« Ca fait peur »…comme dit l’autre, et l’autre c’est nous tous….
Non ! Je ne veux pas parler des, combien encore ? 115 morts de la grippe A, autrefois baptisée porcine, puis mexicaine….
Je ne veux pas parler non plus des…, combien encore ? 3731 morts, chiffres de février, de l’épidémie de choléra, (ça existe encore cette maladie ?), qui s’est abattue sur le Zimbabwe, une plaie de plus pour ce pays soigneusement coulé depuis quarante ans, d’abord par un régime d’apartheid stupide, puis par une dictature encore plus stupide.
Je ne veux pas parler non plus des…combien encore ? 1 500000 morts du SIDA, en 2007, et pour le seul continent Africain, et là contrairement à la foudre ou à l’explosion en vol, on connaît pourtant un système de sécurité fiable à 99,9999% : Le préservatif. C’est dingue qu’avec un tel taux de sécurité et d’efficacité son port ne soit pas devenu un réflexe, ce qui fait que dans certains pays, faire l’amour est plus dangereux que prendre l’avion.
L’avion, qui reste beaucoup moins dangereux que le bateau, ou plutôt la barque, la barcasse, la « patera » comme on dit aux Canaries… Combien de morts tous les ans parmi celles et ceux qui embarquent en Albanie, en Lybie, au Maroc, en Mauritanie ou Sénégal ? Au moins un millier par an entre l’Afrique et l’Espagne, mais comment, par définition, le savoir exactement alors qu’ils n’ont évidemment ni GPS, ni radars, ni « boîtes noires »… et cela parce qu’au péril de leurs vies, ils veulent tenter de rejoindre l’Eldorado, c’est-à-dire nous, avec notre chômage, notre crise, notre violence, notre système de santé qui fout le camp, notre système d’éducation qui part en…, nos inégalités, nos… etc…Avec surtout la chance, la chance de vivre dans des sociétés où, malgré tout, on ne crève pas de faim au coin de la rue, où, malgré tout, on est pris en charge quand on a un accident grave de santé, comme le SIDA par exemple, ou, malgré tout, et touchons du bois, les trains roulent vite et sans accident, et les avions volent et sans accident ou presque.
Parce que même si la catastrophe du vol Rio-Paris fait peur, il vaut mieux voler en Europe qu’au-dessus de n’importe quel autre continent et notamment qu’en Afrique, où le taux d’accidents est six fois plus élevé… La fracture Nord-Sud passe aussi dans les airs.
Alors pourquoi est-ce que ça fait peur cet accident ? Sans doute parce que, et c’est horrible, 228 morts d’un coup cela frappe plus nos esprits qu’un mort 228 fois… Et puis parce qu’en voiture on a l’impression que nous sommes maîtres de notre véhicule et donc de notre destin… alors qu’en avion … C’est comme dans le sketch de Franck Dubosc (face à la tragédie, il vaut parfois mieux rire, non ?) où à la suite de la mort des pilotes d’un 747 volant au-dessus des Andes, l’humoriste se retrouve aux commandes et où la tour de contrôle lui demande « Vous savez piloter ? » « Quelle question ! » s’exclame Franck Dubosc « comme si tout le monde apprenait à piloter des 747 ! ».
Le problème aussi est que nous vivons dans une société sans risque, sans mort, et où les progrès ne cessent de progresser. En tout cas c’est ce que nous croyons, et même si l’on nous rappelle en permanence que le risque zéro n’existe pas, nous ne voulons pas l’admettre, et c’est tant mieux, parce que rien ne vaut une vie… et quand on meurt à l’hôpital on fait un procès aux médecins, quand un avion explose on cherche le terroriste, ou l’erreur humaine, quand une entreprise déraille, on… non! En France, les dirigeants des grandes entreprises qui ont fait perdre des milliers d’emplois et des milliards d’euros ont peu de chances de devoir rendre des comptes, et encore moins d’aller en prison…Contrairement aux Etats-Unis ! Nous préférons remettre en cause le système et rêver de lendemains qui chanteraient et croire en ceux qui nous promettent de raser gratis.
Et ça aussi, ça fait peur….
Catégorie : Uncategorized (Page 24 of 29)
« Ca fait peur »…comme dit l’autre, et l’autre c’est nous tous….
Non ! Je ne veux pas parler des, combien encore ? 115 morts de la grippe A, autrefois baptisée porcine, puis mexicaine….
