Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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CHRONIQUE D’UNE MORT ANNONCEE…

C’est la chronique d’une mort annoncée. Non pas celle d’Omar Bongo, mais celle de la fameuse «Françafrique »
On savait que le dictateur gabonais était atteint d’un cancer. Quant à son régime: Le « bilan » de ses 41 ans de pouvoir a déjà été fait et il est tragique: Le Gabon compte moins d’un million d’habitants, il a les ressources et les recettes pétrolières d’un émirat, mais ses habitants n’ont plus que leurs yeux pour pleurer, non pas leur Président défunt mais surtout leur misère, une des plus grandes d’Afrique, leur analphabétisme, leur mortalité infantile.
La mort annoncée, c’est donc surtout celle de la « Françafrique », que l’on ressort dans ce genre de circonstances, notamment pour ironiser sur les condoléances officielles de la France où il est dit qu’« on est ému », que « la France a perdu un ami »… Il fallait faire quoi ? Sarko et Kouchner devaient-ils prendre des accents à la Eva Joly ?
Et ressortent également les « révélations » sur le financement de tel parti politique ou de telle campagne électorale. Et quand en plus ces “révélations” émanent d’un ancien Président de la République, qui avait été accusé, à tort bien sûr, d’avoir croqué du diamant de Centrafrique, on a envie de se pincer!!!
Car il faut être clair: Tout le monde s’est sucré, non seulement au Gabon mais dans toute l’Afrique. Les grandes sociétés, oui, mais également tous ces « expats », ces « conseillers » payés dix fois plus qu’en France, ces enseignants aux conditions de vie d’ambassadeur, ces « cadres » qui auraient fait des carrières minables en France et qui grâce au fric qu’ils se faisaient là-bas se finançaient leurs maisons pour leurs retraites en Corse ou en Bretagne, ces maisons d’édition qui ont publié des livres, des BD à la gloire des dirigeants corrompus, ces journalistes qui ont écrit des « publireportages », ces cabinets immobiliers qui ont vendu maisons et appartements.
Nous sommes tous complices, alors à qui doit-on commencer à couper la tête ?
D’autant que, comme d’hab, nous sommes en retard de plusieurs batailles. Nous jouons aux chevaliers blancs alors qu’il n’y a plus de combattants, que la messe est dite et que le vin, en l’occurrence, le pétrole est déjà tiré et que cela fait au moins une décennie que la «Françafrique» a commencé à mourir.
La France en a fini avec une politique qui ne faisait que prolonger l’époque coloniale. Et ce n’est pas par générosité, par morale ou par amour profond de l’Afrique et de ses habitants. C’est par intérêt. Les intérêts de la France ne sont plus, ou tellement peu, en Afrique.
Sur le plan militaire, les dés sont également jetés avec la fermeture des bases en Afrique, l’ouverture d’une base à Abu Dhabi.
L’opération « Licorne » en Côte d’Ivoire dont le but était beaucoup plus d’éviter la guerre civile que de défendre des intérêts économiques français, aura été la dernière de ce genre, montrant qu’en Afrique la France n’avait que des coups à recevoir et en plus en se faisant cracher à la figure son passé colonial. Alors…
L’avenir de l’Afrique, sans la France et sans la « Françafrique » sera-t-il plus rose ?
A court terme, ce n’est pas sûr. Lorsque ce ne sont plus les français qui viennent faire de l’argent sur le dos de la misère, ce sont les américains, dont l’Ambassade flambant neuve en Côte d’Ivoire est deux fois plus grande que celle de la France, pétrole oblige ; Ce sont les chinois, les brésiliens; Ce sont toutes ces grandes compagnies qui préfèrent travailler « off-shore » plutôt que de s’impliquer dans les régimes des pays dont elles exploitent les richesses.
Sur le plan de la démocratie et des libertés, si les régimes parfois grotesques, souvent brutaux, toujours corrompus, s’effondrent les uns après les autres, à quoi cèdent-ils la place ? A pas grand-chose de mieux. Parce que les sociétés « civiles » ont été assommées par la pauvreté et le sous-développement. Parce que ces Etats n’ont que l’apparence d’Etat «à la française» (l’hymne national, le drapeau, le palais présidentiel etc…) mais ne sont en fait que l’expression de clans qui se partagent les recettes. Parce qu’il est facile de jeter de l’huile sur le feu pour attiser les «rébellions » entre clans, entre groupes armés, équipés et financés grâce à l’argent du pétrole, du bois, du diamant, du cuivre, du café. C’est ce qui se passe sans fin depuis son indépendance dans le plus grand et le plus riche des pays francophones, le Congo ex-belge, ex-Zaïre,
Le pire n’est cependant pas une fatalité. Quelques pays s’en sortent:
Comme le Sénégal qui est malheureusement un des pays les plus pauvres, qui a le moins de ressources naturelles et dont la situation économique s’est beaucoup dégradée. Paradoxalement, c’est peut-être ce qui explique qu’il soit le moins instable politiquement. Je suis pauvre, donc je n’intéresse personne et on me laisse tranquille ! Mais ce serait peut-être faire injure à l’intelligence des Sénégalais, y compris des plus modestes.
Comme au Ghana qui, après des années de dictatures, de coups d’état et de conflits, vit un formidable renouveau démocratique accompagnée d’une grande liberté de presse. Comme quoi on peut être pauvre et sous-développé et aspirer à la démocratie et la liberté !
Une fois la « Françafrique » liquidée, il faudra peut-être que la France songe à revenir en Afrique. A redéfinir ses relations, ensemble avec les autres européens, avec ce continent bientôt peuplé d’un milliard d’habitants auxquels nous attachent tant de liens, notamment ceux de la population et de l’immigration, et même, ceux de la culture et de l’histoire partagées.

