Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Zemmour à Saint-Tropez. Cruchot est sauvé!

Soirée blanche ? non, Zemmour en nouveau chevalier blanc face au danger qui vient du sud.

Eric Zemmour a donc décidé que sa croisade – pardon sa reconquête – passerait par Saint-Tropez.

Un choix qui pourrait surprendre de la part de celui qui se présente comme le porte-voix des sans voix, le défenseur de la France périphérique, le pourfendeur du relâchement des mœurs conséquence de la libération des femmes.

Il aurait pu sauter sur Saint-Affrique, Saint-Denis, ou le Ch’nord. 

Que nenni ! Zemmour n’est ni chti ni Tuche. Il est méditerranéen (?!), comme Mélenchon, comme Rachida Dati, comme Djamel Debbouze. Il est seulement moins drôle. 

Saint-Tropez, ça fait donc sens.

Et puis Saint-Tropez, ça évoque tout de suite… la France périphérique, les fins de mois difficiles. Saint-Tropez, ça permet de se rendre compte qu’on n’est pas riche. Mais ce qui est extraordinaire c’est qu’à Saint-Tropez les pauvres n’en veulent même pas aux riches. Les gilets jaunes laissent leurs gilets aux ronds-points extérieurs. Quand on déambule devant Sénéquier pour admirer des yachts dont un seul paierait nos retraites pour plusieurs vies, on brandit le smartphone pour s’instagramer, pas des panneaux avec : «Mon ennemi, c’est la Finance ».

Saint-Tropez, ça évoque aussi BB, Brigitte Bardot, la Madrague, coquillages et crustacées. C’est la libération des mœurs, les seins nus, « Bonjour tristesse », les soirées Blanche, les nuits au VIP-room. Bref, des écuries d’Augias, stupre et décadence. 

Zemmour arrivera-t-il à faire un grand ménage ?

Peut-être, car – hélas, comme on le sait – Brigitte Bardot ne se contente pas de défendre les animaux, elle se laisse parfois aller à des dérapages idéologiques que même Zemmour n’ose pas, en public. Nul doute que le candidat arrivera donc à trouver quelques oreilles compréhensives et quelques votes. Mais peut-être moins que les autres candidats, notamment ceux du RN.

Saint-Tropez, ça évoque aussi bien sûr… les gendarmes. Et Truchot, le maréchal des logis-chef, immortalisé par Louis de Funès. 

Truchot qui aurait bien eu besoin à l’époque du renfort d’un Zemmour pour lutter contre les seins nus et le relâchement des mœurs. Et d’ailleurs quel symbole ! La gendarmerie de Saint-Tropez n’a pas eu le temps d’être classée au patrimoine national de l’UNESCO, elle a été fermée, son bâtiment transformé en musée. Belle démonstration du recul de l’État dans les territoires. Il faut sauver le maréchal des Logis Truchot. Un beau combat pour notre chevalier blanc.

Et puis on l’oublie trop souvent, Saint-Tropez est située en plein sur le front, sur les rives de cette mer Méditerranée qui n’est plus la nôtre depuis au moins 1962, et de l’autre côté de laquelle se tapit l’envahisseur prêt à nous sauter dessus : les arabes qui après nous avoir chassé d’Algérie veulent nous envahir. Depuis Saint-Tropez, Zemmour sera en première ligne pour guetter l’invasion.

Enfin, Saint-Tropez, Antibes, Juan-Les-Pins, en 1944, c’est là que débarquèrent les Forces Françaises Libres, c’est de là que partirent la reconquête et la libération de notre beau pays occupé par les nazis. Merci à ces valeureux soldats (dont mon oncle Jo) qui nous libérèrent, à la tête d’unités dont la plupart des soldats étaient des arabes et des noirs, leurs frères d’armes pourtant. 

À l’époque on ne leur avait pas trop demandé leurs papiers, et en dehors des nazis, personne ne songeait à les renvoyer chez eux. 

Mais il est vrai qu’à l’époque beaucoup de français s’en étaient remis à Pétain, plutôt qu’à De Gaulle. 

