Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : Paris (Page 1 of 2)

Football, negro : cachez ce racisme que je ne saurais voir !

 

Donc un arbitre adjoint – roumain – s’est laissé aller à des propos racistes : negro pour désigner un entraîneur adjoint noir. Scandale, décision des joueurs des deux équipes de rentrer aux vestiaires, tempête médiatique, parions que l’UEFA finira par rivaliser de déclarations martiales contre le racisme et que cet arbitre n’arbitrera plus jamais un match, en tout cas international. Et ensuite, quoi ? 

Que des instances officielles, que des gouvernements, condamnent fermement le racisme, c’est indispensable, mais est-ce suffisant ? Pensons-nous que cette condamnation fera réellement changer les sentiments de cet arbitre roumain ? Et de ces très nombreux anonymes qui dans le fond parlent de la même manière, utilisent les mêmes mots, pensent la même chose. Non. La prochaine fois, les préjugés ne seront plus exprimés à voix haute, mais mis sous le tapis. Mais soulevons le tapis, justement, et commençons par nous-mêmes, nos proches, notre entourage, nos voisins, nos compatriotes. 

Les lois, les déclarations de bonnes intentions ont-elles vraiment fait disparaître les préjugés, l’intolérance, la peur de l’Autre ? On ne le dit plus à voix haute, mais dans le fond, c’est toujours : « les noirs sont comme ceci », « les juifs sont comme cela », « les arabes comme ça »…

Dans l’(excellent) film « Get out” le héros noir va passer le week-end chez les parents de sa girl-friend, blanche, blonde. Un beau petit couple, qui démontre que, comme l’annonçait Senghor, l’avenir est au métissage. Mais le week-end se transforme en cauchemar, les parents se révélant être des sortes de vampires, mais en plus d’affreux racistes, sous des dehors ouverts et souriants : Le père adore Obama : « si il avait pu faire un troisième mandat, on aurait voté pour lui ». Un ami évalue d’un air gourmand le physique du héros, et lui demande : « Vous êtes golfeur comme Tiger Woods ? »

Alors ? 

Alors, il faudra du temps pour que si ce n’est nous, en tout cas les prochaines générations se dégagent de tous ces pré-jugés, de ces clichés. Cela passe par l’éducation bien sûr, l’école, mais Il faudrait aussi que les media, les journalistes commencent à réfléchir à la manière d’en parler, de parler. 

Le producteur de musique, Michel Zecler, tabassé par des policiers est-il noir avant d’être un producteur de musique ? « Noire n’est pas mon métier », revendique l’actrice Aïssa Maiga, un peu un écho du : « On ne naît pas femme, on le devient » de Simone de Beauvoir.

Pour inspirer nos rédactions, relisons Félix Éboué. Vous savez Éboué, qui fût le premier à rallier De Gaulle en juin 1940, qui a fait basculer le Tchad puis l’Afrique Équatoriale du côté de la France libre, le premier compagnon de la Libération. Ses cendres furent transférées au Panthéon le 20 mai 1949, le premier noir à y être honoré, bien avant Alexandre Dumas, en 2002.

D’ailleurs Éboué, le guyanais, fût souvent le premier partout. Premier gouverneur noir de la Guadeloupe, il prononça ce discours à la jeunesse guadeloupéenne en 1937, lui qui était un fan de sport et de foot : « Jouer le jeu ». « Jouer le jeu, c’est piétiner les préjugés, tous les préjugés, et apprendre à baser l’échelle des valeurs uniquement sur les critères de l’esprit. »« Jouer le jeu, c’est, par la répudiation totale des préjugés, se libérer de ce qu’une expression moderne appelle le complexe d’infériorité. C’est aimer les hommes, tous les hommes, et se dire qu’ils sont tous bâtis selon la commune mesure humaine qui est faite de qualités et de défauts. »

Jouons le jeu !

Déconfinement et port du masque: Comment pouvons- nous être aussi crades ?

