Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : Paris (Page 2 of 2)

J.O 2024 . Expo 2025 : Paris et le désert français.

Paris a-t-elle vraiment besoin des JO pour être attractive ? 
Paris aura les Jeux. Paris a gagné. Contre ? Contre personne. Car aucune autre ville n’était candidate, à part L.A. Les habitants de Budapest ou Hambourg avaient répondu: Non merci ! Les JO semblent porter la poisse aux villes organisatrices: Athènes ou Rio, tristes précédents avec endettement et explosion des budgets.
On nous dit que Paris 2024 (ou 2028, seul petit doute) ce sera différent. On peut en douter quand on voit notre dette et notre déficit budgétaire.
On nous dit que Paris 2024 boostera l’attractivité de notre capitale. Mais est-ce nécessaire quand on a déjà la Tour Eiffel et Notre-Dame ? L’enjeu n’est pas plus de touristes mais « mieux » de touristes, qu’ils restent plus longtemps, dépensent plus et sur tout le territoire.
Et puis pourquoi encore et toujours Paris ? Cela fait 70 ans que l’on dénonce Paris et le désert français *. La concentration de nos richesses à Paris et sa région a conduit à la naissance d’une hypercapitale où tout est plus cher. Nous l’acceptons avec une sorte de fatalisme historique « parce que c’est la capitale ». L’Etat continue à surinvestir à Paris et les conditions de vie continuent à y être de plus en plus difficiles. Les infrastructures peinent à suivre. RER à bout de souffle. Manque de transports banlieues banlieues. Même les aéroports : Il suffit d’y voir la pagaille pour ces départs en vacances.
Il faudrait décentraliser, conforter d’autres métropoles. On aurait pu proposer Marseille 2024, avec une organisation régionale, associant le grand Sud-Est. Pour l’Exposition Universelle 2025, on aurait pu choisir Toulouse ou Strasbourg. Non, c’est Saclay, c’est-à-dire Paris qui est proposée.
En 1992, l’Espagne avait choisi Barcelone pour les Jeux Olympiques, Séville pour l’Expo Universelle. Permettant de restructurer et de booster ces deux villes. Et cela a marché: Comparez aujourd’hui l’image de Barcelone à celle de Marseille. Y’a pas photo. Et c’est bien dommage. Cela devrait être le contraire.  

* Paris et le désert français du géographe Jean-François Gravier, publié en 1947

Paris c’est magique. A Stalingrad, c’est tragique.

