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Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Les grecs anciens pour nous aider à combattre la violence dans notre société!

« La violence constitue à la fois un des pires maux de notre époque et un de ceux contre lesquels la Grèce antique s’est élevée avec le plus de force. (…)
En ces jours où l’on parle beaucoup de la Grèce, il n’est pas inintéressant de relire les textes de celles et ceux qui sont des vrais connaisseurs et des « passeurs » de la Grèce antique. Comme Jacqueline de Romilly, qui passa sa vie à essayer de nous faire comprendre la modernité des textes, des réflexions, des athéniens 500 ans avant Jésus-Christ.
Attention, Jacqueline de Romilly ne faisait pas de copié-collé entre la Grèce antique et la Grèce moderne.
Et les raccourcis du style :« La Grèce a inventé la démocratie » sont totalement faux:  L’on s’imagine un régime parlementaire avec des habitants tous égaux, libres de choisir. Alors, que la Grèce antique, ce sont les femmes et les esclaves exclus de la société.
Quant à la Grèce moderne, elle ne connaît la démocratie moderne que depuis à peine 40 ans. Un peu comme l’Espagne et le Portugal. La mère de nos démocraties, c’est plus l’Angleterre que la Grèce.
En revanche, oui, il s’est passé quelque chose qui influence notre civilisation, dans ce petit bout de territoire de rien du tout, pas toute la Grèce, mais Athènes, 450 ans avant Jésus-Christ:« Le V° siècle athénien a inventé la démocratie et la réflexion politique. Il a créé la tragédie et, en moins de cent ans, a vu se succéder les trois seuls auteurs qu’ait connus la postérité –Eschyle, Sophocle, Euripide. Il a donné forme à la comédie avec Aristophane. Il a vu l’invention de l’histoire, avec Hérodote (…) puis Thucydide. Il a vu les constructions de l’Acropole et les statues de Phidias. Il a été le siècle de Socrate. Socrate, dans les dernières années du siècle, s’entretenait avec le jeune Platon ou le jeune Xénophon, et avec les disciples de ces sophistes, qui venaient d’inventer la rhétorique. On apprenait alors les progrès d’une nouvelle médecine, scientifique et fondée sur l’observation – celle d’un certain Hippocrate. (…) Il s’est donc passé quelque chose, en ce V° siècle avant J.C, qui allait au-devant de l’intelligence et de la sensibilité humaines (…) Il faut se demander ce qu’il pouvait y avoir en Grèce, dés l’origine et jusqu’à la fin, qui mette ainsi à part la civilisation grecque et lui assure ce rayonnement sans pareil… » (1)
La Grèce antique a connu la violence, bien entendu. Elle l’a connue sous toutes ces formes. Elle a connu une interminable série de guerres ; et au cours de chacune d’elles, on rencontre des mesures de répression, qui nous paraissent effroyablement cruelles. (…)
La Grèce a connu la violence (…) mais elle a condamné la violence : toute la littérature du temps l’atteste. Et peut-être est-ce précisément parce qu’elle en a fait l’expérience qu’elle a pu exprimer avec tant de force son refus et son désir de l’abolir (…)
Les Grecs ne nous ont pas offert un modèle qu’il s’agirait d’imiter : ils ont décrit une expérience et défendu certaines valeurs qu’ils étaient les premiers à découvrir et qu’ils ont exprimées avec une telle netteté et un tel sens de l’universel que celles-ci s’imposent encore à nous, comme si celles étaient actuelles.(…) Dans les classes, pour les jeunes, quand il s’agit de leur inculquer, le plus possible, tout ce qui pourra faire reculer la sombre violence dont nous souffrons, il faudra plutôt former leurs jeunes années avec les auteurs antiques ou classiques. Les auteurs les plus modernes leurs seront toujours connus par le contexte du présent (…) Mais on peut espérer que la lecture d’autres textes aidera à fortifier en eux le dégoût de la violence, et à laisser croître dans leur sensibilité des forces de résistance. Il faut à tout prix leur communiquer un peu de cette sève et de cet élan que nous avons perdu. (…)
Je n’imagine certes pas que la littérature soit le premier remède contre la violence, ni le plus efficace. (…)Mais l’aide de la littérature, l’aide de l’enseignement, l’aide des textes, l’aide de la Grèce, pourquoi s’en priver ? Elle est là, réconfortante et lumineuse, capable de nous aider, et à portée de notre main… »(2)
Les grecs anciens pour nous aider à lutter contre la violence dans nos sociétés modernes ? Dommage que la réforme de l’enseignement les fasse passer à la trappe !
Nous vivons une e-poque formidable !
(1)  Pourquoi la Grèce ?
(2)  La Grèce contre la violence

La Gay Pride ne passera pas ni par Dakar, ni par Marrakech.