Je ne veux pas parler non plus des…, combien encore ? 3731 morts, chiffres de février, de l’épidémie de choléra, (ça existe encore cette maladie ?), qui s’est abattue sur le Zimbabwe, une plaie de plus pour ce pays soigneusement coulé depuis quarante ans, d’abord par un régime d’apartheid stupide, puis par une dictature encore plus stupide.
Je ne veux pas parler non plus des…combien encore ? 1 500000 morts du SIDA, en 2007, et pour le seul continent Africain, et là contrairement à la foudre ou à l’explosion en vol, on connaît pourtant un système de sécurité fiable à 99,9999% : Le préservatif. C’est dingue qu’avec un tel taux de sécurité et d’efficacité son port ne soit pas devenu un réflexe, ce qui fait que dans certains pays, faire l’amour est plus dangereux que prendre l’avion.
L’avion, qui reste beaucoup moins dangereux que le bateau, ou plutôt la barque, la barcasse, la « patera » comme on dit aux Canaries… Combien de morts tous les ans parmi celles et ceux qui embarquent en Albanie, en Lybie, au Maroc, en Mauritanie ou Sénégal ? Au moins un millier par an entre l’Afrique et l’Espagne, mais comment, par définition, le savoir exactement alors qu’ils n’ont évidemment ni GPS, ni radars, ni « boîtes noires »… et cela parce qu’au péril de leurs vies, ils veulent tenter de rejoindre l’Eldorado, c’est-à-dire nous, avec notre chômage, notre crise, notre violence, notre système de santé qui fout le camp, notre système d’éducation qui part en…, nos inégalités, nos… etc…Avec surtout la chance, la chance de vivre dans des sociétés où, malgré tout, on ne crève pas de faim au coin de la rue, où, malgré tout, on est pris en charge quand on a un accident grave de santé, comme le SIDA par exemple, ou, malgré tout, et touchons du bois, les trains roulent vite et sans accident, et les avions volent et sans accident ou presque.
Parce que même si la catastrophe du vol Rio-Paris fait peur, il vaut mieux voler en Europe qu’au-dessus de n’importe quel autre continent et notamment qu’en Afrique, où le taux d’accidents est six fois plus élevé… La fracture Nord-Sud passe aussi dans les airs.
Alors pourquoi est-ce que ça fait peur cet accident ? Sans doute parce que, et c’est horrible, 228 morts d’un coup cela frappe plus nos esprits qu’un mort 228 fois… Et puis parce qu’en voiture on a l’impression que nous sommes maîtres de notre véhicule et donc de notre destin… alors qu’en avion … C’est comme dans le sketch de Franck Dubosc (face à la tragédie, il vaut parfois mieux rire, non ?) où à la suite de la mort des pilotes d’un 747 volant au-dessus des Andes, l’humoriste se retrouve aux commandes et où la tour de contrôle lui demande « Vous savez piloter ? » « Quelle question ! » s’exclame Franck Dubosc « comme si tout le monde apprenait à piloter des 747 ! ».
Le problème aussi est que nous vivons dans une société sans risque, sans mort, et où les progrès ne cessent de progresser. En tout cas c’est ce que nous croyons, et même si l’on nous rappelle en permanence que le risque zéro n’existe pas, nous ne voulons pas l’admettre, et c’est tant mieux, parce que rien ne vaut une vie… et quand on meurt à l’hôpital on fait un procès aux médecins, quand un avion explose on cherche le terroriste, ou l’erreur humaine, quand une entreprise déraille, on… non! En France, les dirigeants des grandes entreprises qui ont fait perdre des milliers d’emplois et des milliards d’euros ont peu de chances de devoir rendre des comptes, et encore moins d’aller en prison…Contrairement aux Etats-Unis ! Nous préférons remettre en cause le système et rêver de lendemains qui chanteraient et croire en ceux qui nous promettent de raser gratis.
Et ça aussi, ça fait peur….
L’Ile de France mieux que la Silicon Valley ?
A partir de ce soir, Futur en Seine: “La première édition d’une manifestation festive et prospective qui a vocation à devenir la biennale du numérique”.
Paris et l’Ile-de-France sont la première région en Europe pour les nouvelles technologies de l’information et de la communication, les NTIC.
Près de 15.000 chercheurs et 150.000 personnes travaillent dans l’animation, les jeux vidéo, l’audioguidage ou la robotique, les contenus pour le Web, la géolocalisation.
