Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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La grandeur de l’Amérique passe-t-elle par la défense de la paille en plastique ?

Cela vous avait peut-être échappé mais la puissance américaine était menacée par les pailles en carton. Et nous l’ignorions. 

Sauf celles et ceux qui avaient suivi la campagne du nouveau Président américain et qui avaient bien noté qu’il en avait fait un ennemi à combattre et que dans pratiquement tous ses meetings entre « Drill, drill, drill » (forons) et « Tariff, tariff, tariff » (droits de douane) il y avait aussi des couplets contre les pailles en carton, avec lesquelles il n’arrivait pas à boire et qu’il se tâchait son costume. 

D’où ce nouveau décret signé lundi 10 février interdisant l’utilisation des pailles en carton dans l’administration. 

Donald Trump débusque là un nouvel obstacle à la croissance américaine.

Je n’y avais pas pensé, mais il est vrai que je ne suis pas Président de la première puissance mondiale. 

Un proverbe très répandu dit bien : « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? » En fait c’est un texte qui vient des évangiles. Selon Matthieu chapitre 7, versets 3 à 5 (merci Wikipédia), c’est Jésus qui aurait utilisé cette parabole. 

C’est peut-être ce qui a influencé Donald Trump, qui, comme chacun sait, est un chrétien hyper pratiquant. 

Nous aurions tort de nous moquer puisqu’on nous explique que cette avalanche de décrets signés depuis l’investiture le 20 janvier est une tactique : On tape fort pour ébranler l’ennemi et obtenir ensuite d’autres concessions. 

Quelles concessions ? Vérifions avec l’IA. J’ai demandé des éclaircissements au Chat de Mistral IA. J’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois pour obtenir des réponses précises. 

Résumons : 

« L’interdiction des pailles en plastique a eu un impact significatif sur l’économie et l’environnement aux États-Unis, en incitant les entreprises à adopter des pratiques plus durables et en réduisant la pollution plastique… Des grandes entreprises comme Starbucks et McDonald’s ont été conduites à cesser leur utilisation. 

Le chat renvoie vers un article très intéressant de la BBC qui nous apprend que les pailles en plastique « ne représentent en réalité qu’une infime partie des déchets plastiques qui se retrouvent dans l’environnement (…)  Environ 14 millions de tonnes de ces déchets, soit 3,7 % du total des déchets plastiques, sont constitués de polypropylène, le principal matériau utilisé dans les pailles en plastique ».

Mais ajoute l’article :  Le mouvement contre les pailles en plastique a contribué à rallier le soutien du public, qui s’est finalement transformé en une action à grande échelle et de haut niveau. Le diable se cache donc bien dans les détails

Jamais je ne me serais penché sur la question des pailles s’il n’y avait eu Trump. Merci Donald ! À quand un projet de loi chez nous pour rétablir l’usage du plastique ? Bien sûr la chasse aux pailles en carton est plus anecdotique que Gaza vidé de ses habitants pour être transformée en riviera ou l’annexion du Canada et du Groenland. Et là, pas de quoi rire.

Multimodalité et mobilités douces : Mais pourquoi la SNCF et la RATP punissent les usagers en vélo ?

L’heure est aux mobilités douces et à la multimobilité. Il faut penser à la planète et ne pas laisser aux générations futures une dette écologique. 

Et donc, toi qui habites non pas Paris 5ème ou Paris 9 ème mais en banlieue, aux fins fonds de l’île de France, abandonne ta voiture, pense au réchauffement climatique, et fais le choix des mobilités douces : Ok boomer ? 

D’ailleurs, pour nous pousser à sauter le pas,  Île-de-France mobilités a fait réaliser une étude, le « Plan des Mobilités 2030 », un « plan en 14 axes d’action pour répondre aux enjeux de mobilité durable » (sic !). 

Et ils sont des milliers à y avoir cru. 

Par exemple en utilisant leur vélo pour aller prendre le train.

Car, en effet, tout le monde n’habite pas en face d’une gare, tout le monde n’est pas desservi par un bus pour aller à la gare et toute le monde ne travaille à proximité de la Gare de l’Est ou de la Gare du Nord. 

Et c’est en toute innocence que tu as pris ton vélo ce matin dans le brouillard et la brouillasse pour rejoindre la ligne P qui s’arrête – enfin quand les trains le veulent bien – à Mormant ou la Ferté-Gaucher. J’écris au hasard. Dans les Yvelines ou dans l’Oise, ça serait la même chose. Et tu embarques ton vélo pliant. Parce que le laisser en gare, c’est à coup sûr le retrouver désossé le soir même. 