Et c’est avec tant de détresse humaine que nous allons faire aimer Paris ?
« Paris je t’aime ». C’est le titre d’un film commandé par la Mairie de Paris, histoire de convaincre les touristes étrangers que décidément notre capitale est la plus belle ville du monde, ou presque. Et que c’est chez nous qu’il faut venir dépenser leur argent et non à Londres, à Milan, ou en Espagne, ce qui malheureusement le cas. Les chiffres dont nous nous gargarisons- La France première destination touristique du monde – cache une autre réalité : Des millions de touristes ne font que passer chez nous, ils n’y dorment pas, ils n’y achètent pas, ils ne dépensent pas…
Et puis, voilà que l’on on rendez-vous à la Rotonde au métro Stalingrad, dans le nord de Paris. En vingt ans, la place, les bords du bassin de la Villette ont été superbement aménagés. Bars, restaurants, cinémas, centre d’arts et d’expositions – le fameux 104 n’est pas loin -. Sur l’eau, pédalos, et bientôt baignade, puisque la mairie de Paris annonce l’ouverture de grands bassins ouverts au public. A partir de l’été 2017, on pourra se baigner dans une eau qui, nous dit-on est redevenue propre, en tout cas baignable.
Mais en sortant du métro Stalingrad ou Jaurès, ce n’est pas Paris plage, Paris festif, Paris magique, mais Paris tragique. Partout des tentes, des centaines de tentes – désolé Quechua, mais ton nom ne rime plus avec évasion, camping, randonnée, mais avec pauvreté, naufrage humanitaire. Partout des abris édifiés à la hâte, des points d’eau aménagés ici ou là, des pissotières, des dizaines de pissotières, plantés en rang d’oignons, de part et d’autre de rues ou d’avenues où l’on ne voit plus les terrasses des cafés ou les devantures des commerces. Avec leurs gilets jaune fluo et leurs balais verts, les employés de la Ville de Paris essaient bien d’évacuer les ordures, de remettre un peu de propreté. Mais ils paraissent bien seuls et désemparés face à cette vague. Ici et là, des équipes d’organisations humanitaires, médecins bénévoles, travailleurs sociaux, et l’on a honte de les voir se démener. Mais c’est comme s’ils tentaient de vider la mer avec une petite cuillère. On a honte de presser le pas pour aller à son rendez-vous. Et de détourner les yeux. C’est toute la misère de notre monde actuel qui est là, la jungle non plus de Calais mais de Stalingrad. Oh ! bien sûr, on l’a vue à la télé, mais là c’est sous nos yeux, tout autour de nous.
Le gouvernement a dit que le problème serait traité la semaine prochaine. Le premier ministre depuis l’Afrique où il est en déplacement, a confirmé que les migrants de Stalingrad seraient mis à l’abri, sur le mode de ce qui a été fait à Calais, jeudi.
Mais pourquoi pas tout de suite ? Chaque heure qui passe est une heure de plus de souffrances pour ces milliers de malheureux. Chaque heure qui passe est également insupportable pour tous les habitants du quartier qui quelque soit leur bonne volonté, sont totalement dépassés. Chaque heure qui passe est une insulte à l’image de Paris.
Et on se demande mais comment en est-on arrivé là ? Et est-ce que l’on voit des scènes comparables en Allemagne, à Londres, à Barcelone ? Qui pourtant accueillent beaucoup plus de migrants que chez nous ?
Valérie Pécresse peut bien annoncer des mesures pour relancer le tourisme en Ile de France, Anne Hidalgo faire tourner des films sur Paris je t’aime. Non, personne ne peut aimer Paris dans de telles conditions, ni les parisiens, ni les touristes.
Nous visons une e-poque formidable.

Paris est-elle toujours autant magique pour Kim Kardashian

Kim Kardashian, bague à 4 millions, et poitrine 85 E

On s’était couchés avec Kim Kardashian : « Elle ose la tenue sans culotte ». Et on se réveille avec « Kim Kardashian agressée ». Au début on se dit: On lui a volé sa petite culotte. Ou encore: C’est une nouvelle agression d’un amateur de poitrines généreuses ( 85 E « naturelles » nous dit-on) ou de fessiers généreux. Ainsi, en pleine fashion week un ex-journaliste de la télévision ukrainienne avait tenté d’embrasser ses fesses.
Mais non, c’est une agression, une vraie et là il n’y a pas de quoi rire, pistolet sur la tempe, ligotée, dépouillée de ses bijoux, il y en aurait pour près de 10 millions, comme cette bague qu’elle portait toujours au doigt d’une valeur de 3 à 4 millions. Comment on le sait ? La photo est sur son compte twitter.
Anne Hidalgo a beau réagir avec un « C’est un fait très rare », sa force de frappe médiatique n’a rien à voir: 890 000 « followers », c’est bien. Mais c’est peanuts face aux 49 millions pour Kim Kardashian West. Un tweet vengeur de la star(lette) sur son agression et il vaudra mieux éteindre la Tour Eiffel, mettre en câle sèche les bateaux mouches en attendant le retour des touristes.
Et puis est-ce un « fait très rare » ? Ces derniers mois, une berline de l’ambassade saoudienne, un homme d’affaires qatari, une star de la chanson arabe, un car de touristes chinois, et bien sûr les attentats. Toutes ces agressions n’arrangent pas nos affaires mais celles de Londres par exemple, où les touristes restent déjà plus longtemps et dépensent beaucoup plus.
C’est vraiment manque de chance: Kim Kardashian affichait son plaisir de venir à Paris et son amitié avec par exemple Olivier Rousteing, le directeur artistique de Balmain, qui en a fait avec son mari, les ambassadeurs de sa griffe. Pour l’instant elle n’a pas encore tweeté mais cela va venir évidemment puisque la star(lette) ne passe jamais plus d’une journée ou d’une nuit sans le faire. Sa réaction sur les réseaux pourra faire et défaire la réputation de Paris, plus qu’un film « Paris est magique ». Ou qu’un séjour « Tapis rouge et Nuit blanche » comme celui organisé le week end dernier pour le Président du CIO, Thomas Bach. 
Ce qui est important c’est l’image, bien sûr, mais aujourd’hui ce que veulent les touristes, ce que nous voulons, c’est moins de la magie que d’être en sécurité, ou du moins avoir l’impression que nous le sommes.
Nous vivons une e-poque formidable.