Donc, à partir de ce soir, du Pavillon de l’Arsenal, de la Wiki-Plaza à la Bastille, en passant par le Chateau de Vincennes virtuel ou la la « boîte » qui permet à des clubs et salles de concerts du monde entier de proposer en direct leurs concerts et sets de DJ, créant une salle de concert mondiale en réseau”……. Finalement, face à la crise et la déprîme, ce n’est pas du pain et des jeux, mais de l’innovation et de la fête: YES WE CAN!
http://www.dailymotion.com/video/x9e4l3_clip-futur-en-seine_tech
renseignements sur: http://www.futur-en-seine.fr
L’Ile de France mieux que la Silicon Valley ?
A partir de ce soir, Futur en Seine: “La première édition d’une manifestation festive et prospective qui a vocation à devenir la biennale du numérique”.
Paris et l’Ile-de-France sont la première région en Europe pour les nouvelles technologies de l’information et de la communication, les NTIC.
Près de 15.000 chercheurs et 150.000 personnes travaillent dans l’animation, les jeux vidéo, l’audioguidage ou la robotique, les contenus pour le Web, la géolocalisation.
Donc, à partir de ce soir, du Pavillon de l’Arsenal, de la Wiki-Plaza à la Bastille, en passant par le Chateau de Vincennes virtuel ou la la « boîte » qui permet à des clubs et salles de concerts du monde entier de proposer en direct leurs concerts et sets de DJ, créant une salle de concert mondiale en réseau”……. Finalement, face à la crise et la déprîme, ce n’est pas du pain et des jeux, mais de l’innovation et de la fête: YES WE CAN!
http://www.dailymotion.com/video/x9e4l3_clip-futur-en-seine_tech
renseignements sur: http://www.futur-en-seine.fr
C’est comme dans « LE VILLAGE DES DAMNES », ce film anglais des années 60, où des bambins aux têtes blondes, avec d’étranges dons de télépathie, éliminent les adultes qui se mettent sur leur chemin.
Dans le film, ça se termine bien, les adultes auront le dessus. Mais dans nos écoles ? Suffira-t-il d’installer des portillons pour détecter non seulement les cutters mais également le manque de repères des parents, la disparition du « respect », le naufrage des familles ?
Ca sonne ringard, dit comme ça.
Pourtant, je ne sais si vous avez eu la chance d’aller en Polynésie, mais Tahiti et autres îles sont le territoire de la République où il y a le moins de violences, d’incivilités, de vols, de crimes de sang. Pourquoi ces très bons chiffres ? Ont-ils ça « dans le sang » ? Pas du tout ! Il suffit de survivre aux cuites à la bière le Samedi soir à Papeete, qui sont tout sauf “non-violentes”!, pour se rendre compte qu’ils ont (avaient ?) surtout ça « dans l’éducation ». Jusqu’à présent, les familles, le voisinage, l’ensemble de la société conditionnaient, transmettaient des principes d’éducation, de politesse qui laissent sans voix celui qui débarque tout juste de Paris, et même de Neuilly-Auteuil-Passy.
En Polynésie, personne ne rentre dans un magasin, un hypermarché, un bus, au bureau sans saluer longuement et en deux langues « Bonjour, Ia Orana ». Rebelote, au moment du départ et des remerciements : « Au revoir, Nana, Maururu ».
L’autre jour à Paris, le conducteur du bus m’a rappelé. J’ai cru que j’avais commis un méfait. Non, il voulait me remercier parce qu’en montant je lui avais dit « Bonjour » et que j’étais le seul… J’ai regardé le bus qui était plein… Il y avait de tout, des enfants à tête blonde (ou pas) jusqu’à des seniorettes à tête blanche (ou pas)… Comme quoi l’exemple qui devrait venir de haut, des adultes, a dû se perdre en route.
C’est comme cette amie, algérienne d’origine, plutôt carré Hermès à Passy que sketbas à Poissy, qui racontait qu’elle ne pouvait s’empêcher de réagir quand elle voyait des beurs ou des beurettes, comme on dit, mal se conduire dans le métro ou le RER, squattant des places, mettant les pieds sur la banquette, voire même fumant au milieu du wagon et pas uniquement des cigarettes. Et en français comme en arabe, elle ne se privait pas de les « recadrer » sur le thème : « Vous nous mettez la honte. Vous feriez ça chez vous ? Chez votre mère ?» Et ça marche, en tout cas jusqu’à présent, même s’il est vrai que ses proches lui conseillent de la fermer plutôt que de prendre un mauvais coup.