CHRONIQUE D’UNE MORT ANNONCEE…

C’est la chronique d’une mort annoncée. Non pas celle d’Omar Bongo, mais celle de la fameuse «Françafrique »
On savait que le dictateur gabonais était atteint d’un cancer. Quant à son régime: Le « bilan » de ses 41 ans de pouvoir a déjà été fait et il est tragique: Le Gabon compte moins d’un million d’habitants, il a les ressources et les recettes pétrolières d’un émirat, mais ses habitants n’ont plus que leurs yeux pour pleurer, non pas leur Président défunt mais surtout leur misère, une des plus grandes d’Afrique, leur analphabétisme, leur mortalité infantile.
La mort annoncée, c’est donc surtout celle de la « Françafrique », que l’on ressort dans ce genre de circonstances, notamment pour ironiser sur les condoléances officielles de la France où il est dit qu’« on est ému », que « la France a perdu un ami »… Il fallait faire quoi ? Sarko et Kouchner devaient-ils prendre des accents à la Eva Joly ?
Et ressortent également les « révélations » sur le financement de tel parti politique ou de telle campagne électorale. Et quand en plus ces “révélations” émanent d’un ancien Président de la République, qui avait été accusé, à tort bien sûr, d’avoir croqué du diamant de Centrafrique, on a envie de se pincer!!!
Car il faut être clair: Tout le monde s’est sucré, non seulement au Gabon mais dans toute l’Afrique. Les grandes sociétés, oui, mais également tous ces « expats », ces « conseillers » payés dix fois plus qu’en France, ces enseignants aux conditions de vie d’ambassadeur, ces « cadres » qui auraient fait des carrières minables en France et qui grâce au fric qu’ils se faisaient là-bas se finançaient leurs maisons pour leurs retraites en Corse ou en Bretagne, ces maisons d’édition qui ont publié des livres, des BD à la gloire des dirigeants corrompus, ces journalistes qui ont écrit des « publireportages », ces cabinets immobiliers qui ont vendu maisons et appartements.
Nous sommes tous complices, alors à qui doit-on commencer à couper la tête ?
D’autant que, comme d’hab, nous sommes en retard de plusieurs batailles. Nous jouons aux chevaliers blancs alors qu’il n’y a plus de combattants, que la messe est dite et que le vin, en l’occurrence, le pétrole est déjà tiré et que cela fait au moins une décennie que la «Françafrique» a commencé à mourir.
La France en a fini avec une politique qui ne faisait que prolonger l’époque coloniale. Et ce n’est pas par générosité, par morale ou par amour profond de l’Afrique et de ses habitants. C’est par intérêt. Les intérêts de la France ne sont plus, ou tellement peu, en Afrique.
Sur le plan militaire, les dés sont également jetés avec la fermeture des bases en Afrique, l’ouverture d’une base à Abu Dhabi.
L’opération « Licorne » en Côte d’Ivoire dont le but était beaucoup plus d’éviter la guerre civile que de défendre des intérêts économiques français, aura été la dernière de ce genre, montrant qu’en Afrique la France n’avait que des coups à recevoir et en plus en se faisant cracher à la figure son passé colonial. Alors…
L’avenir de l’Afrique, sans la France et sans la « Françafrique » sera-t-il plus rose ?
A court terme, ce n’est pas sûr. Lorsque ce ne sont plus les français qui viennent faire de l’argent sur le dos de la misère, ce sont les américains, dont l’Ambassade flambant neuve en Côte d’Ivoire est deux fois plus grande que celle de la France, pétrole oblige ; Ce sont les chinois, les brésiliens; Ce sont toutes ces grandes compagnies qui préfèrent travailler « off-shore » plutôt que de s’impliquer dans les régimes des pays dont elles exploitent les richesses.
Sur le plan de la démocratie et des libertés, si les régimes parfois grotesques, souvent brutaux, toujours corrompus, s’effondrent les uns après les autres, à quoi cèdent-ils la place ? A pas grand-chose de mieux. Parce que les sociétés « civiles » ont été assommées par la pauvreté et le sous-développement. Parce que ces Etats n’ont que l’apparence d’Etat «à la française» (l’hymne national, le drapeau, le palais présidentiel etc…) mais ne sont en fait que l’expression de clans qui se partagent les recettes. Parce qu’il est facile de jeter de l’huile sur le feu pour attiser les «rébellions » entre clans, entre groupes armés, équipés et financés grâce à l’argent du pétrole, du bois, du diamant, du cuivre, du café. C’est ce qui se passe sans fin depuis son indépendance dans le plus grand et le plus riche des pays francophones, le Congo ex-belge, ex-Zaïre,
Le pire n’est cependant pas une fatalité. Quelques pays s’en sortent:
Comme le Sénégal qui est malheureusement un des pays les plus pauvres, qui a le moins de ressources naturelles et dont la situation économique s’est beaucoup dégradée. Paradoxalement, c’est peut-être ce qui explique qu’il soit le moins instable politiquement. Je suis pauvre, donc je n’intéresse personne et on me laisse tranquille ! Mais ce serait peut-être faire injure à l’intelligence des Sénégalais, y compris des plus modestes.
Comme au Ghana qui, après des années de dictatures, de coups d’état et de conflits, vit un formidable renouveau démocratique accompagnée d’une grande liberté de presse. Comme quoi on peut être pauvre et sous-développé et aspirer à la démocratie et la liberté !
Une fois la « Françafrique » liquidée, il faudra peut-être que la France songe à revenir en Afrique. A redéfinir ses relations, ensemble avec les autres européens, avec ce continent bientôt peuplé d’un milliard d’habitants auxquels nous attachent tant de liens, notamment ceux de la population et de l’immigration, et même, ceux de la culture et de l’histoire partagées.

“La politique française vue du ciel”