Oui, Saint-Tropez, ça fait sens. 

Vague de chaleur pour les Saints de glace: y’a plus de saisons?

Comme chaque année, les Saints de Glace sont de retour les 11, 12 et 13 mai.

Saints de Glace à ne pas confondre avec Seins de glace. Ce n’est pas une allusion machiste, mais le titre d’un film avec Mireille Darc, Delon, Brasseur, qui n’a sans doute pas marqué l’histoire du 7ème art, mais dont l’affiche, elle, avait à l’époque retenu l’attention : Une Mireille Darc en pied et à poil sur fond de barillet de revolver. 

Un polar pas si nul que ça où l’héroïne tue son mari à coup de pic à glace. Quand on y pense, les pics à glace ne sont pas des objets à laisser trainer dans tous les foyers, 20 ans après, c’est Sharon Stone qui en jouait dans « Basic Instinct ».

Les Saints de Glace donc, sont 3 jours redoutés par les jardiniers car ils seraient synonymes de derniers risques de gel. Paraît-il car quand on habite au 4ème sans balcon, on ne peut pas vraiment vérifier.

« Glace », on comprend donc mais pourquoi les Saints ? 

Parce que (merci qui ? merci wiki !) ce sont les 3 jours où sont célébrés Saint-Mamert, Saint-Pancrace et Saint-Servais, à ne pas confondre avec Saint-Gervais station de ski branchée. 

Mais cette année, les Saints de Glace ont pris un coup de chaud. 

On annonce une vague de chaleur à 30 ° C. 

Encore un signe du réchauffement climatique ? 

Que nenni ! En matière de météo, nous sommes comme les poissons rouges, nous n’avons pas de mémoire. 

En fait depuis … 1886, les relevés montrent que ces 3 jours ne sont pas forcément les plus froids. Et que même, nous avons connu « pire » en matière de chaleur :  

En 2015, 32,7°C à Clermont-Ferrand. 

En 1969, 29°C à Paris, 33°C en Aquitaine 

et en 1912, 33°C à Paris, 34°C à Toulouse et 36°C à Clermont-Ferrand ! (je n’étais pas là, c’est ce que disent les relevés). Donc pas de panique avec des saints chauds. 

Contrairement aux hivers trop doux, aux précipitations trop faibles ou mal réparties, aux événements météorologiques violents trop fréquents qui sont les signes d’alarmants d’un réchauffement du climat.

En réalité, nos ancêtres n’avaient pas tout faux : ces dates ont été retenues comme un repère temporel au-delà duquel le risque de gel en plaine devient très faible.

Cette histoire se termine mal pour nos trois saints : ils ont été expulsés du calendrier catholique depuis le concile de Vatican II, et remplacés par … Estelle, Achille et Rolande, les trois prénoms que l’on trouve désormais aux dates des 11, 12 et 13 mai. 

Dommage, ils étaient une belle alternative à Kevin ou Jordane …

Renaissance ? Renaissance ? pourquoi pas libellule ou papillon…

Emmanuel Macron en François 1er . Par PMT d’après Clouet.

Renaissance : Je ne sais pas qui a trouvé le nouveau nom de la République en Marche, mais j’espère que ce parti ? ce mouvement ?  n’a pas payé trop cher les conseillers en com’ qui ont accouché de ce nom. Parce que franchement, là on est dans le degré zéro du brain storming, du remue-méninges. 

Renaissance…

Au début j’ai cru que l’on parlait du mouvement du chroniqueur télé Eric Zemmour, re, re , re , re-conquête… ? 

Est-ce à dire que les créateurs de Renaissance veulent nous indiquer de manière sub-liminale qu’ils veulent siphonner les voix de Reconquête ? comme si il y avait des voix à siphonner de ce côté-là…

Renaissance ça fait aussi : 

« rebirth »  ce mouvement qui préconise de lâcher prise jusqu’à arriver à pousser le cri primal, celui que pousse le bébé quand il respire pour la première fois. 