Paris est une fête ? 
On ne va pas se mentir, le port du masque c’est un peu n’importe quoi.  
Mettons à part, les équipes médicales: pour elles, avec la blouse, la visière, la charlotte, c’est l’uniforme de travail. 
Mettons également à part et sur un piédestal toutes celles et ceux qui nous servent, nous livrent, dans des camions, dans des magasins, des pharmacies, sans savoir exactement jusqu’où il faut se protéger, où commence la parano hypocondriaque, ou bien au contraire, où commence l’imprudence. Chacun a bricolé au mieux, certains ont doublé le port du masque par la mise en place de parois en plastique (au siècle dernier on appelait ça des hygiaphones, non ?).
Non, là je pense au port du masque par les autres, nous tous, le grand public. 
Ah ! c’est sûr tout le monde s’y est mis, au masque. De toute façon, il y a une telle pression sociale, même dans les endroits ouverts, non confinés, que vous êtes obligés de l’arborer. Sinon, on vous regarde méchamment, genre : « tu vas me contaminer, tu es antisocial ». 
Tout le monde s’y est mis et le masque est même devenu un accessoire de mode.
Il y a les masques « technologiques », genre Guerre des Etoiles « Je suis ton père »
Il y a les masques en museau de souris ou en groin de cochon, cela donne un côté bestiaire à nos rues.
Il y a les faits mains, les customisés et là l’imagination est au pouvoir, l’efficacité sanitaire, c’est moins sûr. 
Il y a la version « black bloc » où le masque noir rejoint la capuche ou le casque. Pas sûr que ces tenues soient destinées à promouvoir les gestes barrière dans les prochaines manifs… Et d’ailleurs que vont devenir nos lois sur le port du voile ? Burqa avec masque et gants, est-ce devenu un geste barrière ? 
Mais les masques les plus répandus, ce sont ceux dits chirurgicaux, blancs à l’intérieur, bleus à l’extérieur, et dont on glisse les attaches derrière l’oreille. Là, on voit de tout : le négligemment accroché à une oreille, ou alors baissé sur le menton, ce qui permet de fumer si possible un pétard, c’est vrai que depuis qu’on a dit que la nicotine pouvait être aussi nuisible au covid qu’aux poumons, pourquoi adopter les gestes barrière anti-cancer ? 
On avait cru comprendre que tous ces masques après 4 heures devaient être soit lavés, soit jetés. Lavés ? Comment si nous français, qui sommes connus comme étant un des peuples les plus crades de la Terre, allions brusquement être propres ? Changer son masque tous les 4 heures, se laver les mains plusieurs fois par jour, alors qu’on ne change de slips qu’une fois par semaine ? Crades, crados, voilà ce que nous sommes à l’image de nos rues encore plus sales avec tous ces masques balancés un peu partout. 
Si déjà nous apprenions à être propres, il y a fort à parier que le covid comme les rats trouveraient un terrain moins propice. 
Si déjà nous nous lavions les mains, voire même soyons fous, les slips, si déjà nous apprenions à ne pas prendre les caniveaux ou les trottoirs pour des poubelles, alors le covid aurait servi à quelque chose.
Gageons que le covid va finir par s’apaiser voire disparaître. Sans doute. Espérons. 
Mais ce qui est sûr, c’est que pour notre propreté, c’est pas gagné !

Affaire Griveaux : On s’en bat les couilles, non ?

Tout est nul dans cette affaire !
Nul. 
Tout est nul dans cette histoire de branlette sur internet. 
Les faits d’abord : Vie privée, certes, mais il faut être niais quand même pour envoyer ça sur internet, par internet quand on sait qu’aujourd’hui tout se sait, tout se diffuse, tout remonte. 
On s’inquiète de l’utilisation du web et des réseaux sociaux par les ados, où sévissent les « revenge porn » (il faut être niais ou niaise pour se filmer et envoyer des vidéos de boules (de Q, NDR), à une personne qui vous drague). Mais là on parle d’adultes. 
Quand on s’engage dans la vie publique – engagement louable, nécessaire, sans lequel il n’y a pas de vie démocratique – eh ! bien il faut en accepter les contraintes. Et ces contraintes, ce que l’on appelle la transparence, sont à la dimension de l’outil web, c’est-à-dire, mondiaux, rapides comme le très haut débit. Nous ne pouvons pas d’un côté réclamer que nos élus soient irréprochables et de l’autre nous lamenter des intrusions dans leurs vies privées. Les branlettes, les langoustes de Rugy, les costumes de Fillon : Il faut être blanc blanc jusqu’aux sous-vêtements.
Et puis il y a les media, « traditionnels ». Depuis 24 heures, on ne parle que de cette affaire, mais la veille on a eu le droit à un non-stop Balkany, ce qui était tout aussi vulgaire et tout aussi nul. Les journalistes ne hiérarchisent même plus les infos, ils les vomissent au fur et à mesure qu’elles arrivent. Une indignation, une émotion chasse l’autre. 
Et puis il y a nous. Voyeurs comme tous ceux qui ralentissent lorsqu’il y a un accident sur la route en disant : « c’est affreux » mais en se rinçant l’œil à la vue des blessés et du sang. Ou en en faisant une vidéo qu’ils postent immédiatement…
Et j’avoue, je fais partie de ces nuls qui sont allés voir la vidéo qui a planté Griveaux. Entretenant par-là, le nombre de vues, et la jubilation des vrais (ir)responsables : le soi-disant artiste, l’avocat activiste, le député prêt à tout pour se faire voir, bref toute la chaîne de diffusion sur internet. Avant d’accuser les autres, c’est donc nous-mêmes qui devrions balayer devant nos portes. 
Décidément tout est nul dans cette affaire. 
Et quand est-ce que l’on va se remettre à parler de politique ? 