Je suis tombé par terre, c’est la faute à … la diffusion du documentaire « Home » de Yann Arthus-Bertrand !
Oui, bien sûr : C’est rudement crédible comme excuse !
Que le PS se traîne parce qu’il n’arrive toujours pas à se dire «social-démocrate», ni à trancher entre Martine et Ségolène, c’est bien sûr la faute à «Home ».
Que les électeurs centristes en aient marre du chevalier orange «François Bayrou» qui est anti Sarko-monomaniaque, c’est la faute à «Home».
Un peu léger comme excuse, d’autant que, franchement, «Home », il n’y avait pas de quoi casser deux pattes à trois ours blanc sur la banquise (ou trois pattes à deux ours ?).
Après les roulements de tambour de tous les gogos-bobos de la planète, ceux qui se croient écolo-engagés parce qu’ils sont allés en vélib à la «première» de «Home», avant de partir en avion pour quelques jours de RTT à Marrakech ou Essaouïra, et qui nous annonçaient « LE » film, quelle douche froide !
Car «Home» c’est beau, bien sûr, mais autant que l’étaient les photos de «La terre vue du ciel», et à force de voir la Terre et nos problèmes depuis le ciel, on se met à avoir envie de redescendre au niveau du plancher des vaches… Avions-nous besoin de «Home» pour comprendre qu’on ne peut plus continuer à gaspiller l’eau, l’énergie, à faire des tonnes de déchets et à balancer nos sacs plastics à tout va ? Pas sûr en tout cas que “Home” infléchisse les choix énergétiques des Chinois et des Indiens, ou que ça empêche Haïtiens ou Ethiopiens de continuer à couper les arbres parce qu’ils n’ont rien d’autre pour faire bouillir leurs marmites, et qu’ils n’ont rien d’ailleurs à faire bouillir!
Je suis tombé à plat, c’est aussi la faute à Barack Obama.
Parce que, vous avez vu ? Tout le week-end, il a fait le jeu de Nicolas Sarkozy en Normandie. C’est un scandale ! Au nom de la démocratie, on aurait même dû interdire à Carla de faire la bise à Michelle. Encore un coup monté par l’Elysée, et par Sarko qui décidément “tire les ficelles de tous les médias“. Trop fort ce Sarko, il a même réussi à programmer le jour J, le débarquement de 1944 un 6 Juin …
Les électeurs sont restés le nez en l’air, c’est la faute à Federer. Encore un coup de Sarko qui, c’est sûr, avait fait pression pour que la finale de Roland-Garros ait lieu le jour des élections. Et pour que ce soit Roger Federer qui gagne. La preuve ? Indubitable?: A Paris, les listes socialistes font presque deux fois moins que les listes écolos. Parce que Roland-Garros, c’est de la terre battue… C.Q.F.D !
J’ai fait un score rikiki, c’est la faute à Hariri…
Oui parce que les électeurs français et européens ont dû être influencés par la victoire de Saad Hariri et de la coalition anti-syrienne aux élections au Liban (?). Encore un coup de Sarkozy pour couler l’opposition… On connaît les liens entre la droite française et les milliardaires libanais, non ? Il aurait fallu interdire ces élections ! C’est d’ailleurs ce qu’auraient aimé la Syrie et l’Iran dont l’allié Hezbollah risque de perdre du terrain.
Ca, c’est intéressant. Surtout si on met ces résultats dans la perspective de ce qui se passe au Moyen-Orient depuis quelques semaines avec la nouvelle « posture » de l’administration américaine ou le discours de Barack Obama au Caire.
Et c’est beaucoup plus intéressant que les “analyses” sur “l’état d’esprit des électeurs français” et les “leçons politiques” de ces élections européennes. Avec plus de 60 % d’abstention, certaines victoires risquent de n’être que des feux de paille ou de la poudre aux yeux ou l’arbre qui cache la forêt…
Il faudrait peut-être demander à Yann Arthus-Bertrand de tourner un nouveau film : « La politique française vue du ciel » ! Mais ce serait un film qui risquerait de faire peur, très peur, beaucoup plus que «Home» !!! Plus que le réchauffement climatique, c’est l’état consternant de notre vie politique qui nous menace.

“La politique française vue du ciel”

Je suis tombé par terre, c’est la faute à … la diffusion du documentaire « Home » de Yann Arthus-Bertrand !
Oui, bien sûr : C’est rudement crédible comme excuse !
Que le PS se traîne parce qu’il n’arrive toujours pas à se dire «social-démocrate», ni à trancher entre Martine et Ségolène, c’est bien sûr la faute à «Home ».
Que les électeurs centristes en aient marre du chevalier orange «François Bayrou» qui est anti Sarko-monomaniaque, c’est la faute à «Home».
Un peu léger comme excuse, d’autant que, franchement, «Home », il n’y avait pas de quoi casser deux pattes à trois ours blanc sur la banquise (ou trois pattes à deux ours ?).
Après les roulements de tambour de tous les gogos-bobos de la planète, ceux qui se croient écolo-engagés parce qu’ils sont allés en vélib à la «première» de «Home», avant de partir en avion pour quelques jours de RTT à Marrakech ou Essaouïra, et qui nous annonçaient « LE » film, quelle douche froide !
Car «Home» c’est beau, bien sûr, mais autant que l’étaient les photos de «La terre vue du ciel», et à force de voir la Terre et nos problèmes depuis le ciel, on se met à avoir envie de redescendre au niveau du plancher des vaches… Avions-nous besoin de «Home» pour comprendre qu’on ne peut plus continuer à gaspiller l’eau, l’énergie, à faire des tonnes de déchets et à balancer nos sacs plastics à tout va ? Pas sûr en tout cas que “Home” infléchisse les choix énergétiques des Chinois et des Indiens, ou que ça empêche Haïtiens ou Ethiopiens de continuer à couper les arbres parce qu’ils n’ont rien d’autre pour faire bouillir leurs marmites, et qu’ils n’ont rien d’ailleurs à faire bouillir!
Je suis tombé à plat, c’est aussi la faute à Barack Obama.
Parce que, vous avez vu ? Tout le week-end, il a fait le jeu de Nicolas Sarkozy en Normandie. C’est un scandale ! Au nom de la démocratie, on aurait même dû interdire à Carla de faire la bise à Michelle. Encore un coup monté par l’Elysée, et par Sarko qui décidément “tire les ficelles de tous les médias“. Trop fort ce Sarko, il a même réussi à programmer le jour J, le débarquement de 1944 un 6 Juin …
Les électeurs sont restés le nez en l’air, c’est la faute à Federer. Encore un coup de Sarko qui, c’est sûr, avait fait pression pour que la finale de Roland-Garros ait lieu le jour des élections. Et pour que ce soit Roger Federer qui gagne. La preuve ? Indubitable?: A Paris, les listes socialistes font presque deux fois moins que les listes écolos. Parce que Roland-Garros, c’est de la terre battue… C.Q.F.D !
J’ai fait un score rikiki, c’est la faute à Hariri…
Oui parce que les électeurs français et européens ont dû être influencés par la victoire de Saad Hariri et de la coalition anti-syrienne aux élections au Liban (?). Encore un coup de Sarkozy pour couler l’opposition… On connaît les liens entre la droite française et les milliardaires libanais, non ? Il aurait fallu interdire ces élections ! C’est d’ailleurs ce qu’auraient aimé la Syrie et l’Iran dont l’allié Hezbollah risque de perdre du terrain.
Ca, c’est intéressant. Surtout si on met ces résultats dans la perspective de ce qui se passe au Moyen-Orient depuis quelques semaines avec la nouvelle « posture » de l’administration américaine ou le discours de Barack Obama au Caire.
Et c’est beaucoup plus intéressant que les “analyses” sur “l’état d’esprit des électeurs français” et les “leçons politiques” de ces élections européennes. Avec plus de 60 % d’abstention, certaines victoires risquent de n’être que des feux de paille ou de la poudre aux yeux ou l’arbre qui cache la forêt…
Il faudrait peut-être demander à Yann Arthus-Bertrand de tourner un nouveau film : « La politique française vue du ciel » ! Mais ce serait un film qui risquerait de faire peur, très peur, beaucoup plus que «Home» !!! Plus que le réchauffement climatique, c’est l’état consternant de notre vie politique qui nous menace.