Cela fait aussi « reborn », comme les bébés reborn, qui font le succès des marchands de jouets, des bébés tellement réalistes que l’on peut croire que ce sont des vrais, sauf ce que ce sont des faux…

Et puis pourquoi changer de nom ? 

Il s’agit là d’un travers bien français. Croire qu’en changeant de nom, on change le fond. Ou plus exactement, faire croire qu’on va changer le fond. 

Prenez nos républiques. Nous en sommes à la cinquième, certains militent même pour la 6 ème, alors que les Etats-Unis par exemple, en sont toujours à la Constitution de 1787… Largement réformée depuis bien sûr – ce sont les fameux amendements.

La Grande-Bretagne n’a pas de Constitution écrite. Mais un ensemble de règles les « rules of law » qui valent Constitution. Et cela depuis … allez en exagérant : 700 ans.

L’Allemagne a la même Constitution depuis plus de 70 ans. Et cela alors qu’elle a connu des bouleversements considérables, ne serait-ce que la chute du mur de Berlin, l’unification, l’intégration de 5 nouveaux « Länder » etc…

En France quand n’a pas d’idées ou d’idéologie, on change de nom. 

Derrière cette obsession du nom, on sent également la « patte » des créatifs pub des 30 dernières années. 

Les voitures ne s’appellent plus Peugeot 607 ou R16 mais Mégane ou Twingo.

Les grandes sociétés ne s’appellent plus Peugeot mais Stellantis, Pinault-Printemps-Redoute est devenu Kering. Même Facebook est devenu meta (metaverse) ; 

Bref avec Renaissance, on est dans le mood, la tendance. 

D’ailleurs cela fait déjà bien longtemps que les politiques vendent leurs programmes comme on vend de la lessive. Déjà en 1981, l’élection de François Mitterrand a beaucoup dû aux conseils des publicitaires Jacques Séguéla ou Jacques Pilhan, qui conseilla aussi Jacques Chirac.

Renaissance ça peut évoquer aussi, 1515 Marignan, une des seules dates que retiennent tous les écoliers de France et de Navarre, voire même d’Outre-Mer, malgré – dit-on – la baisse du niveau scolaire, Léonard de Vinci, les Médicis, mais tout cela se terminant par les guerres de religion et les massacres de protestants.  

La référence à Renaissance est-elle donc si judicieuse que ça ? 

Pour conclure la Renaissance c’est évidemment François 1er

François 1er : Sera-ce le nouveau visage de Jupiter ? Vous avez l’image ? (voir la peinture plus haut)

Élections présidentielles : la bandaison, ça ne se commande pas.…

« Alors heureuse ? « … demande souvent- dit-on- l’amant macho, persuadé qu’il a fait grimper au plafond sa partenaire …

Mais l’on sait que souvent la partenaire a simulé…

Il ne suffit pas seulement d’avoir envie

C’est peu de dire que ces élections n’ont pas provoqué d’orgasme. 

Désintérêt, désamour, pour continuer nos comparaisons sexuelles : Même le vainqueur bande mou.

Comme le chantait Brassens, Georges : 

Quand j’pense à Léonor 

Mon dieu je bande encore 

Mais quand j’pense à Lulu 

Là je ne bande plus 

La bandaison papa 

Ça n’se commande pas.

Alors comment faire pour rallumer la flamme ? 

Avons-nous besoin de viagra ? Où sont les Fernandes, les Léonors qu’évoquaient Brassens ? Qu’est-ce que c’est que susciter l’envie, d’adhésion ? 

Faut-il être sexy en politique ? 

Prenez Emmanuel Macron. Il est plutôt bogosse – ce n’est pas mon genre mais quand même – sa jeunesse, son regard bleu acier, son intelligence, et pourtant, le moins que l’on puisse dire et malgré sa réélection, c’est qu’il souffre de désamour. 

Et même : Macron : pourquoi tant de haines ?

Il a beau argumenter et plutôt bien, face à des adversaires, ses explications rationnelles n’impriment pas. 

Au contraire.

Jeune technocrate brillant mais agressif : voilà l’image que beaucoup de français ont d’Emmanuel Macron, et même en 5 ans, il n’arrivera sans doute pas à la changer.