A l’arrivée Gare de l’Est, ils t’attendent sur le quai ?  Qui ? Mais les contrôleurs qui ont pour mission – et on les en remercie – de lutter contre les fraudeurs. Et ils s’abattent comme une nuée de sauterelles sur les cultures de mil dans un village de Sahel sur les voyageurs avec vélo ou trottinette. 150 € d’amende ! À ce prix-là on se dit qu’il vaut mieux mettre de l’essence dans sa voiture ou même rejoindre le cercle non vertueux des fraudeurs. Attention, j’écris ça, mais c’était pour mon flow : frauder en regardant avec mépris les autres voyageurs qui eux – les cons- paient leurs billets, ça me met plutôt hors de moi. Et puis j’ai été bien élevé.

Les contrôleurs ne font qu’appliquer le règlement. Et c’est donc le règlement qui est en cause. 

Quand on vérifie sur les site SNCF RATP, effectivement il est indiqué qu’il est interdit de prendre le train avec son vélo, même plié, aux heures de pointe, c’est-à-dire entre 6h30 et 9h30, 16h30 et 19h30. 

Cool, je vais appeler ma boss : Je suis adepte des mobilités douces, je me soucis de l’avenir de la planète et de mon empreinte carbone, donc je ne viendrai pas avant 10 h et je partir avant 16 h !

On a envie d’hurler. On cherche vers qui se tourner. On se dit peut-être qu’il faudrait solliciter des élus écolos … Mais apparemment i.el.les sont plus intéressé.e.s par l’écriture inclusive, la lutte contre les barbecues ou la traque des vaches qui pètent.

Attention, les adeptes de la petite reine doivent respecter les autres usagers qui aux heures de pointe sont serrés comme des sardines en boîte. 

Mais avant de penser répression et amende (150 € !) il y aurait des solutions simples qui coûteraient zéro 0 et pourraient être mises en place en quelques jours. Comme par exemple, réserver en priorité un wagon aux trottinettistes et autres cyclistes ( et pourquoi pas les personnes en fauteuil ou parents avec poussettes). 

C’est ce qui se fait depuis des dizaines d’années en Allemagne ou aux Pays-Bas. 

Oui mais eux c’est eux, nous en France on est plus malins. Nous avons des plans  « Plan 2023 » , « Plan 2050 « . 

Pour vous calmer, je vous conseille la lecture de cette étude sur l’avenir de nos déplacements en Île de France :Il y est fait état d’ « une progression des “agilités” pour les déplacements du quotidien dans les villes de plus de 100 000 habitants avec une hausse de la multimodalité (+8 points) dans un contexte où les contraintes liées aux déplacements professionnels se desserrent avec le télétravail ».

Ça s’appelle nous enfumer, nous prendre pour des c… 

Alors , Anne (H) , Valérie (P) , si vous nous écoutez … faîtes quelque chose ! Sinon vos discours ne seraient que du blaba (mais pas blablacar  MDR).

Toute la France a placé le RN en tête, toute ? Non, un petit village résiste… En Guyane !

En regardant la carte de France des résultats des élections européennes, une seule couleur ressort partout, le marron ou le gris, selon les publications,… bref celle de la liste du RN. 

Y compris en Outre-Mer… 

Marron la Guadeloupe, terre pourtant de militants indépendantistes d’extrême gauche, luttant contre la « profitasyon », marron la Martinique, pays natal de l’immense Aimé Césaire, jusqu’à Saint-Pierre et Miquelon.

Et là on se dit qu’on a dû rater quelque chose : On ne se doutait pas que cet archipel au large du Canada, plutôt assailli par la neige et le brouillard, était aussi submergé par l’immigration et l’insécurité. Peut-être la vie chère ?

En Amérique du Sud, la Guyane ne fait pas exception. Même à Sinnamary, la commune de Christiane Taubira, où la liste de Jordan Bardella arrive en tête. 

Toute la Guyane ? non. 

En regardant bien, il y a une tache bleue, là tout en bas dans le sud-est, le long de l’Oyapock, frontière – de l’Europe – avec le Brésil. Camopi.

François-Xavier Bellamy doit y réaliser son meilleur de score national, avec plus de 27 % des voix, suivi par Manon Aubry, 25 % ; Jordan Bardella est loin derrière avec à peine 12 %. 

Que se passe-t-il donc à Camopi ? 

Précisons que si la commune est immense – presque la taille d’un département, mais en Guyane tout est immense, la nature, les fleuves – il n’y a que 2140 habitants et 158 votants, le taux de participation n’a été que de 14,15 %.

On est ici dans un village indien, Wayampis et Tekos, qui fait partie du Parc amazonien de Guyane, le plus grand parc naturel français. 