#LoveWins ? Au Maroc, l’homophobie marche toujours.
Au moment où à Washington, la Maison Blanche se pare du drapeau gay pour célébrer la légalisation du mariage pour tous, au Sénégal, un journaliste déjà poursuivi pour homosexualité, pardon pour « actes contre nature », vient d’être emprisonné pour « pédophilie ».
Au moment où à Paris se déroule la Gay Pride, au Maroc, l’homosexualité est toujours punie de 3 ans de prison, c’est article 489 du code pénal.
3 homosexuels ont d’ailleurs été condamnés à de la prison en mai dernier. Certains aimeraient une évolution, un rapport du Ministère de la Santé recommanderait même la dépénalisation, pour raisons “sanitaires”, pour mieux lutter contre le SIDA. Mais c’est une position très minoritaire. Un hebdomadaire vient même de faire sa couverture avec ce titre : « Faut-il brûler les homos ? ». Et un sondage indique que 80 % des marocains ne sont pas favorables à la tolérance envers l’homosexualité.
Aucun pays musulman n’autorise le mariage homosexuel. Au contraire, les sanctions peuvent être très lourdes, parfois même passible de la peine de mort. Prenez le Sénégal, un pays qui nous paraît sympathique, démocratique, tranquille, la montée de l’homophobie ouverte va de pair avec la montée de l’intégrisme religieux. Ainsi, et c’est un comble, Tariq Ramadan a même provoqué un tollé général, de toutes les autorités, religieuses comme civiles, après avoir déclaré, que si effectivement l’Islam comme les deux autres grandes religions monothéistes n’autorisait pas l’homosexualité, il fallait être tolérant, accepter qu’on puisse être musulman et homosexuel, et ne pas fermer la porte des mosquées aux homosexuels. Avant lui, c’est Barack Obama qui avait provoqué des réactions outrées en osant aborder ouvertement la question du droit des homosexuels au cours de sa visite officielle à Dakar.
Ce n’est d’ailleurs pas l’Islam seul qui est cause, mais bien l’utilisation par beaucoup de gouvernements de l’intolérance à l’égard de l’homosexualité pour distraire la population des vrais problèmes. En Afrique, un seul pays autorise le mariage homosexuel: L’Afrique du Sud. Ce qui ne veut pas dire que la vie des gays sud-africains soit un long fleuve tranquille. Jusqu’aux plus hautes autorités de l’Etat, on y considère souvent que l’homosexualité est une maladie de blancs, une pratique apportée par les occidentaux. C’est d’ailleurs souvent cet argument – L’homosexualité est une maladie de blancs – qui est utilisée par les dictatures en Ouganda, au Cameroun.
La dépénalisation de l’homosexualité, les droits des gays et des lesbiennes, sont-ils un marqueur de l’état des libertés dans un pays ? Sans doute, alors, dans ce cas, on mesure le fossé qui sépare le monde occidental, l’Europe, l’Amérique, une quarantaine de pays au maximum, du reste du monde, et notamment de l’Afrique et du Maghreb. Un fossé qui va en s’élargissant. 
Dans sa revendication de l’attentat en Tunisie, les djihadistes se félicitent d’attaques contre « les antres […] de fornication, de vice et d’apostasie » visant ainsi le développement du tourisme, avec son corollaire, le tourisme sexuel. 
Le #LoveWins twitté par Obama pour saluer la légalisation du mariage pour tous n’est pas encore prêt de faire des petits en Afrique ou en Asie.
Nous vivons une e-poque formidable.

Allo, Taxi ? Ne m’appelez pas Uber !