Comme il n’arrivera pas à faire changer d’avis cette majorité de français qui pense que notre système de protection sociale ne protège pas assez, que notre système de santé ne protège pas assez, que les aides aux entreprises, restaurants, hôtels, commerces, pendant la pandémie, ne protègent pas assez, et que nos frontières ne sont pas gardées, qu’on entre en France comme dans un moulin. 

Il y a une certaine arrogance chez nous français à croire que nous allons éclairer le monde en découvrant une troisième voie, en montrant à tous ces peuples qui se trompent que nous français, nous allons mettre au pas la mondialisation.

Plus modestement, avant de nous mettre sur la piste du grand soir, nous pourrions regarder autour de nous, chez nos voisins, et nous inspirer de ce qui marche mieux ailleurs pour améliorer encore notre système politique, économique, sociale, qui n’est pas aussi affreux que ce que nous nous complaisons à croire.

Car à force de jouer aux gaulois réfractaires, ne risquons-nous pas de nous retrouver sur la touche d’un monde qui n’est déjà plus centré sur l’Europe ?

Brassens avait peut-être une solution. Faire de sa chanson « Fernande » sus-nommée, notre nouvel hymne national. 

Élections: Pas si piège à cons que ça!

Tiens, un Parlement qui brûle!

Démocratie : J’ai eu la chance comme correspondant de TF1 à Berlin de parcourir l’Allemagne de fond en comble, jusqu’à l’Autriche ( ?) et même jusque dans l’ancienne Prusse orientale, aujourd’hui la province russe de Kaliningrad, autrefois Königsberg, l’ancienne capitale du royaume de Prusse.

J’ai eu la chance de réaliser plusieurs reportages et documentaires sur le passé nazi et la manière dont Allemagne, l’Autriche se sont « confrontées » à leur histoire, selon cette expression allemande « Vergangenheitsbewältigung ». 

Disons qu’en Autriche, ce travail sur le passé n’a pas été fait ou presque pas fait, contrairement à l’Allemagne où c’est une préoccupation permanente qui structure la vie démocratique de de pays. 

À la décharge des autrichiens, il faut rappeler qu’en 1945 par peur du communisme, les alliés occidentaux ont rapidement « blanchi » l’Autriche, devenue la « première victime » du nazisme, victime de l’Anschluss, ce rattachement par la force à l’Allemagne. 

Passée sous silence, l’attitude pour le moins très collaborative pour ne pas dire enthousiaste, d’une immense majorité d’autrichiens. 

Et cela a conduit à des situations incompréhensibles vues de l’étranger, par exemple lorsque le chancelier Bruno Kreisky, social-démocrate, juif, composait son gouvernement avec le parti dit « libéral » le FPÖ, aujourd’hui clairement d’extrême-droite et qui déjà à l’époque servait de blanchisserie et d’usine de recyclage pour d’anciens nazis. Il s’était même brouillé avec un de ses amis, le chasseur de nazis Simon Wiesenthal qu’il qualifia de « fasciste juif »…ce qui lui valut un procès qu’il perdit.

Parlant plutôt bien l’allemand, habillé en loden, équipé d’un micro HF, j’ai pu recueillir les confidences d’autrichiens de tout âge, de toutes conditions à Vienne, comme dans les Länder. 

Ici, un homme qui regarde les panneaux installés par la mairie dans les rues du centre de Vienne, pour rappeler les 50 ans de l’Anschluss, et ses conséquences, notamment l’extermination des juifs autrichiens. Il me glisse à l’oreille : « Quel gaspillage cette expo ! tout ça c’est de la propagande américaine. Tout le monde sait bien que les chambres à gaz n’existaient pas, qu’elles ont été mises en scène par les britanniques après la défaite ».

Ou alors encore à Braunau la ville natale – autrichienne – d’Hitler. Ce retraité qui me confie : « Hitler ce n’était pas bien, mais… il a surtout eu tort de faire la guerre. 