Climat, terrorisme: Notre maison brûle.

Lancer une fausse alerte attentat, c’est comme jouer avec des allumettes
Il n’y a pas que le changement climatique. Sans être forcément passés à la salade boulgour, aux toilettes sèches  et aux pulls faits mains, nous avons tous à peu près compris qu’entre les ours blanc, les baleines et nous, nous étions tous embarqués sur le même bateau, la Terre, qui semble moins bien flotter que l’Arche de Noé d’antan, si l’on en croit la Bible tout du moins.
On met en cause le changement climatique. Par exemple pour expliquer les feux de forêts qui ont dévasté les environs de Marseille à la fin de l’été. Mais l’on oublie que la politique de prévention et d’alertes mise en place depuis 40 ans, a porté ses fruits, et qu’en France, les incendies ont été réduits des trois quarts. On parle moins de l’urbanisation galopante ou de la pression immobilière. 
Et puis, il y a les pyromanes. Et avec les pyromanes, il y a un peu de vrai et beaucoup de fantasmes, de rumeurs, amplifiés aujourd’hui avec les réseaux sociaux. Autrefois, c’était les bergers, comme en Corse, qu’on mettait en cause, puis les promoteurs immobiliers, puis encore la mafia. Aujourd’hui certains voient la main de Daesh, comme du côté de Vitrolles, un individu –patibulaire mais presque comme disait Coluche – avait été arrêté après avoir failli être lynché parce que son comportement et son allure paraissaient « supects ». Fausse alerte.
Plus tard, pour un autre départ de feu, un adolescent a été arrêté.
15 ans, il a avoué: Il voulait jouer avec un briquet, et n’avait pas mesuré les conséquences de ses jeux. Résultat : 300 hectares partis en fumée près de Luminy, sans compter les blessés parmi les pompiers.
16 ans : C’est l’âge du lycéen qui a poignardé sauvagement une de ses anciennes copines. Pendant 24 heures, les chaines info avaient laissé courir l’ambiguité : « Attaque au couteau, dans un lycée de Villefranche-sur-Saône ». Et certains y ont aussitôt vu encore l’ombre des islamistes. Et puis, non, même pas. C’est un ado, sans histoire, qui ne regrette même pas son geste et a envoyé un texto à sa victime : « J’espère que tu es morte ».
18 ans ? Quel âge ont les petits malins, pardon, les petits cons, qui ont lancé une fausse alerte à l’attentat samedi après-midi à Paris. Apparemment, ce serait des hackers, des petits Mozart de l’informatique et de la console, des geeks qui biberonnent 20 heures sur 24 h aux jeux gore, aux séries trash, aux blagues swat, à l’ultra violence virtuelle.  Et on les imagine se marrant comme des baleines devant la peur sur la ville. Là aussi c’est jouer avec le feu, parce que lorsque le prochain attentat arrivera vraiment – et nous savons, que cela va arriver, forcément – combien d’entre nous croiront que c’est un fake. Et eux, se disent, paraît-il, «fiers de leur acte».
On en fait quoi de ces jeunes? De ces hackers, de ces pyromanes, de ces jeunes femmes qui déposent des bonbonnes de gaz, de ces ados qui prennent un couteau de cuisine pour tenter de faire des morts dans la rue ? La prévention est-elle plus difficile pour que pour les feux de forêts? C’est quoi la déradicalisation pour eux ? Qu’est-ce que nous avons raté pour que nos enfants en soient là ?
Nous vivions une e-poque formidable.