Les leçons de tout cela : Parions que la fouille des cartables ou les portails détecteurs de cutters ne suffiront pas à ramener la sécurité dans nos maternelles. Il faudrait plus. Non pas organiser des séjours pédagogiques pour l’ensemble des écoliers français à Moorea, Bora Bora ou Rangiroa (quoique… !) mais mettre les adultes, les parents, les familles face à leurs responsabilités, pas toujours très agréables à assumer : Dire non, faire preuve d’autorité, transmettre des principes moraux, des valeurs. Ne pas laisser à la seule Ecole, aux seuls enseignants le soin d’éduquer… Le retour des parents: Plus facile à écrire qu’à faire, beaucoup d’entre nous étant à l’image de Jean-Jacques Rousseau. Vous savez: Jean-Jacques qui trainait entre Saône et Rhône, le nez en l’air et la libido débridée, l’auteur de « L’Emile » et autres livres superbes sur «Comment éduquer vos enfants » (A la fin du XVIII° siècle, on formulait les choses de manière plus élégante). Ses principes qui remettaient en cause l’autorité, l’éducation traditionnelle ont fortement influencé deux cents ans plus tard nos éducateurs, nos pédagogues, ceux que l’on brocarde comme «soixante-huitards ». Eh ! bien, Rousseau était un père épouvantable, totalement absent et démissionnaire. Comme quoi, il faut se méfier de tous ceux qui disent « Y’a qu’à faire ceci, Y’a qu’à faire cela » alors qu’en fait, c’est surtout : « Faîtes ce que je dis, pas ce que je fais ». Entre les trois heures de transports quotidiens, le chômage, les factures, les problèmes de couple, nos sexualités à épanouir, la perte de nos repères et maintenant la crise, c’est pas si simple que cela d’apprendre à être parents.
C’est comme dans « LE VILLAGE DES DAMNES », ce film anglais des années 60, où des bambins aux têtes blondes, avec d’étranges dons de télépathie, éliminent les adultes qui se mettent sur leur chemin.
Dans le film, ça se termine bien, les adultes auront le dessus. Mais dans nos écoles ? Suffira-t-il d’installer des portillons pour détecter non seulement les cutters mais également le manque de repères des parents, la disparition du « respect », le naufrage des familles ?
Ca sonne ringard, dit comme ça.
Pourtant, je ne sais si vous avez eu la chance d’aller en Polynésie, mais Tahiti et autres îles sont le territoire de la République où il y a le moins de violences, d’incivilités, de vols, de crimes de sang. Pourquoi ces très bons chiffres ? Ont-ils ça « dans le sang » ? Pas du tout ! Il suffit de survivre aux cuites à la bière le Samedi soir à Papeete, qui sont tout sauf “non-violentes”!, pour se rendre compte qu’ils ont (avaient ?) surtout ça « dans l’éducation ». Jusqu’à présent, les familles, le voisinage, l’ensemble de la société conditionnaient, transmettaient des principes d’éducation, de politesse qui laissent sans voix celui qui débarque tout juste de Paris, et même de Neuilly-Auteuil-Passy.
En Polynésie, personne ne rentre dans un magasin, un hypermarché, un bus, au bureau sans saluer longuement et en deux langues « Bonjour, Ia Orana ». Rebelote, au moment du départ et des remerciements : « Au revoir, Nana, Maururu ».
L’autre jour à Paris, le conducteur du bus m’a rappelé. J’ai cru que j’avais commis un méfait. Non, il voulait me remercier parce qu’en montant je lui avais dit « Bonjour » et que j’étais le seul… J’ai regardé le bus qui était plein… Il y avait de tout, des enfants à tête blonde (ou pas) jusqu’à des seniorettes à tête blanche (ou pas)… Comme quoi l’exemple qui devrait venir de haut, des adultes, a dû se perdre en route.
C’est comme cette amie, algérienne d’origine, plutôt carré Hermès à Passy que sketbas à Poissy, qui racontait qu’elle ne pouvait s’empêcher de réagir quand elle voyait des beurs ou des beurettes, comme on dit, mal se conduire dans le métro ou le RER, squattant des places, mettant les pieds sur la banquette, voire même fumant au milieu du wagon et pas uniquement des cigarettes. Et en français comme en arabe, elle ne se privait pas de les « recadrer » sur le thème : « Vous nous mettez la honte. Vous feriez ça chez vous ? Chez votre mère ?» Et ça marche, en tout cas jusqu’à présent, même s’il est vrai que ses proches lui conseillent de la fermer plutôt que de prendre un mauvais coup.