Barack Obama dans l’Allemagne du bien et du mal …

Weimar et Dresde que visite aujourd’hui Barack Obama sont au cœur de ce que l’Allemagne a de plus beau, sont le cœur de ce que l’Allemagne a de meilleur. Et de pire…
Weimar… Comment décrire à ceux qui connaissent pas … A Weimar, la raison laisse la place aux sensations et aux émotions… Une belle matinée de Juin sur la place du marché, les maisons baroques aux façades pastels, rose, ocre, pistache, l’entrelac des ruelles où l’on met ses pas dans ceux de Cranach, Bach, Goethe, Schiller, Nietzsche, Franz Liszt, l’école d’architecture du « Bauhaus » qui inspira toute l’architecture moderne, l’hôtel « Elephant », le vieux château ducal, le rire des étudiants un soir d’été dans les jardins et le vallon qui abritent la maison de Goethe, tout est là, l’Allemagne classique, l’Allemagne romantique, l’Allemagne sensible, l’Allemagne peintre, poète, musicienne, mais aussi révolutionnaire, philosophe, inventive. Tant de beautés et de forces créatrices concentrées au cœur de la Thuringe, de l’Allemagne, de l’Europe, le cœur de ce que la civilisation européenne a produit de mieux, jusqu’aux colonnades néo classiques du Théâtre national où se réunit en 1919 l’Assemblée constituante de la Première République allemande, baptisée « République de Weimar » celle qui permit toutes les libertés, toutes y compris celles de se faire hara-kiri en permettant à un peintre raté à l’accent grotesque de devenir chancelier, un certain Hitler, Adolf…
Et Dresde… Il faut se mettre face à la ville, sur les bords de l’Elbe et regarder…, aujourd’hui on dirait le « skyline », de droite à gauche : L’Opéra Semper, le palais d’été du Zwinger, conçu pour servir d’écrin aux carrosses et aux parades équestres, le Palais ducal et l’église de la cour, curieusement fermée sur l’extérieur, la coupole de la « Frauenkirche », les terrasses «Brühlsche», avec l’Albertinum, le vieux pont « Augustus », tout est là, comme dans une peinture de Canaletto, la « Florence de l’Elbe »…
A Dresde comme à Weimar, les ducs et les princes se voulaient protecteurs des arts, et non bâtisseurs d’empire comme les prussiens ou les autrichiens, ils dépensaient leurs richesses en châteaux, peintures, musique, bijoux, porcelaine, plutôt qu’en soldats ou en fonctionnaires. Il reste tous ces trésors comme ceux de la couronne de Saxe, sans doute la plus belle collection de joyaux du monde… Tout cela fragile comme l’est la porcelaine ou la démocratie…
Car quand on s’approche, les blessures sont toujours là.
Bien sûr, on est stupéfait de voir reconstruit ce qui n’était que vide et gravas il y a 20 ans encore… Comme cette fameuse « Frauenkirche » dont il ne restait que quelques pierres noircies au milieu d’immeubles sinistres construits au cordeau par le régime communiste. Helmut Kohl, chancelier ouest-allemand a effectué là son premier voyage dans cette Allemagne de l’Est qui en quelques semaines après l’ouverture du mur allait s’effondrer jusqu’à la réunification. Et aujourd’hui coupole et croix scintillent au-dessus de la ville, églises et Palais sont à nouveau debout, même s’il manque et manquera sans doute toujours, toutes ces maisons anonymes et modestes qui leur servaient d’écrin et qui sont partie en flammes lors des terribles bombardements de février 1945.
3 nuits de bombes au phosphore, entre 35 000 et 300 000 morts…
Comme à Hiroshima ou à Nagasaki au Japon, était-il utile de donner l’ordre de raser cette ville qui appartient au patrimoine de l’humanité ? En Allemagne, certains pensent que non, estiment que cette punition infligée aux civils allemands était disproportionnée, quelques uns vont même jusqu’à accuser Churchill de crime contre l’humanité… Il est facile aujourd’hui d’en débattre, alors qu’en 1945, les nazis comme les militaires japonais préféraient que leurs peuples périssent jusqu’aux derniers plutôt que de se rendre. Et pendant ce temps-là, les barbares étaient toujours à l’oeuvre. Alors…
Il faut revenir à Weimar et lever la tête jusqu’aux douces collines qui entourent la ville. Des collines couvertes de forêts de bouleaux, d’ormes, de hêtres.
Des forêts de hêtres…« Buchenwald »… Il n’y pas un endroit d’où on ne puisse voir cette blessure, cette tâche, là au milieu des arbres, là à quelques kilomètres au-dessus des têtes, des consciences. Comment ont-ils pu ne pas le voir ce camp de concentration ? Comment ont-ils pu dire qu’ils ne savaient pas ? Comment ont-ils pu être aveugles et sourds, ne pas entendre et ne pas voir ces trains qui déversaient juifs, tsiganes, homosexuels, soldats russes, résistants, George Mandel, Léon Blum et bien d’autres jusqu’à ces baraquements aujourd’hui détruits, jusqu’à ces cheminées dont ils n’ont pas pu ne pas voir les fumées….
On est là au milieu de ce que la culture européenne a produit de plus raffinée et en levant la tête on frissonne en voyant ce qu’elle a produit de plus barbare.
Relire les mots d’Aimé Césaire, même si certains ont vieilli, comme ont vieilli les idéologies qui structuraient la pensée politique au début du XX° siècle, Aimé Césaire qui nous mettait en garde contre cette tentation de ne faire de la barbarie nazie qu’une affaire allemande, alors que ce n’est pas un hasard si elle s’est produite dans le pays qui était le phare de la civilisation européenne, qui elle-même se prenait pour le phare de la civilisation tout court.
« Et alors, un beau jour, (…) on est réveillé par un formidable choc en retour: les gestapos s’affairent, les prisons s’emplissent, les tortionnaires inventent, raffinent, discutent autour des chevalets. On s’étonne, on s’indigne. On dit: «Comme c’est curieux ! Mais, bah ! C’est le nazisme, ça passera !» Et on attend, et on espère; et on se tait à soi-même la vérité, que c’est une barbarie, mais la barbarie suprême, celle qui couronne, celle qui résume la quotidienneté des barbaries; que c’est du nazisme, oui, mais qu’avant d’en être la victime, on en a été le complice; que ce nazisme-là, on l’a supporté avant de le subir, on l’a absous, on a fermé l’œil là-dessus, on l’a légitimé, parce que, jusque-là, il ne s’était appliqué qu’à des peuples non européens; on l’a cultivé, on en est responsable, (…) le poison instillé dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent »*.
Comme Barack Obama il faut faire ce voyage de Dresde à Weimar et à Buchenwald, comprendre et sentir ce que la civilisation européenne a produit de meilleur et de pire, s’émerveiller devant tant de beautés, s’inquiéter de la distance si faible qui sépare la civilisation de la barbarie. Pour que plus jamais l’ensauvagement