Piétonniser les voies sur berge à Paris: Faire notre bo-bonheur ?

Les quais asphyxiés, la voie sur berge pietonnisée: La bonne décision ?
Après la rive gauche, c’est donc la rive droite de la Seine qui va devenir piétonne.
Symboliquement, c’est fort. Les voies sur berge rive droite, la voie Georges Pompidou, c’est le symbole des années 70, 1970, qui ont fait tant de mal à tant de villes françaises, avec la construction d’autoroutes, de parkings, de tours au cœur des villes. C’étaient les années béton, les années tout automobile. Comme si nous voulions nous débarrasser de nos complexes, faire moderne, rompre avec cette France en retard par rapport aux autres grands pays développés. Nous le payons encore aujourd’hui : L’arrivée de l’autoroute Porte d’Aix ou devant la Major en plein cœur de Marseille : Il a fallu des dizaines d’années pour détruire ces horreurs;  Le tunnel sous Fourvière à Lyon : Faire passer toute l’Europe sur une autoroute au cœur de la deuxième agglomération de France, le maire de l’époque Louis Pradel trouvait que cela ferait Los Angeles:  Là aussi il va falloir encore une bonne vingtaine d’années pour s’en débarrasser; Et à Paris bien sûr, la destruction des Halles, la Tour Montparnasse et les voies sur berge, la fameuse Voie Gorges Pompidou.
Depuis quelques années, on revient en arrière, on tente de panser les plaies et redonner de la place aux piétons. Cela donne souvent des résultats heureux, de belles redécouvertes de nos centres urbains. Imaginerait-on Rue de la République à Lyon, Place de la Comédie à Montpellier, les quais de Bordeaux, le Vieux-Port à Marseille rendus aux voitures ? Et puis à Paris, les anciennes voies sur berge rive gauche devant le Musée d’Orsay. Elles ont été piétonnisées. A l’époque, leur transformation avait fait hurler, on prévoyait des bouchons monstrueux. Et puis ? Et puis, non. Aujourd’hui, qui s’en plaint ? Cafés, guinguettes, promeneurs, joggeurs, vélos ont remplacé les voitures.
Ce succès justifie-t-il la décision de la Mairie de Paris de faire la même chose, rive droite ?
Ce n’est  pas sûr. Plusieurs experts, plusieurs commissions ont émis des doutes, ont pondu des rapports défavorables. Car ce ne sont pas les quais, là où se trouvent les bouquinistes, les magasins, les théâtres qui seront transformés, mais l’autoroute en contrebas. Et la circulation, forcément, se reportera sur le quai du haut ou sur d’autres voies, comme le boulevard Saint-Germain ou la rue Réaumur. Pour quelques piétons heureux, cela va faire beaucoup de riverains embouteillés. Sans parler de tous ceux qui sont obligés de traverser le centre de la capitale, et pour lesquels il n’y a aucune solution de rechange, avant ? Avant dix ans, vingt ans ? Mais Anne Hidalgo semble n’en avoir cure. Représente-t-elle le progrès face aux conservatismes, au lobby automobile ? La aussi ce n’est pas sûr.
Ce que l’on peut craindre, c’est que nous soyons en train de tomber dans un autre excès, le tout-vélo, le tout piéton, qui fait de nos centres villes des zones musées, réservées à des « happy few ».
Ce que l’on peut redouter, c’est la victoire d’une idéologie verdâtre qui considère qu’il faut gêner les automobilistes pour les convaincre d’abandonner leurs voitures. En gros : « Nous ferons votre bonheur malgré vous ». C’est très élitiste, très « bo bo », très “bo-bonheur“. Et tant pis pour les millions de banlieusards.
Ce que l’on peut regretter, c’est que les voix des franciliens ne soient pas plus entendues. Mais après tout un banlieusard, ça ne vote pas pour la Mairie de Paris.
Nous vivons une e-poque formidable.

Le zouave du Pont de l’Alma est-il politiquement correct ?