Municipales : La bataille pour Paris se trompe de combat : Il faut brûler Paris !

Municipales à Paris: En fait rien ne change !
C’est LE grand non-dit : Plus personne n’en parle. En tout cas, aucun des candidats déclarés – ou pas encore déclarés – de la bataille pour la Mairie de Paris. Personne n’affiche dans son programme la volonté de brûler Paris. Au sens figuré bien sûr. Dynamiter son cadre étriqué, qui rend impossible un vrai aménagement. 
Paris ? 2 millions d’habitants sur les 67 millions de français. Et surtout à peine 1/5 ème des habitants d’Ile de France. Paris est restée dans ses frontières de 1870 ! Vingt arrondissements autrefois entourés de murailles, aujourd’hui par le périphérique. Ce n’est plus l’ancien monde, c’est le monde d’avant l’ancien monde. Et c’est encore une fois une exception française. 
Il n’y a pas une seule capitale ou métropole en Europe qui soit restée figée comme Paris. 
Londres ? Depuis 30 ans, le greater London, 10 millions d’habitants.
Madrid ? Transformée en Communauté de Madrid.
Berlin ? C’est un Land à part entier, huit fois plus vaste que Paris, forêts et lacs baignables – oui baignables ! – entrent jusqu’au coeur de la capitale allemande, le système de transports, la politique d’aménagement y sont pensés de manière globale et non pour le seul centre de la ville. 
Car à Paris, proposer des solutions municipales aux seuls privilégiés du cœur d’agglomération conduit à mettre en avant la plantation de légumes sur les toits du Parc des expositions de la Porte de Versailles, plutôt qu’un vrai maillage espaces verts, habitat, bureaux au niveau de l’ensemble de l’agglomération. Nous en sommes encore à essayer de rattraper notre retard pour la modernisation des lignes A ou B du RER, alors que c’est tout le système de transports de l’Île de France qui est à repenser. 
Le vrai combat pour Paris serait d’en faire exploser ses limites, de la faire entrer dans notre siècle. 
Mais cela signifierait, notamment pour l’actuelle Maire de Paris, le risque de perdre son Hôtel…

La ligne Paris-Rome coupée par une coulée de boue : Tout un symbole ?

Paris-Rome coupée par la boue : Et on est en 2019 !
La ligne de chemin de fer entre la France et l’Italie est coupée et pour plusieurs semaines. C’est un symbole. Mais un symbole de quoi ? 
Non de la relation détestable entre les gouvernements actuels en Italie et en France. Bien sûr entre Macron, Président, et Matteo Salvini, qui – rappelons-le- n’est pas ( encore ? ) Président , mais seulement ministre de l’intérieur – il y a plus que le Mont-Blanc qui les sépare. Un fossé, une faille idéologique. 
C’est triste parce que tout le monde aime les italiens – des frères latins ? 
C’est triste et inquiétant parce que la crise dans laquelle s’enfonce l’Italie ne pourra pas ne pas nous affecter : Baisse de sa population – c’est devenu le pays le plus « vieillissant » du monde – récession économique, fragilités bancaires. 
En fait Matteo Salvini est surtout une grande gueule : tragediante-comediante. Et quelque soient les futurs éclats de voix ( de voies ?), entre Paris et Rome, la ligne ne peut être coupée. C’est comme avec l’Allemagne, nous sommes liés. 
Si la coulée de boue qui a emporté la voie ferrée est un symbole, c’est bien celui de la nécessité d’ un renforcement de nos liens, et donc d’achever la construction du Lyon-Turin. 
Faut-il que la vallée de la Romanche, le col du Lautaret, la vallée de Chamonix soient encore plus asphyxiés pour que l’on accepte l’évidence : Le train et le fer-routage, charger les camions sur les trains, comme dans le tunnel sous la Manche, sont la bonne solution pour traverser les Alpes. C’est ce que font les suisses avec le tout nouveau tunnel du Gothard – lancé après le Lyon-Turin, il est en service depuis deux ans – et bientôt les autrichiens. Même Matteo Salvini est à fond pour, comme quoi… 