Les leçons de tout cela : Parions que la fouille des cartables ou les portails détecteurs de cutters ne suffiront pas à ramener la sécurité dans nos maternelles. Il faudrait plus. Non pas organiser des séjours pédagogiques pour l’ensemble des écoliers français à Moorea, Bora Bora ou Rangiroa (quoique… !) mais mettre les adultes, les parents, les familles face à leurs responsabilités, pas toujours très agréables à assumer : Dire non, faire preuve d’autorité, transmettre des principes moraux, des valeurs. Ne pas laisser à la seule Ecole, aux seuls enseignants le soin d’éduquer… Le retour des parents: Plus facile à écrire qu’à faire, beaucoup d’entre nous étant à l’image de Jean-Jacques Rousseau. Vous savez: Jean-Jacques qui trainait entre Saône et Rhône, le nez en l’air et la libido débridée, l’auteur de « L’Emile » et autres livres superbes sur «Comment éduquer vos enfants » (A la fin du XVIII° siècle, on formulait les choses de manière plus élégante). Ses principes qui remettaient en cause l’autorité, l’éducation traditionnelle ont fortement influencé deux cents ans plus tard nos éducateurs, nos pédagogues, ceux que l’on brocarde comme «soixante-huitards ». Eh ! bien, Rousseau était un père épouvantable, totalement absent et démissionnaire. Comme quoi, il faut se méfier de tous ceux qui disent « Y’a qu’à faire ceci, Y’a qu’à faire cela » alors qu’en fait, c’est surtout : « Faîtes ce que je dis, pas ce que je fais ». Entre les trois heures de transports quotidiens, le chômage, les factures, les problèmes de couple, nos sexualités à épanouir, la perte de nos repères et maintenant la crise, c’est pas si simple que cela d’apprendre à être parents.
Les marronniers sont de retour et en avance sur la saison.
Est-ce l’effet d’un printemps plutôt bien engagé avec des ponts généreux qui donnent à ce mois de mai un petit air de vacances ou l’effet « crise-déprîme-il-faut-leur-changer-les-idées » ?
En tout cas, depuis quelques semaines nos hebdos déclinent les uns après les autres des dossiers et des couvertures d’une ébouriffante inventivité sur « Le pouvoir franc-maçon », « Ces sectes qui s’infiltrent partout » ou encore « Protestants, gays, énarques : Ces réseaux qui nous gouvernent » … j’en passe et des meilleurs, puisqu’avec ces « marronniers », il s’agit non des arbres de nos parcs mais des « enquêtes » que l’on nous ressort plusieurs fois par an, quand nos médias sont à cours d’idées géniales.
En fait c’est une excellente idée ces « marronniers »: Surtout avec internet, les traitements de texte et le « copié collé », les articles ont déja été écrits il y a 5 ans, 15 ans, 50 ans, et ce sont pratiquement les mêmes « révélations » juste un peu rafraichies, et complétées selon les évolutions de l’époque.
Les « gays » notamment sont très « tendances », dont on découvre qu’ils sortent de tous les placards jusqu’à dominer le foot européen puisque Ronaldo, lui-même… Ronaldo, quel bel homme ! Comme aurait dit Jack Lang, ou plutôt Laurent Gera, imitant Jack Lang !
Les juifs ? C’est évidemment un tabou, donc les révélations sont plus sous-entendues, ce qui ne veut pas dire, bien au contraire, que l’idée qu’ “ILS sont partout” n’est pas répandue, comme cet auditeur qui, il y a quelques années sur Europe 1, voulait absolument expliquer au moment de la visite du Pape Jean-Paul II, que les médias étaient noyautés par les juifs, la preuve : Nous n’arrêtions pas de parler de l’Eglise catholique, donc de Jésus, donc des Juifs, puisque, pour ceux qui l’auraient oublié, il en était !
Une déception cependant : Rien encore sur la mafia des lyonnais. Et pourtant « ILS » sont partout, dans le monde du spectacle (Florence Foresti, Laurent Gera, Alexandre Astier l’inventeur de « Kaamelott », une vraie mafia quoi !), la finance (le Crédit Lyonnais ( ? !!!), dans nos assiettes, avec le saucisson et le « Jésus », dans l’Eglise avec le « Primat des Gaules », même à la tête de la Mairie de Lyon, où l’on dit que Gérard Collomb serait… lyonnais !