* Aimé Césaire. « Discours sur le colonialisme » 1950 http://www.cesaire.org/

Barack Obama dans l’Allemagne du bien et du mal …

Weimar et Dresde que visite aujourd’hui Barack Obama sont au cœur de ce que l’Allemagne a de plus beau, sont le cœur de ce que l’Allemagne a de meilleur. Et de pire…
Weimar… Comment décrire à ceux qui connaissent pas … A Weimar, la raison laisse la place aux sensations et aux émotions… Une belle matinée de Juin sur la place du marché, les maisons baroques aux façades pastels, rose, ocre, pistache, l’entrelac des ruelles où l’on met ses pas dans ceux de Cranach, Bach, Goethe, Schiller, Nietzsche, Franz Liszt, l’école d’architecture du « Bauhaus » qui inspira toute l’architecture moderne, l’hôtel « Elephant », le vieux château ducal, le rire des étudiants un soir d’été dans les jardins et le vallon qui abritent la maison de Goethe, tout est là, l’Allemagne classique, l’Allemagne romantique, l’Allemagne sensible, l’Allemagne peintre, poète, musicienne, mais aussi révolutionnaire, philosophe, inventive. Tant de beautés et de forces créatrices concentrées au cœur de la Thuringe, de l’Allemagne, de l’Europe, le cœur de ce que la civilisation européenne a produit de mieux, jusqu’aux colonnades néo classiques du Théâtre national où se réunit en 1919 l’Assemblée constituante de la Première République allemande, baptisée « République de Weimar » celle qui permit toutes les libertés, toutes y compris celles de se faire hara-kiri en permettant à un peintre raté à l’accent grotesque de devenir chancelier, un certain Hitler, Adolf…
Et Dresde… Il faut se mettre face à la ville, sur les bords de l’Elbe et regarder…, aujourd’hui on dirait le « skyline », de droite à gauche : L’Opéra Semper, le palais d’été du Zwinger, conçu pour servir d’écrin aux carrosses et aux parades équestres, le Palais ducal et l’église de la cour, curieusement fermée sur l’extérieur, la coupole de la « Frauenkirche », les terrasses «Brühlsche», avec l’Albertinum, le vieux pont « Augustus », tout est là, comme dans une peinture de Canaletto, la « Florence de l’Elbe »…
A Dresde comme à Weimar, les ducs et les princes se voulaient protecteurs des arts, et non bâtisseurs d’empire comme les prussiens ou les autrichiens, ils dépensaient leurs richesses en châteaux, peintures, musique, bijoux, porcelaine, plutôt qu’en soldats ou en fonctionnaires. Il reste tous ces trésors comme ceux de la couronne de Saxe, sans doute la plus belle collection de joyaux du monde… Tout cela fragile comme l’est la porcelaine ou la démocratie…
Car quand on s’approche, les blessures sont toujours là.
Bien sûr, on est stupéfait de voir reconstruit ce qui n’était que vide et gravas il y a 20 ans encore… Comme cette fameuse « Frauenkirche » dont il ne restait que quelques pierres noircies au milieu d’immeubles sinistres construits au cordeau par le régime communiste. Helmut Kohl, chancelier ouest-allemand a effectué là son premier voyage dans cette Allemagne de l’Est qui en quelques semaines après l’ouverture du mur allait s’effondrer jusqu’à la réunification. Et aujourd’hui coupole et croix scintillent au-dessus de la ville, églises et Palais sont à nouveau debout, même s’il manque et manquera sans doute toujours, toutes ces maisons anonymes et modestes qui leur servaient d’écrin et qui sont partie en flammes lors des terribles bombardements de février 1945.
3 nuits de bombes au phosphore, entre 35 000 et 300 000 morts…
Comme à Hiroshima ou à Nagasaki au Japon, était-il utile de donner l’ordre de raser cette ville qui appartient au patrimoine de l’humanité ? En Allemagne, certains pensent que non, estiment que cette punition infligée aux civils allemands était disproportionnée, quelques uns vont même jusqu’à accuser Churchill de crime contre l’humanité… Il est facile aujourd’hui d’en débattre, alors qu’en 1945, les nazis comme les militaires japonais préféraient que leurs peuples périssent jusqu’aux derniers plutôt que de se rendre. Et pendant ce temps-là, les barbares étaient toujours à l’oeuvre. Alors…
Il faut revenir à Weimar et lever la tête jusqu’aux douces collines qui entourent la ville. Des collines couvertes de forêts de bouleaux, d’ormes, de hêtres.
Des forêts de hêtres…« Buchenwald »… Il n’y pas un endroit d’où on ne puisse voir cette blessure, cette tâche, là au milieu des arbres, là à quelques kilomètres au-dessus des têtes, des consciences. Comment ont-ils pu ne pas le voir ce camp de concentration ? Comment ont-ils pu dire qu’ils ne savaient pas ? Comment ont-ils pu être aveugles et sourds, ne pas entendre et ne pas voir ces trains qui déversaient juifs, tsiganes, homosexuels, soldats russes, résistants, George Mandel, Léon Blum et bien d’autres jusqu’à ces baraquements aujourd’hui détruits, jusqu’à ces cheminées dont ils n’ont pas pu ne pas voir les fumées….
On est là au milieu de ce que la culture européenne a produit de plus raffinée et en levant la tête on frissonne en voyant ce qu’elle a produit de plus barbare.
Relire les mots d’Aimé Césaire, même si certains ont vieilli, comme ont vieilli les idéologies qui structuraient la pensée politique au début du XX° siècle, Aimé Césaire qui nous mettait en garde contre cette tentation de ne faire de la barbarie nazie qu’une affaire allemande, alors que ce n’est pas un hasard si elle s’est produite dans le pays qui était le phare de la civilisation européenne, qui elle-même se prenait pour le phare de la civilisation tout court.
« Et alors, un beau jour, (…) on est réveillé par un formidable choc en retour: les gestapos s’affairent, les prisons s’emplissent, les tortionnaires inventent, raffinent, discutent autour des chevalets. On s’étonne, on s’indigne. On dit: «Comme c’est curieux ! Mais, bah ! C’est le nazisme, ça passera !» Et on attend, et on espère; et on se tait à soi-même la vérité, que c’est une barbarie, mais la barbarie suprême, celle qui couronne, celle qui résume la quotidienneté des barbaries; que c’est du nazisme, oui, mais qu’avant d’en être la victime, on en a été le complice; que ce nazisme-là, on l’a supporté avant de le subir, on l’a absous, on a fermé l’œil là-dessus, on l’a légitimé, parce que, jusque-là, il ne s’était appliqué qu’à des peuples non européens; on l’a cultivé, on en est responsable, (…) le poison instillé dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent »*.
Comme Barack Obama il faut faire ce voyage de Dresde à Weimar et à Buchenwald, comprendre et sentir ce que la civilisation européenne a produit de meilleur et de pire, s’émerveiller devant tant de beautés, s’inquiéter de la distance si faible qui sépare la civilisation de la barbarie. Pour que plus jamais l’ensauvagement