Au fait, le Stromboli est entré en éruption, violente. Ça aussi, c’est un symbole: Avec sa coalition bancale au pouvoir et son économie qui flanche, les italiens dansent sur un volcan…

#Canicule ta mère ! Episode2: En cas de cagnard, appelez Mounir.

Mais non , nous ne sommes pas en campagne électorale !
Bon, on va pas se mentir : Il fait chaud. Le cagnard
Pour nos amis bretons et normands – qu’on embrasse ils échappent à la vague de chaleur, il paraît même qu’il pleut chez eux !– ce terme signifie un soleil qui tape dur. D’où l’expression : on ne fait pas la montée du Ventoux en plein cagnard. Vous avez l’image ? 
Remarquez, ceux qui pratiquent l’Alpe d’Huez en été ont très certainement en tête l’image de la fameuse route et ses 21 tournants, où à midi, en « plein cagnard », l’on dépasse des cyclistes, habillés en cycliste – lycra moule-bite- qui veulent absolument « faire l’Alpe d’Huez », comme des Hinault, Pinot ou Pantani ; sauf qu’ils n’en ont pas les mollets, qu’ils mettent quatre heures pour rejoindre la station, y arrivent avec des brûlures au second degré et ont besoin au minimum de 2 semaines de ré-hydratation au CHU de La Tronche à Grenoble. 
Donc quand il fait chaud, on lève le pied, on arrose nos plantes et on hydrate nos aînés. Et pas l’inverse. 
Heureusement qu’il y a le gouvernement, les media, les maires, pour nous le rappeler. 
Et même les candidats à la mairie. Comme Mounir Mahjoubi qui fait partie des au moins 101 candidats putatifs à la Mairie de Paris. Il poste sur twitter sa campagne « Aidons nous les uns les autres face à la #canicule » où on le voit faire du porte à porte et sur les portes closes, il postit son téléphone avec un petit mot gentil … Anne Hidalgo n’a qu’à bien se tenir. 
Voilà qui est rassurant : Si la canicule peut être mortelle pour les personnes fragiles, le ridicule, lui, ne tue pas !
Alors que prendre le RER, ces jours-ci, peut être fatal. Expérience très récente : Gare du Nord, RER B, 16 h. pas de clim. Quand les portes du wagon s’ouvrent, c’est comme si l’on entrait dans un sauna, mais sans les lacs finlandais à l’extérieur. Vous avez l’image ?

Les conseils de prévention c’est louable, des équipements dignes de nous, voyageurs sans voiture, ce serait mieux. D’ici à 2024 ?

Notre-Dame… mais pas trop !

Une catastrophe qui nous a sidérés, mais aujourd’hui n’en fait-on pas un peu trop ? 
Bien sûr Lundi soir nous étions tous stupéfaits. En moins d’une heure, Notre-Dame qui flambe et sa flèche qui s’écroule dans le brasier. Elle qui était passée entre toutes les gouttes de notre Histoire. Consternation. 
Bien sûr que pour les catholiques, c’est un choc d’autant plus fort que l’on est en pleine semaine sainte. D’où les messes, les cloches qui sonnent à l’unisson, c’est bien normal. Et même d’une autre religion, même non croyant, même athée on peut s’y associer par sympathie. 
Bien sûr qu’il faut la reconstruire : Paris sans Notre-Dame, ce serait comme la France sans Notre-Dame, l’Europe sans Notre-Dame. Le skyline de la capitale n’est plus le même, sans cette flèche, ça fait bizarre.
Bien sûr qu’on ne va pas cracher ni sur les dons ni sur les donateurs, qui se sont bousculés pour financer la reconstruction. « Privilège de l’homme blanc » comme le dit –l’excellent- Pierre Haski sur France Inter ? Opération de com’ pour milliardaires qui pratiquent l’optimisation fiscale ? « 1 milliard d’un claquement de doigt » alors que des milliers de SDF dorment dans nos rues, et qu’ils sont de plus en plus nombreux malgré les promesses électorales de l’actuel Président ? N’est-ce pas tout mélanger ? Dans ce cas-là pourquoi entretenir Versailles ? Pourquoi restaurer Angkor ? Pourquoi avoir sauvé Abou Simbel en Egypte ? Que Pinault ou Arnaud soient mécènes, ça choque mais pas Bill Gates et Waren Buffet ? 
Notre-Dame sera reconstruite. L’émotion est là, l’argent est là. Mais toutes ces émissions spéciales, ce défilé de personnalités ou non qui se découvrent tous des âmes de Paul Claudel (Oui l’auteur du « Soulier de satin », celui qui trouva la foi à Notre-Dame en 1886 « en un instant mon cœur fût touché et je crus »près du second pilier à l’entrée du choeur à droite). Et qui tous se remettent à Victor Hugo. Le livre ou la comédie musicale. On commence à saturer. 
Alors Notre-Dame, oui … mais pas trop !