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Pour un Zizou du Pont de l’Alma

Nous avons tous les yeux et les objectifs pointés vers le zouave du pont de l’Alma, cette statue qui lorsqu’elle a les pieds dans l’eau nous indique que la Seine est en crue. Là, avec de l’eau à la taille, on sait que c’est grave, les caves du Louvre et du Musée d’Orsay menacées, les voies sur berge, le RER C fermés. Et puis que dans le reste de la région, nous avons vraiment la tête sous l’eau. Une sorte de grande saison des pluies, la chaleur en moins.
Mais les grèves en plus. Et là, chapeau pour les grévistes qui contre vents et marée, et galères climatiques, continuent vent debout leur grève, bloquant les TGV en Gare de Lyon, ou l’électricité à Saint-Nazaire. Les seuls qui semblent s’être noyés, ce sont les Nuit debout. Disparus de l’œil des médias. Il est vrai que sous tant d’eau la Place de République à Paris prend des allures de Place Saint-Marc à Venise en période d’acqua alta. Ces derniers jours à Paris, c’était Paris chaos ou KO, Paris bordel, Paris chienlit. Des passagers excédés qui descendent sur les voies de la ligne 4 du métro, des bus qui s’arrêtent au milieu du boulevard Magenta, un touriste japonais hagard qui comprend mal le mot « grève » « on strike » et qui tente de rallier la Gare du Nord, une passagère qui s’indigne de l’agressivité d’autres passagers : « on est tous dans le même bateau, ce n’est pas la peine de se mettre à se battre ». Y-a-t-il un pilote sur le bateau France ? On a l’impression que non. Dans ces dérèglements climatiques, sociaux, sociétaux, il ne manquait plus que Godzilla. Et nous avons eu Benzema et Cantona. Qui en ont profité pour enfoncer des portes ouvertes, en surfant sur une évidence: Il y a du racisme en France et des français racistes, pour régler des comptes personnels. C’est d’autant plus moche qu’au fond, c’est une réflexion qui est partagée par beaucoup : Si Benzema, comme Ben Arfa n’ont pas été sélectionnés, c’est parce qu’ils sont rebeus. Et l’on déplace les questions et les critiques sportives sur le plan sociétal, et là, on s’enfonce dans des débats aussi boueux que les eaux de la Seine autour du zouave du pont de l’Alma.
A ce propos, pourquoi un zouave ? Pourquoi un tel symbole ? Celui du colonialisme français, dans une de ses pires périodes, celui de la conquête de l’Algérie. Vite mobilisons-nous pour réclamer son remplacement. Christiane Taubira, vite, fais passer une loi à l’Assemblée ( Ah ! non, c’est vrai, elle n’est plus députée de la Guyane). Eric Cantona, vite, lance une souscription nationale, avec concert de Yannick Noah, vite mobilisons-nous pour remplacer le zouave par… , euh ! par quoi ? Par un footballeur black, blanc, beur. Troquons le zouave par Zizou, une statue en pied de celui qui in fine nous symbolise de la manière la plus positive qui soit, qui transcende nos divisions, Zinedine Zidane. Et quand tout ira mal, on ira jeter un coup d’œil au Zizou du Pont de l’Alma et l’on dira : Le Zizou a de l’eau jusqu’à la taille.Bon, allez vivement l’Euro qu’on puisse enfin se détourner de nos problèmes, avant le long tunnel politique qui nous attend, les primaires, les présidentielles.
Nous vivons une e-poque formidable

Les régions, c’est comme le sexe : Il vaut mieux en avoir une petite mais laborieuse, qu’une grande mais paresseuse !

Tant qu’à faire, pourquoi s’arrêter à 13 régions ?