“French Anti-Uber Protest Turns to Guerrilla Warfare”:Un des titres de la presse anglo-saxone.
Avez-vous vu le spectacle que nous offrons aux touristes qui débarquent chez nous ? Des scènes hallucinantes de guérillas urbaines. Il ne s’agit pas de cailleras du 9-3 , mais de chauffeurs de taxis, des « René » comme dirait Canteloup sur Europe 1, caricaturant les auditeurs de RMC, chauffeurs de taxi à Marseille, fans de Bourdin, et qui va «  te les enculer ces pédés de chauffeurs d’Uber ».
Mais comment a-t-on pu en arriver là ?
Bien sûr, les chauffeurs de taxis sont des beaufs (LOL !).  Et les actes de violence sont injustifiables.
Mais – désolé pour ce mais – quand ils doivent payer 150 000 à 200 000 euros pour obtenir une plaque, plus tous les examens et contrôles, comment voulez-vous qu’ils réagissent quand on vient leur manger la laine sur le dos ?  C’est l’Etat qui a fixé les règles, qui a réglementé ce métier, ses coûts, ses contraintes, c’est donc l’Etat qui doit en organiser l’évolution. Voilà d’ailleurs, un secteur où il y du travail. Tout le monde se plaint qu’il n’y ait pas assez de taxi. Il faudrait donc ouvrir, libéraliser ce secteur, mais en faisant évoluer le réglementation, pas en fermant les yeux sur des pratiques de travail au noir.
La guerre d’Uber était prévisible. Ne pas l’avoir anticipée est inexcusable.
Plutôt que de libéraliser les lignes de bus et 3 ou 5 dimanches de plus par an d’ouverture des magasins, où est Emmanuel Macron dans ce conflit ? Où est Christiane Taubira, qui rêve des 32 heures, mais ne répond pas par la loi aux demandes des chauffeurs de taxi ? C’est vrai, elle roule en vélo, avec un casque… Tu parles ! Elle parle d’or, lorsqu’elle dit qu’il faudrait encadrer l’évolution des professions réglementées. Elle parle, mais que FAIT-elle ?
Où est Bernard Cazeneuve, qui vient seulement hier de demander au Préfet de Police de Paris de sévir contre Uber ? Ce qui ne sera qu’un cautère sur une jambe de bois. Uber, une start-up, une jeune pousse de moins que rien provoque une révolution. On se pince .
Le e-business est un tsunami contre lequel nous ne pourrons résister. La web-economie est en train de tout bouleverser, non seulement les taxis, mais la location de voitures, d’appartements, d’hôtels, de services. Le rôle d’un gouvernement est de prévoir, , d’encadrer, d’accompagner, d‘anticiper, surtout d’ANTICIPER.
Emmanuel Macron n’a pas 40 ans. Normalement il fait partie de la e-génération. Et il ne serait pas capable d’avoir l’adaptabilité d’un geek ? On n’ose y croire. Peut-être que l’ENA, l’Inspection des Finances, la Banque Rothschild l’ont coupé des e-réalités. Il est vrai qu’une grande banque d’affaires, ce n’est pas vraiment les mains dans le cambouis du business d’un petit commerce, d’une P.M.E, ou de petits artisans, comme les taxis.
L’enfer est pavé de bonnes intentions, et notre gouvernement se conduit comme des bizounours.
Nous vivons une e-poque formidable.

Entre Grenoble et Briançon, la montagne s’écroule, Paris s’en moque.

La montagne s’effondre, la route est coupée.
Incroyable mais vrai: La route qui relie la France à l’Italie, Grenoble à Briançon est coupée et apparemment à Paris, tout le monde s’en fout. La seule inquiétude: Mais par où va passer le Tour de France le samedi 25 juillet pour atteindre l’Alpe d’Huez ?  Pas de souci: Un autre itinéraire est en train d’être organisé. Les cyclistes vont donc pouvoir pédaler tranquille. En revanche, sur place, les habitants sont coupés du monde, coupés des vallées voisines. Et ils vivent maintenant dans la peur du glissement brutal de tout un pan de montagne, déversant d’un coup, l’équivalent de 10 000 camions de roches dans le lac du Chambon, provoquant un tsunami dans le lac artificiel retenu par le barrage hydroélectrique le plus vieux de France. EdF se veut rassurante, mais c’est quand même une première.
Comment en est-on arrivé là, en 2015, en France ?
Depuis les romains, cette route est un des principaux axes reliant la France et l’Italie. Après la construction du barrage, dans les années 1930, la vallée a été noyée par un lac. Il a fallu construire une route à flanc de montagne au pied du plateau d’Emparis, jusqu’à la Grave, puis le Col du Lautaret, vers la vallée de Briançon. Et ce serait seulement aujourd’hui que l’on découvrirait que ce flanc de montagne était instable ?
Et quel a été l’impact de l’augmentation démesurée du trafic depuis que le tunnel sous le Mont-Blanc a limité ses capacités après l’incendie dramatique de 1999, et que la vallée de la Romanche a dû absorber des colonnes de camions, des files de caravanes et de vacanciers passant au ras des maisons et des voutes des tunnels ?
Il y a quelques mois, les services de l’équipement s’étaient voulus optimistes: La route serait réparée avant juillet.
Mais aujourd’hui les travaux ont dû être stoppés : Trop dangereux, la voute d’un des tunnels étant en train de s’effondrer. La catastrophe est imminente.
Vous n’en n’avez pas entendu parler ? Aucun ministre ne s’est rendu place ? La Ministre de l’Environnement et des Transports préfère voguer avec l’Hermione sur l’Atlantique plutôt qu’avec les sinistrés du lac du Chambon ?
Se sentant abandonnés, les habitants se sont organisés en collectif www.collectif-du-chambon.org.
Et ils découvrent que cela fait en fait plusieurs années que l’on avait détecté des fissures et des glissements de terrain. Ils redécouvrent que dès la construction du barrage dans les années 1930, le tracé de la route avait été jugé dangereux, et que la solution aurait été de construire un grand tunnel pour éviter ce versant trop instable. Un tunnel jamais construit. La seule solution qu’on leur propose serait d’aménager à la hâte une piste provisoire, un sentier, sur l’autre rive, au pied des glaciers du Mont-de-Lans et de la Meije… Retour deux siècles en arrière.
Ces 30 dernières années, suisses et autrichiens ont construit des ouvrages gigantesques, des tunnels de dizaines de kilomètres pour aménager la traversée des Alpes, le plus souvent en ferroutage. En France… nous sommes toujours à discuter de l’opportunité de la fameuse liaison Lyon-Turin, avec de nombreux tunnels, dont l’un de 57 kilomètres. C’est trop cher, clament des militants écologistes. Pas rentable, écrit un récent rapport de la Cour des Comptes. Pourtant, ce qui se passe dans la vallée du Chambon, montre que face aux Alpes, on ne peut pas mégoter avec les infrastructures. Sinon la montagne se rappelle à vous.
Apparemment, il manque une volonté politique à Paris. Il y aurait là de quoi lancer des grands travaux, une vraie politique d’infrastructures nouvelles. Mais on préfère s’attaquer à Nutella plutôt qu’aux Alpes, candidater pour les Jeux Olympiques plutôt que reconstruire un des axes majeurs de circulation entre le Nord et le Sud de l’Europe.
Et puis, la Grave, Mizoën, le Chazelet, Le Freney, le Chambon, c’est loin, c’est quelle sortie sur le Périph?
Nous vivons une e-poque formidable.