Et les auvergnats ? Qui après les cafés-charbon, sont aux commandes de l’Etat, avec des Brice Hortefeux, Laurent Wauquiez, Fadela Amara, influents dans les médias avec des Jean-Luc Petit-Renaud qui, certes avec brio, veut nous faire croire que les lentilles du Puy sont le caviar de la France !
Et les neuilléens (de Neuilly-sur-Seine) avec les Sarkozy (Nicolas et maintenant Jean), Olivier Besancenot et bien d’autres tapis dans l’ombre ?
Et les corses, qui noyautent la fonction publique ? Et les antillais, qui non seulement courent vite, mais qui, également, incroyable !, tirent mieux à l’épée que les rejetons de la vieille noblesse française ? Et les … Ils sont partout. Nous sommes cernés et c’est la raison de tous nos malheurs. Car expliquer qu’il existe une certaine solidarité entre personnes qui partagent des goûts, des valeurs, des origines culturelles est sans nul doute beaucoup plus intéressant que de s’interroger sur les blocages de notre société, le non-renouvellement des élites, la panne de l’ascenseur social, la faiblesse de nos groupes de presse, etc…Il est vrai qu’à ces problèmes nous ne voyons pas encore de solutions. Ce qui est quand même plus déprimant que de croire que si nous sommes mal gouvernés c’est la faute aux « réseaux », « mafias » et autres “lobbys”!
Les marronniers sont de retour et en avance sur la saison.
Est-ce l’effet d’un printemps plutôt bien engagé avec des ponts généreux qui donnent à ce mois de mai un petit air de vacances ou l’effet « crise-déprîme-il-faut-leur-changer-les-idées » ?
En tout cas, depuis quelques semaines nos hebdos déclinent les uns après les autres des dossiers et des couvertures d’une ébouriffante inventivité sur « Le pouvoir franc-maçon », « Ces sectes qui s’infiltrent partout » ou encore « Protestants, gays, énarques : Ces réseaux qui nous gouvernent » … j’en passe et des meilleurs, puisqu’avec ces « marronniers », il s’agit non des arbres de nos parcs mais des « enquêtes » que l’on nous ressort plusieurs fois par an, quand nos médias sont à cours d’idées géniales.
En fait c’est une excellente idée ces « marronniers »: Surtout avec internet, les traitements de texte et le « copié collé », les articles ont déja été écrits il y a 5 ans, 15 ans, 50 ans, et ce sont pratiquement les mêmes « révélations » juste un peu rafraichies, et complétées selon les évolutions de l’époque.
Les « gays » notamment sont très « tendances », dont on découvre qu’ils sortent de tous les placards jusqu’à dominer le foot européen puisque Ronaldo, lui-même… Ronaldo, quel bel homme ! Comme aurait dit Jack Lang, ou plutôt Laurent Gera, imitant Jack Lang !
Les juifs ? C’est évidemment un tabou, donc les révélations sont plus sous-entendues, ce qui ne veut pas dire, bien au contraire, que l’idée qu’ “ILS sont partout” n’est pas répandue, comme cet auditeur qui, il y a quelques années sur Europe 1, voulait absolument expliquer au moment de la visite du Pape Jean-Paul II, que les médias étaient noyautés par les juifs, la preuve : Nous n’arrêtions pas de parler de l’Eglise catholique, donc de Jésus, donc des Juifs, puisque, pour ceux qui l’auraient oublié, il en était !
Une déception cependant : Rien encore sur la mafia des lyonnais. Et pourtant « ILS » sont partout, dans le monde du spectacle (Florence Foresti, Laurent Gera, Alexandre Astier l’inventeur de « Kaamelott », une vraie mafia quoi !), la finance (le Crédit Lyonnais ( ? !!!), dans nos assiettes, avec le saucisson et le « Jésus », dans l’Eglise avec le « Primat des Gaules », même à la tête de la Mairie de Lyon, où l’on dit que Gérard Collomb serait… lyonnais !
Et les auvergnats ? Qui après les cafés-charbon, sont aux commandes de l’Etat, avec des Brice Hortefeux, Laurent Wauquiez, Fadela Amara, influents dans les médias avec des Jean-Luc Petit-Renaud qui, certes avec brio, veut nous faire croire que les lentilles du Puy sont le caviar de la France !
Et les neuilléens (de Neuilly-sur-Seine) avec les Sarkozy (Nicolas et maintenant Jean), Olivier Besancenot et bien d’autres tapis dans l’ombre ?