Sur le papier, cela paraît cohérent:
En diminuant le nombre de régions, on diminue la suradministration territoriale. Et l’on crée des régions qui seront compétitives au niveau européen.
Ah! l’Europe ! C’est vraiment une brave fille qui a bon dos. On peut la mettre à toutes les sauces, elle ne peut pas se défendre. C’est pratique pour faire passer n’importe quelle réforme, y compris celle-là, qui partait peut-être d’une bonne intention mais qui va se terminer en usine à gaz technocratique.
Et nous répétons tous bêtement comme des moutons ce slogan lancé par nos dirigeants: « Il faut que la France ait des régions qui soient compétitives au niveau européen; Comme en Allemagne ou en Espagne ».
Or c’est faux ! Et on se pince de voir qu’aucun journaliste, qu’aucun homme politique de droite comme de gauche ne rétablisse la vérité.
Regardez donc une carte des 16 Länder en Allemagne. Ou des 15 communautés autonomes espagnoles. Regardez leurs dimensions : En Allemagne, la Sarre, le Schleswig-Holstein, la Thuringe, la Saxe sont plus petits que le Limousin ou  la Basse-Normandie, sans parler des villes–Etats comme Hambourg, Brême ou Berlin. C’est la même chose en Espagne, où les communautés autonomes comme les Asturies, Murcie, la Rioja et même le pays Basque sont toutes petites.
Que l’on regroupe Basse et Haute Normandie, cela paraît logique. On peut peut-être rationnaliser ici ou là. Mais créer des super régions comme Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon : Qui peut croire que cela sera plus « efficace ». Et puis la logique économique et géographique pour Montpellier est le dialogue avec Marseille et Lyon. S’il faut ramener Toulouse là-dedans, ça promet beaucoup d’allers-retours.
Quant à Toulouse, n’est-ce pas avec Bordeaux qu’elle devrait développer ses synergies ?  Et puis pourquoi casser ce qui marchait. Comme l’Alsace, une des régions les plus prospères de France, et qui en plus a une vraie identité. Et on la dilue dans un vaste ensemble, alors qu’un certain nombre de législations, héritées de l’époque allemande, ne sont pas les mêmes qu’en Champagne-Ardennes et même qu’en Lorraine
L’argument de la taille et de l’efficacité économique ne tient pas.
Sinon, faisons une une suggestion : Regroupons Aquitaine, Poitou charentes Limousin , Midi –Pyrénées, ça fait une. Et puis Auvergne-Rhône-Alpes, Paca, ça fait deux, et en continuant ainsi on pourrait arriver à 4 ou 5 régions. Et puis si l’on regroupait encore ces 5 régions, on  en arriverait à une seule, histoire d’être concurrentiel face aux chinois. On l’appellerait comment ? France ?
Ce n’est pas pas leur taille qui rend les Länder allemands ou les provinces espagnoles dynamiques mais plus simplement, leurs compétences, leurs pouvoirs, leurs organisations : Et sur ce plan, pour l’instant, rien n’a été décidé pour les futures régions. C’est ce qu’on appelle mettre la charrue avant les bœufs.
Découper la carte de France avec des ciseaux à bout rond, tient plus du rêve d’énarque que de l’aménagement du territoire !
Nous vivons une e-poque formidable.

Régions : Le mythe du nombre et de la taille !