#Sarkozy sur l’immigration: Aussi (peu) drôle qu’un #Dieudonné.

        

Fuite d’eau?

Comparer les milliers de migrants qui se noient au milieu de la Méditerranée à une fuite d’eau est … On manque de vocabulaire pour exprimer la consternation. D’ailleurs qu’est-ce qui est le plus consternant ? : L’humour à la Dieudonné ou à la Le Pen d’un ancien Président de la République qui patauge dans le caniveau ou les rires gras des spectateurs ?

Mais quelle mouche a donc piqué Sarkozy? Est-ce un signe de l’extension du domaine du moustique Tigre porteur de Chikungunya ou de la Dengue (dingue ?) ?
Tout le monde a bien compris que la campagne électorale, d’abord pour les primaires à droite, puis pour 2017, avait commencé. Tout le monde comprend la stratégie « d’assécher » le vote FN. Mais pourquoi en faire trop ? Politiquement en plus, c’est une erreur, cela permet au Président de la République d’avoir le beau rôle en appelant tout le monde à « la maîtrise ».
Tout cela alors que sous nous yeux, sous nos fenêtres, se déroule une vraie tragédie.
Ce sont des tragédies, ce que l’on voit depuis des mois, au milieu de notre belle Méditerranée qu’en temps normal les poètes aiment tant « voir danser au fond des golfes clairs », ce que l’on voit depuis des mois à Calais, ce que l’on voit depuis des semaines à Paris, boulevard de la Chapelle, ce que l’on voit depuis des jours à la frontière franco-italienne. 
C’est une tragédie, tant de vies humaines noyées devant nos caméras. 
C’est une tragédie qui donne envie de pleurer, pas de rire. Et c’est une honte pour notre pays, pour l’Europe, pour nous tous.
C’est une honte que notre gouvernement fasse preuve d’une telle impréparation: 10 000 places d’accueil annoncées par le Ministre de l’intérieur ? Mais l’Allemagne en a fait déjà 10 fois plus.
C’est une honte de laisser l’Italie ou la Grèce, seules face à cet afflux de réfugiés. Au lieu de s’attaquer à Nutella, c’est quand le sommet européen pour réellement intervenir tous ensembles, les 28 pays de l’Union ? Et l’on pourrait même d’ailleurs essayer de mobiliser aussi,  la Norvège, la Suisse, la Turquie…
C’est une honte aujourd’hui de ne pas reconnaître et assumer nos responsabilités, par exemple, en Libye, où ni Cameron, ni Sarkozy ne se sont préoccupés de l’ « après », l’après Kadhafi, exactement comme il y a 15 ans en Irak, le américains n’avaient pas prévu l’après Saddam. Nous avons foutu un beau bordel, alors le moins que nous puissions faire aujourd’hui ce serait de ne pas rigoler des incendies que nous avons allumés.
Contrairement aux propos obsessionnellement anti-arabes d’une Marine Le Pen, qui au moment du Printemps Tunisien, prévoyait une marée d’immigrants maghrébins, les réfugiés qui viennent se noyer au large de nos côtes, viennent du Soudan, d’Erythrée, de Syrie, d’Irak. Alors vous faîtes quoi ? Vous les renvoyez où ?
Il y a l’urgence. Une urgence humanitaire sur laquelle personne ne peut faire de l’humour. Et puis, il y a le court, moyen et long terme. Et là, ce n’est pas avec moins d’Europe, mais avec plus d’Europe que nous pourrons trouver des solutions, qui comporteront bien sûr des moyens de contrôle accrus, la lutte contre les trafiquants, et sans doute aller attaquer le mal à la source.
Il ne s’agit pas d’accueillir toute la misère du monde. Mais il s’agit face à l’urgence d’être fidèles à nos valeurs, à notre histoire, et justement, tiens, à l’héritage chrétien de l’Europe. Car il paraît qu’il fût un temps où les pauvres et les persécutés pouvaient frapper à la porte d’une église ou d’un couvent et y trouver protection et asile. Et aujourd’hui, que faisons-nous ? Nous fermons nos portes, nos fenêtres, nos cœurs, par peur de l’invasion, par peur du « grand remplacement ».
Tout cela ne donne pas envie de faire de l’humour.
Nous vivons une e-poque (pas si ) formidable.