Au début, il a remis l’Allemagne au travail, il a construit des autoroutes, il a relancé l’économie. Jusqu’en 1939, l’Allemagne allait bien. » 

Et les déportations de juifs, des opposants, la dictature, une économie fondée sur la préparation de la guerre ? Silence gêné.

En Allemagne en 1933, 1/3 des électeurs pensaient que « on a tout essayé, alors pourquoi pas lui ?». 3 mois après, la démocratie était liquidée. 

En politique, on n’essaie pas un gouvernement comme s’il s’agissait d’une machine à laver ou d’une télévision avec SAV et satisfait ou remboursé dans le mois qui suit.

Les leçons du naufrage allemand sous le nazisme, et son cortège de crimes contre l’humanité, ne devraient pas être seulement tirées par les Allemands. Mais par nous tous. 

Tout peut arriver, partout, n’importe quand, y compris dans les pays qui se croient démocratiques et civilisés. 

Personne n’est à l’abri.

Débat présidentiel: Non, je ne vais pas regarder.

Non je ne vais pas regarder. 

Alors, tu as regardé ? Alors, t’en penses quoi ? 

Non, moi ce soir j’ai piscine !

Plus sérieusement, pourquoi regarder ce débat présidentiel ?

En dehors des chaînes de télé et les commentateurs et experts politique française qui matraquent à tout va en tentant de nous vendre l’émission comme une finale de Coupe du monde, qui réellement, pense que cela va changer le résultat du vote de dimanche ? Allons-nous découvrir en deux heures quelques choses que nous aurions ignoré depuis 30 ans pour l’une, depuis 5 à 7 ans pour l’autre ? 

Ce débat peut-il renverser la table ? comme le titre telle chaîne info ? 

Nous savons bien toutes et tous que non.

90 % d’entre nous semblent être déjà sûrs de leur vote de dimanche. 

Alors il faut créer un suspens. 

On verra bien combien d’entre nous regarderons et tant mieux pour l’économie des chaînes qui organisent ce débat, si nous sommes nombreux. 

Mais ce sera sans moi. 

Car je n’ai aucun goût pour la traque aux « petites phrases ». Je n’aime pas le voyeurisme qui attend que le sang coule, la caméra qui va chercher la petite larme au coin de l’œil.

De toute façon, nous serons abreuvés demain et après-demain, d’extraits, de replays, de commentaires et d’exégèses plus savantes les unes que les autres. 

Et tout cela se terminera par la seule vraie vérité : les chiffres des résultats, dimanche soir.

L’inconnue reste la participation. 

Elle pourrait être à peu près, peut-être moins qu’il y a 5 ans. Est-ce grave ? Si nous nous comparons aux autres démocraties, notamment chez nos voisins européens, nous n’avons pas à rougir. Et là aussi arrêtons de nous flageller en voyant le verre de notre pays toujours à moitié vide. Ce n’est pas parce que les français se défient des politiques qu’ils se désintéressent de la politique. Ce n’est pas parce que nous ne sommes pas emballés par la classe politique actuelle, que nous ne comprenons pas l’importance de choisir.

C’est une chance extraordinaire et rare, tellement rare, d’être citoyen d’un pays où l’on peut faire librement le choix de ceux qui nous gouvernent et auxquels nous déléguons notre souveraineté pour 5 ans.

Moi je savoure cette chance, et ce n’est pas parce que je ne regarderai pas le débat, que je zapperai mon devoir de citoyen.

Réfugiés, Ukraine…et charité chrétienne.

La charité chrétienne peut-elle être à géométrie variable ?

Déjà avec cette question, certains vont commencer à penser : Ça y est : Je vais avoir droit aux réflexions d’un bobo tiers-mondiste. 

Pourtant, l’élan de solidarité parfaitement justifié à l’égard de ces millions d’Ukrainiens fuyant une guerre particulièrement épouvantable, ne peut être isolé de nos réactions à l’égard d’autres réfugiés fuyant d’autres guerres, tout aussi épouvantables.

Car l’on entend bien la petite musique qui monte, faisant dépendre notre générosité de la couleur des yeux et de la peau des réfugiés. Ou de la religion. 