Manuel Valls propose de réduire le nombre de régions de moitié. Et tous les commentateurs applaudissent, des commentateurs, qui pour la plupart sont dans leurs bureaux parisiens, et pour lesquels le grand reportage commence au périphérique.
C’est une vieille lune qui a l’apparence de la bonne idée et de la rationalité. Mais l’efficacité des régions est-elle vraiment une question de taille?  
Prenez les exemples de l’Espagne, de l’Allemagne, de l’Italie: Le Pays-Basque n’est pas très grand, ni la Galice. La Sarre, Hambourg, Brême, ou Berlin sont des micro “Länder”. Et d’ailleurs, il y a vingt ans, l’Etat de Berlin a refusé de fusionner avec le Brandebourg. En Italie existent des régions comme le Trentin Haut-Adige, le Val d’Aoste, la Vénétie, Trieste, créées pour des raisons historiques, culturelles, géographiques. Même petites en taille et en population , elles sont plus efficaces que des régions beaucoup plus grandes, comme la Sicile.
Redécouper les régions françaises, c’est prendre le risque de faire capoter la nécessaire simplification du “millefeuille” administratif, c’est perdre 40 ans de construction régionale, qui a mis en place des réseaux , des organisations régionales de transports, de gestions des lycées etc… C’est s’embarquer dans des débats sans fin. Comment regrouper Aquitaine et Midi-Pyrénées et avec quelle métropole: Toulouse ou Bordeaux ? Et faut-il fusionner Franche-Comté et Bourgogne ? Auvergne et Limousin ? Et Nantes ? Doit-elle retourner en Bretagne?  Mais quid des Pays de Loire ? 
La vraie simplification, ce sont l’émergence de métropoles et la disparition des départements. Avec par exemple, en 2015, la naissance de Lyon-métropole, deuxième métropole de France après la région parisienne. Le département du Rhône aura alors presque disparu. Et puis, il y a la question du Grand-Paris qui pose celle de l’ïle–de-France… Voilà de vrais changements en cours, qui vont apporter simplification et rationalité. Mais on comprend que Manuel Valls n’en ait pas parlé: Après les dernières élections, toutes ces futures métropoles risquent de tomber « à droite », y compris Lyon de Gérard Collomb, et Paris d’Anne Hidalgo. Gênant…
La vraie simplification, c’est d’ailleurs la suppression annoncée par le Premier Minsitre de cette fameuse clause de “compétence générale” pour les collectivités territoriales. Gênant également de rappeler que sa suppression avait été décidée sous Nicolas Sarkozy mais rétablie par … le précédent gouvernement: Nous avons donc perdu deux ans, au moins!
Dans le même temps, en Italie, en moins d’un mois, Matteo Renzi vient d’annoncer la disparition des 110 provinces, l’équivalent des départements. Cela lui a pris un mois, et c’est prévu pour le 1 janvier 2015.  L’Italie vient aussi d’annoncer su’elle tiendrait ses engagements en matière de réduction du déficit budgétaire, tout en annonçant de substantielles baisses d’impôts.
Alors, d’accord avec Manuel Valls : Fiers d’être français, mais pourquoi ce qui est possible au-delà des Alpes, doit attendre chez nous 2017, 2021 ou 2025 ?

“Et pourtant ne sombre pas” : Delanoë, seul recours pour François Hollande ?

« Fluctuat nec mergitur » Qui vogue mais ne sombre pas : La devise de la ville de Paris va s’imposer au remaniement gouvernemental annoncé. Parce que la défaite des socialistes aux municipales est un tsunami. Et que dans la tempête, il va falloir un sacré capitaine.
Sans jeu de mots, François Hollande aura-t-il une autre solution que Bertrand Delanoë ? 
L’ancien maire de Paris peut se prévaloir d’avoir su gagner la capitale sur la droite, en 2001, et de l’avoir transmise à sa successeur désignée. Il jouit d’une certaine popularité, surtout parmi les bourgeois «bohêmes», fonctionnaires, enseignants qui sont aujourd’hui l’électorat type du PS. Il ne fait pas peur aux plus modestes, qui, eux de toute façon, sont de moins en moins nombreux à voter dans les centres villes comme Paris puisqu’ils n’ont plus les moyens d’y habiter. Il a un petit côté “vert”, avec Paris-Plage ou Vélib’. Tout en ayant gouverné avec les alliés des socialistes, on dit qu’il est autoritaire: Ce qui apparaît aujourd’hui comme un atout alors qu’il est reproché à Jean-Marc Ayrault, mollesse et manque d’autorité. Contrairement à Manuel Valls, il ne heurte pas la gauche du PS et ne ferait fuir ni Cécile Dufflot ni Christiane Taubira. Et puis contrairement à Valls, il n’est pas soupçonné d’arrières-pensées présidentielles pour 2017.
Les paris sont ouverts, mais parions que l’ancien maire de Paris a de bonnes chances de se retrouver à Matignon.
Sauf si… S’il refuse ! Car franchement qu’est-ce que pourra faire  le prochain gouvernement ? Il n’y aura que du sang et des larmes, puisque depuis deux ans le gouvernement n’a pas été capable de mener les réformes indispensables. On ne sait toujours rien des 50 milliards – au moins – d’économies qui vont faire très, très mal, alors que la courbe du chômage ne s’est pas inversée, et que le déficit budgétaire est bien au-dessus de ce qui avait été promis aux autres européens, qui, eux, ont fait de sacrés efforts depuis deux ans. Pour les prochaines élections européennes, ce sera d’ailleurs un boulevard de démagogie pour les anti-européens monomaniaques qui accuseront les diktats de Bruxelles, alors que ce sont les réalités économiques qui nous les imposent. 
Et puis il y aura le troisième tour de ces élections municipales, les métropoles : Puisque ce qui est programmé, c’est la fin de communes héritées du 19 ème siècle. A Lyon, Marseille, Lille, Strasbourg, Nantes, vont naître des «métropoles» qui toutes, ont de grandes chances de ne pas être dirigées par les maires socialistes des centres villes.
Y compris à Paris, où l’élection d’Anne Hidalgo risque de n’être qu’une victoire à la Pyrrhus : La ceinture rouge de Paris étant devenue une ceinture bleue, ce serait une nouvelle giffle que le Grand Paris échappe au maire de Paris.
Delanoë aura-t-il suffisamment d‘abnégation pour vouloir affronter tous ces lendemains qui déchantent ?
Nous vivons une e-poque formidable…