Waterloo, est-elle toujours une morne plaine deux siècles après ?

Napoléon dévorant l’Europe, vu par les anglais.
Toute l’Europe commémore les 200 ans de la bataille de Waterloo. Toute l’Europe ? Non, les français sont absents.
C’est curieux parce que depuis quelques mois, François Hollande passait son temps, en tout cas, beaucoup de son temps, à commémorer.
Parce qu’exemple, il y a un an, lors des fêtes gigantesques rappelant les 70 ans du débarquement. Ou encore plus récemment le début de la Première guerre mondiale. Ou la fin de la seconde. Ou la Panthéonisation de 4 figures de la Résistance. C’est le devoir de mémoire. C’est : « Connaître l’Histoire pour préparer l’avenir ». Et puis bien sûr, la nécessaire repentance : Savoir assumer notre Histoire, toute notre Histoire, y compris avec ses parts d’ombre. Mais remarquons, que nous français, avons toujours quelques difficultés sur ce dernier plan.
Nous devrions peut-être nous inspirer de l’attitude des autorités allemandes, des allemands, les anciens vaincus, et qui pourtant, participent à toutes ces commémorations.
Bien sûr, aujourd’hui, nous sommes les meilleurs amis du monde ( ?), mais les conflits qui nous ont opposés, ont été dramatiques. S’il a fallu du temps pour que les allemands parlent du 8 mai 1945, non pas comme d’une capitulation, mais comme d’une libération, les mots  prononcés en 1985 par l’ancien Président allemand Von Weizsäcker restent exemplaires : « Personne n’attend des jeunes Allemands qu’ils portent une chemise de pénitent simplement parce qu’ils sont des Allemands. Mais leurs aînés leur ont laissé un lourd héritage. Nous tous, coupables ou non, vieux ou jeunes, devons accepter ce passé.(…) Celui qui ferme les yeux devant le passé s’aveugle pour l’avenir. Celui qui ne veut pas se rappeler l’inhumain s’expose aux nouveaux risques d’infection. »
Nous devrions en prendre de la graine. En ce qui concerne la mémoire de nos guerres coloniales, par exemple. Beaucoup d’entre nous continuent à penser ou à dire : « La colonisation, ce n’était pas bien, mais… » Et tout est malheureusement dans ce « mais », qui montre que nous n’avons pas encore accepté que toute colonisation est une domination, donc une violence, des violences exercées par notre pays sur d’autres pays ou d’autres peuples.
Et pour en revenir à Waterloo, il ne s’agit pas de comparer Napoléon à Hitler, ni l’Empire au Reich nazi. Napoléon s’inscrit dans la lignée de la Révolution française qui a d’abord signifié un espoir de libération et de liberté pour beaucoup de peuples d’Europe. Un des exemples de ces espoirs suscités par la Révolution et déçus – trahis ?- ensuite par l’Empire, c’est Ludwig van Beethoven. Le compositeur allemand avait dédié sa Symphonie N°3 à Napoléon Bonaparte, puis furieux, il l’avait débaptisé, – aujourd’hui, c’est la Symphonie héroïque – , lorsque Napoléon se fit proclamer Empereur.
Car les guerres de libération de la Révolution se sont transformées en guerres de conquête. Sanglantes. Et c’est encore aujourd’hui le souvenir qu’en ont de nombreux pays, en Espagne, en Russie, en Haïti aussi, puisque l’Empereur voulut y rétablir l’esclavage.
Avoir été présents à Waterloo aujourd’hui aurait signifié que nous assumions cette part de notre Histoire.
Nous vivons une e-poque formidable !