Paris : Imaginons les Places de demain. Et si on s’occupait des rues d’aujourd’hui ?

A gauche, Barbès. A droite, la nouvelle Place du Panthéon. Aux mêmes heures !
C’est une vaste opération lancée depuis 2015 par la Mairie de Paris. «Donner plus de place à celles et ceux qui ont envie de vivre dans une ville plus pacifiée, avec moins de voitures et moins de stress» selon les mots d’Anne Hidalgo. Sept grandes places parisiennes vont être « réinventées » : Bastille, Fêtes, Gambetta, Italie, Madeleine, Nation et Panthéon. Justement cette dernière vient d’être achevée. Achevée est bien le mot, car à la surprise générale, et après 3 ans de concertation populaire, le nouvel aménagement laisse rêveur : Certes les voitures qui squattaient les pieds du monument ont été enlevées, mais ça en moins d’une heure les camions fourrières de la Préfecture de police le font très bien. Sinon on se dit : tout ça pour ça ? Est-ce provisoire, dans le style aire d’autoroute, revisitée bois des Landes pour faire « green » ? Bien sûr les voisins, les Grands Hommes (hommes et femmes maintenant) auxquels la Patrie est reconnaissante, et qui reposent dans les cryptes du Panthéon ne vont pas protester, mais on pourrait s’occuper des vivants, des places, rues et avenues qui concentrent le plus de population : Bastille, Nation, République, ok, mais ne l’a-t-on pas déjà fait 36 fois ? Prenons – au hasard (?) – le boulevard Barbès. C’est populaire à souhait, une des plus fortes concentrations d’habitants de Paris, mais aussi de visiteurs qui viennent y faire leurs courses, et de touristes… Eh ! oui, car au pied de la Butte Montmartre, ils sont des dizaines de milliers chaque année qui après avoir réservé leurs chambres « with view on Le Sacré-Cœur » errent comme des âmes en peine, au milieu des papiers gras, des poubelles qui débordent, des pistes cyclables qui servent plutôt de voie de dégagement à une circulation embouteillée dès les premières heures du matin : « Plz, where is Montmartre », Le Sacré-Cœur, deuxième monument le plus visité après Notre-Dame, et avant Le Louvre et la Tour-Eiffel. 
Là il n’est même pas besoin de faire une concertation, tout a déjà été demandé, réclamé, pétitionné, discuté par les habitants, les commerçants, les associations du quartier, des quartiers : Barbès, Goutte d’Or, Château-Rouge. Aujourd’hui, rien qu’à l’énoncé de ces noms, beaucoup prennent peur, alors que… 
La piétonisation du quartier de la rue Déjean et du Marché du même nom : il y a les panneaux mais on l’attend toujours. Il faudrait doubler les trottoirs de l’avenue Barbès, aux heures de pointe beaucoup de piétons sont obligés de marcher sur la chaussée, quant aux pistes cyclables, mieux vaut avoir le cœur bien accroché et la sonnette impérative ! Le même je m’en foutisme (?) semblent se retrouver à la RATP. Le métro Château-Rouge vient de rouvrir après un an et demi de travaux. Avec un mini escalator qui a été calibré pour 3 pelés et 1 tondu. Pour les personnes handicapées, les personnes avec poussettes, les escaliers vertigineux sont un vrai défi. On devrait y tourner un prochain épisode de Wild ou de Mike Horn. Et personne n’a pensé à un ascenseur ? 
A Barbès aussi et dans bien des quartiers de Paris, on a déjà « envie de vivre dans une ville plus pacifiée ». Nul n’est besoin de « donner envie ». Alors la République (la Place) peut bien attendre, les citoyens eux, c’est moins sûr.