Pourtant l’immigration, et l’immigration illégale, à Camopi on connaît. La commune est submergée par les « garimperos », les orpailleurs clandestins venus du Brésil. Ils profitent de la difficulté de garder plus de 500 kilomètres de frontières – mais que veut dire frontière au milieu de la forêt ? –  pour venir en Guyane exploiter l’or. Avec des méthodes terriblement écocides, déforestation, pollution de tous les cours d’eau au mercure, ce qui affecte toute la chaîne alimentaire. Et ils importent une violence extrême, celle de l’Amapa, l’état le plus pauvre du Brésil. 

Gendarmerie nationale, et Légion étrangère y ont été déployées. Mais malgré les opérations « Anaconda » ou « Harpie », les affrontements sont presque quotidiens, avec des morts, même parmi les gendarmes. 

Pour en savoir un peu plus sur les Wayampis et Camopi et sa région, lire les travaux de Françoise et Pierre Grenand, deux scientifiques qui y ont vécu près de 20 ans avec leurs enfants. 

Le vote de Camopi s’explique peut-être l’effet « flamme olympique ». Notre actualité politique nationale a en effet éclipsé la remontée de la flamme sur les fleuves de Guyane. A Camopi, c’est en pirogue et portée par un indien en kalembé rouge – c’est un pléonasme kalembé rouge – que la flamme a parcouru la forêt. Le comité #Paris2024 avait fait une exception en n’imposant pas au porteur amérindien la combinaison unisexe et de couleur blanche, qui reconnaissons-le, est peut-être plus adaptée aux quais de la Seine qu’à la forêt amazonienne. 

En tout cas, les images de cette flamme navigant sur l’Oyapock étaient superbes, rappelant peut-être pour les cinéphiles, les films de Werner Herzog : Fitzcarraldo ou Aguirre. 

Et c’est peut-être un peu de l’esprit olympique, « symbolisant la paix, l’unité et la fraternité entre les peuples” qui a inspiré les électeurs de Camopi.

Plus difficile encore que trouver le quai 9 ¾ pour Poudlard : Trouver son chemin dans le métro à Paris à 50 jours des JO !

C’est le nouveau défi que viennent de nous lancer les organisateurs des JO : Essaie de trouver ton chemin dans les transports en Ile de France.

On nous avait dit que ça allait être compliqué pendant la période des jeux – rappelons les dates : du 26 juillet au 11 août puis 28 août au 8 septembre – et on s’était presque fait une raison : C’est pour la bonne cause, pour le sport, pour l’image de Paris, de la France, cocorico…

Mais on ne nous avait pas expliqué que ce serait déjà la pagaille bien avant l’ouverture des Jeux. 

Essayez de rallier, au hasard, Gare de Lyon à la station Abbesses à Montmartre. 

On plonge dans les entrailles de la gare pour trouver la ligne 14. Erreur, elle est fermée. Pour travaux. 

Il y a bien un calendrier mais il faut au moins avoir fait Polytechnique ou l’ENA pour s’y retrouver, avec des fermetures qui changent de manière aléatoire, parfois la nuit, le soir, le jour, le week-end. 

Et on se croit malin : On fonce vers la ligne 1. Erreur : la station Concorde est fermée y compris pour les correspondances. 

On y construit un stade « éphémère » pour les compétitions de « BMX freestyle, breaking, skateboard et basketball 3×3 ». On a envie de couper des têtes !

Quand après moult détours on arrive à Abbesses, on a dû croiser un chat noir (MDR, humour très générationnel) car les ascenseurs sont en panne. Et là ce sont 176 marches à grimper dans un étroit tube de fer.

Difficile de réconforter les touristes un peu désespérés qui étaient venus pour voir Montmartre et auxquels on impose une épreuve sportive qu’ils ne connaissaient pas.

Une idée pour nous aider à prendre tous ces « désagréments » avec coolitude et zenitude. Pourquoi ne pas lancer des jeux sur smartphone en collab’ avec Epic, Ubisoft ou Nitendo ?

Par exemple : 

  • Pokemon go. Un pokemon se cache à la station Concorde essaie de le trouver. Et là, c’est le piège puisque Concorde est fermée !

Ou alors 

  • Assasin’s creed : Enquête sur la ligne 14 ! 

Et là le héros Desmond risque d’y laisser sa peau, vu que, comme expliqué plus haut, on ne sait jamais quand la ligne est fermée. 

Bien sûr vous allez me dire que nous sommes tous des grincheux, des « peines-à-jouir » (oui, enfin, parle pour toi , Anne !) et que dans 57 jours, avec l’ouverture des JO, utiliser les transports sera un long fleuve tranquille ( plus que les baignades dans la Seine ). 

