Allemagne : Je suis choqué. En vrai.
Pas tellement par le résultat des dernières élections législatives.
Mais par le torrent de bêtises entendues depuis dimanche soir dans nos média. Et cela, hélas, de la part de certains de nos consœurs et confrères, et aussi bien sûr de nos politiques… Comme s’ils étaient restés au temps des : « Rendez-nous l’Alsace et la Lorraine » ou «le chancelier Bismarck».
Je n’ai pas la prétention de proposer des analyses fines et détaillées, mais non, l’Allemagne et les Allemands, ce n’est pas ça.
Il y a d’abord ces « analyses » politiques, genre : Aucun parti n’a obtenu la majorité. Donc les conservateurs vont être obligés de former une coalition et c’est très embêtant.
Eh bien non ! Car c’est la règle dans l’histoire de l’Allemagne moderne.
Même l’IA le sait : Réponse du chat de Mistral AI :
« Depuis 1945, aucun parti n’a obtenu la majorité absolue des sièges au Bundestag, le parlement fédéral. Le système électoral allemand, basé sur la représentation proportionnelle mixte, favorise la formation de coalitions gouvernementales ».
Autre “analyse” : Les grandes coalitions conservateurs/socialistes seraient difficiles et instables. Encore une fois, réponse du Chat :
1966-1969 : Première grande coalition formée par le chancelier Kurt Georg Kiesinger (CDU) avec Willy Brandt (SPD).
2005-2009 : Angela Merkel (CDU) avec le SPD.
2013-2018 : Angela Merkel (CDU de nouveau avec le SPD.
2018-2021 : Angela Merkel (CDU) avec Olaf Scholz (SPD) comme vice-chancelier et ministre des Finances.
Ces coalitions ont permis de former des gouvernements stables malgré l’absence de majorité absolue pour un seul parti ». Dixit l’IA.
L’autre grande analyse entendue ces derniers jours : Économiquement, l’Allemagne serait au fond du trou, l’homme malade de l’Europe. C’est vrai que c’est agaçant que l’on nous cite toujours l’Allemagne en exemple. Alors, quand on la découvre plus si vertueuse que ça, avec ses trains qui n’arrivent plus à l’heure, et ses usines automobiles qui ferment, certains en sont presque à se réjouir, ce que l’on appelle la Schadenfreude, la joie de se réjouir du malheur des autres.
Réponse de l’IA:
« En 2025, l’’Allemagne semble être dans une meilleure situation budgétaire et d’endettement par rapport à la France.
L’Allemagne a réussi à réduire son endettement public à 62 % du PIB.
La dette publique de la France continue d’augmenter, atteignant 113,8 % du PIB.
En 2025, l’Allemagne a adopté un projet de budget fédéral qui prévoit 481 milliards d’euros de dépenses, ce qui inclut une augmentation des dépenses pour les infrastructures et les énergies renouvelables, avec un record de 57 milliards d’euros prévus pour les investissements.
Et en matière de défense ? Nos commentateurs n’arrêtent pas de taper sur l’Allemagne qui depuis 70 ans se repose sur les Américains.
« En 2024, l’Allemagne a consacré 2,1% de son PIB à la défense ». Et devrait atteindre : « 3,5 % avec notamment un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à moderniser la Bundeswehr ».
Comparaison : Le budget de la défense de la France pour 2025 est fixé à 50,5 milliards d’euros(…) et représente environ 2 % du PIB de la France.
Alors oui, pour en revenir aux élections, Alice Weidel et son parti d’extrême-droite néo-nazi l’AfD qui obtiennent 20 % des suffrages c’est glauque.
Mais parions que son score à ce niveau-là, sera moins durable que l’extrême-droite en Italie ou … en France.
Et parions également que l’Allemagne a les moyens de rebondir et les allemands de faire les efforts nécessaires. Ils l’ont prouvé à de nombreuses reprises dans leur histoire moderne.
Erst denken dann reden. D’abord réfléchir avant de parler, c’est ainsi que disent les allemands pour « Tourner sa langue 7 fois dans sa bouche ».
C’est qui l’homme malade de l’Europe ?