Et les corses, qui noyautent la fonction publique ? Et les antillais, qui non seulement courent vite, mais qui, également, incroyable !, tirent mieux à l’épée que les rejetons de la vieille noblesse française ? Et les … Ils sont partout. Nous sommes cernés et c’est la raison de tous nos malheurs. Car expliquer qu’il existe une certaine solidarité entre personnes qui partagent des goûts, des valeurs, des origines culturelles est sans nul doute beaucoup plus intéressant que de s’interroger sur les blocages de notre société, le non-renouvellement des élites, la panne de l’ascenseur social, la faiblesse de nos groupes de presse, etc…Il est vrai qu’à ces problèmes nous ne voyons pas encore de solutions. Ce qui est quand même plus déprimant que de croire que si nous sommes mal gouvernés c’est la faute aux « réseaux », « mafias » et autres “lobbys”!
Martine et Ségolène vont en bateau. Le P.S tombe à l’eau. Qu’est-ce qu’il reste ?… Besancenot, ou bien Mélanchon, ou bien encore Bayrou ! En tout cas rien de très bon, non seulement pour les socialistes, pour l’opposition mais surtout pour le fonctionnement « normal » de la démocratie. Si l’on ne veut pas « désespérer Billancourt », l’expérience prouve qu’il est indispensable que face à une majorité, quelqu’elle soit, surnage une opposition forte et crédible. Et la campagne pour les élections européennes démontre une nouvelle fois que ce n’est pas le cas.
On peut critiquer les médias qui mettraient en avant la politique « people », la guerre des « ego » au détriment du débat d’idées ( ?). Ce n’est pas entièrement faux mais là aussi l’expérience prouve que c’est lorsqu’on est à court d’idées justement, qu’il est de bon ton, et totalement démago, de rendre les médias coupables de tous les maux. Alors qu’ils ne sont que les caisses de résonnance, les loupes grossissantes des dérives, des dissensions de nos sociétés. Est-ce la faute des médias, si ceux qui pouvaient apparaître comme porteurs d’un nouveau souffle, qui auraient pu incarner la relève, des Manuel Valls par exemple, semblent avoir disparus dans le triangle des Bermudes ? Et où en sont les « minorités visibles » ? Apparemment en tout cas pas ou pratiquement pas en tête des listes socialistes pour ces élections !
Face à ce qui est notre principale préoccupation, la situation économique, la « crise », quelles propositions ? Lorsque cet automne il y avait le feu et que le gouvernement était à la manœuvre, en bien ou en mal, il a fallu attendre fin janvier pour que le P.S annonce son contre-plan « anti-crise »… Quelle réactivité ! Après avoir porté aux nues le Président du gouvernement espagnol José-Luis Zapatero, les socialistes français sont étrangement silencieux quand celui-ci supprime l’impôt sur les grandes fortunes, durcit les conditions d’immigration en Espagne, brutalement confrontée à une explosion du chômage après dix ans de croissance accélérée, ou quand il supprime la publicité sur la télévision publique espagnole et pratique des coupes sombres dans l’emploi public.
Au fait, la suppression de la publicité sur notre télévision publique se révèle être plutôt une bonne opération pour France Télévisions dont les audiences sont en hausse alors que les grandes chaînes privées ont du souci à se faire. Ce n’était peut-être pas prévu – la « crise » est passée par là – mais ce qui était présenté comme un cadeau du pouvoir à TF1 s’est transformé en cadeau empoisonné… Le reconnaître serait tout à l’honneur de l’opposition. Comme le serait de ne plus s’accrocher aux 35 heures, mesure qui n’est peut-être pas la position la plus porteuse d’avenir, la plus efficace pour relancer l’activité des entreprises et la création d’emplois. Les 35 heures… Sur le papier, ce n’était pas idiot de penser que partager le travail serait un moyen de sortir des millions de personnes du chômage, mais les faits, et en économie notamment ils sont têtus, ont démontré que cela ne marchait pas comme ça, et que le travail n’était pas comme un gâteau que l’on pouvait découper en parts.
Continuer à interpréter la « crise » actuelle, et presque s’en réjouir, comme la « fin du capitalisme » est confondant de naïveté. Car pendant ce temps, le reste du monde, capitaliste, mais qu’est-ce que cela veut dire aujourd’hui ? continue à tourner, la croissance des économies asiatiques se maintient même si elle est un peu moins rapide, des entreprises saisissent des opportunités, rachètent leurs concurrents, des pays se transforment sans pour autant brader leurs systèmes de protection sociale ou d’éducation, comme l’Allemagne, et se mettent en situation de rebondir quand, dans quelques mois, l’économie mondiale sortira de la crise. Parce que nous sortirons de la crise, la question étant de savoir si notre pays en sortira aussi rapidement que les autres.