Encore une erreur, car pour nous simples moldus, la liste des stations de métros et trams fermées s’allonge comme le nez de Pinocchio : 

Ligne 1, 8, 10, 12, 13, T1, T3, et ce sera compliqué Gare de l’Est et Gare du Nord.

Fort heureusement les organisateurs des JO ont pensé à tout. Ils ont lancé anticiperlesjeux.gouv.fr , avec notamment, pour anticiper nos déplacements, une carte interactive et responsive des «impacts» ; un outil formidable qui nous permettra en temps réel de vérifier que … ça va être le bordel ! 

Arrivée de la flamme JO 2024 : Marseille, tu seras la poubelle pour aller danser (mauvaise référence à une chanson des années 60).

De vrai, c’était superbe. Et super. 

Avec la parade du Belem, accompagné d’un millier d’embarcations de toute taille, des goélettes, des yachts, les optimist de l’école de voile de Pointe-Rouge, des Va’a de Polynésie, une yole de Martinique, tirant des bords entre l’Estaque au nord, l’île MaÏre et les calanques au sud, en croisant devant et derrière le Frioul, oui la rade de Marseille a été ce jour-là la plus belle du monde. 

Même le temps avait joué le jeu. 

5 jours avant, c’était des trombes d’eau et un mistral à décorner les bœufs. On pense avec compassion aux mannequins qui le 2 mai défilaient ou plutôt tentaient de défiler sur le toit de la Cité radieuse Le Corbusier. 

L’emplacement est tout à fait spectaculaire en temps normal et il avait été retenu comme podium pour le défilé Chanel. Baptisé Défilé croisière 2024-2025, il était présenté ainsi : « Un vent de liberté » … Mais avec des rafales à 100 kilomètres heure et des trombes d’eau genre épisode cévenol, il fallait s’accrocher. Les mannequins serraient les dents encore plus que d’habitude, et les VIP s’étaient protégés à la hâte avec les premières doudounes venues. 

Et là, 5 jours plus tard, même les plus incrédules ont dû croire aux bonnes ondes de la bonne mère. Car pour l’entrée du Belem et de la flamme dans le Vieux-Port, plus un pète de vent. 

Sous les passages de la patrouille de France, au milieu des feux d’artifices et des clameurs d’une foule énorme qui serrée comme des sardines, bouchait le port de Marseille (MDR), « en vrai », ça a été un très beau spectacle. Heureux que Marseille ait su se montrer si belle dans le miroir médiatique.

Bien sûr, il y en aura toujours pour ne pas avoir aimé ceci ou regretter cela : pourquoi des rappeurs ? pourquoi des célébrités marseillo-marseillaises ? Rappelons qu’il s’agissait de la fête de Marseille, l’ouverture des JO ne se déroulant que dans 60 jours à Paris. 

A Marseille, tout le monde a bien profité, et cela est déjà un exploit dans ces conjonctures un peu tristounettes. 

D’autant que la ville n’avait jamais été aussi propre. Alors qu’un mouvement de grève des éboueurs avait commencé, en 24 heures, tout a été nettoyé, donnant à toutes les rues un air pimpant. Apparemment des brigades spéciales avaient été envoyées par les édiles locaux qui en temps normal se bouffent le nez entre ville et métropole. Une sorte de trêve olympique des ordures !

Mais la flamme est partie, l’Olympique de Marseille a sombré face aux italiens de Bergame en demi-finale de la Ligue Europa. Et les poubelles sont revenues. 

On attend juste un petit coup de mistral pour que les papiers qui débordent soient portés loin dans les arbres ou les rochers.

Ah ! mistral quand tu souffles (en plus il est glacial) : « Nous fas de mau coume la pèsto, Emai t’aman, o rèi di vènt, écrit le poète Frédéric Mistral. 

Tu nous fais du mal comme la peste et pourtant nous t’aimons, roi des vents.”

Le Moulin-Rouge a perdu ses ailes : Stop à l’immigration ! (MDR!)

Évidemment ce titre est provocateur. Faut clasher pour être vu, non ?

Mais dans l’ambiance actuelle, ce raccourci stupide est souvent utilisé quand on aborde beaucoup des problèmes qui nous assaillent : Les immigrés seraient la source de tous nos maux; ou presque. 