Et pendant ce temps-là tout le monde déteste la police ?

Désarmer la police, vraiment ? 
Agression samedi soir en plein cœur de Paris. Un mort. Un mort de trop, des blessés, des blessés de trop. Mais en quelques minutes, des policiers qui interviennent. 
C’est terrible, traumatisant. On se dit : Personne n’est à l’abri, nulle part. 
Et en même temps, on se dit : Bravo la police. 
Et quand on pense qu’il y en a qui leur balancent des cocktails molotovs en hurlant : « Tout le monde déteste la police ». 
Quand on pense qu’on les envoie à Notre-Dame-Des-Landes pour déloger les derniers zadistes qui répliquent à coups de paquets de fumier. 
Quand on pense qu’on est obligé de mobiliser 2000 policiers et gendarmes pour éviter la casse des soi-disant black blocks. 
Quand on pense à ces scènes le soir du 1° mai où Place de la Contrescarpe des « militants » armés de smartphones ou caméscopes filment des policiers qui essaient de maîtriser des casseurs, en s’approchant sous leurs nez, guettant la bavure et en hurlant : « Regardez-les, regardez comment « ils gazent » nos camarades ».
Quand on pense qu’on les envoie évacuer des facs, ou tenter de s’interposer entre les étudiants de Nanterre qui veulent passer leurs examens et ceux qui veulent les en empêcher. 
Alors on se dit qu’on a bien de la chance que policiers et gendarmes ne craquent pas, qu’ILS ne nous fassent pas de burnouts. Et on espère que ces mêmes policiers sur lesquels crachent ces « militants », seront là si par malheur un jour un fou furieux armé d’un couteau ne se jetait sur eux. Faudra-t-il un drame pour que ces jeunes et moins jeunes qui « détestent la police » se mettent à chanter avec Renaud : « J’ai embrassé un flic »

Pour 5 euros, tu as combien de Neymar ?

25 ans et déjà une biographie. A quand le tome 2 ? 

Neymar était attendu comme le messie. ( Ceci est un jeu de mots ). Et ça y est ! Il arrive, il est arrivé, il est là. A Paris, au PSG. Merci qui ? Merci Macron !
Car, c’est sûr, c’est encore un effet Macron. En quelques semaines, l’attractivité de notre pays a bondi: Les Jeux Olympiques 2024 ? A Paris ! Neymar ? Au PSG ! Les italiens ? A Saint-Nazaire. Non, là quand même il ne faut pas exagérer. Fincantieri ne fait pas rêver comme le Qatar.
Qatar ? Vous avez dit Qatar ? C’est pas ce micro-émirat pourri du fric du gaz et qui est mis au banc des nations par Trump, l’Arabie Saoudite, et autres émirats affiliés ? C’est pas eux qui sont accusés de tous les maux, de soutenir les djihadistes, d’avoir joué avec le feu de l’intégrisme musulman, de flirter avec le Grand Satan, l’Iran. Oublié tout ça: Pour 222 millions d’euros, l’argent n’a pas d’odeur.
Il paraît d’ailleurs que la star brésilienne que le PSG vient de piquer aux espagnols, va rapporter 30 millions d’euros à l’Etat chaque année, rien qu’en impôts et en charges sociales. Avec les autres recettes dérivées, en 10 ans, ça va financer la hausse du budget de l’armée. Ou la construction de nouvelles prisons. Ou de nouveaux équipements pour la police. Ou de nouveaux profs pour les classes dédoublées. Ou encore une hausse de 5 euros par mois pour les aides au logement de 500 000 étudiants.
Neymar: 25 ans. 30 millions d’euros de salaire par an. Mais dans le même temps, on trouve honteux la rémunération d’un grand chirurgien, 15 ans d’études supérieures, plus la responsabilité de tenir notre vie sous son scalpel. Et on applaudit Ruffin et les insoumis quand ils taclent ces salauds de Pinault ou Arnault, dont les choix stratégiques et le développement de leurs marques, créent des milliers d’emplois et rapportent des milliards aux caisses de l’Etat ? Ce n’est pas la même chose.

Non, c’est vrai. Ce n’est pas la même chose.

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