#Algerie : Mieux vaut la voir du ciel plutôt qu’au niveau de #Bouteflika et de #Hollande.

Hollande vante la grande maîtrise de Bouteflika!
En 24 heures, deux images de l’Algérie se sont télescopées :
L’une, vue du ciel par Yann Arthus- Bertrand. Des images à couper le souffle, qui nous rappellent à quel point ce pays – dont nous sommes si proches, si frères, malgré ou peut-être à cause de l’Histoire, de nos liens multiples – est un pays extraordinaire. Sa faillite actuelle n’en est que plus douloureuse.Il faudrait être totalement insensible en tant que français pour ne pas être profondément ému lorsque l’on découvre pour la première fois Alger, Annaba-Bône, Oran, Constantine… Tipaza, les Aurès…
Et puis, il y a cette granguignolade donnée par les deux Présidents Hollande et Bouteflika. Des images consternantes, qui ne sont ni à l’honneur de l’Algérie, ni à celui de la France. Abdelaziz Bouteflika et François Hollande, assis côte à côte. Enfin…« assis »… Bouteflika plutôt « exhibé » sur son fauteuil roulant, comme une momie qui toutes les deux minutes aurait un geste réflexe, celui de porter son mouchoir à sa bouche pour en essuyer la bave qui coule. Une honte , non pour l’Algérie mais pour la clique qui derrière le Président-momie tire les ficelles. On sent des clans qui s’agitent, toute une nomenklatura corrompue faite d’anciens du FLN, de cadres de l’armée, de hauts fonctionnaires, prêts à s’écharper pour ramasser le pouvoir le jour où…
Une honte aussi pour la diplomatie française, et pour François Hollande, qui sans rougir, nous a déclaré les yeux dans les yeux qu’il avait trouvé Abdelaziz Bouteflika d’une “grande maîtrise intellectuelle“. « C’est rare de rencontrer un chef d’Etat qui a cette alacrité, cette capacité de jugement“. Obama, Merkel, Renzi et autres, doivent s’en étrangler de rire! Il avait fumé de la chicha ou quoi ? Pardon pour cet irrespect, mais la langue de bois diplomatique a quand même des limites. 
Déjà avec Castro, il y a un mois…Certes, tout le monde sera d’accord sur le fait qu’il est important de « placer » la France à Cuba, dans la perspective d’une possible prochaine ouverture d’une des plus anciennes dictatures du monde.
Tout le monde sera aussi d’accord sur l’importance de l’Algérie, notamment à l’heure où tant de menaces terroristes se développent dans le Sahel, et tout le monde sait également à quel point il est difficile pour la France d’établir des relations équilibrées et de totale confiance avec ce pays.
Mais est-ce une raison pour être ainsi ridicule, y compris auprès du peuple algérien qui n’en dit rien, faute de le pouvoir, mais qui n’en pense pas moins.
Nous vivons une e-poque formidable.

Hillary Clinton : Chronique d’une défaite annoncée.