Pour en revenir à cette info – un des phares de l’attraction touristique de Paris est défiguré – continuons à clasher sans peur des “fake news”:

  • Il y a les obsessionnels : L’attaque contre le Moulin-rouge est le fait des islamistes : C’est un lieu de débauche où l’alcool coule à flot et où des femmes seins nus lèvent la jambe en dansant le french cancan. Le Moulin n’a pas sa place dans le futur khalifa européen.
  • Ou alors les complotistes : Il faut y voir la main de Poutine et de ses sbires. Tout est bon pour saper l’économie des occidentaux, et sans ses ailes, Paris va voir sa fréquentation touristique chuter. Il paraît que des publicités commencent à être diffusées sur Telegram : « Mieux que le Moulin-Rouge, visitez la Place Rouge ».
  • Ou encore : c’est un coup des activistes wokistes. Après avoir déboulonné les statues, il.elle.s veulent dénoncer 2000 ans d’exploitation du corps des femmes. 
  • D’autres réactions encore : Cnews lance un appel à souscription. Vous avez sauvé Notre-Dame, mobilisons-nous pour redonner des ailes au Moulin. Et Cyril Hanouna ouvre le débat : Le Moulin-Rouge sans aile : la faute à Hidalgo ?

Du coup, j’ai demandé à Chat GPT et voici sa réponse : « Le Moulin Rouge est un célèbre cabaret parisien et un symbole de la culture française, surtout connu pour son moulin rouge vif sur le toit. Dire que “le Moulin Rouge a perdu ses ailes” pourrait évoquer une époque révolue ou un changement significatif dans l’histoire ou la culture associée à cet endroit. C’est triste, mais cela peut aussi être le point de départ d’une nouvelle histoire ou d’une nouvelle ère. »

Heureusement que l’IA est là.

Colère : Je ne suis pas raciste mais…

Évidemment, les lieux, les noms, de ce qui suit … bla-bla-bla bla-bla-bla ont été changés.

Mais je suis tellement choqué que je suis obligé d’expulser ma colère en la passant sur … sur un blog par exemple.

Je plante le décor : 

Il y a quelques jours, avec mon associé co-fondateur de notre société, appelons-le Vladimir, nous nous rendons à un déjeuner de travail avec un client.

Nous sommes rejoints par une amie de notre client. Bourgeoise. Beaucoup de bagues, apparemment friquée, 70 ans ? Ce n’était pas prévu. Mais bon, c’est comme ça. 

Présentations d’usage : « Pierre ». Bon, pas de commentaire. Puis : » Vladimir ». « Ah ! »demande la dame « de quel pays venez-vous » ? 

J’ai oublié de préciser que mon associé est noir. 

Je réponds à sa place, car nous sommes habitués à ce genre de réactions : « Il est lyonnais ». Mais la dame ne tilte pas et insiste : « Quel est votre pays d’origine ? » Vladimir répond : « Nous sommes français. Je suis né à Lyon mais ma famille est d’origine congolaise ». « Vous êtes du Congo ! Formidable. On parle peu du Congo. Vous avez un Président ? » demande la dame. J’étais sur le point de dire :« Emmanuel Macron », mais Vladimir, poliment, répond : « oui, Sassou-Nguesso, depuis 25 ans ». Mais la dame continue dans son trip : « Vous parlez très bien français, où l’avez-vous appris ? « « Mais je suis né à Lyon, ma famille y vit, j’y ai fait toutes mes études » . 

Là, j’hallucine. Je commence à bouillir. J’essaie de maîtriser mes mots, et j’arrive à dire à la dame que je suis choqué par ses questions racistes. Et que par exemple, à moi, elle ne me demande pas d’où je viens, qui sont les ancêtres de ma famille, etc.. 

« Mais je ne suis pas raciste, je suis guinéenne ». Répond-elle tout sourire. 

Silence. Surprise. Car sans tomber dans le jugement au faciès, disons que quand on la regarde, si elle, elle est guinéenne, moi je suis japonais.

Je m’étonne donc.

Elle explique : « Mes parents ont vécu 2 ans en Guinée jusqu’en 1961. J’étais bébé, mais depuis, je me sens guinéenne. Mon père dirigeait une grande exploitation forestière. Ils ont adoré ». « Mais c’était au moment de la rupture avec la France qui s’est mal passée ? »« Ah ! Ça ? Mes parents m’ont raconté qu’ils dormaient avec un revolver sous l’oreiller. Mais ils en gardent des souvenirs merveilleux ». 

On se dit qu’on a touché le fond. En 2023 ! On a envie de citer Audiard : « Les cons ça osent tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît ! ».