Il n’y a pas si longtemps, c’étaient des Syriens qui par centaines de milliers tentaient de fuir une guerre qui a détruit leur pays. Souvent des classes moyennes, médecins, ingénieurs, enseignants qui ne rêvaient pas d’AME ou d’allocations familiales, mais d’une seule chose : vivre chez eux.

Qu’a été à l’époque notre compassion ?

Un enfant syrien a-t-il moins de valeur qu’un enfant ukrainien ? Parce qu’ils sont en majorité arabes, musulmans ?

La Syrie n’est-elle pas, n’était-elle pas un pays de grande culture ? Un des cœurs de la civilisation et de la littérature arabes qui ont tant fasciné et influencé nos ancêtres européens ? 

Il faut relire (ou lire) le roman de Maurice Barrès, un écrivain pas vraiment de gauche, « Un jardin sur l’Oronte »…où le chevalier Guillaume tombe amoureux de la belle princesse musulmane, Oriante. Certes, l’action se déroule au XIII ème siècle, mais apparemment ce n’est pas parce qu’ils étaient catholiques et européens que les chevaliers francs ne pouvaient pas être séduits par la finesse de la culture arabe.

Pensons, un peu plus près dans notre histoire, à ces millions de juifs allemands, autrichiens, centro-européens et d’opposants au régime nazi qui tentèrent désespérément de trouver un pays d’accueil pour fuir l’Allemagne. Ils trouvèrent trop souvent portes closes, y compris chez nous. 

N’oublions pas non plus ces millions de réfugiés espagnols fuyant le dictateur Franco en 1938 et 1939 et qui furent parqués dans des camps sur les plages d’Argelès. 

Nous ne pouvons pas accueillir tous les réfugiés du monde. Sans doute.

Mais il faut aller au mémorial d’Argelès ou au camp des Milles, pour mesurer à quel point nous n’avons pas toujours été à la hauteur de ces valeurs que nous sommes censés incarner depuis la révolution française : La France, patrie des Droits de l’Homme.

Amazon, coquillettes et hotline.:

500gr de farfalles au lieu d’un objectif photo.

Que celle ou celui qui n’a jamais péché en se faisant livrer par Amazon, me jette la première pierre (virtuelle, svp ).

Donc, la semaine dernière, je commande un nouvel objectif pour une des caméras de notre bureau. 

C’est un peu comme les chaussures pour certains, ou une console pour d’autres, mais du nouveau matos… on a envie que ce soit tout et tout de suite. Livraison en 24-48 h, c’est parfait.

Ensuite il y a l’attente – insupportable – On n’ose pas sortir ne serait-ce que 10 mn, au cas où le livreur passerait sans crier gare. 

Finalement, le voilà !

Petit flottement en ce qui concerne l’adresse, le 8 confondu avec le 18, mais tout s’arrange. Pas de signature, colis remis en mains propres. Vite : le déballer, et là au milieu des papiers et bulles de néoprène, surprise : au lieu d’un objectif à plusieurs centaines de boules, un paquet de pâtes, d’une grande marque connue, 500 gr de farfalles, prix dans le commerce : 0,95 euros… quand même. 

Là, c’est le choc, on pense à une erreur : Mais qui pourrait se faire livrer un seul paquet de pâtes à moins d’1 euro. Vite aller sur le site de notre GAFA, et chercher un onglet : se faire rappeler, à quel numéro, tout de suite. 

10 secondes plus tard, le téléphone sonne, c’est la hotline. J’explique la situation. Très vite on me propose la réexpédition sous 24 h du matériel commandé et tant attendu, ainsi que le renvoi par mes soins du paquet de pâtes. Puis : « gardez les pâtes ». Ben oui, renvoyer un produit de moins d’1 euro, n’aurait pas été très économique. Et le lendemain, l’objectif nous était livré et aujourd’hui il fait le bonheur de ses parents.

Les leçons de cette histoire :

1 : J’ai gagné un paquet de pâtes : Par les temps qui courent (et notre regard porte vers l’Ukraine) ce n’est pas négligeable.