Le soutien de Bill sera-t-il suffisant ?
Evidemment, tout le monde aime Hillary Clinton. Elle a tout d’une grande Présidente. Intelligente et brillante, comme le sont ces élites américaines, comme Barack Obama par exemple; Son parcours politique est également impressionnant : 
Première Dame, aux Etats-Unis c’est un vrai job ;   
En charge, on s’en souvient d’une réforme de la Santé, qu’elle n’avait pas pu faire aboutir et qu’Obama, vingt ans plus tard, n’a réussi à faire passer qu’à grand peine et que très partiellement. 
Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères d’Obama, même si l’on ne peut pas dire que le bilan sur ce point du bientôt Président sortant, soit brillant. 
Et puis, et puis évidemment, tout le monde y pense, même si l’on en parle moins, il y a son parcours de vie, de couple, de femme. On loue sa dignité, son courage, mais d’autres critiquent le fait que si elle a avalé tant de couleuvres (Et il ne s’agit pas d’un mauvais jeu de mots), c’est par ambition. Malgré des ambiguïtés et la toujours possible sortie de révélations graveleuses, son mari Bill est un atout. Sa Présidence, malgré l ‘« affaire », reste un bon souvenir pour beaucoup d’américains, surtout parmi les plus modestes.
Bref, si nous français, ou européens devions voter, Hillary serait élue Présidente en 2016. Sauf, que ce sont les américains qui votent. Or entre européens et américains, il y a plus que l’Atlantique qui nous sépare. Nous ne partageons pas exactement les mêmes valeurs…
Et c’est là où cela se complique pour Hillary Clinton. D’abord, elle fait tellement intello bien élevée, un peu comme Obama, qu’elle en agace plus d’un américain « moyen » qui se méfie de l »’establishment de Washington ». Aux Etats-Unis, « establishment de Washington », c’est un peu l’équivalent des « diktats de Bruxelles » pour le Front National, des formules creuses mais qui marchent et ratissent tous les mécontents du système.
Et puis Hillary Clinton va pâtir du bilan des deux mandats de Barack Obama. Certes l’économie américaine est sortie de la crise, mais à quel prix pour les classes moyennes ! Les différences sociales se sont accrues, le comble pour un Président démocrate, donc selon les critères américains, de gauche.
La réforme de la santé ? On s’en est tenu au strict minimum.
Au Congrès, les démocrates n’ont plus la majorité.
Passons sur la politique étrangère, même si incontestablement la personnalité de Barack Obama a redoré l’image internationale des Etats-Unis, catastrophique après les présidences Bush.
La fermeture de Guantanamo, euh … on attend toujours alors que cela fait 9 ans que cela devait être fait dans les 100 jours.
Quant aux grandes négociations de libre-échange que ce soit avec l’Asie ou avec l’Europe, poussées par Barack Obama, elles sont totalement incomprises par une grande majorité d’américains, encore plus que chez nous.
Et puis, les républicains semblent pouvoir présenter des candidats dangereux pour Hillary Clinton. Plus jeunes, moins « establishment », comme Rand Paul, qui pose torse nu dans ses clips de promo ou surtout Marco Rubio, actuel sénateur de la Floride, un des Etats clefs des élections présidentielles aux Etats-Unis. Il ratisse large dans l’électorat très conservateur et notamment auprès des fameux « tea party ». Mais surtout, c’est un fils d’immigrés cubains. Or les latinos sont aujourd’hui la première minorité aux Etats-Unis. Marco Rubio cherchera sans nul doute à s’attirer leurs votes. Il devra d’abord réussir un exercice d’équilibrisme sur les questions de l’immigration auxquelles sont très sensibles les latinos qui s’opposent aux plus conservateurs que drague aussi Marco Rubio. Mais s’il réussit à résoudre cette contradiction… Aux dernières présidentielles, les latinos avaient voté à 70 % pour Obama. Si Rubio captait leurs votes, après le premier Président noir, ce serait le premier Président hispanique. On prend le pari ?
Nous vivons une e-poque formidable