Cette manière de cataloguer les gens avant même qu’ils aient ouvert la bouche, de ne pas s’intéresser à ce qu’ils ont dans la tête ou le cœur, de supposer que parce que leur peau est comme ceci et leur gueule comme ça, ils sont forcément plus « Compagnie Créole et Zouk » que « Bach, Léo Ferré ou Tupac » ; cette manière de s’attendre à ce qu’ils ne soient pas forcément fiables, ni ponctuels, mais on leur pardonne parce qu’ils sont « tellement artistes et tellement joyeux ». Et qu’ils ont « le rythme dans le sang » ! Tout cela est certes différent des contrôles au faciès et pourtant, cela dit la même chose : À Vladimir, cette dame du déjeuner ne s’intéressait pas. La couleur de peau de mon associé était pour elle comme des œillères. 

J’ai honte.

Tunnel Lyon-Turin : Depuis Hannibal et ses éléphants, rien n’aurait-il changé pour franchir les Alpes ?

J’ai toujours entendu parler du Lyon-Turin. 

Une idée qui ne me semblait pas con du tout. Construire un tunnel sous les Alpes pour relier la France et l’Italie. Lyon-Turin en 2 heures, et pas en avion. J’en rêve.

J’ai toujours entendu dire que le « ferroutage » était une bonne solution, écolo et tout et tout, pour verdir les transports et réduire l’impact du transport des marchandises par la route. 

Et depuis 30 ans, j’ai toujours entendu annoncer au gré des sommets franco-italiens : « ça y est : feu vert pour le Lyon-Turin ». Mais en fait à chaque fois, il ne s’agissait que de faux départs. On creuse 2 ou 3 kilomètres de temps en temps et puis… et puis, plus rien. Car il a toujours manqué l’essentiel : un vrai engagement de Paris avec le nerf de la guerre, le financement. Une nouvelle illustration de la centralisation : l’aménagement du territoire continue envers et contre tout à être pensé par et depuis Paris.

Et le dossier risque de se compliquer encore avec l’arrivée des militants écologistes et particulièrement ceux, plus radicaux, du « soulèvement de la Terre ». 

J’entends Sandrine Rousseau qui affirme qu’il suffirait de moderniser les routes et voies ferrées existantes. 

J’entends les maires de Lyon ou de Grenoble, écologistes eux-aussi et eux-aussi opposés au projet qu’ils jugent anachronique, productiviste et dispendieux. Et ce ne sont pas des imbéciles puisqu’ils sont maires. 

Et c’est vrai que le Lyon-Turin coûte cher. Car il ne s’agit pas seulement de construire un tunnel, mais également, côté français, les voies d’accès à travers les pré-Alpes entre Chambéry et Lyon.  À l’est de Lyon devrait être construit un futur hub. Les camions venus du nord, du sud, seraient obligés de monter sur les navettes payantes qui leur permettront de traverser les Alpes, moyennant finances, évidemment. Comme dans le tunnel sous la Manche.

Ça coûte cher ? oui, mais ça sera fait pour au moins 100 ans.

Et puis je regarde les chiffres qui indiquent qu’un tiers des 150 Mt échangés avec l’Italie sur tout l’arc alpin passe par le France. Et que 93 % de ce trafic se fait par camion. Soit 3 millions de camions par an. Qui, venus de toute l’Europe, empruntent nos routes et autoroutes. Un trafic polluant qui dégrade notre réseau routier et dont l’entretien et la réfection sont payés par … nous contribuables français.  

Et puis chaque année je vois nos vallées alpines s’asphyxier un peu plus. 

Dans la vallée de Chamonix, dans la Maurienne, la montée au Fréjus, la pollution atmosphérique a tellement augmenté que les bronchites, allergies et autres maladies respiratoires sont de 15 à 20 % plus élevées qu’ailleurs en France. 

Dans la vallée de la Romanche entre Grenoble et l’Italie, certains jours, ce sont des colonnes de camions qui montent pare choc contre pare choc, frôlant souvent à quelques centimètres les maisons des villages traversés.  

Il y a 3 ans, les Suisses, qui avaient démarré leur projet après la France, ont inauguré le tunnel du Saint-Gothard, qui met Milan à 2 heures de Zurich. Et tous les camions qui passaient auparavant par le Saint-Gothard, par un col à 2100 mètres d’altitude, sont contraints aujourd’hui d’emprunter la navette ferroviaire. C’est tout bénèf pour le contribuable helvète. Et pour les marmottes et les bouquetins.

Les Autrichiens font de même avec le tunnel du Brenner, qui sera le plus long du monde – 64 kilomètres – et devrait être ouvert en 2030. L’Europe contribue à ces travaux pharaoniques, pour 11 milliards d’euros. Car de la Finlande à Malte ces aménagements sont salués comme étant plus économiques, et surtout plus « verts », plus respectueux de l’environnement alpin. 

Sauf chez nous en France. 