Dans ce contexte, savoir si ce soir Martine va embrasser Ségolène et/ou l’inverse est vraiment un non-évènement.
Martine et Ségolène vont en bateau. Le P.S tombe à l’eau. Qu’est-ce qu’il reste ?… Besancenot, ou bien Mélanchon, ou bien encore Bayrou ! En tout cas rien de très bon, non seulement pour les socialistes, pour l’opposition mais surtout pour le fonctionnement « normal » de la démocratie. Si l’on ne veut pas « désespérer Billancourt », l’expérience prouve qu’il est indispensable que face à une majorité, quelqu’elle soit, surnage une opposition forte et crédible. Et la campagne pour les élections européennes démontre une nouvelle fois que ce n’est pas le cas.
On peut critiquer les médias qui mettraient en avant la politique « people », la guerre des « ego » au détriment du débat d’idées ( ?). Ce n’est pas entièrement faux mais là aussi l’expérience prouve que c’est lorsqu’on est à court d’idées justement, qu’il est de bon ton, et totalement démago, de rendre les médias coupables de tous les maux. Alors qu’ils ne sont que les caisses de résonnance, les loupes grossissantes des dérives, des dissensions de nos sociétés. Est-ce la faute des médias, si ceux qui pouvaient apparaître comme porteurs d’un nouveau souffle, qui auraient pu incarner la relève, des Manuel Valls par exemple, semblent avoir disparus dans le triangle des Bermudes ? Et où en sont les « minorités visibles » ? Apparemment en tout cas pas ou pratiquement pas en tête des listes socialistes pour ces élections !
Face à ce qui est notre principale préoccupation, la situation économique, la « crise », quelles propositions ? Lorsque cet automne il y avait le feu et que le gouvernement était à la manœuvre, en bien ou en mal, il a fallu attendre fin janvier pour que le P.S annonce son contre-plan « anti-crise »… Quelle réactivité ! Après avoir porté aux nues le Président du gouvernement espagnol José-Luis Zapatero, les socialistes français sont étrangement silencieux quand celui-ci supprime l’impôt sur les grandes fortunes, durcit les conditions d’immigration en Espagne, brutalement confrontée à une explosion du chômage après dix ans de croissance accélérée, ou quand il supprime la publicité sur la télévision publique espagnole et pratique des coupes sombres dans l’emploi public.
Au fait, la suppression de la publicité sur notre télévision publique se révèle être plutôt une bonne opération pour France Télévisions dont les audiences sont en hausse alors que les grandes chaînes privées ont du souci à se faire. Ce n’était peut-être pas prévu – la « crise » est passée par là – mais ce qui était présenté comme un cadeau du pouvoir à TF1 s’est transformé en cadeau empoisonné… Le reconnaître serait tout à l’honneur de l’opposition. Comme le serait de ne plus s’accrocher aux 35 heures, mesure qui n’est peut-être pas la position la plus porteuse d’avenir, la plus efficace pour relancer l’activité des entreprises et la création d’emplois. Les 35 heures… Sur le papier, ce n’était pas idiot de penser que partager le travail serait un moyen de sortir des millions de personnes du chômage, mais les faits, et en économie notamment ils sont têtus, ont démontré que cela ne marchait pas comme ça, et que le travail n’était pas comme un gâteau que l’on pouvait découper en parts.
Continuer à interpréter la « crise » actuelle, et presque s’en réjouir, comme la « fin du capitalisme » est confondant de naïveté. Car pendant ce temps, le reste du monde, capitaliste, mais qu’est-ce que cela veut dire aujourd’hui ? continue à tourner, la croissance des économies asiatiques se maintient même si elle est un peu moins rapide, des entreprises saisissent des opportunités, rachètent leurs concurrents, des pays se transforment sans pour autant brader leurs systèmes de protection sociale ou d’éducation, comme l’Allemagne, et se mettent en situation de rebondir quand, dans quelques mois, l’économie mondiale sortira de la crise. Parce que nous sortirons de la crise, la question étant de savoir si notre pays en sortira aussi rapidement que les autres.
Dans ce contexte, savoir si ce soir Martine va embrasser Ségolène et/ou l’inverse est vraiment un non-évènement.