Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Bas les masques …

Je ne vais pas vous mentir : je déteste les masques. 

Attention, pas tous les masques ; pas les masques de carnaval par exemple. Participer à un « vidé » dans un carnaval guyanais, déguisé en touloulou Sousouri ou Zonbibaréyo est assez jouissif. Défiler dans les rues sans être reconnu, travestir sa voix, s’affranchir du regard des autres, une fois par an.

Non, je veux parler de ces masques anti-covid dont le port obligatoire recule progressivement. Certes, j’en approuve et j’en comprends la nécessité sanitaire mais le prix à payer a été lourd.

Impossible de voir les expressions du visage. Votre interlocuteur est-il fâché ? A-t-il compris que vous plaisantiez ? Si les yeux sont, dit-on, le miroir de l’âme, la bouche, l’ensemble du visage traduisent les émotions. Si les sourds et malentendants arrivent à lire sur les lèvres, c’est bien parce que nos lèvres « parlent » tout autant que nos cordes vocales.

Et puis, il y a la bise. Certains n’aiment pas cette coutume, covid ou pas. 

J’appartiens à ceux qui pratiquent cette forme de salutations. Entre membres d’une même famille, entre amis, c’est un signe de reconnaissance, d’appartenance. Deux, trois, voire quatre, « claquer la bise » fait partie de notre culture, comme pour le monde hispanique, l’ »abrazo », l’accolade.

Et puis franchement, le masque même customisé, même à fleurs, c’est moche. Cela nous fait des têtes de souris, des groins de porc. Nos paroles sont étouffées. Le masqué a-t-il quelque chose à cacher ? 

Les masques tombent et c’est tant mieux. 

Sauf que tout ce que nous redécouvrons n’est pas forcément joli, joli.

D’abord la crise sanitaire n’a pas révélé, sauf exception, une propension à la solidarité. Derrière les masques, nous nous sommes repliés sur notre petit moi. La peur du covid s’est transformée en peur des autres, plus que jamais, l’enfer c’est les autres.

Et puis quand on voit de certaines bouches sortir certains propos, on se demande si le port du masque n’avait pas quelque chose de bon.

L’Allemagne, cette inconnue.

Il y a bien longtemps que j’ai abandonné l’espoir d’expliquer l’Allemagne et encore plus de faire aimer l’Allemagne, les Allemands et l’allemand à nous français. 

Cela commence par la langue, la langue de Goethe comme on dit. Évidemment, plus personne en France n’a lu un vers, une ligne de ce poète qui est à la culture allemande ce que Shakespeare est à l’anglais ou Racine+Corneille+Chateaubriand sont au français. 

Ah ! Oui, peut-être pour certains : Wer reitet so spät durch Nacht und Wind …. Etc, etc… le début du « Roi des Aulnes », sur lequel beaucoup de lycéens français ont souffert, en maudissant des parents qui voulaient qu’ils fassent « allemand seconde langue », parce que ça permettait d’être dans les meilleures classes. 

Et puis, l’allemand serait une langue rauque. Alors qu’elle avait été pendant des siècles la langue des opéras, de la musique, de la musique classique.

Sa structure, sa logique même, nous sont très étrangères. Cette manière de construire les phrases, les mots à l’envers… De dire un et vingt, au lieu de vingt et un … Ou d’accoler des racines de mots pour former de nouveaux mots à rallonge. 

Comme ce mot le plus long, qui concerne la loi sur l’étiquetage de la viande bovine : “Rindfleischetikettierungsueberwachungsaufgabenuebertragungsgesetz”, qui d’ailleurs a été supprimé, les plaisanteries les plus courtes étant les meilleures. 

La langue et la culture allemandes ne sont que des exemples d’une ignorance beaucoup plus crasse : L’Allemagne est notre premier partenaire, jamais nos deux pays n’ont été autant liés, et pourtant…Jamais les allemands ne nous ont été aussi inconnus. 

Pas de haine, pire : pas d‘amour, ni d’intérêt.

Ce n’est pas vrai dans l’autre sens. 

Même si les allemands ont tendance à nous folkloriser, style béret basque et baguette sous le bras, beaucoup aiment notre pays, notre langue, notre mode de vie. Dans les affaires, ils admirent notre sens de l’improvisation, à défaut d’avoir comme eux le sens de la concertation et de l’organisation. 