* Aimé Césaire. « Discours sur le colonialisme » 1950 http://www.cesaire.org/

Petites brèves piochées ici et là non sur un comptoir mais dans le vaste monde du web

Comment dit-on Dieu en arabe ?
Allah ? Eh ! bien non, plus pour les chrétiens
… En tout cas, c’est ce que vient de décider non pas un gouvernement aussi tolérant que celui du Soudan, ou de l’Iran ou de l’Arabie Saoudite, mais celui de Malaisie, qui vient de confirmer que les chrétiens n’avaient plus le droit d’utiliser le mot « Allah » qui devait être réservé aux seuls musulmans. On se demande comment vous faire les dizaines de millions de chrétiens arabophones qui depuis deux mille ans n’ont pas d’autre mots que « Allah » pour prier Dieu.
J’ai une petite pensée pour le père Joseph, qui dirige (dirigeait ?) une école des frères des écoles chrétiennes à Bethléem et qui m’expliquait quand je le questionnais sur sa vie de chrétien palestinien, qu’il avait le sentiment d’être l’héritier d’une immense lignée et que le père du père du père du père du père etc… de son père avait dû jouer, il y a 2000 ans, à Nazareth, avec un enfant qui s’appelait… Jésus.
Cette décision a quand même des aspects positifs: Certains continuaient à penser que le Dieu des musulmans était le même que celui des chrétiens et celui des juifs. Il était donc temps de remettre un peu d’ordre et c’est formidable de constater à quel point le monde des croyants régresse par rapport à l’époque de Mahomet qui, m’a-t-on-dit, pensait qu’il n’y avait qu’un seul Dieu et que si Jésus n’était peut-être pas son fils, il n’en n’était pas moins un prophète.
Que chacun reste chez lui et nos chèvres seront bien gardées ! Ainsi que les porcs des coptes égyptiens qui doivent être abattus pour éviter qu’ils ne transmettent la grippe mexicaine. Espérons que Barack Obama au Caire aura une pensée pour eux, non pour les porcs mais pour les coptes…
Barack Obama, toujours, mais ça n’a pas grand-chose à voir, même si la France qu’il va visiter après le Caire, est le royaume du saucisson et Lyon la capitale du « Jésus »…
Obama donc, vient de nommer comme ambassadeur à Paris l’ancien producteur du « Muppet Show » et autres émissions de télé pour enfants… Faut-il y voir une indication sur la manière dont les américains considèrent la France ? Bien sûr que oui, mais pas dans le sens de ce que vous pensez, j’en suis sûr…
Parce que Charles Rivkin, dont la nomination doit être confirmée par le Sénat américain, a certes été PDG de sociétés de productions audiovisuelles, mais est aussi un spécialiste des relations internationales, ancien diplômé de Yale et d’Harvard (of course), membre du Homeland Security Advisory Council qui conseille l’administration américaine sur les questions de sécurité intérieure, fils d’un ancien ambassadeur au Sénégal, Gambie et Luxembourg, et efficace collecteur de fonds pour la campagne de Barack Obama. Un peu comme si Arthur avait fait l’ENA ou HEC et était spécialiste des relations indo-pakistanaises !!! Et que sa nomination comme ambassadeur doive être approuvée par l’Assemblée.
Là, effectivement, on est dans le domaine de la fiction, mais pas télévisuelle !

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Comment dit-on Dieu en arabe ?
Allah ? Eh ! bien non, plus pour les chrétiens
… En tout cas, c’est ce que vient de décider non pas un gouvernement aussi tolérant que celui du Soudan, ou de l’Iran ou de l’Arabie Saoudite, mais celui de Malaisie, qui vient de confirmer que les chrétiens n’avaient plus le droit d’utiliser le mot « Allah » qui devait être réservé aux seuls musulmans. On se demande comment vous faire les dizaines de millions de chrétiens arabophones qui depuis deux mille ans n’ont pas d’autre mots que « Allah » pour prier Dieu.
J’ai une petite pensée pour le père Joseph, qui dirige (dirigeait ?) une école des frères des écoles chrétiennes à Bethléem et qui m’expliquait quand je le questionnais sur sa vie de chrétien palestinien, qu’il avait le sentiment d’être l’héritier d’une immense lignée et que le père du père du père du père du père etc… de son père avait dû jouer, il y a 2000 ans, à Nazareth, avec un enfant qui s’appelait… Jésus.
Cette décision a quand même des aspects positifs: Certains continuaient à penser que le Dieu des musulmans était le même que celui des chrétiens et celui des juifs. Il était donc temps de remettre un peu d’ordre et c’est formidable de constater à quel point le monde des croyants régresse par rapport à l’époque de Mahomet qui, m’a-t-on-dit, pensait qu’il n’y avait qu’un seul Dieu et que si Jésus n’était peut-être pas son fils, il n’en n’était pas moins un prophète.
Que chacun reste chez lui et nos chèvres seront bien gardées ! Ainsi que les porcs des coptes égyptiens qui doivent être abattus pour éviter qu’ils ne transmettent la grippe mexicaine. Espérons que Barack Obama au Caire aura une pensée pour eux, non pour les porcs mais pour les coptes…
Barack Obama, toujours, mais ça n’a pas grand-chose à voir, même si la France qu’il va visiter après le Caire, est le royaume du saucisson et Lyon la capitale du « Jésus »…
Obama donc, vient de nommer comme ambassadeur à Paris l’ancien producteur du « Muppet Show » et autres émissions de télé pour enfants… Faut-il y voir une indication sur la manière dont les américains considèrent la France ? Bien sûr que oui, mais pas dans le sens de ce que vous pensez, j’en suis sûr…
Parce que Charles Rivkin, dont la nomination doit être confirmée par le Sénat américain, a certes été PDG de sociétés de productions audiovisuelles, mais est aussi un spécialiste des relations internationales, ancien diplômé de Yale et d’Harvard (of course), membre du Homeland Security Advisory Council qui conseille l’administration américaine sur les questions de sécurité intérieure, fils d’un ancien ambassadeur au Sénégal, Gambie et Luxembourg, et efficace collecteur de fonds pour la campagne de Barack Obama. Un peu comme si Arthur avait fait l’ENA ou HEC et était spécialiste des relations indo-pakistanaises !!! Et que sa nomination comme ambassadeur doive être approuvée par l’Assemblée.
Là, effectivement, on est dans le domaine de la fiction, mais pas télévisuelle !