Car nous français, on est forcément plus malins, plus intelligents que les Suisses et les Autrichiens. Et les défenseurs de la Terre français sont évidemment plus éco-responsables que leurs homologues outre-alpins… 

Depuis Hannibal – pas l’abominable cannibale du « silence des agneaux » mais le le puissant chef des tribus puniques qui régnait sur la Tunisie et rivalisait avec les romains – on sait que la traversée des Alpes est difficile. 

À l’époque le conquérant venu de Carthage avait utilisé des éléphants d’Afrique pour gravir l’obstacle et surprendre les romains qui ne l’attendaient pas de ce côté-là. Mais à l’époque ils n’avaient pas ni GPS, ni ferroutage.

2000 ans plus tard, plus personne ne propose d’utiliser les éléphants. 

Même avec le réchauffement climatique, il vaut mieux les laisser chez eux en Afrique ou en Asie. 

Mais l’on peut peut-être essayer une technique de notre temps : pas le transport par route, mais le ferroutage.

Vérité au-delà des Alpes, erreur en deçà. Ou l’inverse. 

Mon village à l’heure des barbares.

Attaquer des bébés à coup de couteau… C’est innommable, barbare. Tellement barbare qu’il nous paraît impossible que l’auteur de cette barbarie puisse être un « bon » français, un « français 4 quartiers de francitude », un bon « gaulois ».

L’auteur de l’attaque d’Annecy est syrien. Et d’aucun de nous expliquer que les attaques au couteau sont des pratiques préconisées par les djihadistes. Il est suggéré : syrien donc terroriste islamiste.

Puis l’on apprend qu’il n’est pas musulman, mais chrétien. 

L’explication par le complot islamiste tombe, mais pas le fait qu’il soit arabe…autant dire donc déjà à moitié coupable. 

De plus il est réfugié. Réfugié, donc sans papier, donc illégal.

Qu’importe qu’il ait obtenu le statut de réfugié en Suède, qu’importe qu’il ait épousé une Suédoise. Qu’importe donc qu’il ne soit ni un sans papier, ni un clandestin. 

Ce qui reste au bout du compte, c’est qu’un étranger a commis un acte barbare chez nous. 

Le barbare est forcément quelqu’un qui d’une manière ou d’une autre nous est étranger. D’ailleurs, chez les Grecs et les Romains, barbare signifiait étranger. 

Virons les étrangers et nous nous débarrasserons de la délinquance. CQFD.

Le lendemain de l’attaque d’Annecy, dans un petit village breton, une enfant de 12 ans est tuée à coups de fusil dans son jardin. L’auteur : un voisin… un retraité néerlandais. 

Quelles conclusions ? faut-il se méfier des Hollandais ? Ou bien des retraités ? 

Ou des 2 à la fois. 

Samedi à Brassac (Tarn), un jeune est pris d’un « coup de folie ». Sous l’effet de l’alcool, il s’enfuit au volant d’une voiture volée. Et pour tenter d’échapper à une patrouille de gendarmerie, il fonce au milieu d’une fête d’anniversaire avec 300 personnes. 

Faut-il se méfier des jeunes tarnais ? 

Et qu’est-ce que tout cela a à voir avec nos frontières qui ne seraient pas gardées ? 

Face à l’innommable, nous cherchons des explications. 

C’est bien normal, mais méfions de ces petits glissements progressifs qui nous ont conduit dans un passé pas si ancien que ça à nous comporter en barbare.

À la fin du XIX ème siècle, pour expliquer les violences et les crimes plus sanglants qu’aujourd’hui, on rejetait la faute sur la « vermine étrangère ». Les Italiens notamment étaient accusés de venir manger le pain des Français, et d’être in-intégrables dans la République en raison de leur culture trop marquée par la religion catholique. 

En 1881 à Marseille, en 1894 à Aigues-Mortes, des pogroms anti-italiens font plusieurs dizaines de morts. 

En 1891, à Lyon, l’assassinat du président Sadi Carnot par Caserio, un anarchiste italien, provoque plusieurs jours d’émeutes. 

En Allemagne, il y a moins de 80 ans, pour expliquer les malheurs du peuple allemand, les nazis avaient une réponse : les juifs. « Die Juden sind unser Unglück ». Et ça a marché… 

Tellement bien que ça a conduit aux chambres à gaz. 

L’attaque d’Annecy est innommable, c’est-à-dire qu’il n’y a plus rien à nommer, plus rien à ajouter. Aucun mot. Il faudrait se taire pour respecter la douleur des parents et des proches. 

Et pourtant nous faisons tout l’inverse. 

Poussés par l’angoisse d’être dépassés par les tweets et autres reels, nos media – les chaînes d’infos – glosent et meublent même quand ils n’ont rien à dire. Nous faisons la même chose avec nos réactions « à chaud ». Nous ne prenons pas le temps de la réflexion, ce qui nous permettrait bien souvent de ne pas dire de bêtises. 