Et ils sont souvent consternés lorsque sans crier gare on leur renvoie à la figure Hitler et les nazis. 

Les allemands aujourd’hui sont, dans leur immense majorité, très au courant et très conscients de ce qu’a été la faute de leur pays qui a commis sous Hitler les pires crimes que notre continent ait pu produire. 

Ils sont très conscients du danger du populisme, des dérives du nationalisme, de la fragilité de la démocratie.

C’est pour cela que les extrêmes n’y font pas de vieux os. 

On verra ce qui sortira des urnes, mais apparemment la poussée de l’extrême-droite a fait long feu. Dépassera-t-elle 10 % ? Quand on compare avec les scores du RN et autres chez nous, nous n’avons pas de leçon de démocratie à donner aux allemands. 

C’est même le contraire. 

Mais pour cela il faudrait que nos confrères et nos hommes politiques qui vont se répandre pour commenter les élections allemandes, prennent le temps de connaître l’Allemagne et de ne pas ressortir les mêmes clichés : Bismarck, Hitler, une Europe sous domination allemande…

Par exemple en apprenant le poème de l’enfance de Peter Handke : « Als das Kind Kind wahr, wusste es nicht, das es Kind war. ».

Où il est question d’innocence, de l’innocence de l’enfance que l’on perd en grandissant.

Crise des sous-marins : Embrassons-nous Folleville !

Ainsi, la France et les États-Unis seraient au bord du nervous breakdown.

Pourtant, j’ai beau zapper : sur CNN ou sur la BBC, aucune trace de cette crise qui nous agite :  La crise des sous-marins.

Nos « amis » anglo-saxons parle plutôt de l’ouverture de la 76 ème session de l’assemblée générale des Nations-Unies, des craintes suscitées par la presque faillite du géant de l’immobilier chinois ou de l’éruption du volcan aux Canaries. 

En ce qui concerne la France, rien. 

Ah ! si : La demi-prestation de Lionel Messi, au cours de la rencontre PSG-OL 

Pas un mot sur la mauvais humeur française suite au contrat de sous-marins perdu. Apparemment ni Boris Johnson, ni Joe Biden n’ont du mal à dormir.

Ce qui vu de chez nous est présenté comme une tempête, ne serait donc qu’une tempête dans un verre d’eau.

Ok, il n’est jamais très marrant de se voir rappeler que nous ne sommes plus la « Grande Nation ». Et puis il y avait du business à la clef et du boulot pour toute la filière construction navale en France. Ce monde économique est sans pitié. Mais est-ce vraiment nouveau ? 

En revanche, la crise dont le monde entier parle, c’est celle du gaz. Et il y a de quoi ne plus en dormir la nuit. 

En gros les prix du gaz ont triplé depuis le début de l’année et ça devrait continuer. Les stocks sont au plus bas. Et les politiques européennes de “verdissement” de la production d’électricité commencent à avoir des conséquences. Surtout quand le vent est un peu en panne, comme en Grande-Bretagne ce printemps, et que les éoliennes ont moins tourné.

On craint des blackouts en Grande-Bretagne, en Espagne ou en Italie. L’hiver sera rude en Europe s’alarme un des responsables d’Engie. 

Comme dans un vaudeville de Labiche, gageons donc que dans quelques jours la crise des sous-marins sera remplacée par « Chacun cherche son gaz en Russie ».

L’ombre du Z …

Quand j’étais petit, et ça commence à dater, je n’étais pas spécialement attiré par les films d’horreur. Une fois qu’on a vu « Massacre à la tronçonneuse » ou « La nuit des morts vivants » finalement tous les films qui suivent n’inventent plus rien, juste un ou deux doigts d’hémoglobine en plus ou une surenchère dans les effets spéciaux…

À la télé, il y avait « Belphégor ». Pas le remake avec Sophie Marceau. Non, l’original avec Juliette Greco. Les scènes où l’héroïne innocente (forcément innocente) se couche alors que Belphégor avec son masque de momie la guette derrière un rideau, m’ont terrifié pendant des soirs. 