#DSK: Et si Dominique Strauss-Kahn…

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DSK à Roland-Garros

Plus le temps passe, plus les commentaires sur Dominique Strauss-Kahn s’adoucissent. Les affaires de mœurs, et les affaires tout court qui ont accompagné, plombé puis coulé sa carrière politique semblent s’estomper.
Il y a les thuriféraires inconditionnels, ceux qui ont toujours été fascinés par son « intelligence », son « charisme », et qui même au plus fort de l’affaire de New York, regrettaient le « puritanisme» de nos sociétés. Comme le journaliste Jean-François Kahn qui estimait que ce n’était qu’une affaire de « troussage de domestique ». Kahn s’en est excusé depuis.
Mais il y a aussi une opinion de plus en plus répandue. « Chacun a le droit de faire ce qu’il veut dans l’intimité ». Ou encore : « Après tout, un fort appétit sexuel, c’est plutôt bien ».
Parce que ce qui l’emporte aujourd’hui, c’est : Si il n’y avait pas eu cette affaire, DSK aurait été élu Président. Hollande n’est qu’un Président par défaut. Si DSK avait été Président, la France ne serait pas dans une telle situation. Ces trois dernières années n’auraient pas été aussi calamiteuses. DSK aurait géré la crise grecque bien différemment. Si DSK avait été Président, l’Europe aurait avancé.
Avec des si, on mettrait Paris en bouteille, et Strauss-Kahn à l’Elysée. Avec des si, on oublie que son appétit sexuel n’était pas le seul problème.
Certes, cela en est un: Parce que cela révèle, pas seulement chez lui, mais également chez nous, un rapport aux femmes bien loin du respect des femmes par les hommes, de l’égalité homme-femme. Il ne s’agit pas là de puritanisme. On est au-delà de « 50 nuances de Grey ». On est dans les : « Allez ma petite, ne résiste pas, je sais que tu aimes ça » » « On l’a un peu forcée, mais vous avez vu comment elle était habillée, elle ne demandait que ça ! » Nous nous croyons évolués, mais en fait, nos vieux réflexes machos sont toujours là. Pas très loin des intégristes musulmans et de la burkha : Il faut cacher le corps des femmes parce que leurs formes excitent le désir, donc le diable chez les hommes !
Avec des si, on oublie que Dominique Strauss-Kahn a été le Ministre de l’Economie et des finances, qui avec Martine Aubry, a mis en place les 35 heures. On en mesure de plus en plus les effets négatifs, notamment parce que conçus et appliqués de manière technocratique, centralisée, autoritaire, sans tenir compte des multiples situations économiques : La crise des Hôpitaux publiques, les grèves à l’Assistance Publique de Paris, en sont un dramatique rappel.
Avec des si, on oublie aussi un mode de vie, lié au monde des affaires, à la jet-set, montres bling-bling au poignet, vacances entre bobos à Marrakech, qui ferait passer l’affaire du « Poitiers-Berlin » de Manuel Valls  pour de l’enfantillage. A son propos, Ségolène Royal avait eu ces mots : » Les personnalités politiques sont là pour servir, pas pour se servir »…
Si malgré tout ça, de plus en plus de français passe l’éponge, cela en dit long sur la crise que nous vivons, sur la défiance, la méfiance de plus en plus d ‘électeurs à l’égard de nos femmes et hommes politiques, qui ne nous paraissent pas « à la hauteur ».
C’est grave parce que cela veut dire que nous sommes prêts à voter pour n’importe qui. Pour des personnalités trainant leurs lots de casseroles, et puis par glissements progressifs, pourquoi pas pour des personnalités à l’idéologie douteuse. De « Si Dominique Strauss-Kahn avait été Président » on en arrive à « Si Marine Le Pen était Présidente »…Nous sommes tombés bien bas.
Nous vivons une e-poque formidable.

Emmanuel Macron : Sa femme a vingt ans de plus, et alors ?

Emmanuel Macron et son épouse.

C’est un joke récurrent sur Europe 1 dans les chroniques humoristiques – en général bien inspirées – de Canteloup : Emmanuel Macron est caricaturé en gérontophile. Et autour de l’humoriste, ces blagues sur le Ministre de l’économie, ses choix de vie, ses choix amoureux, font rire d’un rire gras, sans que personne ne proteste.
Bien sûr, l’humour a tous les droits, sans restriction …” Je suis Charlie “.
Mais l’on peut s’interroger sur les choix que font les humoristes pour brocarder telle ou telle personnalité.
Or faire de l’humour au sujet de l’amour qui lie un homme à une femme de vingt ans son aînée, c’est jouer avec les préjugés. C’est les cultiver. Sur Wikipédia, la définition de gérontophilie est « paraphilie, comportement sexuel atypique ». Parce que Emmanuel Macron offre un visage lisse et refuse de mettre en scène son couple, sa vie privée, il a bien fallu trouver un point d’attaque et en l’occurrence, celui-là est lamentable. Un petit couple gay, aujourd’hui, tout le monde s’en fout, en dehors de quelques grenouilles de bénitier ou d’intégristes de tout bord. Un queutard comme Strauss-Kahn : Excessif, d’accord, mais quel mec, quel coq, non ?
Alors qu’un homme de 37 ans amoureux d’une femme de 57 ans, cela continue de déranger : « Il a épousé son ancienne prof » »Vous vous rendez compte ! La presse people s’en donne à coeur joie!
Voilà le vrai curseur de l’évolution de nos sociétés, voilà la vraie mesure de l’évolution de nos mentalités, voilà la vraie mesure de l’égalité homme-femme.
Et cela est surprenant quand on pense à l’impact qu’avait eu il y a 40 ans l’affaire Gabriel Russier, professeur de Lettres amoureuse de son éléve de 16 ans, emprisonnée, jugée, et qui finit pas se suicider. « Mourir d’aimer », comme le titre du film d’André Cayatte! Le Président Pompidou avait même réagi en citant ces vers de Paul Eluard : « Comprenne qui voudra, Moi, mon remords, ce fut la victime raisonnable au regard d’enfant perdu, celle qui ressemble aux morts qui sont morts pour être aimés ».
Alors, oui quand Canteloup caricature le  côté « premier de la classe », «petit marquis » d’‘Emmanuel Macron.
Non, quand Canteloup ridiculise son couple.
Avoir des doutes sur l’efficacité de l’action politique d’Emmanuel Macron, est une chose. L’attaquer comme gérontophile frise le racisme.
Moi, si j’étais lui, j’aurais attaqué en justice.
Nous vivons une e-poque formidable.
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