Et pourtant, la sagesse populaire nous met en garde : « Il faut savoir tourner sa langue sept fois dans sa bouche ». Aujourd’hui à l’heure d’internet, nous devrions apprendre à réfléchir avant de cliquer. Clic, crac, boum, hue !

Mon village à l’heure des ponts.

Quel mois de mai, non mais, quel mois de mai !  

Ce n’est plus : « en mai fais ce qu’il te plaît », c’est devenu : en mai, mets tout entre guillemets », ou alors, « en mai, fais la semaine des 4 jour-nèes »(  je sais : pas terrible, la rime : à chacun son talent, moi les rimes riches genre rappeur avec des « j’men bats les couilles, j’en ai plein les fouilles » … je n’y arrive pas ! ).

Bref, de jours fériés en jours chômés, entre les ponts et les RTT, beaucoup ont pu pratiquer la semaine des 4 jours. Les sociologues et spécialistes du travail en rêvaient. En mai les Français l’ont fait. (Waouh, ; que de rimes riches, vite : avec force auto tune et voice coder, je démarre une carrière)

Et comme en plus, la météo s’est mise de la partie… avec en mai, et en ce début juin, un beau temps de juillet mais sans les nuits caniculaires, tous les Français – en tout cas tous ceux qui le peuvent – ont eu la tête ailleurs. 

À en juger sur la fréquentation des gares, routes, aéroports, je ne veux pas faire de mauvais esprit, mais c’est à se demander où est la crise…

Bref, après un mois d’avril particulièrement dégueulasse, suivi par un début mai, gris, maussade, pluvieux, frais, nous n’avions qu’une seule envie, partir, sortir, terrasses et soleil. 

Ou aller au restau par exemple et profiter de ces soirées à rallonge. 

Dans mon village, qui a été particulièrement gâté par la géographie, l’histoire et … l’économie, il y a 3 restaurants / cafés. Et avec les beaux jours, j’avais envie d’en profiter. 

Le premier un peu plus chic, un peu plus « gastro », ne sert plus après 21h. Le chef et les cuisines s’arrêtent à 20h30. 

Le deuxième un peu plus « roots », cochon et cochonnailles, idem, la cuisine s’arrête à 20h30-20h45.

Le troisième, un café restaurant genre bobo mais bobo Paris 9ème, télétravail, et voitures électriques, il est fermé le week-end. 

Même en élargissant le périmètre des recherches, même causes, mêmes effets. 

La guinguette bord de l’eau n’a plus de poissons après 20h30. 

Et le restau de cet hôtel ne sert plus à manger après 21h. 

Mourir de faim un soir de mai ou de juin ? 

En revenant sur la place du village, une lueur d’espoir cependant… Un nouveau spot qui vient d’ouvrir, et que l’on remarque de loin avec ses lanternes rouges : un sushi shop nippo-sino-vietnamien. Eux à 11 heures du soir, ils servent et livrent encore… Mais comment font-ils ? 

Sans tomber dans les clichés, ce n’est pas qu’« ils » travaillent plus que leurs homologues installés depuis longtemps. C’est peut-être que leur organisation du travail est un peu différente, pour le dire de manière diplomatique. 

Car tous les restaurateurs vous l’expliqueront : si l’on veut respecter les lois – tout à fait légitimes- sur la durée du travail, les horaires , si l’on veut répondre aux nouvelles aspirations pour beaucoup de ne pas sacrifier les soirées , les week-ends, eh! Bien, ils ne trouvent plus personne. Parce que la vie d’un chef, c’est se lever aux aurores et terminer tard le soir.  Prolonger le service d’une heure ou de deux, cela supposerait un cuisinier ou un serveur supplémentaire et ça, la plupart des restaurateurs ne peuvent se le permettre. On appelle ça des métiers « en tension » ?

Adapter les législations qui encadrent le nombre d’heures de travail, les rythmes de travail, de repos, l’allègement des charges sociales pour permettre l’augmentation des rémunérations etc…les pistes pour permettre aux cuisiniers et à leurs équipes de vivre de leur travail ne manquent pas. 

Mais en tout cas, il faudrait faire quelque chose pour qu’il n’y ait pas de fossé entre d’un côté « Top chef » et tous ces jeunes qui « donnent tout » avec une maturité, un talent, une passion et un engagement qui forcent l’admiration ;

et de l’autre la réalité économique de milliers d’établissements.

Pour qu’à 22 heures par une belle soirée d’été on puisse encore être servi dans les restaus de mon village.

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