En dehors des films, il y avait les livres et les BD. Et Spirou, avant que l’adolescence ne nous plonge dans les mangas ou ne nous pousse vers Fluide glacial ou Hara Kiri, l’ancêtre de Charlie, mais en plus cul.

Spirou c’était Fantasio, le Marsupilami et Z…

« L’ombre du Z » était le livre qui faisait le plus peur. L’ombre de Z planait sur mon en-France. 

Est-il nécessaire de rajouter « l’infâme Z » ? Z est infâme, l’infâme Z est donc un pléonasme. 

La couverture du livre avait de quoi impressionner. 

On ne voyait pas Z mais son ombre gigantesque qui envahissait toute la couverture, menaçante, prête à bondir sur nos héros, tout petits dans le coin en bas à droite de la page, tournant le dos au danger. Mais heureusement il y avait le Marsupilami, le seul à rester totalement insensible à la zorglonde, ces ondes maléfiques qui tétanisent tout le monde. 

Je dois avoir quelque chose de Marsupilami. 

Toute référence à un personnage ou une situation d’aujourd’hui est totalement fortuite. 

C’est Zorglub qui me fait peur. Et personne d’autre. 

Parce que vous, vous pensiez à qui ? 

Déconfinés ? des cons finis : En Paca, quel oaï !

Avec le déconfinement, les masques tombent.

Et derrière qu’est-ce qu’on découvre ? Les mêmes ! Rien n’a changé, aucune leçon des échecs du passé n’aura été tirée…

Je veux parler de politique, pas de santé. Quoique l’un soit lié à l’autre et réciproquement. Prenez la région PACA. Une si belle région que le monde entier nous envie, peuchère ! 

Nous enviait.  Parce qu’aujourd’hui, c’est le oaï 

Renaud Muselier, le Président « Les Républicains » sortant, a eu la riche ( ? ) idée de vouloir présenter une liste commune avec la République en Marche. Son parti lui a mis un stop. Muselier est donc obligé de faire marche arrière. Trop tard, trop peu. 

Ses « amis » comme Eric Ciotti (le niçois qui rêve d’être calife à la place du calife) ou Guy Tessier (qui lui, n’a pas apprécié de ne pas devenir calife) ont sorti leurs karchers. Ils ne soutiendront pas sa liste. 

On peut s’étonner du calcul électoral de Renaud Muselier. Toujours est-il que tel Raminagrobis, Thierry Mariani le candidat du RN n’a plus qu’attendre que la région lui tombe tout cuit dans la gueule. 

Et c’est ce qui va se passer. 

Bien sûr, comparaison n’est pas raison, et les « frontistes » ne sont pas Hitler (ils n’ont pas de moustache). 

Mais petit rappel historique : En Allemagne, aux dernières élections libres de novembre 1932, le parti nazi est en recul. Il n’obtient « que » 33 % des voix ( moins que le RN aujourd’hui). Si les autres partis démocratiques s’étaient entendus, jamais Hitler n’aurait été choisi comme Chancelier. 

Mais les communistes pratiquaient la politique du « niet » systématique et la droite conservatrice se disait : De toute façon, ce type est ridicule et nous récupèrerons vite le pouvoir. On connaît la suite…

Les allemands pratiquent la « Vergangenheitsbewältigung », la confrontation avec l’Histoire. Nous, les français, nous croyons plus malins, plus démocratiques, que les autres. Ne sommes-nous pas le pays des droits de l’Homme ?

Nous ne tirons aucune leçon de notre Histoire, et encore moins de l’Histoire de nos voisins. 

Que le RN gagne PACA n’a rien d’une pagnolade. Et tous porteront la responsabilité de cette limonade

Les Républicains, bien sûr mais la République en Marche aussi, qui en montant cette trapanelle, a joué là un bien mauvais jeu. 

Et pour conclure avec La Fontaine et Raminagrobis : 

Grippeminaud le bon apôtre

Jetant des deux côtés la griffe en même temps,

Mit les plaideurs d’accord en croquant l’un et l’autre.

Ceci ressemble fort aux débats qu’ont parfois

Les petits souverains se rapportants aux Rois.

NB: Ce n’est pas parce qu’on glisse 2 à 3 expressions marseillaises, qu’on parle provençal… Même si…

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