaines de milliers d’euros, des bijoux, des ordinateurs, des appareils photos, des caméras, y compris des caméras professionnels (les nôtres peut-être…). 

Bravo la police ! Elle a même mis en place un contact mail, pour celles et ceux qui auraient été volés, et qui, on ne sait jamais, pourraient ainsi récupérer leurs biens. 

Mais que fait la SNCF ? 

Rien, et les nouvelles rames TGV mises en service sont peut-être plus « green », plus connectées, mais elles n’en sont pas plus sûres. Comme si ces « expériences » voyageurs n’étaient jamais remontées au sommet. 

Et pourtant, il y aurait bien des solutions, faire comme les Italiens (et d’autres d’ailleurs) .

Sur Trenitalia, les voyageurs prennent leurs bagages avec eux dans le compartiment, et suffisamment de place a été prévue pour qu’ils ne soient pas obligés de les laisser à l’entrée, au risque de se les faire voler. 

Vérité au-delà des Alpes, erreur en-deça… 

Trottinettes : La bataille est engagée, mais la guerre est déjà perdue.

On appelle ça la mobilité douce : Marche, vélo, trottinette… 

Douce, elle l’était avant qu’on y rajoute « électrique ». 

Et ça change tout.

Nous ne sommes pas plus incivils qu’avant, nous le sommes de manière motorisée. 

Avant, on nous avait appris à traverser les rues. Tu regardes à gauche puis à droite, tu attends le vert piéton et tu traverses. 

Aujourd’hui, il faut regarder à droite, à gauche, puis à droite, puis à gauche, puis devant tout en surveillant l’arrière, et le vert piéton ne signifie plus rien. 

Avant la trottinette électrique, il y avait la trottinette simple : On pouvait les compter sur les doigts d’une main, celles et ceux qui s’élançaient cheveux au vent le long de nos rues, mus par la seule force de leurs mollets. 

Aujourd’hui, tout le monde s’y est mis, en quelques mois.

Comme le vélo électrique, autre danger auquel les piétons doivent se confronter, la trottinette électrique est tout sauf sportive, c’est même le contraire, c’est la mobilité sans effort à la portée de tous. Et c’est la liberté, même par rapport au vélo. Est-on piéton ? est-on cycliste ? Un peu comme dans la fable de la Fontaine, Je suis Oiseau : voyez mes ailes ;(…) Je suis Souris : vivent les Rats. 

Et je prends ma trottinette dans le train, le bus ou métro, et N…ta mère, si je vous gêne. Et le casque ? Je m’en bats les c… et la piste cyclable ? c’est pour les teubé ! Et je passe aux feux ? Rouge ? Nique le feu, et je t’emmerde. 

A travers le flot de voiture, je suis libre. Jusqu’au choc pas très chic qui va vous envoyer à l’hôpital, et le conducteur du véhicule qui vous aurait heurté… devant les juges. Eh ! oui…vélo, trottinette, c’est aux autres à faire attention. 

Et je sens venir vos préjugés. Ne croyez pas que cette trottinettemania soit l’apanage des ptits jeunes des quartiers… les petits bourges et même les vieux bobos se la jouent « free », comme cette grande blonde, cheveux au vent (donc pas de casque) vue il y a quelques jours, slalomant au milieu des embouteillages pour traverser Place de Clichy à Paris, à contre sens et au feu rouge…

Les mobilités douces sont un révélateur de notre manque d’éducation. Quelque soit notre niveau d’éducation, ou de fortune. Elles révèlent la part sombre de notre incivisme.

Elles mettent également cruellement en évidence le manque d’anticipation et de réactivité de nos édiles… Hello ! la mairie, on réagit ? on organise ? On légifère ? On prend exemple sur New York ? Barcelone ? Valence ? où les flottes privées ont été interdites. 

Chaines info: Apprendre à tourner sa langue 7 fois dans sa bouche

Vieille sagesse toujours valable à l’heure du breaking news, du tout info, de la communication digitale, certains/es devraient apprendre à tourner leur langue 7 fois dans leur bouche. 

Prenez n’importe quel soir, n’importe quel jour : vous zappez, vous scrollez, et vous tombez sur …allez pas de nom… sur LCI, sur Cnews, sur BFM, qui vous annoncent : « avoir pris un coup de poing dans la poitrine », c’est « historique », « les russes ont bombardé la Pologne ». Là on se dit : « M….. J’aurais dû acheter plus de rouleaux de papier WC, et plus de coquillettes ». 

On suit alors avec angoisse les commentaires d’experts, que l’on avait vus la veille nous expliquer l’Iran, et 2 jours avant, la politique américaine et une semaine avant encore, la crise de l’énergie, et avant, le Mali, et avant, le Brésil… 

C’est fou le nombre d’experts capables d’expertiser sur tout. Ils sont les « Pic de la Mirandole » de nos sociétés de l’information. ( Pic, quoi ? : point culture, vite wiki !)

Et voilà qu’au réveil, on apprend que finalement non, la Russie n’a pas (encore ?) attaqué la Pologne, donc l’OTAN, donc nous. 

On s’attend à des rétropédalages, des excuses, ou en tout cas, des commentaires plus pondérés… eh ! bien non, une « info » chasse l’autre, ou plus exactement un « clash », une headline qui claque, le # hashtag de la mort, rien ne doit arrêter la noria des « breaking news ». 

Pas de mémoire, ou alors celle de poissons rouges, un tour de bocal et on recommence tout. 