NKM a-t-elle le même dir’com que François Hollande ?

J’aime bien Nathalie Kosciusko-Morizet ( Problème : j’aime bien aussi Anne Hidalgo) , mais là je dois dire que sa campagne ressemble un peu, beaucoup à la com’ de François Hollande.
On se dit chaque semaine, que vont-ils encore inventer ? Préparent-ils des « cas » d’école pour permettre l’enseignement des grands principes de la communication par la négative : Voilà tout ce qu’il ne faut pas faire.
Bien sûr, il y a des différences.
NKM a des jambes que Hollande n’a pas – Non, je plaisante ! – En tout cas, le Président donne l’impression de mettre son point d’honneur quand il voit par terre une peau de banane à sauter dessus à pieds joints. Comme dans l’affaire Leonarda (au fait, son expulsion devait être le début d’une nouvelle révolution lycéenne… Il en est où le mouvement de soutien à Léonarda ?), avec la phrase de fin d’allocution présidentielle : « Léonarda, si tu m’écoutes, tu peux revenir du Kosovo, mais sans tes parents ». Là , croyant halluciner, nous étions beaucoup à nous être pincés tellement forts que nous en avons encore des marques. Ou bien, le fameux sens de l’humour du Président utilisé à propos de l’Algérie, tellement drôle que nous avons risqué l’incident diplomatique. Il y encore la fameuse promesse sur l‘inversion de la courbe du chômage. Personne ne le lui avait demandé, mais si, le Président a donné l’impression de se prendre pour un Uri Geller, vous savez ce magicien qui faisait croire qu’il tordait cuillères et couteaux par la seule force de sa pensée : « Inverse-toi, je le veux ». Et puis il y a ces escapades nocturnes habillé en Daft Punk. Sauf que pour un Président qui n’est pas candidat aux Grammy awards

, ça ne le fait pas.

C’est comme NKM. Ok, en matière de peaux de bananes, son camp s’en charge. A croire que c’est Delanoë qui verse des pots de vin pour que la droite se déchire. Mais le coup de l’odeur du métro aussi agréable que “L’Heure bleue” ou “Vol de nuit” de Guerlain. Là déjà, ça démarrait fort. Ensuite la pause cigarette avec des SDF, on a cru un moment qu’elle avait accepté de poser pour une campagne anti-tabac pas pour la Mairie de Paris. Et là enfin, sa dernière proposition de piétonniser le centre de Paris, on se dit que décidément ce sont les conseillers com’ de l’Elysée qui lui ont soufflé la bonne idée pour gâcher toute chance de gagner les Municipales à Paris
Il y en aurait pourtant des choses à dires sur la gestion de l’actuelle équipe municipale, et de la région parisienne, où les conditions de vie, de transports, de travail sont de plus en plus difficiles à l’exception d’un centre « boboisé », où dans des appartements hors de prix avec poutr’app on disserte sur les inégalités sociales et sur l’intégration.
Gageons que le #débatParis confirmera cette chronique de la victoire annoncée de « mon Anne, mon Hidalgo » (cf. Canteloup sur #Europe1)

Nous vivons une e-poque formidable !
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