L’EUROPE, DE L’ATLANTIQUE JUSQU’À… OU ?

On connaît l’expression reprise par De Gaulle: «L’Europe de l’Atlantique jusqu’à l’Oural» qui définit l’espace européen sur une base géographique dont les limites seraient clairement définies…
Cette « définition » sert aujourd’hui pour répondre non à la question : « La Turquie doit-elle ou peut-elle entrer dans l’Europe ? » « Regardez une carte et vous verrez que la Turquie n’est pas en Europe ! ». Eh ! bien justement regardons une carte…
Et c’est pas de chance : Parmi les 5 continents, l’Europe est celui dont les limites sont les moins claires. Normal, ce sont les européens qui ont imaginé la Géographie moderne, et cette découpe du monde en cinq continents correspond à la vision du Monde par les européens au moment des grands empires coloniaux.
A l’Est, la limite de l’Europe serait l’Oural. L’Oural ? Allons donc, ce ne sont que des collines que l’on distingue à peine. Et le Caucase ? Ces deux chaînes de montagnes séparent au nord, Russie, Tchétchénie, Géorgie, Arménie, de la Turquie et de l’Iran, au Sud… Le Caucase est-il déjà en Asie ? C’est ce que nous, européens, affirmons. Ou bien marque-t-il la frontière entre Europe et Asie, c’est que les populations locales et d’ailleurs la logique voudraient, et dans ce cas-là, le Mont-Blanc (4810 mètres) perd son titre de plus haut sommet d’Europe au profit de l’Elbrouz (5 642 mètres).
Et la Russie ? Les russes sont incontestablement des européens, slaves comme les polonais, les serbes. Et Moscou ou Saint-Petersbourg sont bien en Europe. Alors si on prend ce critère géographique, mais aussi culturel, la Russie, c’est l’Europe. Le problème est qu’elle s’étend jusqu’à Vladivostok, face au…Japon ! Ce raisonnement conduirait à dire : « Non à Istanbul dans l’Europe et oui à Vladivostok ! »
Et l’Islande, qui, aujourd’hui à la faveur de la crise, envisage une éventuelle adhésion à l’Union européenne ? Cette île est loin de tout certes, mais à 350 kilomètres des premières côtes (glacées !) de l’Amérique et à 798 kilomètres de celles de l’Ecosse.
Et Madère , les Açores, les Canaries, des îles africaines qui, pourtant, au travers du Portugal et de l’Espagne, font partie de l’Union Européenne, comme d’ailleurs les cinq départements français d’Outre-Mer, dont le moins qu’on puisse dire, est qu’ils sont peut-être totalement français, mais qu’ils n’ont pas grand-chose à voir avec la Finlande ou la Hongrie…
La religion ? Le christianisme serait le ciment commun à l’Union européenne. Nos cultures ont été certes marquées par le christianisme, ou le judéo-christianisme, deux religions d’origine asiatique à moins de situer Jérusalem en Europe, mais outre que le Brésil en Amérique est le plus grand pays catholique du monde, quel place pour les musulmans d’Europe ? Non pas seulement les descendants d’immigrés mais ces mulsulmans « vrais » européens comme les Albanais ou les Bosniaques ? Dont on oublie qu’ils ont toujours été installés dans les Balkans, bien avant que les Serbes et autres tribus slaves, venues d’Asie, ne s’y installent. Ces européens qui se sont convertis à l’Islam il y a cinq cents ans au temps de l’Empire turc devraient-ils être exclus d’Europe ? A cette époque d’ailleurs, on disait bien que l’Asie commençait Ballhaus Platz, au centre de Vienne en Autriche !
Et les Suisses, dont il est difficile de dire qu’ils sont asiatiques ou africains, extra-terrestres peut-être! faudra-t-il leur faire la guerre pour qu’ils entrent dans l’Union européenne ? Comme la Norvège qui avec tout son pétrole joue les belles effarouchées ?
Et franchement n’y-a-t-il pas plus de points communs entre Naples et Tunis, qu’entre Naples et Stockholm ? La Méditerranée, matrice de notre civilisation européenne n’a-t-elle pas unie pendant des millénaires les habitants de ses rives, plutôt qu’elle ne les a séparés ?
Alors dire comme on l’entend pendant cette campagne « Regardez une carte, la Turquie n’est pas en Europe ! » alors qu’Istanbul-Constantinople se trouve non seulement sur le continent européen mais surtout fait partie de notre histoire, montre que derrière l’argument pseudo-géographique se cache un préjugé religieux : « Avec la Turquie, ce serait , au secours ! 70 à 80 millions de musulmans qui entreraient… ». Mais si l’on ne veut pas de musulmans en Europe que faire de ceux qui y sont déjà ?
L’Europe ne peut pas se définir sur les seuls critères géographiques, « ethniques », religieux, linguistiques… L’Europe est une volonté politique. Une volonté politique née après trois guerres, des dizaines d’années de dictatures de toutes sortes, l’Holocauste, qui a été imaginée, planifiée, et mise en place chez nous, au cœur de l’Europe et qui a exterminé six millions de juifs, qui étaient, n’en déplaise à certains, on ne peut plus européens. C’est cette volonté née de la prise de conscience de notre propre capacité à être barbares qui a fait la construction européenne, et non pas des considérations cartographiques… Et c’en est d’autant plus fort.
Le vrai pour danger pour l’Europe, ce n’est pas la Turquie (elle peut être dedans, dehors, avec, tout est possible !), c’est de perdre de vue ce qui, il y a 50 ans, nous a poussé sur la voie de l’Union européenne. C’est de faire semblant de croire que cette construction va pouvoir continuer ainsi à 25 ou 27 ou 30, alors même que certains Etats « européens » et pas des moindres ont dit oui à l’Europe du bout des lèvres et continuent à se tâter : « Sommes-nous européens ? Ne sommes-nous pas à part ? Ne sommes-nous pas les pères des américains ? Notre île n’est-elle pas en train de dériver vers l’Amérique ? » Ou encore en version tchèque ou polonaise : « Retenez-nous, sinon nous mettons notre veto ! » …
L’Europe, c’est une volonté, et c’est cette volonté qui nous unit et nous sépare des « autres ». non quelques collines, un détroit, une rivière!