2 : C’est fou quand même, il y a des personnes dans ligne logistique de cette livraison, qui ont sous le coude des paquets de nouilles, prêts à être mis dans des colis piratés. En retournant le carton, on voyait en effet que le scotch avait été coupé puis remplacé. Il faut être rapide et organisé, non ?

3 : Oui, je sais, Amazon est un des symboles de ces monstres sortis du numérique américain, tout ce qu’on déteste, et qui tuent le petit commerce … Oui je sais. 

Mais…

Personne n’était en mesure de nous livrer ou de nous vendre aussi rapidement ce matériel. 

Et puis surtout, double pouces pour le service client, la hotline. 

Contrairement à la plupart des grands réseaux français qui aujourd’hui ne vous proposent que des assistants/es virtuel/les. – Bonjour, je suis Laura, comment puis-je vous aider ? je ne comprends pas votre question « Paquet de nouilles » Je ne comprends pas votre question « Paquet de nouilles » Je ne comprends pas votre question, consultez notre FAQ. – en quelques secondes vous êtes mis en relation avec un opérateur/trice (dans ce cas-là appelant depuis l’Egypte) qui mieux que l’assistant virtuel, résout votre problème, avec en plus une avalanche d’excuses. 

No comment, comme on dit à San Francisco.

Guerre en Ukraine : Toute la planète contre Poutine. Toute, vraiment ?

Unanimité ?

Ça se passe dans le métro. 

Deux personnes regardent une vidéo dans laquelle deux grands démocrates – Xi Jiping et Poutine – sont en train de dialoguer. 

Je l’avoue, je sais, ce n’est pas bien, mais je regardais par-dessus leurs épaules. 

Pour ma défense, aujourd’hui dans les transports, dans la rue, tout le monde regarde son écran et non pas le monde qui l’entoure. Super la convivialité de notre e-monde. 

Chacun regarde son programme, son fil, ses stories, ses watchs, des infos et des vidéos qui correspondent à ses centres d’intérêts, à ses convictions, à son groupe: Super les cookies. 

Bref, ces deux voyageurs étaient captivés par les longs développements du Président russe expliquant que les occidentaux étaient les pires colonisateurs qui soient. Alors que la Russie, elle, était un pays multiculturel : « Je suis Tchéchène, je suis Tatar, je suis ukrainien » etc.. ajoutait Poutine. Qui ironisait : On parle des oligarques russes, mais et les Pinault ? les Arnault ? Les Bolloré : Ne sont-ce pas des oligarques français ? 

La vidéo semblait avoir son petit effet…

Tout le monde déteste Poutine. Vraiment ? 

Regardez la carte des pays qui n’ont pas condamné l’agression contre l’Ukraine.

Mettons de côté les Corée du nord, Érythrée et autres dictatures épouvantables. 

Mettons de côté le Duc de Boulogne aka B20 aka Booba qui depuis Miami, terre de gauche et d’égalité bien connue ( !), a lancé un scud rageur suite à la décision de l’équipementier Puma de se retirer de Russie. Vous rompez je romps. Si vous faites de la politique nous devons en faire aussi. Mais sachez qu’en cas d’agression…. la riposte….. sera là….. 🏴‍☠️

Ouh ! La riposte de Booba…qu’est-ce que Puma a peur… 

Il n’en reste pas moins qu’une bonne partie des pays sud-américains, africains, indiens ne participent pas à notre « unanimité ». 

Il ne faudrait pas que le conflit devienne : Les occidentaux d’un côté, le reste du monde de l’autre.

Il ne faudrait pas qu’au sein même de nos pays, de notre société, la fracture ne s’élargisse entre une majorité, notamment les media, unanimes contre l’invasion russe, et une minorité ( ?) silencieuse mais qui n’en pense pas moins… 

Ceux-là apprécient Poutine, l’homme fort qui fait ce qu’il dit. 