Pas de recul, pas de doutes : imagine-t-on l’envoyé spécial, l’envoyé sur place qui doit alimenter des directs toutes les ½ heures accepter de dire qu’il ne sait pas grand-chose, qu’on ne sait pas grand-chose. Car il est vrai que sur place souvent on ne voit qu’une toute partie du tout. Mais c’est cela le reportage : rapporter ce que l’on voit, ce dont on est témoin. En toute subjectivité : Vous étiez là et telle chose advint. Mais sur le terrain, les événements ne se révèlent pas dans leur totalité, dans leur complexité. Et c’est bien normal. 

C’est alors le rôle du media, des rédactions en chef, de combiner tous ces reportages, de les mettre en perspective, les compléter, les combiner. 

Visiblement le travail obscur mais essentiel des rédacteurs en chef, est aujourd’hui éclipsé par l’appel des lumières du « plateau », l’animateur supplante le journaliste. Ma mère m’a vu à la télé, waou !

Il n’y a plus de place pour le doute : À l’heure du numérique, pardon du digital, on nous demande d’être binaire 1-0.

Il y a une semaine on nous annonçait « la vague rouge » de Trump aux États-Unis, aujourd’hui, elle est où la vague rouge ? 

Il y a un mois, on expliquait que la reprise de Kherson en Ukraine prendrait du temps. Bon, ben aujourd’hui c’est fait ;

Et puis, après Covid saison 8, il y a la variole du singe, la bronchiolite, la vitrification par les bombes atomiques russes, les bombes sales de on ne sait plus qui, l’hiver en doudoune et en col roulé, le prix de l’essence plus cher que le beaujolais nouveau. Bref pas d’infos sans catastrophe. 

Finalement, on en revient à une vieille loi de la circulation de l’information : « un chien qui mord un évêque, ce n’est pas une info, mais un évêque qui mord un chien, ça, c’est une info ». 

A force de courir derrière les « breaking news », et de blablater sur tous les sujets, on en arrive à dire des bêtises. Pas étonnant alors, que notre crédibilité, à nous les journalistes, soit tombée si bas…Apprendre à tourner sa langue 7 fois dans sa bouche…

Tartuffes : Cachez ce Qatar que je ne saurais voir. #mondial #foot #Qatar

A quelques jours du mondial de football au Qatar, certains appellent à boycotter l’événement. Pour des tas de raisons, et de très bonnes raisons. Et l’on demande aux sportifs de prendre position, de ne pas aller au Qatar etc…

Quelle hypocrisie : toutes les atteintes aux droits de l’Homme, des femmes, des immigrés etc… sont connues et étaient déjà connues il y a 12 ans lorsque le mondial a été attribué au Qatar. 

Le foot est un sport mondial : Qu’il puisse étendre les mondiaux à d’autres que l’Europe ou l’Amérique, ce n’est pas idiot, c’est même indispensable.

Que ce soit au Qatar pose sans doute problème. Le pays n’a pas une longue tradition footballistique – c’est le moins qu’on puisse dire – Il n’a pratiquement pas d’équipes, ne serait-ce que parce qu’il n’y a que très peu de Qatari, 300 000 sur les 2 millions et demi d’habitants, le reste étant des immigrés. 

Mais le Qatar est aujourd’hui une plaque tournante, une vitrine entre Asie et Europe, qui cherche à se développer dans d’autres domaines que ses ressources gazières qui ne sont pas illimitées. 

  • Culture. Par exemple en contribuant à la restauration superbe de l’Hôtel de la Marine, Place de la Concorde à Paris, où un étage présente somptueusement quelques trésors de la collection du sultan Al Thaini. 
  • Sport bien sûr, en investissant dans de grandes équipes de foot et Paris (le PSG) peut-il s’en plaindre ? Mais aussi dans la F1. Alors pourquoi ne demande-t-on pas aux fabricants et coureurs automobiles de boycotter les Grands Prix du Qatar, d’Abu Dhabi, d’Arabie saoudite ? 

Et en quoi ce Soft Power que veulent développer les Qatari est-il plus questionnable que celui des américains, des chinois ou du notre d’ailleurs. Parce qu’ils auraient des liens ambiguës avec les islamistes ? Avec les frères musulmans ? Y’a pas qu’eux… suivez mon regard qui va jusqu’à beaucoup de capitales de pays de la région. Et puis, que nos services compétents enquêtent, traquent, démontent, et démantèlent ces réseaux. C’est leur boulot. 

On critique le scandale climatique de compétitions organisées dans des stades climatisés. C’est vrai, mais d’abord en novembre il fait moins chaud au Qatar, qu’au Brésil par exemple. Et dans les pays du Nord, en hiver on chauffe les stades, ce qui n’est guère mieux que les stades climatisés.

Il y a bien sûr, le régime qui s’appuie sur des « traditions » qui sont loin d’être démocratiques, structure pyramidale du pouvoir avec au sommet les chefs de tribus, des sociétés bédouines conservatrices, patriarcales et misogynes , la charia pour code pénal, etc…

Mais si l’on ne réserve les événements mondiaux qu’aux pays démocratiques, alors les mondiaux ou les JO ne seront réservés qu’à une quarantaine de pays dans le monde .

Aujourd’hui c’est le bal des tartuffes, qui se réveillent brusquement pour surfer sur une vague démagogique…

Demander à des footballeurs de ruiner des années d’entraînement pour pallier les ambiguïtés de nos politiques et de nos sociétés à l’égard de pays comme le Qatar est assez dégueulasse. Quelle hypocrisie !

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