L’EUROPE, DE L’ATLANTIQUE JUSQU’À… OU ?

On connaît l’expression reprise par De Gaulle: «L’Europe de l’Atlantique jusqu’à l’Oural» qui définit l’espace européen sur une base géographique dont les limites seraient clairement définies…
Cette « définition » sert aujourd’hui pour répondre non à la question : « La Turquie doit-elle ou peut-elle entrer dans l’Europe ? » « Regardez une carte et vous verrez que la Turquie n’est pas en Europe ! ». Eh ! bien justement regardons une carte…
Et c’est pas de chance : Parmi les 5 continents, l’Europe est celui dont les limites sont les moins claires. Normal, ce sont les européens qui ont imaginé la Géographie moderne, et cette découpe du monde en cinq continents correspond à la vision du Monde par les européens au moment des grands empires coloniaux.
A l’Est, la limite de l’Europe serait l’Oural. L’Oural ? Allons donc, ce ne sont que des collines que l’on distingue à peine. Et le Caucase ? Ces deux chaînes de montagnes séparent au nord, Russie, Tchétchénie, Géorgie, Arménie, de la Turquie et de l’Iran, au Sud… Le Caucase est-il déjà en Asie ? C’est ce que nous, européens, affirmons. Ou bien marque-t-il la frontière entre Europe et Asie, c’est que les populations locales et d’ailleurs la logique voudraient, et dans ce cas-là, le Mont-Blanc (4810 mètres) perd son titre de plus haut sommet d’Europe au profit de l’Elbrouz (5 642 mètres).
Et la Russie ? Les russes sont incontestablement des européens, slaves comme les polonais, les serbes. Et Moscou ou Saint-Petersbourg sont bien en Europe. Alors si on prend ce critère géographique, mais aussi culturel, la Russie, c’est l’Europe. Le problème est qu’elle s’étend jusqu’à Vladivostok, face au…Japon ! Ce raisonnement conduirait à dire : « Non à Istanbul dans l’Europe et oui à Vladivostok ! »
Et l’Islande, qui, aujourd’hui à la faveur de la crise, envisage une éventuelle adhésion à l’Union européenne ? Cette île est loin de tout certes, mais à 350 kilomètres des premières côtes (glacées !) de l’Amérique et à 798 kilomètres de celles de l’Ecosse.
Et Madère , les Açores, les Canaries, des îles africaines qui, pourtant, au travers du Portugal et de l’Espagne, font partie de l’Union Européenne, comme d’ailleurs les cinq départements français d’Outre-Mer, dont le moins qu’on puisse dire, est qu’ils sont peut-être totalement français, mais qu’ils n’ont pas grand-chose à voir avec la Finlande ou la Hongrie…
La religion ? Le christianisme serait le ciment commun à l’Union européenne. Nos cultures ont été certes marquées par le christianisme, ou le judéo-christianisme, deux religions d’origine asiatique à moins de situer Jérusalem en Europe, mais outre que le Brésil en Amérique est le plus grand pays catholique du monde, quel place pour les musulmans d’Europe ? Non pas seulement les descendants d’immigrés mais ces mulsulmans « vrais » européens comme les Albanais ou les Bosniaques ? Dont on oublie qu’ils ont toujours été installés dans les Balkans, bien avant que les Serbes et autres tribus slaves, venues d’Asie, ne s’y installent. Ces européens qui se sont convertis à l’Islam il y a cinq cents ans au temps de l’Empire turc devraient-ils être exclus d’Europe ? A cette époque d’ailleurs, on disait bien que l’Asie commençait Ballhaus Platz, au centre de Vienne en Autriche !
Et les Suisses, dont il est difficile de dire qu’ils sont asiatiques ou africains, extra-terrestres peut-être! faudra-t-il leur faire la guerre pour qu’ils entrent dans l’Union européenne ? Comme la Norvège qui avec tout son pétrole joue les belles effarouchées ?
Et franchement n’y-a-t-il pas plus de points communs entre Naples et Tunis, qu’entre Naples et Stockholm ? La Méditerranée, matrice de notre civilisation européenne n’a-t-elle pas unie pendant des millénaires les habitants de ses rives, plutôt qu’elle ne les a séparés ?
Alors dire comme on l’entend pendant cette campagne « Regardez une carte, la Turquie n’est pas en Europe ! » alors qu’Istanbul-Constantinople se trouve non seulement sur le continent européen mais surtout fait partie de notre histoire, montre que derrière l’argument pseudo-géographique se cache un préjugé religieux : « Avec la Turquie, ce serait , au secours ! 70 à 80 millions de musulmans qui entreraient… ». Mais si l’on ne veut pas de musulmans en Europe que faire de ceux qui y sont déjà ?
L’Europe ne peut pas se définir sur les seuls critères géographiques, « ethniques », religieux, linguistiques… L’Europe est une volonté politique. Une volonté politique née après trois guerres, des dizaines d’années de dictatures de toutes sortes, l’Holocauste, qui a été imaginée, planifiée, et mise en place chez nous, au cœur de l’Europe et qui a exterminé six millions de juifs, qui étaient, n’en déplaise à certains, on ne peut plus européens. C’est cette volonté née de la prise de conscience de notre propre capacité à être barbares qui a fait la construction européenne, et non pas des considérations cartographiques… Et c’en est d’autant plus fort.
Le vrai pour danger pour l’Europe, ce n’est pas la Turquie (elle peut être dedans, dehors, avec, tout est possible !), c’est de perdre de vue ce qui, il y a 50 ans, nous a poussé sur la voie de l’Union européenne. C’est de faire semblant de croire que cette construction va pouvoir continuer ainsi à 25 ou 27 ou 30, alors même que certains Etats « européens » et pas des moindres ont dit oui à l’Europe du bout des lèvres et continuent à se tâter : « Sommes-nous européens ? Ne sommes-nous pas à part ? Ne sommes-nous pas les pères des américains ? Notre île n’est-elle pas en train de dériver vers l’Amérique ? » Ou encore en version tchèque ou polonaise : « Retenez-nous, sinon nous mettons notre veto ! » …
L’Europe, c’est une volonté, et c’est cette volonté qui nous unit et nous sépare des « autres ». non quelques collines, un détroit, une rivière!

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