N’entendez-vous pas dans nos campagnes mugir ces féroces petites phrases ? : Un despote éclairé, ce ne serait pas mal pour quelques années. Tenez, prenez l’Afrique, les pays qui « marchent » , le Rwanda, par exemple. Certes le Président Kagamé est un peu, beaucoup, dictateur, mais en 20 ans, quel bond en avant ! La démocratie, les droits de l’homme, c’est comme la monogamie, des concepts de blancs, d’européens… 

Nous avons beau péter plus haut que notre cul, surtout en période électorale, en répétant : La France, La France, La France « en sautant sur sa chaise comme un cabri »  (ça, c’est du De Gaulle), au bout du bout, nous sommes bien peu de choses, nous, petits français.

Car, au bout du bout, ce qui fera sans doute la différence, c’est ce que va faire la Chine. 

Or, la Chine n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts. 

Espérons que ses intérêts la conduiront à freiner Poutine. 

Guerre en Ukraine : Et pendant ce temps-là…

Il est toujours intéressant de s’intéresser à ce qui se passe ailleurs qu’au centre d’intérêt de l’actualité. 

Or depuis une semaine, au centre de nos préoccupations il y a la guerre en Ukraine, et bien sûr cette question : Serons-nous tous vitrifiés, Poutine compris, dans quelques jours ? 

C’est bien sûr très grave et très dramatique, et je vous épargnerai donc mon humour un peu douteux, genre : « moi aussi je suis solidaire des Ukrainiens. Désormais je boycotte le caviar. Et pour la vodka, j’exigerai de la polonaise ». 

Ou alors, une blague qui remonte à l’époque où les soviétiques conseillaient l’armée égyptienne face aux forces israéliennes qui fonçaient à travers le Sinaï. « Appliquez vieille tactique millénaire russe : Laissez pénétrer l’ennemi et attendez l’hiver. »

Pour ceux qui n’auraient pas compris, je conseille la lecture de « Guerre et Paix » ou le film « Stalingrad ».

L’heure n’est donc pas à l’humour potache. Mais pendant que tous nos regards et nos media sont tournés vers l’Ukraine, pendant ce temps- là, comment réagit le reste du monde ? 

L’Afrique ? Pas grand-chose.

Des réactions juste ce qu’il faut, entre d’un côté ceux qui pensent sans doute : « c’est une affaire de blancs, pour une fois qu’ils ne se battent pas entre eux chez nous… » Et ceux un peu gênés, qui remettent leur sort entre les mains de Wagner. Wagner qui rappelons-le n’est pas un compositeur d’opéras, mais une milice qui n’a pas froid aux yeux. 

Ce ne serait d’ailleurs pas surprenant que profitant du fait que nous regardons ailleurs, ces miliciens qui servent les intérêts de Moscou, ne nous fassent un enfant dans le dos, au Mali ou en Centrafrique. 

Et la Turquie ? Elle condamne mais tout en discrétion…

Membre de l’OTAN, la Turquie est également la gardienne du Bosphore, de la circulation des bateaux vers la mer Noire. Et puis en matière de non-respect des droits de l’Homme, Erdogan n’a pas grand-chose à envier à Poutine. 

Mais montrer un peu de solidarité avec l’Ukraine, un peu, juste ce qu’il faut, permettrait de redorer son blason vis-à-vis des Occidentaux. D’ailleurs les turcs ont plus d’affinités avec l’Ukraine et les tatars de Crimée qu’avec l’Empire russe…

Et l’Iran ? Là-aussi les ayatollahs se font discrets … Il faut dire que l’accord sur le nucléaire iranien est sur le point d’être relancé. Et si l’on boycotte le gaz et le pétrole russes, c’est bon pour l’Iran, si elle se peut recommencer à exporter librement… 

Reste la Chine … 

Pour l’instant, elle est devenue le meilleur allié de Poutine. 

Mais sur le long terme ? Irkoutsk ou Vladivostok sont beaucoup plus près de Pékin que de Moscou. Et face au milliard de chinois que pèseront les quelques 30 ou 35 millions de russes de Sibérie ? 

Pour souper avec le diable – dit-on – il faut une longue cuillère. 

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